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Channel: POETAS SIGLO XXI - ANTOLOGIA MUNDIAL + 20.000 POETAS: Editor: Fernando Sabido Sánchez #Poesía
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ABDELWAHAB MEDDEB [17.634] Poeta de Túnez

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Abdelwahab Meddeb

Abdelwahab Meddeb (Túnez, 1946 - 5 de noviembre de 2014, París), fue un traductor, locutor, productor de radio, escritor, historiador, poeta y profesor tunecino, residente en Francia.

Padre de Hind Meddeb. Estudió en la Universidad de Túnez y después Letras e Historia del Arte en la Sorbona de París.1 Escritor de varios libros en francés, fue profesor en la Universidad de París X Nanterre, director de la revista internacional Dédale.2

Falleció a los 69 años en París, Francia.

Libros

Son alugnos de sus libros:

1986, Fantasía
1987, Talismán
La enfermedad del Islam.

Premios

2002, Premio Francois Mauriac.
2002, Premio Max Jacob.
2007, Premio Benjamín Fondane.




La tumba de Ibn Arabi (fragmento)

Las ruinas evocan jardines descuidados, el polvo y el refugio de los errabundos. La voz se funde con su eco, mira al hombre de la cueva. La roca es un espejo. Todo está desierto, aguardando a que las nubes viertan lágrimas, a que las flores hablen, griten, pero nadie responde. Las piedras escuchan mi emoción. ¿Cuántas lunas arrojadas en el pozo, cuántos soles salen del olvido? El árbol acaricia el cielo y la tenue chispa detalla la estela de una estrella, relámpago en la alfombra de las sombras nocturnas, en las cabeceras del sur. El viento cepilla el camino como un trueno. Digo un rosario de perlas. Los camellos negros doblan los montes y las colinas, mientras la arena cubre mis huellas en las dunas. Los videntes errantes permanecen a la sombra de los jardines, lejos del calor del verano, que es como la sonrisa de una mujer que descubre la costumbre inveterada de las muñecas, que te invita a hollar caminos vagos, misterios de luz y memoria fugaces, dentro del sentimiento antiguo del corazón. 


El Islam y la Ilustración (fragmento)

El Islam puede ser doblemente asociado con el espíritu de la Ilustración. A mediados del siglo VIII, se concitaron las premisas que derivarían posteriormente, a partir del siglo XIX, en los efectos catalogados con ese vocablo. Entre los años 750 y 1050, los autores gozaron de una sorprendente libertad de pensamiento en relación a su acercamiento al fenómeno religioso. En sus análisis preponderaba la primacía de la razón, en honor a uno de tantos principios básicos de la Ilustración. Este fenómeno tuvo lugar durante un período de efervescencia, de intenso intercambio intelectual que el Islam experimentó poco más de un siglo después de su advenimiento, cuando sus seguidores estaban tratando de desarrollar una tradición capaz de enfrentarse a sistemas de pensamiento mucho más complejos. Fue también una época en la que los neófitos continuaron recordando los sistemas teológicos y las preguntas planteadas por las creencias ancestrales, como el judaísmo, las varias sectas cristianas, el maniqueísmo y el zoroastrismo. Ibn al-Muqaffa (720-756) fue el primero de estos pensadores. Iraní de nacimiento y fuertemente influenciado por el mazdeísmo y las tradiciones maniqueas, fue uno de los primeros en crear la prosa literaria árabe, especialmente mediante la adaptación de fábulas procedentes del universo hindú como Panchatranta o Tantrakhyayka. Llega en su introducción a criticar abiertamente las religiones y a loar la razón. Para él, la moral era independiente de las creencias. A pesar de su multiplicidad, todas las religiones tenían tres tipos de seguidores: Los que heredan la fe de sus padres, los que se vieron obligados a creer y aquéllos que se adhieren a una confesión para satisfacer sus ambiciones mundanas. Señalaba también que pocas personas son capaces de justificar su creencia. 




Blancas travesías (fragmento)

Las lavanderas llegaban a la casa todos los miércoles, día de la semana destinado a la limpieza de los ajuares y prendas familiares. Allí se citaban beduinos de las llanuras y bereberes de las montañas, mujeres con barbillas de color marrón o con la frente tatuada, adornadas con cruces y broches como si hubieran sido dibujados con un palo de grafito. Marcas imborrables e indelebles frente al goteo de cualquier flor húmeda. Frente a enormes cubas de cobre dispuestas en la zona asfaltada que bordeaba el jardín, entre el lavadero y el cobertizo, las lavanderas se dejaban caer con todo su peso, levantando los brazos hacia delante y luego tirando hacia atrás: repetían sus movimientos como en trance hasta que las cubas quedaran vacías en medio del agua azul espumosa y las disoluciones del líquido jabonoso. Al igual que las rizadas boas en la parte inferior de las embarcaciones, las piezas de ropa eran llevadas a secar en la zona trasera de la casa, el patio, adaptado a las villas modernas. Velos, camisas, jebbas, se extendían y sujetaban con pinzas de madera y eran colgadas de alambres de hierro: extensiones blancas que ondeaban al viento, inmaculadas ante la brillante faz del sol, hechas del espectro del arco iris y de la evanescencia de los haces amarillos y rojos, perseguidos por destellos azules y verdes, restos inmateriales donde la mente podría perderse. 


Diamantaire

Pour Edouard Glissant

Fantômes nuées qui traînent
à l’aurore

puissante mer
force sûre
que le roc mesure

vert noir diamant
merles et autres ventrus d’or
si près de la main

l’heure est sainte
s’y insinue le chat chasseur

au-dessus de ses pas
l’oiseau se lève
de juste distance 
hors la portée du bond

ah ! toujours l’air
qui sépare

coups d’ailes
que rompent les doigts
qui pincent le papillon

le duvet s’empreint
dans l’aire qui se donne
à l’encre policière

si fort le ressac
atonal sériel
dissonant

et cette mer qui se brise
blanche sur la rive
de roches noires

parler avec les pierres
marcher pieds nus
sur un tapis de galets

celui-ci a la forme d’un cœur
qui emplit la main

pierre drue trouée
à son toucher
se purifie la vieille

c’était une enfance de prière

la nostalgie est un désir
qui brûle où le roseau
fut coupé de sa jonchaie

antique poète d’Arabie
qui porte haut
la couleur de sa peau

que serait l’aurore
sans le noir de la nuit ?

l’injustice a le goût du fiel
qui se dissout dans le vin
au bord de l’amer

c’est l’homme de ce vin
qui chante la fin de l’injuste
noyée dans la coloquinte

d’une ivresse montée du désert
le corps se déhanche
à la fugue de la mer

vent, vent
qui fait danser les palmes
ailes d’ange

rumeur verte
qui évite le piège
de la langue familière


souffle de compassion
rien sinon ces fétus
que le vent appose 
sur les cils

serait-ce la maison du pauvre
qui cahote sous le signe
d’une comète 
se mordant la queue ?

fenêtre sans vitre
vent qui rafraîchit
la chambre
après l’averse

ni poussière ni froid
la peau de la femme noire
pure soie

huit pétales
autour d’un hexagone
fleur qui s’épand

le château voyage
du fond des Pouilles
jusqu’en Amérique

quel ange t’a-t-il transporté
quel djinn quel démon
quelle fée quel téléphone

t’a fait venir aussi vite
que la voix
qu’aucun souffle ne dévie

passe tes matins 
sous le kiosque en bois
dans le jardin que la pluie
perle

maison où s’entend la mer
écume qui lave le souvenir du sang

la roche offre son creux noir
derrière les touffes de fougère

une mer de décembre
et ce n’est pas l’hiver
naufrage des contritions

c’est un autre continent
qui gave le soleil
d’une vérité à la joie donnée

les gerbes d’argent
bannières sur le champ 
de cannes

en elles le ciel se réfracte
gris azur qui court violet
à tout vent
crinière de cheval

le diamant
trône de Dieu
qui flotte sur l’eau

quand le monde
n’était que nuée
informe

lui seul scintillait
en ces temps de cécité

corps à corps
avec la houle
ce matin très haute

chaleur du vivant
qui instaure dans l’eau
le désordre des draps

de la grève au chemin
de cendre vers le Morne
retrait de l’insoumis

sous les pas crissent 
les mille écailles
d’un ossuaire pétrifié

l’Indien ne jouit plus
de l’arbre dais qui ombre
une litière où le natif
fut coupé en morceaux

que reste-t-il d’une nation
enchaînant les déportés
aux anéantis ?

les mots s’échangent
sous le préau ouvert
sur ce qui provient
des fleurs dans les près

grimpant les versants 
d’une campagne
qui accroît la ville

entre l’insecte et l’oiseau
vibratile noir luisant
nerveux fébrile

il plonge son bec
comme trompe
qui aspire les cœurs
jaunes rouges

extraire aux tréfonds
le suc de ces soleils
du zénith au couchant

fiente qui se goûterait
miel nourricier
ou poison qui emballe
le cœur
du colibri au lézard
lot de soleil sur le mur blanc
que le courant d’air décape

la pluie érode
les tuiles sur le toit

aux Tropiques l’histoire
rabote les rugosités
qui résistent

l’air s’incarne moite
la rive se donne sonore
la nuit les poissons danseront

sur le fil qui relie
les mâts aux archives
où se déplient les noms
des révoltes matées

avec toi de la véranda
se pencher sur une mer
blanche d’une colère
qui égruge les bris de volcan

pas de mur autour des jardins
ni des parcs
là se lève haut l’arbre
éventail pour une ronde 
de totem

d’autres arbres
que l’ouragan dépouille
souches dont les racines
desserrent un gémissement 
de glaise

touaou à tire d’ailes
frôlant l’eau
portant au bec le sel
qui s’incrustera sur l’accoudoir
du trône

comment ne pas le craindre
auréolé par le soleil
qui se fixe à sa droite 
à l’heure où l’orange
s’éloigne

profil d’arc brisé
immense iwân
sur sa roide arête
chemine le véhicule du temps

les nuées matière
où de nouveau se découpent
les silhouettes des fantômes

sur la route de la nuit
le ciel s’exile
les étoiles de très basse 
lumière

mouvante surface d’eau
qui avance
pour offrir je ne sais quelle
gerbe d’atomes
échappant à la prise

l’œil ne peut fouiller
le silence du buisson
qui flamboie au tintement
de ses paillettes mauves

le soleil fuit 
en sa fixité mobile
les paupières tremblent
au sifflement des sphères

ô nuit future
qui assombrit le trône
à la taille de l’iwân
toujours debout 
à Ctésiphon

ce sont les Tropiques
qui maintenant
s’en prennent à Chosroès

le jour des ondées
finit en éclat
ligne brisée de l’éclair
figé au contour de la nuée
en son dernier soupir

et qui vous dit 
que le règne des pères
c’est la gloire ?

seuls les fils de leurs mères
scrutent le trône déguisé
en diamant autrement taillé

dans la cavité de la compassion
sourd l’eau des filles

après avoir perdu pied
titubé chaviré
ô les senteurs d’aisselles

vanille cannelle
fèves et barres de cacao
fleurs de piment que relaie
la mandarine séparée 
de sa peau

au carrefour où le rhum
croise banane et coco
doré aux rayons
du fruit qui fermente

soleil suspendu la nuit
sur les têtes des femmes
exclues du plaisir
veillant nonchalantes
le hangar

fumigations et plafond  
qui enserrent l’envol
vers d’invisibles étoiles





L’étranger en face

de ce qui rayonne
lumière sur les feuilles
le vert
   s’argente
et vibre au vent

éclats qui
dansent
en plein soleil

l’ombre assombrit
la terre qui,
pas après pas, se lève

bouquets de poussière
s’alliant au brillant
des feuilles

pellicule sur quoi s’imprime
le passage des fourmis

(les aïeux en faisaient une bouillie)

La vue qui ressort de la mémoire
est bue 
par les vestiges de la retraite
qui avait accueilli le soufi
sur le sol d’Andalousie

avait-il cueilli une branche
à midi quand les fleurs ont été battues
par la pluie qui fixe la poudre 
et filtre l’air ?

la forêt se recueille 
transparente
au creux de la main moite

je n’attendrai pas par canicule
le retour de la brume –
pour jouir de ses aires de fraîcheur

là-bas au voisinage du chêne
et des glands dont se paît
la bête aux pattes noires

plus bas sur l’autre rive 
la steppe cède 
au tapis d’alfa et d’armoise

y humer la fleur 
d’un seul jour
née de l’ondée soudaine
qui lave les jujubes

sur l’argile qui craquelle
il m’est arrivé de planter la tente

et de tremper au petit matin 
mon pain dans le suc
qui a coulé d’entre les pierres

pour tacher de si près la toile

au front de l’odeur âpre 
émanant des meules
se répandant dans les airs

le long d’un chemin qui cahote
vers la haine
cendre chaude enterrée sous le sable

ne vous ai-je pas dit
que ces arbres dansent en attendant
la saison


où mon fantôme
se découvre à la poursuite du jus
qui s’extrait des fruits ?

la chair
autour du noyau gicle

faut-il les cueillir 
tant qu’ils restent verts
ou attendre qu’ils s’adaptent au noir ?

j’en aurais fait une encre violette
pour transcrire ces mots
sur le blanc de la serviette

dès que la joue en reçoit l’embrun

le noyau pressé transmue 
le fluide en liqueur d’or

avant de frôler les parois
de la gorge qui reçoit 
une aura de noisette

la peau aussi s’en enduit
et le pied oint perd l’allée du roc

celle même qui piège
le tronc chargé d’ans

le flux  relâche le tissu 
des talons
portant la stature du héros

coureur  ou lanceur de paix

il faudra le couronner d’un rameau
qui célèbre du vert son lot d’argent

j’ai encore peu dit de ces corps
noués démultipliés verrues
enchaînées aux sillons

fendus troués traversés par le vide

là se creuse la niche de prière

maison de l’orant qui s’éprend
d’archives millénaires
traçant les années fastes
et les irruptions de soif

au voisinage des raquettes d’épines
qui délivrent le Sabra de sa colère

il arrache l’olivier

très présent sur l’esplanade
où s’égrène la souvenance 
qui mêle le sacré au saint

il l’exhibe renversé
la tignasse des racines
enveloppée de terre
entre la coupole d’or

et le mont qui au pluriel 
en exalte le nom

au galop du cheval ailé

comme frondaison d’argile
lente à se mouvoir avec le souffle

il est temps de changer d’abri

s’éloigner des coteaux de Galilée
et suivre les files qui coupent
les champs de Calabre

à moins de cingler marin
attiré par les crânes qui scintillent
sur l’île où croissent

les fleurs de l’oubli

et donner à l’arbre le sens du voyage

dans la blancheur j’en touche 
le masque migrant

vers la brume de Paris

en un jardin qui par temps de givre
rêve de paix

déplacé des franges du désert
au pays où le béton est maître

encore faut-il dessiner des rigoles
qui – où ça manque –
orientent l’eau goutte à goutte

sur une terre en quête de salut


la voix verte le rappelle
quitte à avaler toutes les directions
à affoler la rose des vents

à désorienter les boussoles

tel l’aimant le fer
le bec de la lampe 
retient la flamme

pour donner 
lumière à la lumière

ni d’Occident ni d’Orient

les amants mettent à nu
l’entaille de leurs greffes

ils montent à cru des souches
glissant à la manière de serpents
enroulés autour de la jarre
qui de vin bouillonne

l’automne les oiseaux crépitent

autour des fruits mûrs

attrapés par le filet jeté 
sur les branches

savourer en leur chair
l’olive qui l’a nourrie

chair qu’imprègne la graisse
nuées qui chuintent

fruit du fruit sur le fruit même

ça se déguste au soir
lorsque l’eau passe par le réseau
où s’entend l’heure

elle s’écoule
au grincement de la clepsydre

noria taillée dans le bois

qui provient de l’arbre mort 
où loge l’oiseau d’octobre
friand de l’huile qui le dore

et dont le lustre se projette

sur la face de l’étranger messie
tel qu’en lui le droit abolit
tout devoir

   Jérusalem, le 19 novembre 2008




Poussière / Gobi

Je ne la vois pas                  la poussière que tu as vue à Gobi 
je vois l’herbe               où l’on invite à déjeuner               à se mettre à nu         
un bout de cette herbe            active dans l’histoire                 qui rénove l’accueil  
de l’invitée                   ce bout d’herbe qui erre          parcelle qui flotte             
en frayant               je ne sais quel bord de Seine                 pour tenter sa chance 
dans le vide traversé                par des silhouettes furtives        qui rôdent dans le 
désert                 gardiennes des âmes              enfouies dans la mémoire                 
c’est ce que tu crois                 être poussière             et qui n’est que
fantomatiques figures                 qui ne peuvent se poser à même le sol          
c’est qu’il n’y a pas de sol              où planter poteaux        pour baliser le chemin         
mais où vois-tu le chemin ?                   topographie               de la stratosphère                
une autre planète s’invite               sur notre terre                 elle est sans eau                
et l’air abdique en faveur du vide                   c’est l’apesanteur                  le sang 
y coule               à la place de la pluie                   les larmes sont d’intarissables 
fontaines                 les pleureuses sont emportées               par des chevaux 
rendus à la liberté                    oui           de cette chevauchée      
      une poussière se lève                   mais très vite le vide         l’avale la digère
   est-ce pour célébrer ce temps               où la pensée      a connu      une autre  
vitesse                          dans l’alliance de la pomme et de la souris ?                    
de quel garage                           en proximité de forêt ?              sous quel chêne 
a-t-on pris                                            la proie pour l’ombre
                de l’autre côté de l’océan                  en Californie                   la souris 
en forme de lion                          migre jusqu’en Asie       elle remonte comme 
elle peut          la pente du vide                   de fait c’est l’ascension                   
mais le vide ne connaît              ni haut ni bas                  ni devant ni derrière                 
la souris                   c’est Sisyphe                           elle croit monter                            
où il n’y a pas d’élévation                  elle pense voler                  où il n’y a pas 
de pesanteur                     mais elle avance                   dans l’effort                           
elle refuse de flotter              sur place                elle se laisse prendre au vertige 
de la chute             celle qui s’impose dans le monde             qu’elle vient de
quitter                  un autre temps              et un autre espace            s’incrustent 
dans la même apparence                     de temps et d’espace                 un monde 
où les lieux                         s’agglutinent aux instants           places et dates
s’agglomèrent                 de ce chaos                 une réalité se dit
         je vois un point du XIXe siècle              se confondre                à un point 
du XXIe               où entre en effervescence           un point du XVIe                
rétif à se rendre                en Chine                  de l’Ile-de-France            qui avale 
la poussière              du désert de Gobi          
            nomade qui traverse                      les siècles et les climats                   où 
tu apposes      tes traces              tu les effaces            tu laisses le vide agir       
pour que l’esprit                  flotte dans l’apesanteur       des instantanés             
qui circulent                      comme dans une hotte
          où l’air tantôt chaud                     tantôt froid        aspire toute poussière 
qui entre                     lorsque la soufflerie s’arrête par à-coup                    
les atomes flottent                  la contrée des nuages         se transforme très vite 
avant de se dissiper     
               avec une imperceptible lenteur                          le lacunaire s’instaure
   selon une traversée                qui est une remontée               vers le sommet                  
qui vous dégringole vers le bas                    juste avant de déposer votre charge 
là-haut
                  cela vous change en une souris                          qui prend la forme 
d’un lion
             aspirant à remonter le temps          et à parcourir au même moment      
des pays très écartés                  c’est le vide               dont s’est épris la souris 
       qui a métamorphosé                           ce qui lie la main à l’esprit                  
ce que la pensée pense                                      ce que la sensibilité ressent              
ce qui se dessine                 sur la page blanche                      ou mentale                      
ce qui s’y imprime blanc               vibrant d’argent    
                la souris qui mord dans la pomme                          c’est l’Inconscient 
de notre temps 
                                                                                 Jeju, mercredi 10 octobre 2011 
                                                                                                   en fin d’après-midi









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AL CREIGHTON [17.635] Poeta de Guyana

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Al Creighton

Nació en la isla caribeña de Guyana. Poeta, dramaturgo y crítico de arte. Vicerrector de la Universidad de Guyana donde por varios años estuvo vinculado a la Facultad de Artes.


El príncipe loco de Dinamarca

Este loco arrastrado
por el culto de la venganza
para buscar reparación
estuvo en un estado más cuerdo
antes de esta podredumbre
y yo fui envenenado

despiadadamente. Ya no soy
lo que parezco
no tolero
a los tontos los mato
como si fueran ratas
y envidio la pena
de otros hombres

pero cuidado
este ámbito es real
no creas
que esta es una obra de teatro
por lo que me siento contigo
como un espectador
entre el público
a la espera de una prueba
mientras los hombres roban
los gobiernos hacen viudas
y reducen los hombres
a fantasmas
preguntándome impaciente
quién nos vengará?

Las furiosas facultades
de mi mente culpable se rebelan
y yo estoy loco
loco
loco


La queja del actor

…estos malditos críticos
han debido vivir en Atenas
donde empezaron sus trágicos pecados,
condenados al Hades sin visión
escribiendo en oscura ignorancia
sobre lo que no podían ver: que
tosca ha debido de ser su tortura
durante estos veinticuatro siglos
la ciega envidia cuando sospechan
que la creatividad se alza
sobre sus cabezas.

No es extraño que ahora, cuando se apagan
las luces, estos condenados
ronden nuestros teatros y se sienten
a garabatear cosas en la oscuridad.



Convicción

Cuando llegó el bebé
sintió pena
por todo lo que iba a suceder

y al pasar el tiempo
día tras día vio a los pesadi-
llescos jinetes, cuatro,
cabalgando, y supo

Le importaba demasiado
ver al niño sofocándose lentamente
en un lugar donde todo el mundo
estaba mejor muerto

Así que lo hizo rápida y
compasivamente.

Incluso en el juicio estaba segura
e intentó suicidarse. “Un crimen premeditado”
pronunció el juez “que debe ser castigado
con la mayor severidad”.

Y la sala llena de gente suspiró acongojada
al condenarla él a cadena perpetua.

*

Hablando en nombre de
todos los lingüistas

Supongo que ustedes saben
que el idioma
es una cosa peligrosa

y que lo usan con cuidado en su campo
detonando cada oclusiva
al virar
en torno a fricativas sospechosas
sin voz y temiendo
la proximidad de oscuros pasajes
para revelar minas de información

o ufanarse elocuentes
con adjetivos apropiados
sobre el mucho tiempo que les lleva
morir incluso a lenguas moribundas

y los jueces leen largas sentencias
que solo mis sabios amigos
comprenderán

tengan cuidado
los legos son más prudentes
y conscientes de lo que son ustedes
los que dictan el idioma

y saben entonces
que nada habla más claro que el tartamudeo
de las balas y una bomba ciega
para revocar la revolución—
y silenciar las palabras etéreas

y que no pueden hacer que las generaciones
perpetúen su dialéct-
ica contra nuestras sílabas
de plomo

si alguna vez decimos
que los queremos muertos



La actriz

le mostró una sonrisa a la que ningún director
podía resistirse. La tomó como el facsímil
de papeles románticos
y le asignó el papel

principal en una farsa,
satisfecho con lo que consideró
una buenísima actuación.
Se estrenó y fue un gran éxito

para él; pero después descubrió
que a sus espaldas los críticos chismosos

decían que era una pésima actuación
por lo que la pieza de su vida fracasó; ya no podía
ver más la tragedia y se dedicó al cine.
Sabía que tenía que actuar.

Y cuando finalmente se pegó un tiro
en el estudio, ella lloró con sincera emoción
y los críticos llamaron convincente su actuación

Ella era mejor actriz
de lo que él jamás sabrá.

*

Los jóvenes y los inquietos
(o
cómo debe ser)

…e inevitablemente
el libro termina
con ellos separándose

desde que el conocimiento de nosotros
mismos nos hace tomar decisiones

difíciles y lloramos
por el crecimiento de la inocencia
y los buenos tiempos
que pensábamos teníamos

en la segunda parte
los veremos sabiendo

que toda la experiencia
es triste

Traducción de Nicolás Suescún


Al Creighton

Playwright, Poet, Director, Critic. Deputy Vice-Chancellor, University of Guyana. Winner of 4 Awards and Research Fellowships: Max Henry-Kiwanis, ACU, Commonwealth, University of Birmingham.

The Critic

How we hated him.
British but more Jamaican
than us – lived here since before we
were born – knew more
about theatre than we were
yet to learn. We watched him
limp clumsily to choice
seats, face stony, nose carved
hawk-like, scanning with icy-grey
eyes, one useless
glass; and with each gaze
we froze – it must be true:
demons disguised, mis-shapen,
never perfect the human
form: loupgapoux, gens engages,
hunchbacks and epileptics, even
the devil drags one hoof behind
him as he shuffles
to perform the ills of
the world – the war should
have killed, not maimed
this wretch. Friendless,
he watched us play and
made the whole world
read our failures, praise
our rivals. We cursed
this Eurocentric savager
of our art, ill-shaped,
hair thinning time-bleached
of all its colour, for making us
tail to shape each play, perfect
each part, hoping
for one good word from him.

thoughts are not
so truly written
as the sure shape
of this gorge where
soft smooth water cuts
unmistakably into hard rock
defining river

between shelved
volumes of foliage
every leaf is perfect
ly reworded as the pool mirrors
even my mouth imitating sound
less syllables before the confident
roar of steaming water
falls

but behind that screen
of falling water
caves lie
hidden echoing any empty
word from cavernous
halls

and it is easy
to play games hurling hollow
distorted phonemes at the chasm
softly gliding mirrors crack
up in murmuring eddies
and cackling water
false

* 

On Behalf Of All Poets

none of us write
at will poems come
hard of their own choosing

I swear

by the muse
whom I pursued
one night this girl
inspired metaphors beyond the best
of Patriarch’s ageless theme

so surely words came harmonized into easy rhyme

but she was false and even worse
drove sane sad poets into verse

fickle sadistic bitch that whore made men suffer
into hard lines and
I am bitter at this losing

to write sincerely of
suffering at her choosing

* 

To A Neglected Mother

Suddenly I saw your hurt
late, mother neglected under
years of wasted earth; that night I saw you fonder
since distanced in a dream

that woke me shaking
with sobs I knew you
suffered in the undertaking of my sins.

I had till then denied the shock that dreams are fate.
‘O God’ though dis too
late, mama, please don’t let
dis poem come true’.

* 

Lesson

He used to think poetry
is playing with words
but that was long ago, before
the sharpened pen pricked his toying
finger into suffering. He felt
stinging anger; in a flash of tears
saw people, stunted
images; their distant pain
mocking his grief. The blood
rushed to his brain, angry
words, oaths spewed forth. Shocked,
he beheld the spattered page!

* 

Imitation Of Life

long after leaving
the hospital bed
she never recovered

from finding out the beautiful

flowers sent to raise
her withered spirits
were only artificial

* 

Concert In Babylon

1

It was not true what they had

heard; he had
no wild hair no hard genes no needle
shot eyes he did not walk on clouds; no smoke
no thunder or blood fire, he did not curse
their god, their money or their unbelief
at the cultured skill they saw, or their own relief.
He just flexed clean fingers, touched the key-
Boards, this rasta had them shocked;
When he opened his mouth, his music was unlocked.

* 

Shango
(for Rawle Gibbons)

And after they fall
senseless
ridden by a power
they disdained
to understand
let someone tell them…

in our theatre
each mask is a god

each actor is a spirit taught
to dance each fatal step

and those rehearsed to admire
the fashioned artifice of a grecian urn

cannot quite know you do not
trifle with costumes of death

or imitate the life-
repeating rhythm of a drum

if you have come to Play

* 

Kali Yuga

Play your hand, play
your hand and the Mother
dances approval on a young
girl’s forehead. The Black

Mother enters and she dances
knowing nothing

is beyond cure.

This is a life-
giving feast.

Play the god’s
hand, each drum sure
as the blade’s one clean stroke
makes the headless goat kneel
to Kali. The girl’s frenzied dance,
blood-chilling scream
slashes the air, rising

and falling with each sweep
of the purging blade,

Play the Mother’s hand, pray
for it is dark and evil

these days is mightier.
Play for this age
before a village dies;

with a (cutlass’s)clean sweep
let headless animals sway.
The Black Mother dances to weep
the century’s sins away.


http://www.wpm2011.org/node/790








JHOANA PATIÑO [17.636] Poeta de Colombia

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JHOANA PATIÑO

Manizales (Colombia)
Jhoana Patiño es una joven escritora colombiana, nacida en Manizales, dedicada especialmente al mundo académico, que empezó su andadura literaria con Ébano, un libro de poemas -o prosa poética- donde se nombra aquello que nos han enseñado a callar, a permitir, a esconder y a olvidar a través de procesos de socialización inequitativos que marcan con hondas cicatrices el cuerpo y la memoria y cuyo máximo fin -de estos procesos- es la naturalización de las desigualdades, la legitimación del poder que oprime y la invisibilización de la pluralidad que nos distingue. 

Y, precisamente, con un lenguaje de profunda conexión con la vida íntima, privada y pública, limpio, transparente y lleno de vida, Jhoana Patiño pretende con Ébano constituir un lugar-espacio de denuncia pública de todas las cadenas sociales que nos atan a lugares, relaciones, normas, valores, discursos y límites impuestos.

La prosa poética de Jhoana Patiño debemos contextualizarla dentro de la sociedad colombiana, para ella una sociedad signada por el miedo, cubierta por la sangre derramada, silenciada por la pobreza y el hambre, secuestrada por la desconfianza, sometida por el individualismo, colonizada por la tiranía y la inequidad, una sociedad donde se condena a los ciudadanos y a las ciudadanas al silencio, al sentimiento de que las palabras sobran en un mar de confusión.

Ébano es la expresión de una vida en resistencia desde la poesía, una vida que sabe que no se hace sola ni se agota en el consumo desmedido de las cosas, una vida que cree y que crea, que rompe la inercia de lo que ha sido destinado, una vida que apuesta por la acción que mueve los límites, por el diálogo que produce intercambio, por la pregunta que ocasiona tensión, por la duda que inquieta la creación, por el sueño que dibuja otros horizontes, por la multiplicidad que potencia la existencia, por el contacto que descubre la fragilidad sutil y poderosa de aquello que humanamente vamos siendo.

Finalmente, podemos decir que, aquí, Jhoana ha dejado testimonios fehacientes de lo que ha sido su recorrido vital, lleno de altibajos, que son los que nos maduran y ella sabe, muy bien, que la única manera de exorcizar esos demonios, esos miedos, esas experiencias trágicas, es de la manera como lo ha hecho, con la palabra, desgarrada o lúcida, violenta o apacible, melancólica o eufórica.




"Ébano" de Jhoana Patiño: Prosa poética de hondas sensibilidades / Manizales 



"Estimadas señoras, no nos hemos visto y tal vez nunca nos veremos, pero aun así en las palabras que circulan libres podemos reconocernos. Somos más que carne, más que llanto y miedo. Somos más que limites y pesares. Somos más que la palabra mujeres, más que todo lo que hemos penado, somos más que los hijos, los esposos y el gobierno. Somos seres diferentes, cada una es un universo, cada una es una esperanza, un nuevo comenzar, un sueño. Somos todo lo que queramos ser, todo lo que luchemos, todo lo que construyamos. Somos libres, acá, allá, en el infierno y en el cielo.  No tengo mucho para compartir, sin embargo, desde mi casa hoy les regalo estos versos.
Un abrazo de mariposa" (JHOANA PATIÑO)


VIENTRE DE RESISTENCIA

Yo no soy un vientre, soy un ser,
yo no soy un hijo, soy una mujer,
yo no soy un cuerpo que se toma, soy poder que se cuestiona,
yo no soy un rol, soy relación para la creación,
yo no soy una madre prometida, soy una posibilidad expandida,
yo no soy sólo palabras, soy silencio y miedo,
yo no soy solo razón, soy deseo y decisión
yo no soy sólo cuerpo, soy polvo de estrellas y arenas del desierto,
yo no soy sólo un vientre, soy poesía y canción,
yo no soy un rol, soy movimiento y quietud,
soy sueños y tormentas,
yo no soy un vientre prometido,
soy lo que quiero ser, soy lo que puedo ser,
soy lo que debo ser, pero no soy lo que tengo que ser,
yo soy mujer y me resisto a parir, sólo a parir,
quiero amar la vida, no sólo la vida de unos hijos,
soy mujer y doy vida con mi vida,
soy mujer y decido,
soy mujer y digo,
soy mujer y no crío.
Soy mujer aunque no tenga un hijo.
Yo no soy un vientre, soy vida.

Ébano 2010




NO ERA YO EL PROBLEMA

El problema no era el golpe,
ni el insulto,
tampoco el dolor
o la sangre en el piso.

El problema no era la cicatriz en el cuerpo
ni la culpa que sentía,
mucho menos la vergüenza.

El problema no era mi cuerpo
no eran,
ni mis ojos,
ni mi color.

El problema era mi condición
ser mujer, ese era el problema.

No era por como vestía,
Ni por lo que decía.
Era porque así tenia que ser,
porque siempre había sido de esa manera,
porque la abuela le dijo a mi madre que el hombre era Dios
y eso me enseñó ella.

El problema era el mundo,
con sus códigos machistas,
desiguales y violentos,
con sus lenguajes sexistas
y sus morales dobles.

El problema no era mio,
era de todos,
de los que sabían y no hacían nada,
de los que se tapaban lo oídos y desviaban la mirada,
de los que justificaban al hijo,
de los que celebraban la paliza.

El problema no era yo
y tampoco era nuevo,
era falta de memoria,
injusticia,
abandono.

El problema era una historia contada por hombres
y padecida por mujeres;
eran niñas vestidas de rosa para que fueran más puras
y niños pintados de azul para que fueran más rudos,
el problema no era el golpe en la cara,
era el permiso de todos,
el creer que era natural,
el sentir que era bueno,
el tolerar por miedo.

El problema no era el puño
era la herida en el alma
y el silencio.

Ébano, 2012




ME HABÍAN DICHO QUE NO EXISTÍA...

Me habían dicho que no hablara
me habían dicho que no era buena.

Me habían dicho que no valía
que el amor no existía,
y que los golpes me los buscaba.

Me habían dicho que no preguntara
que no soñara
que aguantara
que las mujeres no pensaban
que mi destino era la casa, la cama y la rabia

Me habían dicho que no podía
que no debía
que me quemaría
que me odiarían
Y yo les creí
Y yo lo permití
Y yo lo Cambié

Ébano, 2012




MUJERES

Mujer, ser  en  tensión y  en posibilidad
Ser de carne, hueso y novedad, eso eres, eso soy, una  mujer en libertad

Mujer en la lluvia y en el sol, en el frio y en el amor,
Mujeres de risa y de llanto, de rabia y pasión
Mujer en la muerte y el dolor, mujer  en la vida y la razón
Mujeres en cada segundo en cada rincón
Mujer de silencios y miedos,
De vidas y cuentos.

Mujeres en las luchas, en las revueltas y las protestas
En los caminos, en la guerra y en la paz
Mujeres seres del viento y de  la mar
Mujeres de manos y de palabras
De falda y pantalón, de casa y de computador

Mujeres de calle, de patio y soledad,
Mujeres de hijos y sin ellos,
Mujer, eso soy, eso eres, mujer  un ser de posibilidad

Ébano 2010





¡PAÍS DE MIERDA!

De vez en cuando muere un gran hombre y este país llora unido al pie de su tumba como si lo quisiera de verdad
De vez en cuando, estalla una bomba y la solidaridad aflora entre nosotros como las mariposas en el rosal
De vez en cuando, en nuestra historia ocurre un genocidio en tierras lejanas llenas de “parias” y entonces unas cuantas lágrimas brotan colectivas de los ojos de la impunidad
De vez en cuando, un niño es violado cual si fuera de trapo y entonces nuestras morales dobles entran en pánico
De vez en cuando, un esposo asesina a su esposa en defensa de su honor burlado
De vez en cuando, un político corrupto le roba al pueblo los recursos de su futuro
De vez en cuando, susurran los periódicos algún fraude electoral  y  todos queremos estallar
¡De vez en cuando este país de mierda tiene memoria y dignidad!
De vez en cuando, los ciudadanos recuerdan la hermandad y se unen entre diferentes para luchar
De vez en cuando, las banderas se pueden ondear por la victoria de la humanidad
De vez en cuando, lo negro es bueno y el miedo nos hace hablar
¡! De vez en cuando, este país de mierda recuerda que puede cambiar!
De vez en cuando, los niños pueden soñar con una casa y un juguete para jugar
De vez en cuando, se construyen parques y se olvida al rival
¡De vez en cuando, en este país de mierda se puede crear!
De vez en cuando,  se dice lo que se siente sin temor al qué dirán
De vez en cuando, en mi país la gente dice no MÁS
De vez en cuando, nos acordamos de los demás…
De vez en cuando, miramos más allá de nuestra propia miseria
De vez en cuando,  derrotamos la indiferencia y abrazamos la conciencia de la libertad
De vez en cuando los buenos somos más y nos resistimos a actuar solo de vez en cuando.
DE VEZ EN CUANDO, ALGUIEN ME RECUERDA QUE PUEDE SER SIEMPRE…

Ébano, 2010



REBELIÓN...

Me rebelo a tener que verte morir en una cama abandonado por nuestra indiferencia, me rebelo a tener que verte atado a unos pasos que no son por tu elección  si no por falta de opción.

Me rebelo contra las manos sucias de los niños convertidas en cestos de limosna, me rebelo contra el rojo y el azul, contra las balas y los gritos de soberbia, me rebelo contra mi propia tiranía, absurda y mezquina como la de aquel que me engaña y  me daña.

Me rebelo contra el silencio de los buenos que nunca dicen nada, me rebelo contra las masacres del indígena del campesino y del poeta; contra las cadenas invisibles que nos atan a la guerra, me rebelo contra las risas que se compran y se  venden en el mercado de la apariencia; contra el poder que controla las conciencias mediante abrazos y palabras que esconden su garras.

Me rebelo cotidianamente contra la injusticia de los pocos que tienen mucho y de los muchos que tienen poco, contra la insensible convivencia del individualismo, contra el consumo desmedido de las cosas y contra las cárceles seguras de nuestra miseria.

Me rebelo contra las pieles que se alejan del contacto, contra los ojos que se cierran en medio del disparo, contra los oídos que se tapan ante la mentira de otros labios.

Me rebelo contra el padre que no mima y contra la madre que permite el golpe en la mañana, me rebelo contra el hijo que maltrata y contra la hija que se marcha por temor a la batalla.

Me rebelo contra la falta de tiempo o el exceso de trabajo, contra las horas sin sentido y contra el mundo sin sujetos, me rebelo contra mis miedos y mis silencios, contra mis dudas y mis ausencias.

Me rebelo contra los libros que se guardan en los anaqueles de una biblioteca mientras sus hojas se marchitan sin que nadie las lea, contra la retención de la información y contra la violencia de la academia que te hace sentir absurdamente vacío si no compites como buitre por  la fama del sabio que recita teorías aunque en su mundo pequeño siga siendo un simple Humano.

Me rebelo contra la falta de pasión y de amor por el otro y por los otros, me rebelo contra las dictaduras de la posesión y de la invisibilización, contra la mercantilización de la palabra y contra  la violencia naturalizada.

Me rebelo contra todos los que niegan su historia y quieren cortar mis alas, me rebelo contra todos los que suman humanos como si fuéramos cabras.

Me rebelo contra la matanza del gorila de la montaña, contra el envenamiento del agua, contra la muerte del cóndor, contra la compra de misiles y la venta de almas, me rebelo contra tus ausencias y contra nuestros sometimientos.

Me rebelo día a día en mis letras y en mis cantos, en mis luchas y en mis saltos, me rebelo en mis latidos y en mis abrazos, me rebelo, me libero y me reto, me reto me libero y me rebelo en cada flor que miro, en cada ser que amo.

Me libero me reto y me rebelo en cada sueño que construyo en cada acto que hago, Me rebelo en la libertad de saber que no estoy sola y en la resistencia de no vivir la guerra, me rebelo y me libero cuando tú te liberas y te retas, cuando tú vives  y rompes tus cadenas.

Ébano, 2010




ME HUBIERA GUSTADO...

Me gustaría mucho haber crecido en otro vientre,
iniciar la vida de otra forma,
haber dormido en una cuna,
ser hija de otro tiempo.

Me hubiera gustado conocer un arrullo
tener compañía y juguetes.
Me hubiera gustado aprender hablar escuchando otras palabras
encontrar comida en la alacena cuando tenía hambre,
asegurarme en el abrazo de una hermana.

Me hubiera gustado asomarme a la ventana y ver otros niños,
tener una cama para mi sola,
diferenciar el color de las cosas porque me lo enseñaron en la escuela y no porque mi color no era “bueno”,
Me hubiera gustado ser cuidada y no tener que cuidar, 
aprender a orar en las noches pidiendo a Dios cuidar los niños del mundo y no exigiéndole respuestas, 
me hubiera gustado que alguien me la hubiera enseñado la sonrisa,
tener amigos y amigas que no fueran imaginarios.

Me hubiera gustado ver mover la mano de mi padre y sus pies caminando sin miedo,
me hubiera gustado tener en mi memoria otros recuerdos y no estos
Si, me hubiera gustado tanto ser otra bebe, otra niña, otra adolescente, otra mujer, otra historia 

Sin embargo no puedo
soy este cuerpo,
soy esta alma
este rostro
esta historia
esta memoria
este dolor,
esta esperanza,
es así como me he hecho,
no tengo más que mi propia vida
y mis propios sueños.

Mariposa sin alas
Ébano sin tierra,
soy lo que recuerdo,
lo que me mueve,
soy del pueblo, 
de la calle,
de la palabra, 
del bus,
y la piedra,
de la casa sin muebles,
de la patria sin gente, 
soy fragilidad y fortaleza,
temor y resistencia,
ni una cosa ni la otra,
ambas, muchas, infinitas

No soy más que lo que pienso,
no puedo más que lo que siento,
no tengo más que las palabras con las que existo en mis versos,
para crear la posibilidad de otro horizonte,
de un final distinto










RAQUEL ILONBÉ [17.637] Poeta de Guinea Ecuatorial

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Raquel Ilonbé

Raquel Ilonbé, seudónimo de Raquel del Pozo Epita, (Corisco, Guinea Española, 1938 - 1992) fue una escritora ecuatoguineana nacida durante la época colonial española.

Raquel Ilonbé es una de las pocas plumas femeninas que ha cultivado la poesía en Guinea Ecuatorial.

Nació en la Isla de Corisco, entonces Guinea Española, en 1938 y falleció en Madrid en 1992. De madre guineana y padre español, se desplazó con sus padres a España, a la provincia de Burgos, antes de cumplir el primer año de vida. Estudia música y declamación en el Conservatorio de Madrid. Sólo volverá a Guinea Ecuatorial después de muchos años, tras haberse casado.

Su obra no recoge el exilio, como es el caso de otros autores guineoecuatorianos en la diáspora, y el tema no aparece en su obra, sino que se centra en la búsqueda de sus orígenes, su identidad y la añoranza por su África natal.

Otro rasgo que aparece en su obra, como proceso de adquisición de la voz, es la visibilización de su cuerpo, como si “se apropiara de él un ejercicio de romper el silencio y tomar la palabra, consciente de que el discurso es una de las formas de resistencia más importantes, frente a los discursos de poder y de que la mirada autónoma de la mujer es la única que puede descolonizar a la propia mujer”.

Su primera publicación fue la colección de poemas Ceiba (1978), escrita entre 1966 y 1978, entre Madrid y Bata. Inéditos son los poemarios Nerea, Ausencia, Amor y Olvido.

Por el poemario Ceiba (1978), la autora puede ser considerada la primera pluma femenina de la literatura guineoecuatoriana. Uno de los temas fundamentales de Ceiba es el amor, total protagonista de la segunda de las dos partes en que se divide el poemario. Pero el tratamiento de este tema no es homogéneo, sino que varía coincidiendo con la evolución temporal, a partir de la experiencia vital, lo que es fácilmente observable, ya que los poemas están ordenados cronológicamente, con composiciones en esta segunda parte que datan desde 1970 a 1977.

En primer lugar, encontramos un discurso sentimental de corte romántico, donde lo permisible y lo reprobable, lo bueno y lo malo, lo que es pecado o virtud, está seriamente regido por los valores de la sociedad tradicional africana y por las categorías del catolicismo, introducidas durante la colonización en Guinea y predominantes todavía en la España posfranquista en que vive Ilonbé. Así, leemos en el poema “Quién soy”: “de materia endeble fui formada, / costilla de hombre hecha de barro”; o en el titulado “Amigo mío”, dice de sí mismo el sujeto lírico: “He sido amiga que no habla”. Este primer concepto de amor es, sobre todo, ideal, un espacio para la ilusión, la imaginación desbordante, la entrega a un destino que rige las vidas y que busca el perfecto equilibrio del encuentro, como vemos en el poema “Amor”: “Los ojos sonrieron juntos/ la noche unió sus almas”.

Pero en un segundo momento, la expresión del amor no exige ya la recomposición y la fidelidad a unos modelos previos, sino la consideración de su propia experiencia, con sus laceraciones, contemplando un malestar primeramente social que se transforma en sufrimiento existencial. Esta nueva actitud se trasluce en composiciones como “No pude seguirte”, donde confiesa: “No pude seguirte, sentía cansancio”; o “Cobarde”:

No quiero que me recuerden
que fuiste mi compañía,
del hedor que echa tu frente
se infectaron las campiñas. […]
Cementerio de cuervos es tu cuerpo
que comieron cobardía
entre extraña sinfonía,
de morteros, cencerros
y coros de ratas muertas. 

Esto lleva a la autora casi a gritar negando esa idea falsa del amor y, sobre todo, a liberarse:

En estos momentos
derribé los muros
que tenía dentro.
Salieron las ratas
vestidas de fiesta. 

Raquel Ilombé tuvo la oportunidad de hacer viajes personales a Guinea Ecuatorial durante la dictadura de Francisco Macías Nguema sin ser inquietada. Y es cierto que en sus páginas aparece mucho España, la realidad donde creció, en concreto Burgos y Madrid, y así encontramos en sus versos: juncos, cipreses erguidos, escarpados picos, nieves perpetuas, dulces pastos, amapolas, espigas, lagunas, lagos, sauces y tilos; pero es curioso que cuando se pregunta por su identidad, por ejemplo en el poema titulado “Quién soy”, que aparece en Ceiba, se describe tomando diversos elementos de la naturaleza guineana, que en otro poema llama “La tierra mía”: “cimbreo de palmeras altas, mar en calma, olas, arenas doradas, bosques tupidos, árboles gigantes…”, o que escogiera un apellido guineoecuatoriano para crear su seudónimo, ya que, como ella misma cuenta en una entrevista en Diálogos con Guinea: “…yo a Guinea no había ido hasta que me casé. Pero, para mí, lo más fuerte no fue ver sino el encuentro con mi madre. Eso fue para mí una cosa fundamental. Y lo demás, pues, se me borró del mapa. Era demasiado fuerte porque en aquellas ocasiones, ya sabes, cuando te daban una educación española, pues, decían que tu madre se había muerto… que tal para cual…, bueno, para que tú no pensaras en ella. Yo nunca me lo creí cuando me lo dijeron y no sé por qué, o sea, son de estas cosas intuitivas”. (Ngom, Diálogos 56) Y desde ese primer reencuentro con sus raíces africanas, se ve empujada a volver, siempre, hasta el final de sus días. La vida y obra de Raquel Ilonbé encarna otra situación incluso más marginal dentro de la compleja definición de la identidad guineoecuatoriana: la de ser mestiza, por lo que los prejuicios y cierta incomprensión frente a su creación nos parecen injustos. Su yo está violentamente escindido, ni más ni menos que el de los exiliados, como se refleja en su poema “Tengo que decírtelo”:

… de blanco me visto de día
de negro me visto de noche. […]
Soy un hombre perdido
acento no tengo,
amargo se vuelve mi vino
porque no digiero. 

Del mismo modo, aunque el gran tema de su poemario Ceiba sea el amor, se hace eco también
de los problemas que sufre Guinea, porque no le son ajenos, tal como vemos, por ejemplo, en
su poema “Adiós, Guinea, adiós”:

Siento esa tierra,
la he pisado descalza,
la he tenido en mis manos
dejándome su marca.
He luchado, he vencido,
he creído, he perdido,
he llorado por nada,
me ha empapado la lluvia
mi piel y mis sandalias. 

Por lo tanto, creemos que sí comparte con su generación el intento de crear el país usurpado por medio de la escritura: habitarlo de palabras. Así, no es caprichoso ni casual tampoco el nombre que da a su poemario: Ceiba, el del árbol nacional de Guinea Ecuatorial, está presente en su bandera y se considera un árbol sagrado de los dioses.

En 1981 publica Leyendas guineanas, una recopilación de ocho leyendas y cuentos tradicionales fang, bubi y ndowe. Para conseguir el material del libro, la autora recorrió los pueblos de la Guinea profunda en busca de ese caudal de cultura oral en vías de desaparición. Estos relatos se enmarcan dentro de esa intensa búsqueda de identidad y de raíces. Leyendas guineanas puede considerarse como el primer texto escrito de literatura infantil guineana.

Donato Ndongo define a Raquel del Pozo Epita, Raquel Ilonbé, como “la eterna niña mulata de madre corisqueña y padre español que siempre vivió en la añoranza de los húmedos calores de su infancia, de los que fue arrancada para ser trasplantada a la gélida sequedad de la meseta castellana. A su muerte, en 1992, nos dejó, además de Leyendas guineanas (1981), única recopilación de cuentos tradicionales adaptadas para el público infantil, un libro de poemas, Ceiba (1978): un continuo susurro, que se pierde suave y espumoso como las olas en la arena de las playas de Bata, y que se posa para siempre en nuestro oído como un mensaje integrador no sólo en la síntesis negro/blanco, africano/español, sino de las culturas de nuestro propio país” (Literatura Moderna Hispanófona en Guinea Ecuatorial)

(Apunte biográfico basado en textos de Mar Fernández y Nayra Hernández)

Obras

Ceiba (1978)
Nerea
Ausencia
Amor
Olvido
Leyendas guineanas (1981)


LOS RÍOS HABLAN (Ceiba 32)

Los juncos tapen mi cuerpo,
mis pies, mi cara,
que nadie vigile
que escucho en silencio el agua
de los ríos que me hablan.

El sonido de las piedras,
al rozarse con el agua,
son besos de tarde y luna,
y besos de madrugada.

Un día me dijo alguien
que los ríos nunca hablan,
que sólo siguen su curso
y sin palabras escapan.

Qué triste pasé aquel día
al escuchar sus palabras,
me fui corriendo hacia el río 
para que él me explicara
por qué yo le oigo tan claro
y otros no le oyen nada.



¡ADIÓS, GUINEA, ADIÓS! (Ceiba 45)

Me fui cantando en solitario
una canción de amor y olvido,
las marcas de mis pies
dejé en la arena,
que las olas borraron poco a poco.

La última vez que viviría,
soledad, distancia,
la última vez que sentiría
húmedas las sábanas. 
Siento esa tierra,
la he pisado descalza,
la he tenido en mis manos
dejándome su marca.

He luchado, he vencido,
he creído, he perdido,
he llorado por nada,
me ha empapado la lluvia
mi piel y mis sandalias.
He vivido la selva
de olores penetrantes,
he sido liana viva,
he contemplado absorta
la imagen de la ceiba,
he sentido la fuerza
del que ama en la distancia.

He soñado, he sufrido,
me ha envuelto la nostalgia.
He sonreído al día,
he sido compañera
de las tareas vacías.
La noche fue mi amante,
yo amor que nunca olvida.




COBARDE (Ceiba 52)

No quiero que me recuerden 
que fuiste mi compañía, 
del hedor que echa tu frente 
se infectaron las campiñas. […] 
Cementerio de cuervos es tu cuerpo 
que comieron cobardía 
entre extraña sinfonía, 
de morteros, cencerros 
y coros de ratas muertas.






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GAVRÍ AKHENAZI [17.638]

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Gavrí Akhenazi

Gavrí Akhenazi (seudónimo) (Córdoba, Argentina, 1956). Profesor de Historia, Licenciado en Ciencias de la Educación y militar. Literatura exclusivamente testimonial. Ha participado como miembro voluntario en numerosas misiones humanitarias en todo el planeta, la mayoría de ellas en el África subsahariana. Conjuntamente con la poeta española Morgana de Palacios, dirige en la actualidad el Taller Virtual de Crítica y Perfeccionamiento literario www.ultraversal.com

Bibliografía

Libros publicados: Correccional de Pájaros (1977 y posteriores), La Justicia en Nuestras Manos (1984 y posteriores), Sangre de combatiente-Memorias del Neguev (edición bilingüe hebreo-español,1986), Tiendas de desierto (edición bilingüe hebreo-español, 1989), Back to black ( hebreo, inglés, español, 1999), La paradoja – ensayos tristes sobre la paz ( hebreo-español, 2003), Lejaim (2009), Alegoritmos (2010), Sin puerta en la muralla (2010), El tendedero (2011), Marejada (2012), Hamartía (2012), Diario del psicodrama- breves historias urbanas (2012), entre otros.


PÁJAROS DE IONIT - שירים לבת שלי

No title by Eliyeau

1

Los dos sabemos que en tu cuarto hay un pájaro.
Los dos sabemos que un pájaro aletea en todos los rincones de tu cuarto
y que zurea a veces como un eco.

Vamos y regresamos de tu pájaro

de tu pájaro de alas extenuadas y de pico hecho a la historia
de enarbolar idiomas sin recursos.

En tu cuarto de niña que no fue consentida, habita un pájaro.

Hay un pájaro noble entre las paredes y en esa levedad que tiene la pelusa
que olvidaste barrer
y se esconde sin pánico ni alas debajo de tu cama voladora.

En tu cuarto hay un pájaro que debería enseñarme a volar sobre las tardes
donde el clima es una fruta seca
y esparce el jugo rancio de mis cansadas historias perpendiculares
sobre la pequeñez de este universo.

En tu cuarto
hay un pájaro tibio que solamente a veces habla en lenguas
y que habita en un pájaro que canta.

Yo no puedo acceder a ese cuarto tuyo
 hecho con alas que intentan volar.
Soy
 la antimateria de tu llave guardadora de pájaros.




Snowbound crow by Van Waglajam

2

Mientras viajo en esta vocación hecha de trenes
pienso en la llamarada de tu pelo
terco y anélido como un mar sagrado
un mar de vientos negros donde caen oleajes espumosos
hechos de sal radiante.

Soy el de los trenes que se alejan
y el de los helicópteros
que no ha podido aún fundir el ritmo del metal profundo
en el rito del fuego con quemazón de olvido.

Le pertenezco a la agonía.

Y solamente a veces, igual que vos
le pertenezco a aquel pertenecer
en que nos extraviamos sin habernos siquiera visto

apenas.




Time is running out by Remussirion

3

Hay una mora que te habita la mirada impalpable.

Hago que no te miro.

La mora es un jugo rugoso y repleto de pálpitos
que rodea de carbón mi escombro.

Hago que no te miro y hago
 que no deseo la mora de tus ojos
ni a tus ojos que no tuve nunca tan cerca ni tan ansiados

ni tan ansiosos.

En tus ojos hay una espléndida colección de ángeles
que pienso dibujar en un tronco de morera.

O quizás, en el tronco del árbol de la vida

como un círculo que no estaba previsto
en aquellas viejas cartas
que comienzo a escribirte desde el retraso.




On the hunt continued by Hawkred

4

La tuya, Ionit, es una belleza agazapada.

Hay algo de gamo en tu belleza y algo que tiene que ver con los rinocerontes.

Tu belleza es invulnerable en su totalidad
y pertenece a las cosas nimias
como una flor tranquila al borde de un camino que no lleva al agua.

Para mis ojos que se han puesto miopes a fuerza de torpeza
tu belleza es una ecuación que resucita el sentido de la gravedad

es una manzana mordida por la boca de un patriota hambriento
y es un relato
un relato para dormir después de oír un relato en el que el mundo
se vuelve un hecho realizable

Tu belleza no está adscripta a la comunidad de todas las bellezas.
Es absoluta y fantasmal como la noche en que se pierde el rumbo
y zumban los oídos con las voces antiguas del desierto.

Tu belleza tiene la incipiente languidez del camello
y la resistencia de las grandes historias.
Es tuya, solamente, como los grandes ritos se destinan
a la sacerdotisa predilecta.

Un demonio con el vientre roto te observa embelesado
como si recién hubiera descubierto el mundo.



A pirates treasure by Covert

5

Pienso en qué diría mi abuelo si te viera
seductora y antigua como un pan.

Vas como el pan de pródiga
de este aquí hasta un allí
que me acerca con timidez de miga oscura

esa miga oscura del pan que se le extravió al trigo
y es amargo y raspa la lengua de decir las palabras que se calló primero.

Vas con tu pan hecho de harinas blancas
y sazonado con la sal marina de los tiempos que se desmoronan
y te sientas al borde de esta miga seca
donde se han dado cita las semillas del centeno que no tiene silo.

Eres el pan de los viajes que caminan por los kilómetros ausentes
los kilómetros que quedan siempre lejos
y lastiman los pies.

Yo soy un pan promovido a ser pan en la mesa
donde las guitarras estallan y se derrama un vino tardo
que tiene el color intacto de tus ojos.

Mi abuelo te amaría con una intensidad abuelística.
Te amaría como amaba el pan y los apocalipsis con mujeres.
Mi abuelo te amaría con insensatez rubia
y con la Condecoración al Mérito
y buscaría los requisitos con que tu corazón
se transformara en nieto de su risa.

Se volvería cabal, repentinamente, como los hombres que no son tan viejos
y han encanecido sólo porque están tristes.




ASESINANDO A MI MADRE - NOPOEMAS VIOLENTOS

Para Morgana (que sacó mi poesía del silencio)

poema  1

Debería comenzar con una foto del rostro de mi madre.

Comenzar con aquellos parecidos
que nos diferenciaron.

Empezar por los ojos
a los que nos miramos para odiarnos por siempre
o por el gesto avaro de la boca
en eterno repudio.

Dicen que era bonita como una bruja mala
y que yo tengo la acidez de pupila
–como un ojo agresivo de águila maltrecha–
que esgrimía mi madre.

Tenía esta negrura inverosímil
de camino olvidado
y la inclemencia abrupta de los sismos
sobre una aldea mansa.

Mi madre quedaba sólo en las tormentas
que destruyen la mies
aguan el vino
y pudren las pezuñas del animal de granja.

Era un cuento de miedo bien contado
para este hijo que parió en la niebla.



poema 2

Te dedico mis traumas

esos mismos
que me impiden querer a otras mujeres
como ellas merecen ser queridas.

O el no quererme a mí, sin ir más lejos.

Me apasionan las tetas de las minas.
También te debo eso.
Este gusto violento por masticar pezones
y marcar con los dientes la carne apetecible
sin el sabor a leche
sin el olor a madre
sin el calor ni el gozo.

Este desquerimiento de lo cálido,
esta honradez que tiene el touch and go
esta poca paciencia con la simpleza de lo femenino.
Este machismo,
esta petulancia,
esta zozobra en mí
y este silencio de vegetal maduro
que se seca de pie
sin semillar.

Al final te debo tantas cosas
como las que se deben a una madre.



poema 3

El día de los miedos no te vi.

No te vi en la alegría ni en la luz
ni en la paz ni en la risa
ni en el llanto
porque del llanto te borró mi lágrima
para que no estuvieras.

¿Qué recuerdo?

Nada. No recuerdo.

A veces un olor a pescadería sucia
o a sábana sudada
o a animal de pelo
o a baño
llega como se va,
sin decir nada
que quede en el re-cuerdo
en que me he convertido.

Alguna vez dijiste que yo era un chico fuerte.
Es un pendejo fuerte
no hay que tenerle lástima.

Tampoco amor, parece.



poema 4

Mi abuelo Gav no hablaba de mi madre.

Tampoco hablaba de la que tampoco fue mi abuela.

Las había olvidado como a una cosa rota
en el tacho de lo descartable.

A él me parezco mucho desde la planta al gesto
como un eco de piedra
invulnerable.

Mi abuelo Gav y yo hicimos una dupla de Gabrieles
que enfrentaban la piel de la miseria
desde la asfixia de sus oquedades.

Hacíamos silencio
para no lastimar con nuestro vidrios rotos
la ceguera del alma
y dejábamos
–siempre para después–
la confesión de ausencia.

Mi abuelo Gav y yo:
gesto soldado,
camaradas de armas del “te olvido”.



poema 5

La cama no era ancha y olía a piel

y a pelo oscuro y amplio
y a cuerpo de animal que espera insomne
y a sudor
y a saliva y jadeo.

La cama no era ancha. Estaba sucia
de dejadez y asco,
de una pringosa ausencia de esperanza,
de chocolates y desodorante,
de roce copular
y de vacío.

Cómo nunca supiste de mí nada,
tampoco sabés que yo iba ahí.

Me tiraba de boca como en un mar inhóspito
y refregaba en esas olas pútridas
el ansia del olfato
las mejillas de las cachetadas
el labio de lo mudo
y la necesidad

esa necesidad por importarte.

Le prestaba a todos tus olores
mi tan pequeño olor desamparado.

Pero no lo notaste.



poema 6

Lo voz de mis hermanos era el llanto.

Era un llanto sin forma, todo llanto
todo quejido
todo hecho con niños que berrean.

Era un llanto del hambre y de la sed.
Un llanto oculto
frágil
disociado.

Moco y saliva y llanto, pis y caca
en un espacio incómodo y sin nadie
para satisfacer
esa exigencia húmeda, primaria.

La voz de mis hermanos
era ese llanto roto con que las tripas crujen
y los dientes esperan un mordisco de pan
o un sorbo de matecocido.

La voz de mis hermanos era un llanto reducto
involutivo
que gemía en todos los rincones
desvelando la mugre y las arañas.

¿Por qué estabas tan sorda, me pregunto?

No llorés vos también, gritaste un día.
Y yo no lloré más, de nunca más, se entiende.



poema 7

Seguramente ahora
que soy alto y atlético y tengo
esta pinta de gangster
este lomo de Rocky
y esta actitud de Rambo patotero
te gustaría yo.

Te gustaría mi sonrisa de animal de mordisco
y mis ojos serenos al acecho
y mis manos que pegan o construyen
y mi silencio amargo de tipo que no cede.

Harías tus escenas de zoológico como la mona Chita,
frente a un macho Tarzán
de esos que usaste
para llenar de hijos –de nadie– la cocina
sin madre
y la mesa
sin madre
y la vida
 sin madre
y tus orgasmos en la oscuridad.

Te acostarías conmigo exhibiendo tus ancas fabulosas
de ampulosa mujer renacentista
y tus pechos rechonchos de áspera polaca
y tu temple de puta
enamorada siempre de tipos insufribles como yo.

Estoy seguro. Ahora me amarías
hasta perder la vida entre mis manos.



poema 8

¿Qué había en el dolor?

¿Cuál era el artilugio que te agotaba el gesto de mujer
y te volvía esa muñeca víbora?

A veces me pregunto si
–como la mía–
tu vida no era otra cosa que un reproche agresivo
al que había sellado el desamparo.

El desamor te vuelve impenitente
ya sea porque vas de eterno huérfano
haciendo de mendigo
o porque como yo te ponés ácido
como una cosa a la que ganó el moho
e intoxica a cualquiera que la acerca su lengua
con el raro placer de lo querible.

Heredé esa toxicidad de tus efluvios
y esa toxicidad de tus ausencias
y esa toxicidad de lo irredento
que mastica su mundo de enemigos.
Esa faceta de lo imperdonable
y esa dureza de lo despreciado.

La casta del veneno
que obliga a no querer
a nadie que nos quiera.



poema 9

El por qué terminé siendo judío
sigue siendo una incógnita

porque de madre judía tenías poco
y sin embargo
conseguiste un mohel.

¿Qué te pasó esa vez por la cabeza?

¿Crearme más problemas para encajar la vida?
¿Donar otro expulsado de las cosas
a las causas con diáspora?
¿Dejar alguna herencia de tu paso
por el mundo feliz del ateísmo?
¿Contrarrestarle a D.os otro demonio
que te nació deprisa y a destiempo
en tu vientre tan joven de súcubo alienado?

Tu primer hijo, un diablo hecho y derecho,
que te busca en las sombras
como a un poco de espanto
en el infierno que le construiste
para guardarlo solo
como a un perro Cerbero que iba a morder tu aliento.

Igual te lo agradezco y debe ser lo único
que realmente hiciste bien por mí.




poema 10 

Yo no sé si reía.

Dudo sinceramente de que mi madre riera alguna vez.

Siempre estaba violenta
como un juguete roto que se desarticula
y cuelga desarmado de sí mismo.

Dudo de que haya sido niña o mujer buena
o hija de su madre y de su padre
o que haya hecho también su Bat Mitzvâ
o en Janucâ encendido nueve velas 
o algo
algo normal de todas esas cosas que hace la gente buena.

Dudo de que llorara aunque la vi llorar
con un lamento de laguna en sombra
desnuda como un cuerpo desarmado y desnudo
con alas de lechuza hechas completamente de cabello.

Lloraba como un mico que sisea
o como algo que se va muriendo, impertinente
y desacomodado de artificios.

Me gritó que me fuera y yo me fui
porque no le servía para nada.








JUAN YASER [17.639]

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Juan Yaser


Juan Yaser nació en el pueblo de Taybeh, de la jurisdicción de Jerusalén, en Palestina, el 15 de Septiembre de 1925. Falleció el 28 de agosto de 1996 en la ciudad de Córdoba, en Argentina, donde había vivido exiliado de su patria natal durante 44 años.

Fue profesor de historia, poeta, investigador oficial de la U.N.E.S.C.O., traductor y próspero comerciante, además de padre y abuelo.

Estudios en Palestina

Cursó sus estudios primarios en el Colegio Franciscano de Belén, y sus estudios secundarios en el Colegio Al-Nahda de Jerusalén, del que egresó en el año 1945 con el título de Profesor de Letras Modernas, bajo la dirección del Profesor Jalil Sakakini, miembro de la Academia de Lenguas de Damasco (Siria), Bagdad (Irak) y El Cairo (Egipto).

Ejerció como docente en el Colegio Siriano Ortodoxo y el Colegio de Los Hermanos Salesianos de Jerusalén.

Comenzó a destacarse en la poesía árabe desde los quince años, publicó, desde entonces, sus poemas en revistas y diarios de Beirut, Damasco, Amán, Bagdad y demás ciudades árabes.

Exilio

En el año 1952 fue exiliado de su patria, Palestina, emigró a la República Argentina y se radicó en la ciudad de Córdoba, donde residió hasta su último día.

Aprendió el idioma castellano de manera autodidacta. Llegó a dominarlo académicamente de tal manera que fue designado traductor oficial de los idiomas árabe y castellano por el Tribunal Superior de Justicia de Córdoba, primero y, luego, por el colegio de traductores de esta ciudad.

En el año 1980 publicó su último libro de poemas en su lengua de origen, titulado "Ummatum wa yirah" ("Nación y heridas"), que merecería las mejores y más elogiosas críticas de intelectuales árabes. Hasta el presente, dichos poemas son analizados y estudiados en las escuelas y universidades del Mundo Árabe.

En el año 1984, el escritor sirio Ni'man Harb, publicó un libro de ensayo sobre su vida y estilo literario con el título de "Juan Yaser, poeta árabe en América", en el que destaca su encendida defensa del derecho del pueblo palestino y su combate por la libertad.

También, el reconocido arabista español Pedro Martinez Montavez le dedicó un capítulo de su obra "Literatura árabe de hoy" que tituló "Un poeta palestino en América": en él efectúa un análisis filosófico de la personalidad del Profesor Juan Yaser, y reconoce, en su obra, la decisión de constituirse en testimonio ancestral de toda una colectividad sentida en términos esencialistas y eternizantes, en la cananeidad que el poeta considera identidad, origen y razón de ser.

Su obra

Desde el año 1955, escribió en idioma castellano poemas, cuentos y ensayos que fueron publicados por la prensa cordobesa y la de países latinoamericanos, lo que le valió el aprecio del ambiente literario del país. Dictó más de cincuenta conferencias en español, en escuelas, asociaciones y universidades, sobre temas de la historia y cultura de los pueblos asirios, babilonios, cananeos y árabes en general, como así también sobre política internacional, principalmente respecto de la problemática del Medio Oriente, tema que dominaba bien, motivo por el cual era consultado permanentemente por la prensa, políticos y gobernantes.

Fue durante quince años consecutivos presidente de la Federación de Entidades Argentino-Árabes (Fearab)- Filial Córdoba, Director del Comité Ejecutivo de FEARAB AMERICA, Presidente Honorario de la Federación Palestina de la República Argentina, fundador del Instituto de Amistad y Colaboración Argentino-Árabe, Vice Presidente de la Sociedad Argentina de Escritores de Córdoba (SADE) durante el período de 1987 a 1989.

La excelencia de su obra mereció el reconocimiento internacional de la U.N.E.S.C.O., que lo nombró Experto Investigador de dicho organismo, para el cual trabajó en el proyecto ACALAPI (Aportación de la cultura árabe a la cultura latinoamericana a través de la península ibérica) interviniendo en los coloquios realizados en París, Mauritania, Granada y Caracas. Culminó su trabajo con la publicación de la obra titulada: "El movimiento literario americano-árabe en América Latina", obra publicada por la U.N.E.S.C.O. en 1996.

Obra en español

Entre sus obras publicadas en idioma español se encuentran:

Conferencias y ensayos

"Herencia arábiga en América"
"Letras universales comparadas"
"Banquete de sangre - El martirio del pueblo palestino" (Discurso pronunciado el 12 de Agosto de 1982)
"El aporte de los sirios antiguos al advenimiento del cristianismo" (Obispo Mercadillo, agosto de 1984)
"La patria no se mendiga" (trabajo presentado ante el Simposio de las Organizaciones no Gubernamentales sobre la Cuestión Palestina en el Hotel Plaza de Buenos Aires en febrero de 1990)
"Irak - Por una solución global del conflicto en Medio Oriente" (con ocasión del acto realizado el 24 de octubre de 1990 en la ciudad de Córdoba con la presencia del embajador iraquí).

Libros

"La tragedia palestina" (1955),
"Hacia el miedo"' - Poemas Palestinos (1986),
"Diccionario etimológico: Las palabras castellanas derivadas de la lengua árabe"(1989)
"Fenicios y árabes en el Génesis americano" (1992): obra publicada con motivo del Quinto Centenario del Reencuentro con América. A través de esta última obra, el autor expone una realidad histórica sin desvelar hasta ese momento: «América, la isla grande del Océano, fue descubierta e influenciada en cuanto a su lenguaje, escritura, mitología y arquitectura por los fenicios (antiguos árabes navegantes) en el año 1000 de nuestra era y por andaluces que vinieron con Cristobal Colón en 1492. Este hecho, científicamente documentado y seriamente expuesto en la obra mencionada, no ha despertado aún la conciencia de los historiadores, lo que provocará, cuando suceda, una necesidad imperiosa de revisar profundamente la historia del mundo.
Últimos días[editar]
Desarrolló una importante tarea social en todos los ámbitos en los que desplegó su actividad, motivo por el cual era apreciado por sus actitudes generosas y solidarias para con el prójimo.

Murió el 28 de Agosto de 1996, luego de dar la que sería su última conferencia y ante un importante auditorio que permanentemente seguía su obra. En dicha oportunidad llevó a cabo una exposición del nuevo trabajo que estaba realizando, consistente en las traducciones inéditas de Yibrán Jalil Yibrán. A pesar de su aflicción culminó la conferencia, pronunciando hasta la última de las palabras que su mente y espíritu privilegiado habían ordenado, y con la fuerza del ser sirio, palestino, milenario, abandonó el mundo dejando su importante obra a consideración de todos y un marcado ejemplo de sabiduría, valentía y generosidad.



del libro "Árabes I. Poemas, Crónicas y relatos en Sudamérica"


El casamiento

Phanthom y Mirage
en los jardines
de Falcon Crest
se casaron.

Por sugerencias 
del Sanhedrín
viajaron de Luna de Miel 
a Palestina. 

Llevaron en sus valijas 
muchos regalos a los niños palestinos.
Bombas-juguetes.
Caramelos de fragmentación.
Y muchas otras cosas
del Imperio.





Civilización

Orugas
arrasan la aldea.
Los pequeños
espectadores del monstruo, 
no volverán a casa.

Detrás de un cerco
asoman
maravillados
por la civilización.
Piensan
en una carpa.
De pronto
la casa es escombro.
Se aleja el hogar
con las orugas.
Se acerca la noche.
Fiestas en Tel Aviv.

En Londres, Thatcher levanta la copa,
en New York, cantan
hava naguila. 
A lo lejos
los bárbaros danzan. 
Entierran a mi pueblo.





La partida

Fue imprescindible
viajar
en el tren de la tristeza.

La hora
golpea
el rostro de la eternidad.

Los carros del otoño
arrastran
el futuro.

Partimos
cuando el sol del mediodía
estaba sin historia
y el feto del mañana
se formaba
a la inversa.

Nuestro tren,
sin estación,
se descarriló
hacia
la aguja negra.

Bestias
de colmillos rugientes
ocupaban las casas.

Rojo será
el color del retorno.





Hacia el miedo

El valle
se llenó de metrallas,
una mezcla de botas
y albahacas.

Aroma de muerte.

Olivos y naranjos miran
la Estatua de la Libertad.

En la huida
el zapato de un niño
cae.
La madre, con las nalgas rotas,
apura los pasos...
contenta, hacia el miedo.




Rumo ao medo

O vale
se encheu de estilhaços,
um tipo de mescla de botas
e manjericão.

Cheiro de morte.

Azeitonas e laranjas miram
a Estátua da Liberdade.

Na fuga
o sapato de um menino
cai.

A mãe, nádegas caídas,
apressa os passos
feliz, rumo ao medo.

Tradução: Régis Bonvicino (2014)







CARLOS DUGUECH [17.640]

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CARLOS DUGUECH 

Carlos Duguech -oriundo de Tafí viejo, argentino de origen libanés, poeta y analista político- nació en 1933. Desde joven volcó sus inquietudes hacia la poesía, la radio y el periodismo.

Entre sus primeras publicaciones figuran. -“COMO UN TRUENO DORMIDO”(1968) edición del Consejo Provincial de Difusión Cultural. (CPDC); “VEINTE POETAS CANTAN A TUCUMAN” (Edición colectiva)  Ediciones Tarco, 1967. -“TRIPTICO DE LA GUERRA”-I y II (Ediciones Tarco) 1969/1982. -Incluido en “24 POEMAS PREMIADOS” (JUVENILIA, Tafí Viejo, 1979).  -Seleccionado en “EL SONETO LATINOAMERICANO”-Fondo Editorial Bonaerense,La Plata(1984). Seleccionado en “ANTOLOGÍA HISPÁNICA DEL SONETO TANÁTICO”-México (1985). -  Incluido en Tomo I, parte 15 de la FUNDACION ARGENTINA PARA LA POESIA (2007).

Colabora en LA GACETA LITERARIA (Tucumán), LA NACION (Buenos Airess.), EL SIGLO (Tucumán), EL LIBERAL (Sgo. del Estero) y otros medios, y como analista de política internacional en LA GACETA, LA NACION, y EL NUEVO HERALD (MIAMI).

También Duguech es creador y conductor del programa “PAZ EN EL MUNDO” (Política Internacional) en Radio Universidad (UNT) desde 1989 habiendo alcanzado más de 900  emisiones semanales, tras su comienzo en 1986 en Radio Nacional.

Carlos Duguech, incursiona en el ensayo, y en sus poemas encontramos un estilo fino y reflexivo, sin perder la emotividad como en su poema Carpintero del Líbano en que recuerda a su padre y a los hermosos cedros de que hablaba. 



AQUÍ MISMO

Aquí mismo,
en este espacio de sombras,
hablaremos de la luz.
Aquí mismo,
donde el dolor traza su cauce,
brindaremos por la alegría.
Aquí mismo,
cuando la desesperanza nos hunda
levantaremos los brazos, altos,
dueños de la voluntad
y empezaremos
aquí mismo
a trazar los mapas nuevos
de nuestra personal soberanía.
La del espíritu,
la del fuego interior
que anima las utopías.




CARPINTERO DEL LÍBANO

Qué madera no supo de tu mano
descubriendo en sus vetas y en su aroma
el encanto total de aquel idioma de aserrines, 
virutas y el cercano contacto con la piel. 
En tu lejano país de aquellos cedros en que asoma
sus mil rostros la muerte y la paloma
enrojece el plumaje. ¡Ni el hermano
reconoce al hermano! Tus maderos,
padre mío, pinotea, nogales,
por tu mano crecían verdaderos
con la vida del árbol en tus venas.
-Carpintero del Líbano ¿hay señales
de nuevos horizontes, ya sin penas?
(¿O, acaso, padre mío, me inventabas
el país de los cedros que he soñado?)




CIUDAD

Te descubro, ciudad, vas tras la fronda
erguida entre señales y ventanas.
Encuentro tu razón en las cercanas
razones de la caña que te ronda.

La puerta de tu sol torna redonda 
tu indeleble corteza y en las vanas
figuras del cemento te engalanas
aunque toda la flor en ti se esconda. 

El árbol se repliega con tu ruido
abriéndose en azahares a tu cielo
devuelto entre luciérnagas, vencido

de tanto no saber su muerte lenta.
Rescátalo, ciudad, para tu vuelo,
que no le ahogue el aire en tu tormenta.




DE LA CERTEZA

Danos hoy la certeza que tenías
en la cruz, y clavado en sus maderos:
que a la casa del Padre ya volvías,
que seremos, por últimos, primeros.

Danos también saber lo que sabías
de aquella eternidad, de aquellos cielos
de modo que las noches y los días
nos sean transparentes, sin más velos.

Y danos hoy, Señor, toda esperanza
y el don de aquella fe que es necesaria
(que es débil condición y ya no alcanza

la humana condición de ser creatura
de tus manos.) Y danos no ser parias
en tu patria de luz y de hermosura.




DE LA CONDECORACIÓN

¡Cuánto sabes de todo lo que ignoro! 
¡Cuánto vale decir que hemos seguido
desde aquí tus caídas y tu erguido
corazón vencedor, fuerza del toro,
descubriendo su sombra en el sonoro
estertor de la sangre y su estallido!
De muerte imaginada tu latido
repartía el dolor en rojo y oro.
¡Cuánto callas por ser de boca ausente
y, a un tiempo, de muertes olvidadas!
¡Cuánto puedo saber de la demente
mascarada del hielo y la metralla
si dibujan tus formas mutiladas
en el burdo oropel de una medalla!

(Del Tríptico de la Guerra II-Homenaje a los jóvenes lanzados a la guerra en
Malvinas)




DE LA PALABRA I

La palabra me nace desvalida
desde el quieto relieve de su historia,
la que arranca —sin nombre— en la memoria
y se queda en la sangre contenida.

Si no tiene más cauce, detenida
en remanso de labios, transitoria,
se parece a la flecha divisoria
pero más a la sed que es compartida.

La palabra no sirve si me nace
del costado en que guardo, conjurada,
la porción de memoria que complace.

Sirve sólo si al cabo de su audiencia
te procura certeza por aliada
o te vuelve al confín de la inocencia




DE LA PALABRA II

La palabra que nace y se acrecienta
significa palabra verdadera.
Desde simple sonido en la primera
emisión no halla límite en su cuenta

de memorias que habita o que fermenta
vencedora de olvidos —lisonjera—
nombradora del tiempo, pasajera
de un rebaño de voces que apacienta.

La palabra que vive y no se queda
solamente en sonido, mueve cielos.
Ella misma es la vida, no remeda,

ella misma es el aire si lo nombra. 
Pone luz, perspectivas, quita velos,
transparenta —si es viva— hasta su sombra.




DE LAS UTOPÍAS

"I have a dream..."
Martin Luther King

Ya tengo por costumbre la esperanza
de tanto perseguir las utopías
por espacios abiertos y en los días
de aquella realidad que no me alcanza.

La costumbre del pájaro que lanza
en vuelo zigzagueante alegorías
del aire y de la luz, las osadías
de confiar en sus alas. La confianza

que le nace plural en cada pluma
que es propio patrimonio. La costumbre
de andar imaginando entre la bruma

la luz que resplandece tras oscuros
repliegues de la vida, sombra y lumbre,
la que traza horizontes de extramuros.




DE LOS "N.N"

Si pregunto los nombres, quiero el nombre,
no el opaco "N.N.", sin vocales.
Quiero aquellos sonidos, madrigales
de la luz y en la luz nombrar al hombre.

Que en la luz se lo llame y no le asombre
si la noche se queda en los umbrales.
Quiero estar con sus voces augurales
y en la voz de la piedra que le nombre.

Y en la escuálida cruz de su derrota
alcanzar el madero y su alta talla
por el vuelo final del ala rota.

Si pregunto los nombres, sean ciertos
en la piedra inicial de la muralla
y en los ojos sin clima de los muertos.




DEL RETORNO

(A Miguel Angel Estrella, pianista)

No calles, Miguel Ángel, ya no calles.
Tu voz, la que apacienta rebeldías
será como los ritmos de los días
—pura música limpia— de los valles.

No calles, piano alado, ni desmayes
que entre fugas, sonatas, fantasías
un teclado de cielos y armonías
volverán a esta tierra cuando ensayes 

nuevamente ante el hombre que es tu hermano
regocijos de encuentros, de esperanza.
Con los viejos temblores de tu mano

devuélvenos a Mozart y Beethoven
conmovidos de hondura, sin tardanza.
Serán como es tu sangre, fuego joven.

Tucumán, 1984




DÍPTICO BREVE DEL AMOR

I

Cuando callas
creo en el silencio.
Si ríes,
adivino
la música entera.
Si te vas,
conozco, palmo a palmo,
el infinito.


II

Si te vas,
demora tu partida.
Si vienes,
apresura tus pasos.
Si te quedas,
quédate por siempre.




DOS VIDAS

Tengo dos vidas:
la que vivo
y la que sueño.
La que vivo,
pese a todo,
me permite la esperanza. La que sueño
me prodiga energías
que utilizo día a día,
en esta vida que vivo.




EL "ALBERDI" DE LA MORA

Bajo un cielo de tarcos, altas flores,
hay un mármol pensante de la Mora.
Diz que dicen de ella, la escultora,
que anduvo entre las gentes sin rubores

llevando vestimenta de señores
con martillo y cincel a toda hora
en busca de la forma que atesora
escondida en la piedra y sus rigores.

Volvamos al pensante, el del agudo perfil, 
el que con sólo su presencia
en mármol blanquecino, frío y mudo,

nos trae al tiempo nuestro su memoria
de luz, de pensamiento, de conciencia:
que somos "pueblo mundo" en esta historia.

"Pueblo mundo", recurrente cita de Alberdi en -El crimen de la guerra- (1870)




EL AROMO

(En los jardines del Colegio Nacional, Tucumán)

Hay un aromo en la esquina
que no es un árbol, tan sólo.
En los agostos del viento
dorado pájaro, trina.

Su copa de ancha techumbre
con amarillos abiertos
convoca un aire de soles 
que ya parecen costumbre.

Cuando en la esquina florece
la plaza entera se viste
de primaveras y anuncios:
la vida misma que crece.

Crece entre cerros y valles
todo el verdor y las aguas
y en la ciudad los naranjos
trazan de azahares sus calles.

Hay un aromo en la esquina
que mide el tiempo del tiempo:
los días nuestros y ajenos,
los que uno nunca imagina.




LA ACHIRA

Como un incendio amarillo
corola y fuego son uno:
entre los verdes, erguida,
la orquídea pobre y su brillo.
Repetición de los fuegos
en varas altas, airosa,
nadie la siembra, ella sola
traza la vida en su juegos.
Juegos de verde-amarillo
aquí y allá, también rojos,
el aire invaden, los tiempos,
con porte simple, sencillo.
Que si una orquídea parece
no es aventura decirlo.
Cuando ella elige el espacio
ya sabe bien cómo crece.
Junto a las casas, maderas,
de la ciudad o del campo,
flor sin jardines, crecida
entre silencios y esperas.
Rojo-amarillo, colores plenos de sol, mediodía.
Forma y tersura, flor bella,
humilde flor, mis honores.




NOMBRARTE

Como quiera que lleve tu recuerdo
prendido a la simiente ya me tienes,
tierra gruesa de bosques, un sol lerdo
te madura hasta el aire que retienes.

Vuelves ya en cada canto de la siesta
que el coyuyo desgrana en tus entrañas
y en la brisa insaciable que recuesta
tu pelambre de citrus y de cañas.

Y, aunque lejos, tus zambas me demoran
en guitarras y cajas el sonoro
corazón de madera cuando lloran
quietos sauces ciñéndote en un coro.

¿Cómo pueden mis versos, tierra mía?
¿Qué otro canto por nombre te pusiera,
Tucumán, que no fuera la poesía
de tu nombre encendido en primavera?




PENTASÍLABOS

Temblor de luna
rumor de agua
la noche clara
como ninguna. 
"Grillan" los grillos
su canto plano
croan los sapos
cantos sencillos.
Blancas ventanas
de los jazmines
abren aromas
por las mañanas.
Vuelve ya el día
gozoso y pleno
el sol anuncia
su algarabía.
Y en los umbrales
de la jornada
las aves brindan
sus madrigales.




POEMA EN DOS TIEMPOS

La vida,
el aletear de un pájaro
herido de muerte.

La muerte,
ventana abierta 
a la eternidad del vuelo.




SONETO

(Por la pequeña hoja del liquidámbar)

Me avisas del otoño, hoja pequeña
caída en el jardín de ésta, mi casa.
Me avisas justo a tiempo cómo pasa
el tiempo con su signo, con su seña.

Hoja roja de un árbol que se empeña
desde el verde al dorado que acompasa
el reloj del otoño que no atrasa.
Es la vida que sigue y nos enseña.

Enseñanza de olvidos y memorias
apartando el dolor y la alegría,
el dolor de otros tiempos y de historias

que entrelazan las luces y las sombras.
Hoja pequeña, alcánzame este día
conocer ese signo que tú nombras.




SONETO CONJETURAL

Soy el Borges con ojos que extravía
miradas que parecen, no ven nada.
Soy el Borges que empieza su jornada
sin un amanecer, igual el día
que sus noches. Ser Borges: ya sabía
como nadie —ni aun mi propia almohada—
que la luz y el color en descarnada
conjura de una cruel extranjería
me apartaban de todo. Casi todo,
pues tengo las palabras, pensamiento,
y alborozo de andar como a mi modo
tanteando en laberintos, soy un ciego,
mientras digo verdades cuando miento
y a la vez casi afirmo lo que niego.
Soy el Borges, al fin, que diseñaron
los muchos que me leen y no me amaron.




SONETO DE VIETNAM

He caído en tu sangre, camarada,
con el torpe estampido del acero.
En el tímpano, quieto y prisionero,
queda el grito rebelde, tu llamada

voz en cuello, se torna en la mellada
dolorida garganta pregonero
de otros gritos iguales, ¡ay, guerrero,
te han cambiado el martillo por la espada!

¿Cómo el pálido sol de otras fronteras
arderá con la luz de estos ponientes
si te faltan la flor, las primaveras,

el hermano que duele y peregrina
compartiendo con todos tus ausentes
esta rosa caliente sin tu espina?



SONETO DEL AMOR III

Ven por mí, que la lumbre ya no espera
mi desanda la tarde sus fulgores.
Días muertos habrá sin esplendores,
ese día el amor que no se muera.

Ven con nada, con nada y aunque fuera
necesario el candor, sin los rubores.
Ven tan sólo en el aire y sus temblores
que sabré adivinar de qué manera.

Haz conmigo, con este tiempo mío,
eternidad de luz por toda prenda
que no alcanzan a más mis pertenencias.

Pero déjame, amor, amado río,
abrevar en tus aguas heredades
cuando ensayes fugaz tus permanencias.

De Tríptico del amor




SONETO DEL HOMBRE

Pájaro de la luz, recobra el canto,
devuélvete a esa antigua trasparencia
que iniciabas azul en tu inocencia
por ser parte del cielo y de su manto.

Aligero mi nombre y te suplanto
urgido por el tiempo y la impaciencia,
dialogar con el Hombre, residencia
a veces de la luz o del espanto.

Y aquí voy, desplegando mi ala nueva
con el ansia despierta, con un trino, 
puesto el ojo en la fuente donde abreva

su sed inmemorial, garganta abierta,
la raza no vencida que adivino
volviendo al esplendor de su fe muerta.

(Publicado en el Suplemento Literario de LA GACETA, Tucumán, en concurso para nuevos colaboradores- 1968)




SONETO DEL JARDINERO

Tú plantabas el árbol, jardinero,
y en las flores se abría tu sonrisa.
Descubrías al aire por la brisa
y hasta el agua en la luz del aguacero.

Hoy desplomas a Dios por el sendero
que te aleja y llevándote en su prisa
va el aliento brutal de esa imprecisa
vanidad de tu puesto de artillero.

Condecora tu nombre sangre ajena.
No lo dicen, pues sábelo, 
un tardío despertar de tu mente te condena.

¡Deja , entonces, la mira a tu cuidado!
¡La metralla se pierda en el vacío
por no ver que la flor has traicionado!




VENDRÁN PÁJAROS SILENCIOSOS

Vendrán pájaros silenciosos
arrastrando vientos
que demoran
entre ramas sus flechas huidizas.
Vendrán otros nocturnales
y harán nidos en puntos de luz.
Vendrán, al cabo, nombres y palabras
disfrazados de alas
y será entonces posible
la celebración de la vida,
ésta que nos queda por vivir
antes de la migración
de todos los pájaros del alma. 









JOSÉ MARÍA PAZ GAGO [17.641]

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JOSÉ MARÍA PAZ GAGO

José María Paz Gago nació en Celanova (Ourense), tierra de poetas. Catedrático de Teoría de la Literatura y Literatura Comparada en la Universidade da Coruña, ha recorrido el mundo como profesor visitante y conferenciante en Universidades de cuatro continentes, desde Costa de Marfil y Túnez a México, Estados Unidos, Colombia o Argentina, desde París o Venecia a Chisinau o Nanjing.

Autor de numerosas obras académicas, como La estilística (Madrid, Síntesis 1992), Semiótica del Quijote. Teoría y práctica de la ficción narrativa (Amsterdam y Atlanta, Rodopi, 1995), La recepción del poema. Pragmática del texto lírico (Kassel, Reichenberger,1999), La máquina maravillosa. Tecnología y Arte en el Quijote (Madrid, SIAL, 2006) o La revolución espectacular. El teatro de Valle-Inclán en la escena mundial (Madrid y Barcelona, Castalia, 2012).

Presente en numerosas Antologías, en su obra de creación destacan los poemarios Manual para enamorar princesas (Madrid, SIAL, 2005), traducido a una decena de lenguas, y Guía de lugares inexistentes (Madrid, Pigmalión, 2011), traducido al francés (París, L'Harmattan, 2011).





A las cinco de la madrugada
habíamos decidido
hacer el amor
y la guerra
y la colada.

Te  sentaba bien
el viento
que aireaba nuestras venas
de tanto efluvio embotellado
y no querías mirar hacia atrás
para no ver a los que caían a nuestros pies,
extenuados.

No hablábamos
para no distraer nuestra atención
de tantas actividades
programadas
para el resto de la velada.

No sé ni cómo ni porqué
comenzaste con aquella letanía
de caricias aceradas,
de  palabras malsonantes
y de versos
y toqueteos
y refranes obscenos
y restos de canciones fragmentarias.

Yo estaba borracho de palabras
que trataba de comprender inútilmente
cuando sacaste tu cuchillo
amenazante
y me heriste con crueldad
en lo más profundo del estómago.

En aquel instante del delirio amoroso,
que no consiguió apagar
ni la sangre ni el dolor,
encendimos, por fin, la lavadora.


*



Fugaz,
casi como una estrella,
pasaste a mi lado.

Imperceptible
e instantánea,
nunca volveré a verte.

Tengo al fin una certeza:
Era ése
el amor interminable.


*


Tus ojos me miran,
quieren perderme.

Tus brazos
me cercan,
me envuelven.

Yo sé
que en ti
encontraré
la gloria en el infierno.



*



En el Grand Hotel des Bains
se ha detenido el tiempo.
La vida ha quedado
congelada para siempre
en la pantalla.

La playa sigue allí,
con su luz cenicienta,
encerrada en esa terrible mirada
de Aschenbach
fascinado por la muerte.

La Quinta de Mahler
acompaña las últimas horas
del compositor moribundo, extasiado
en el amor imposible.

El ángulo permanece
igual,
inalterable.

Plano  y contraplano.
Mortal, el deseo
perdida, la mirada.

(de Manual para enamorar princesas, Madrid, Sial, 2005).




En el cementerio de Montparnasse
ya no viven los poetas.
Se han ido
de alquiler
al paraíso prometido,
un loft
con ascensor directo
al goce pasajero
de la gloria literaria.

Sus almas se pudren
entre los anaqueles blancos
de libreros libertinos,
en los archivos
inexistentes
de una computadora
imaginaria,
entre la hojarasca
erudita
de una enciclopedia
encriptada.

Sus almas han quedado
para siempre
enlatadas
en discos
que compactan
letanías de versos obscenos,
estrofas libertarias,
los últimos poemas en prosa
de esta generación
al filo incruento
del olvido.

Sus cuerpos han resucitado
sobre las tumbas
de un café-cementerio
en cuyas lápidas
están grabados
sus nombres mortales,
atornillados
a estos mármoles
que ya han perdido
su antigua suntuosidad.


*


Los domingos por la tarde
todas las ciudades
son iguales
o distintas.
Rincones perdidos,
esquinas ocultas,
callejones sin citas.

Los domingos por la tarde
todo lo inunda
una extraña luz vacía,
un sol que ciega
a los paseantes
moribundos.

Deambulan
por ciudades desconocidas,
por rincones olvidados;
los domingos por la tarde,
todos los seres
son noctámbulos.

Los domingos
se llenan las ciudades
de paseantes anónimos
en busca de
ese sol frío y claro
que todo lo invade.

Las ciudades se quedan
vacías
y sólo circulan
autómatas
sonámbulos
a bordo de vehículos
no tripulados.

(de Guía de lugares inexistentes, Madrid, Pigmalión, 2011).







.


PATRICIO ARMANDO SÁNCHEZ [17.642] Poeta de Chile

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Patricio Armando Sánchez 

Patricio Armando Sánchez (Talca, Chile, 1959), es poeta y profesor de Español. Pasa su infancia entre Talca y Valdivia. Es hijo adoptivo de dos importantes científicos chilenos, comprometidos en el gobierno de Salvador Allende (su padre ocupaba el cargo de Intendente de la provincia de Valdivia en 1973).

En 1977 se traslada con su famila a París, donde reside durante siete años. Realiza luego sus estudios universitarios de Español en las universidades Paul Valéry de Montpellier, Francia, y Complutense de Madrid, España, especializándose en Literatura Hispanoamericana.

En 1994-1996 reside en Portland, Estados Unidos.

Es uno los organizadores del “Año De Allende a Neruda 2004” en Montpellier, y es el responsable del Taller de Poesía Pablo Neruda de la Diputación Provincial de dicha ciudad. Es ademàs miembro del Centro Cultural Los Andes (organización de ayuda y solidaridad con Chile), L’Ours Blanc (Asociación de Escritores Franceses) y de la Sociedad de Escritores de Chile.

Publicaciones: poemarios

* 11 sonetos y 3 poemas libres para ser leídos -con mucha seriedad- al bajar de un autobús, en las postrimerías del siglo XX, Montpellier, Francia, 1990.
* Sea la Luz, Marana-tha, Talca, Chile, 1990.
* Poèmes écrits dans un Café, Imprenta Universidad Paul Valéry, Montpellier, Francia, 1991. (en francés)
* Poemas, Imprenta Universidad Paul Valéry, Montpellier, Francia, 1992.
* Montpellier, Trois Minutes d’Arrêt, Los Andes, Montpellier, 1996. (en francés).
* El sabor de las ciruelas y otros poemas, Montpellier, Francia, 1997.
* Escribidor Anónimo, Montpellier, Francia, 2000,.
* Breve Antología Personal y otros poemas. Centro Cultural Los Andes de Montpellier, Francia, 2000.

Otras publicaciones: revistas o libros

* Rastro, Revista literaria, Universidad Paul Valéry, Montpellier, Francia, 1984.
* Ventanal. Revista de Creación y Crítica  N°12, Universidad de Perpignan, Francia, 1987.
* Revista Iris, N°2, Centro de Investigaciones de Literaturas Iberoamericanas, Universidad Paul Valéry, Montpellier, 1988.
* Revista literaria Jitanjáfora 6. Morelia, México, 1990.
* Boletín de Poesía A Mots Ouverts N°30, Fabrègues, Francia, 1997.
* Revista literaria La Pluma N°8, N°11, Centro Cultural Guillermo Gronemeyer, Quilpué, Chile, 1998.
* Publicación en Primavera Eterna, Centro de Estudios Poéticos, Madrid, España, 2002.
* Petite anthologie de poésie franco-chilienne, Carnets du Chili. Castelnau-le-Lez, Francia, 2003.         
* Revista La Casa de Asterión, Vol.IV, 16, Facultad de Ciencias Humanas, Universidad del Atlántico, Colombia, 2004.

Actividades literarias: recitales     

* Lectura de poemas con los poetas de Fontenay Sous-Bois, en el Centro Nacional de Arte et de Cultura Georges Pompidou, París, 1984.
* Participación en el Encuentro de Artistas chilenos: La Cultura Chilena en el Languedoc, bajo el alto auspicio de la Municipalidad de Montpellier y de la Embajada de Chile (UNESCO), 1991.

Premios:

Premio Nacional de Prosa y Poesía Juvencio Valle 1995, Santiago, Chile.
Premio Nacional de Poesía Ciudad Villa Alemana, 1996, Chile.
Finalista Premio Internacional Centro de Estudios Poéticos, 2000, Madrid, España.
                                                                        
Forma parte del ĺndice de Autores del Maule, Chile.

            Escritor invitado a la ciudad de Marseillan, Francia, Abril 2004. 
            Escritor invitado a la ciudad de Colombières s/Orb, Francia, 29 de mayo de 2004. "La Poésie Chilienne".
            Actualmente traduce algunos poemas del occitano. 

                                   
“Su poesía dice bien su proximidad con nuestras 
venerables tradiciones y no desmiente su valía 
duradera dentro y fuera de la “larga y angosta”. 
                                                                        
                                                                                                           Waldo Rojas 
                                             París, 19 de marzo de 2001
   


   
EXTRANJERO

Tu semblante son los trenes que se duermen con el alba.
Llevas equipaje transitorio,
viajas.Desciendes en un andén, te preguntan tu nombre,
no respondes.

Sin embargo, debes ser feliz porque estás vivo.
Vivir es algo sumamente serio para ti.

Extranjero,
Las aves se beben tus pestañas.
Recibes una carta.
Alguien te ama.
Una mujer te ama.
Una mujer espera que vuelvas a sus brazos.
No hay regreso.

Avanzas en un tren mas retrocedes en espacio.
Tu territorio lo has perdido.
Tu patria no te pertenece.

Los años son las moles de tu casa.
Tu nombre es el exilio.
¿Qué buscas extranjero?

Las horas te amenazan.

(Florencia, 1980)




TEATRO PALET

Te complace destrenzar
de la memoria esas ramas
transparentes que las hojas
del invierno destrozaron.

Los domingos: tu boca olía
a caramelos a la hora de “la matinée”.

Chaplin era tu héroe.

Querías ser “el pibe”
en cualquier lugar de la ciudad,

mientras tus ojos centelleaban
como meteoros reflejados
en la máquina del algodón
caramelizado.




SEPTIEMBRE

Allí donde termina el firmamento,
es decir, en las altas arboledas,
se enredan volantines: y es el viento
quien los deja caer en las veredas.

Y los niños, alegres, van tras ellos
empujándose, apresuradamente:
los reflejos del sol en sus cabellos
esparcidos encima de la frente.

Baten alas gorriones y zorzales
en el cielo azulado cual estrellas
despiertas en los árboles frutales.

Y en el aire semejan a centellas
aquellos volantines, son cristales
con el paso del tiempo: sólo huellas.



     
LA CIUDAD

En cada país hay un lugar llamado Talca
y una iglesia de oro con ojos de paloma
kioscos soñolientos: revistas y periódicos
y muchachas sonrientes con el rostro cansado

Por las calles circulan vendedores de fruta
y alegres panaderos se aprontan a dormir
en lechos semejantes a enormes sepulturas
donde el amor espera sobre unos senos cálidos

El sacerdote cuenta las perlas de un rosario
y tañen las campanas para anunciar el alba
mientras los comerciantes conversan barren limpian

Automóviles pasan de prisa echando humo
y en la acera sonríen alegres secretarias
cuando los lustrabotas les lanzan un piropo



         

PATRICIO ARMANDO SÁNCHEZ - RAÚL ZURITA - FESTIVAL DE POESIE SETE - FRANCE - JUILLET 2014 -                     




HAY DíAS

Hay días, y son los más, eternamente breves.
Días para grabar en un mármol.
Días que parecen días, y no lo son.
Días de dos noches y cuatro atardeceres.

Hay días, mi Dios, de fuego consumido.
Días para arrancar del calendario.
Días en que te dicen iBuenas Noches!
Días cual una piedra inmensa en tu zapato.

Hay días de recuerdos, con sabor a café.
Días...en tu hastío mental de estar cansado.
Días sin ton ni son, y nadie al otro lado del espejo.

Días, ¡caray!, de tanto anonimato.
Días en que pasas agotado de esperarte en un zaguán.
Días, a medianoche, de alguna tarde de un jueves.




GUITARRA DE SOL

En las esquinas de la primavera:
Allí donde la uva es un anillo

Un gorrión en su rama de centella
Está buscando el sol sobre su nido.

La hierba emerge tibia mientras fluyen
Dulces remansos que saben a brisa,

Brisa soñando en el vuelo de un sauce,
Sauce que es agua pura y cristalina.

Todo es altura cuando la uva nace,
Entre coleópteros y moscardones,

Porque sus alas vienen de la aurora,
(la aurora es siempre una flor que amanece),

Y ya galopa el trigo florecido
Bajo este cielo fértil de colmena.




HOY

Hoy acabo de hablarme en una oreja.
Hoy acabo de hablarme en un oído.
Hoy estoy feliz, caramba!, qué tristeza
Al sentir mi corazón redondo y amarillo.

Hoy acabo de verme ciegamente.
Hoy acabo de hablarme en una esquina.
Hoy me vi cruzando una calle, una calle cualquiera.
Hoy estoy feliz, caramba, qué tristeza!

Hoy le ayudé a un cojo a levantar mis piernas.
Hoy pienso morir, caramba..., qué tristeza!
Hoy me daré muerte con los cuatro sentidos que me quedan.

Hoy he de matarme para seguir viviendo.
Hoy buscaré un útero sencillo como tierra.

Hoy estoy feliz, caramba, qué tristeza!

           


EL PIRATA
                                        
El niño ha enloquecido de amor, dice la gente
Que anduvo muchos días muy triste y solitario.
Le vieron por las calles vestido de corsario
Como quien sueña a veces un sueño libremente.

Galeones se aproximan, decía con ardiente
Pasión de buen pirata que espera a su adversario.
En tu nombre combato, sufrir es necesario
Y lidiarme con todos, gritó el adolescente.

Ya verás que mi nombre será reconocido
Por los historiadores de todos los países.
Con mi espada te vengo, Rosaura, a toda hora.

Cuando vuelva a mi patria tal vez ya te habrás ido.
Mas recuerda esos días que fuimos tan felices
Cuando andábamos juntos en busca de la aurora.


                                                
        
RETOUR

Sentado, tras la copa, está mi hermano
cual un mar que desborda tibiamente,
sonriéndole a los años y a la gente:
la mirada feliz y el pelo cano.

En torno a nuestra mesa está el hermano
que ayer yo vi jugar -sencillamente-
con un trozo de vidrio evanescente,
similar a la forma de mi mano.

Ayer yo pude unirme a su manera
de reír, de saltar, de ser un niño,
cuando huía por caminos de centellas.

Yo buscaba alcanzar la primavera
a caballo de un pez o de un armiño,
y en sus manos hallé nuevas estrellas.



   
GRACIAS

Doy las gracias al búho del molino
y también a la oveja trasquilada
cuando el sol en la hierba me ilumina
con sus claros cabellos de muchacha

Doy las gracias al sabio caracol
que detiene su marcha cuando fulgen
en el cielo febril y lo coloran
unas alas hermosas de gorrión

Doy las gracias a los lobos del bosque
a la hechicera que sueña con sapos
al sendero de piedra del camino

Doy las gracias al viento y a los árboles
a las palomas que vendrán mañana
a despertarme con sus alas blancas





NOCTÁMBULO DE VERANO

Yo, el arrendatario del n°7 de la Avenue Salvador Allende
Yo, el aprendiz de juglar
Yo, el rey de bastos
Yo, el supuesto vencedor de su nostalgia
Yo y toda la humanidad frente al televisor encendido
Yo, en este segundo que significa un siglo
Yo y mis días venideros en un espacio blanco




VERSOS DEL DESASOSIEGO

Vivo en un mundo al revés
Uno
             dos
                           y
                                      tres

Vivo en un árbol de agua
A dos pasos de Rancagua

Vivo en un barco de sol
Con alas de chincol

Vivo en un libro que vuela
Cachivache de mi abuela

Uno
             dos
                        y
                                 tres




PEQUEÑA BIOGRAFÍA DEL ENERGÚMENO

Tú, el ignorante fatalmente culto,
El que nada conoce y nada sabe,
El tonto al cubo, el sopita de ave,
El único atorrante, casi bulto.

Media nariz para una testa cana.
Orejas de elefante y enrulado.
Por anticipo, leso más quemado
No se ha visto en todita la semana.

Pides perdón a los cultos de veras.
A los doctores de la verdad pura.
A los que creen haber visto a Dios.

No le pidáis uvas a las peras.
Nuestra vida es una gran travesura.
Decimos hola y decimos adiós.



Hojas de tilo

A Efraín Barquero

Perdí esos caminos por donde otrora pasé tantas veces, apresurado,
huyendo de una montaña a otra a causa del viento.

Perdí los instantes más bellos de mi vida al paso de un puñado
implacable de gaviotas.

Perdí la voz en la multitud, pues el bullicio me condujo
inevitablemente al silencio.

Perdí los ojos en el vientre de una ballena que nunca me invitó a ver
la luz del mar.

Perdí el olfato tras oler largamente unas hojas de tilo, a orillas de
un afluente que jamás existió.

Perdí incluso el rostro en una riña encarnizada con los años y las horas.

Perdí las llaves de mi ciudad, que amé y que amo aún, pero que ahora
fue borrada del atlas por una mano despiadada.

Perdí también el tacto al caminar a oscuras contra muros de barro y piedra fría.

Perdí, en fin, todo, como el aliento y la saliva. 

Mas en aquel despeñadero atroz, cogí - cual una piedra partida-, este
pedazo de alma rota, que es lo único que me acompaña en esta vida.







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LAURA SCARANO [17.643] Poeta de Argentina

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Laura Scarano 

Argentina.
Master of Arts (USA, 1988) y Doctora en Letras (UBA, 1991). Actualmente es Investigadora Principal del CONICET y Profesora Titular de Literatura Española Contemporánea en la Facultad de Humanidades de la Universidad Nacional de Mar del Plata (Argentina), Directora del Área de Literatura Española del Celehis y del grupo de investigación “Semiótica del discurso”. Fue Presidenta de la Asociación Argentina de Hispanistas. Ha escrito más de cien artículos y capítulos y una docena de libros sobre poesía actual, teoría literaria y crítica cultural. Ganó el I Premio de Ensayo sobre la obra de Ernesto Sábato (Argentina, 1987). Varios Premios de Poesía municipales, y entre los más recientes el Primer Premio de Poesía del 2do. Concorso Letterario Bilingue Tracce per la meta (Italia),  por la serie “Brevísima relación del desconcierto” (compuesta por “Diario de navegación” y “Libro de los naufragios”).  Milán, 2015,  Reeditados en Cuadernos del Hipogrifo, No. 3 [1er. semestre 2015] pp. 249-253.



Foto con gato

A L.S. desaparecida en 1976
in memoriam

Una fotografía tuya
con un gato en los brazos
con guardapolvo blanco
doce años
salida del colegio
cinco en punto
merienda en tu cocina
sonreíamos juntas
la vida era una tarde
servida con tostadas y manteca
años después te desaparecieron
yo no salgo en la foto
me pregunto
¿qué será de ese gato?




La no poesía

Para unos material combustible
para otros rito que abate fieras y demonios
algunos se la llevan de paseo
y la tratan de vos sin miramientos
quizás un delirante se anime a desflorarla
yo apenas la comprendo
fuera de estos palacios la poesía sigue ardiendo




Oración del beduino

Jaima en el desierto de Merzouga, 
en el Sahara marroquí, 2012.


En un tiempo de fechas imprecisas
un beduino rezó
frente al cóncavo cielo
y vio cómo sus huellas eran apenas ecos de pisadas
el agua una memoria extraviada en la sed
su figura tallada contra el sol implacable del desierto
y en un sueño le ofrecieron reposo del calor
la visión de un hogar en plena duna
una silla perdida, una mesa encontrada
su soledad sentada frente a dios




Regreso a la semilla

Fui caminante en una tierra de luz
hoy pasto de los vientos
pero conservo tu imagen congelada
tu recuerdo de madre guardándome en tus brazos
escondiendo mis miedos
en tu armario de luna y de manteles
déjame regresar a ser semilla
en tu cuerpo perdido
desde el olvido no me desampares





Piel herida

Pasa el tiempo,
la vida se ahueca entre las manos 
y el cuerpo se acomoda y persevera.

Lanzo tu olvido al mar
como si su tersura 
pudiera apaciguar mi desamparo.

En mis manos estuvo el amor todo
y todo se me ha ido de las manos.

En tus manos quedó mi piel herida
y heridas de tu ausencia 
mis manos te dibujan
como ciegos fantasmas en el aire.











FRANCISCO IZQUIERDO RÍOS [17.644] Poeta de Perú

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FRANCISCO IZQUIERDO RÍOS

Francisco Izquierdo Ríos (Saposoa, Perú 29 de agosto de 1910 – Lima, 30 de junio de 1981) fue un escritor y maestro docente peruano. Es uno de los más importantes narradores peruanos del siglo XX. Oriundo de la selva amazónica peruana, recreó en su obra el paisaje y la vida de los hombres de esa región (narrativa regionalista). Su obra literaria es muy nutrida. Su género preferido fue el cuento. El vigor y la sencillez son las cualidades de su prosa. Su estilo tiene una gran fuerza evocativa. Compuso además poesía y ensayos de crítica literaria. Cultivó la literatura para niños, siendo este sin duda su mayor logro. Uno de sus cuentos más conocidos es el titulado El bagrecico.

Hijo de Francisco Izquierdo Saavedra y Silvia Ríos Seijas, ambos de procedencia rural y campesina, fue natural de Saposoa, pueblo a orillas del río Huallaga en la selva alta del Perú. Concluida su educación secundaria en el Colegio Nacional de Moyobamba (1927), pasó a la Sección Normal del Instituto Pedagógico Nacional de Varones (1928-1930), en el cual optó título de Maestro de Segundo Grado. Por entonces conoció a José Carlos Mariátegui, con quien colaboró en el dictado de cursos de cultura general en los sindicatos obreros de Lima y Vitarte.

Sucesivamente, ejerció la docencia en Moyobamba (1931-1932), Chachapoyas (1932-1939), Yurimaguas (1939-1940) e Iquitos (1941-1943). En 1943 fue nombrado inspector de enseñanza de la provincia de Maynas y cumplida su labor pasó a Lima como director de la Escuela Nocturna N.° 36 de Bellavista, Callao (1943-1964).

Fue también nombrado jefe del Departamento de Folclor creado en la Dirección de Educación Artística y Extensión Cultural del Ministerio de Educación. Como parte de su labor, junto con José María Arguedas, publicó en 1947 una recopilación de Mitos, leyendas y cuentos peruanos, que los profesores de todo el país recogieron oralmente.

Pasó a ser jefe del Departamento de Publicaciones de la Casa de la Cultura (1963-1973), de la que editó la revista Cultura y Pueblo (1964-1970). Fue jurado en el concurso literario de la Casa de las Américas, en La Habana (1977), así como presidente de la Asociación Nacional de Escritores y Artistas, ANEA (1980-1981).

Obras

Principalmente consagrado al género narrativo, publicó:

Selva y otros cuentos (1949).
Cuentos del tío Doroteo (1950).
En la tierra de los árboles (1952), novela.
Días oscuros (1950 y 1966), novela.
Gregorillo (1957), novela que obtuvo el segundo premio en el concurso promovido por los editores Juan Mejía Baca y P. L. Villanueva. Es un relato semiautobiográfico, sencillo y emotivo.
Maestros y niños (1959), selección de relatos con temas vinculados a la docencia.
El árbol blanco (1962, aumentada en 1963), que ganó el Premio Nacional de Fomento a la Cultura Ricardo Palma, en 1963.
Mi aldea (1964), colección de pequeñas prosa poéticas.
Los cuentos de Adán Torres (1965), cuentos que se caracterizan por su lenguaje exacto, en los que retrata con fidelidad escenas y personajes de la selva amazónica, fruto de una larga y atenta observación de la realidad.
Gavicho (1965), cuento premiado por la Editorial Doncel de Madrid.
El colibrí con cola de pavo real (1965), cuentos para niños, obra señalada por la crítica como una de sus contribuciones más valiosas a la literatura peruana.
Sinti, el viborero (1967), cuento ambientado también en la selva.
Mateo Paiva, el maestro (1968), novela.
Muyuna (1970), colección de novelas cortas ambientadas también en la selva. Muyuna significa “remolino”.
Belén (1971), novela sobre la vida de los habitantes del barrio de ese nombre, en la ciudad de Iquitos. Belén es una barriada semiflotante, pestilente y mísera, que el autor describe con trazos precisos y dramáticos.
Voyá (1978), cuentos.

Además:

Sachapuyas (1936), poesías.
Ande y selva (1939), estampas de la tierra peruana.
Vallejo y su tierra (1949; y aumentada en 1969 y 1972).
Papagayo, el amigo de los niños (1952), poemario.
Cinco poetas y un novelista (1969), obra de crítica literaria. Ensayos testimoniales en torno a César Vallejo, Ricardo Peña Barrenechea, Anaximandro Vega, Luis Valle Goicochea, Alejandro Peralta y Ciro Alegría.
La literatura infantil en el Perú (1969), ensayo y antología.
Pueblo y bosque (1975), estudios y composiciones literarias en torno al folclor amazónico.



NO PUEDE SER

Eso de que una anciana pobre
por la noche muera abandonada
en el umbral de la mansión dorada de un ricacho
¡no puede ser!

Eso de que un niño de barriada,
un niño de seis años, descalzo,
harapiento, muerto de hambre,
lustre zapatos de los bien comidos,
en el centro de la urbe
¡no puede ser!

Eso de que los burgueses soberbios
tengan vestidos para el invierno, vestidos para el verano
y abundancia de manjares en su mesa,
mientras millares de hombres padecen lluvia,
padecen hambre,
¡no puede ser!

Eso de que una niña de dieciséis años
para ayudar a su madre con ocho hijos
y padre muerto, busque trabajo desesperadamente,
y sin encontrarlo, se vuelva prostituta,
¡no puede ser!

Eso de que muchos barrios, muchos pueblos,
no tengan luz, no tengan agua, no tengan mercado,
no tengan escuela, pero tienen iglesia,
¡no puede ser!

Eso de que los policías, los soldados,
cuiden durante el día, en la noche,
las casas de generales, de los mariscales,
la tranquilidad familiar de esos altos jefes,
¡no puede ser!

Eso de que los jefes de las Fuerzas Armadas
se lleven, al retirarse del servicio activo,
además de sus fabulosos sueldos,
un automóvil con chofer y, también ayudante,
como modernos esclavos,
¡no puede ser!

Eso de que el pueblo, el pobre pueblo
sufra toda clase de impuestos
y, estén libres de ellos,
libres por la gracia de Dios, los militares,
¡no puede ser!

Eso de que en la brillante Galería Boza
centenares de niños oscuros de miseria,
ancianos oscuros de miseria, pidan limosna
a los satisfechos dueños de las tiendas comerciales,
a los parroquianos que beben y ríen a carcajadas en los bares
¡no puede ser!

Eso de que los locos y locas pasan y repasan
las abigarradas calles de la urbe
sin rumbo fijo, casi desnudos,
mostrando las nalgas o el sexo
¡no puede ser!

Eso de que hombres inválidos,
muchachos tirados por la poliomielitis
en las aceras, alarguen las manos implorantes,
¡ no puede ser!

Eso de que las sucias mujeres ciegas,
con hijos pequeños en torno,
sentados en su noche a la vuelta de una esquina,
esperan oír la caída de una moneda
en el jarrito de lata que al lado tienen,
¡no puede ser!

Eso de que en los antros de la burocracia,
en los meandros de la burocracia,
desaparezcan como por arte de magia
miles y miles de millones de soles,
dinero del pueblo,
¡no puede ser!

Eso de que en la selva de la burocracia
con variada fama y maraña de papeles
al hombre solicitante y sin influencia
le digan siempre en la ventanilla: vuelva mañana
¡no puede ser!

Eso de que en la mayoría de hogares
nunca coman carne y coman cualquier cosa
 sólo una vez al día, y que los niños
por falta de dinero no van al colegio,
¡no puede ser!

Eso de que los ciegos, jóvenes y viejos,
en los atrios de las iglesias suntuosas
claman en sus quenas, bandoneones o violines,
¡no puede ser!

Eso de que los niños con rostros marchitos,
con cuerpos macilentos, flacos,
saliéndoles los dedos por los rotos zapatos,
cantan de repente cualquier tonada,
aun canciones pornográficas, en los atestados microbuses,
para llevar misericordia de centavos a sus hogares,
¡no puede ser!

Eso de que los niños solos o con sus madres
arañen desperdicios de comida en los basurales
 que la ciudad vomita a las afueras
¡no puede ser!

Eso de que los sacerdotes de todas las religiones
a través del tiempo, de los tiempos,
bendigan las guerras, a los tiranos,
a la espada, a los cañones,
a las bombas que matan a millares de hombre,
¡no puede ser!

Eso de que las religiones y sus sacerdotes
mientan la existencia de Dios o dioses
con atributos de justicia para todos,
y que, sólo gozan de sus favores los ricos,
los ladrones, los criminales,
¡no puede ser!

Eso de que la religión y sus sacerdotes
engañan a los pobres que muertos gozarán
en un paradisiaco más allá de los derechos
que en la tierra se les niega,
pura farsa, criminal mentira,
ya que más allá de la muerte del nombre, nada hay,
¡no puede ser!

¡No puede ser! ¡No puede ser! ¡No puede ser!
¡y qué hacer?
¿qué hacer?
Una nueva sociedad hay que hacer,
una humanidad sin mentiras,
sin miserias, sin explotados.
Si… ya los gallos de la noche están cantando
en la noche de todos los pueblos del mundo

Francisco Izquierdo Ríos
1980


POEMA RONDA PERUANA 

Juguemos a la Ronda, muchachitos de la Costa
En esta bella mañana, muchachitos de la Montaña.
¡Que linda es nuestra tierra, muchachitos de la Sierra! 
Mar, árbol y escarpa forman nuestra Patria.

En la cumbre del Ande, bailemos muy contentos, 
por nuestra patria grande, a sol, niebla y viento.
A orillas del Amazonas bailemos nuestras rondas.
A orillas del Océano muchachitos peruanos.

¡Hurra! ¡Por el Perú!
iPor el Perú! ¡Hurra!
Alegres los corazones niños de las tres regiones.
Costa, Sierra y Montaña bailan en esta mañana su ronda peruana.




Francisco Izquierdo Ríos y el lenguaje 
de los pájaros
Por Danilo Sánchez Lihón


1. Intérprete y traductor de pájaros

Francisco Izquierdo Ríos es cúspide de la literatura infantil y juvenil en el Perú. Una de las grandes cumbres, atalayas y montañas mayores de la palabra hecha naturaleza, devoción y ternura como debe serlo; y no artificio, distracción ni malabarismo verbal. Dice:

En la punta de débil hierba
he visto temblar el rocío.
En un cristal tan pequeño
caben el sol, el cielo y el río.

Por eso, hay que leerle más en las escuelas, recrear sus cuentos y poemas en clases, representar sus obras en los proscenios, realzar su mensaje desafiante de adhesión a la vida fragorosa en los escenarios espontáneos de nuestras salas, patios y corredores.


Hay muchos aspectos que destacar, relievar y comprometerse con ellos en la experiencia creadora y el ideario de la vida y obra de nuestro autor, pero quisiera poner hincapié en uno de ellos, aparentemente nimio frente a los grandes significados que él alienta y sostiene, banderas y pendones que erige y mantiene enhiestos como es su fidelidad a lo andino y nativo, al folclore, a la justicia social, a la escuela y a la literatura infantil y juvenil no como deliquio sino como conciencia y compromiso heroico con los seres humanos y los pueblos.


El rasgo al cual me refiero es una curiosidad, fascinación y rareza que él presenta, cual es desentrañar el lenguaje de los pájaros, lo que ellos hablan o expresan en su gorjeo, porque la suya es una literatura poblada del canto de las aves, o más precisamente de su habla, porque en su obra ellos conversan sobre temas casi siempre hondos del destino:

En las noches oscuras o en las noches de luna fluye de lo más hondo de la selva peruana un triste canto en quechua:


Ayamamaaaaaaaaaaannnnnnnnn
huishchurhuarcaaaaaaaaaaaaaaa...


(Nuestra madre ha muerto 
y nos ha abandonado).


Se cuenta que muchos viajeros, al oírlo desde las chozas de la soledad de los caminos, no pueden soportar tanta amargura y dan media vuelta hacia sus hogares, con las primeras luces del día.


Son dos pajarillos que así cantan, y que antes fueron niños, según la leyenda... Y hasta hoy nadie ha podido verlos.

Por si acaso, este aspecto es muy distinto a poner en boca de los animales lo que pensamos y queremos decir los hombres, como ocurre en las fábulas en donde parlotea el gato, el asno, los zorros y todo ser animado o inanimado que se encuentre.

En el caso de Francisco Izquierdo Ríos es otro el asunto, el sonido del canturreo de los pájaros dice algo, principalmente en correspondencia a la fonética de los idiomas originarios.

Yo lo adivino a él con el oído puesto en las copas de los árboles, en el tejado o en la palmera de los techos de las casas donde se posan las aves, interpretando lo que dicen. Y casi siempre sus sonidos tienen un mensaje incluso social y hasta místico:

¡Mañana voy a hacer mi casa! ¡Mañana sin falta hago mi casa!; pero cuando llega el día o pasa la lluvia, el Cacho olvida su promesa, y se duerme en cualquier parte. La hembra pone igualmente sus huevos en cualquier parte, dentro de la arena, de la hojarasca, de un pajal, debajo de una piedra, de un tronco caído, y los abandona a su suerte.


Pájaro bohemio, el Cacho en las noches por los campos vaga y durante el día duerme. Es un tuno.


Los otros pájaros le desprecian: "¡Haragán!", le dicen. Y "¡Dormilón!". Pero él se ríe de los que así lo consideran. Vaga, dice su canción y duerme.

Es él vigilante oidor de pájaros, intérprete de sus trinos, decodificador de sus lenguajes, cronista de sus conversaciones; escribidor de sus reclamos, promesas y lamentos. Vocero, anunciador y representante consular y diplomático de ellos en la tierra. Políglota de sus diversos idiomas, traductor de sus textos, testigo de su alma, de sus dramas y tragedias.

–Dios ha muerto, Dios ha muerto.
–¡Qué pena!, ¡Qué pena!

Otros pájaros dicen:

–¡Quién mató a Dios!
–¡Quién mató a Dios!

Era un enamorado y contemplador furtivo de toda ave que se posara en un árbol o en una ventana. Suspendía todo quehacer y tarea por muy importante que ella fuera cuando un ave desgranaba su melodía. Dejaba su sillón, y lo más importante que estuviera haciendo con tal de prestarle la debida atención, interpretando lo que anunciara incluso con su aleteo.


Indudablemente, mucho de su actitud y su saber lo recogió de la tradición cultural de la comunidad donde él nació; pero eso fue el sustrato que lo transpuso después incluso a la urbe. En su cuento "El gorrión" un hombre que ha decidido matarse porque no encuentra trabajo, camina hambriento y está desesperado, escucha en lo alto de la copa de un árbol el trino límpido y cristalino de un gorrión. Recuerda entonces su aldea, su casa, su gente, sus seres queridos, sus fiestas. Y con renovado impulso cruza otra vez la avenida para seguir luchando, casi como un mendigo, a fin de conseguir un empleo en la ciudad desalmada.


Es muy posible que él en otra vida haya sido un ave, de aquellas que andaron recorriendo el mundo para saber lo que decían sus congéneres en los diversos dialectos. Es muy posible que ahora le haya pedido a Dios el privilegio de andar por sus bosques como ave estupefacta. Es muy posible que él se presente, si lo invocamos en función de los pájaros del universo a los cuales amaba entrañablemente. 

2. Recuerdos de infancia

En la estantería que teníamos en casa cuando yo era niño, había un libro que leía siempre con asombro; de pasta amarillenta con la estampa de un hombre de rostro rijoso y bigotes en punta, con mechones de cabellos hirsutos y cuyo autor me era inolvidable: Francisco Izquierdo Ríos. El libro se titulaba: "Cuentos del tío Doroteo". No lo he vuelto a encontrar, por más que he apelado por una copia a su familia.


¿Cómo llegó aquel libro a casa? Fue en el año 1946 cuando Francisco Izquierdo Ríos visitó por primera vez Santiago de Chuco, mi pueblo, para escribir sobre el folclore del lugar, pero más para conocer y sentir la fuerza telúrica y la correspondencia de aquella tierra con la poesía de César Vallejo, a quien admiraba fervientemente, ocasión en que escribió el libro César Vallejo y su Tierra, que se inicia así:


Santiago de Chuco –conjunción maravillosa de hombre y de tierra, de paisaje y de espíritu–, ejerce en el visitante una poderosa influencia: aflora de sus entrañas una rara y potente fuerza que todo lo envuelve, lo rebasa. Hay en él de fino, de delicado, como de bravo, de hosco. Árboles y pájaros, rocas y abismos. Madrigal y emoción heroica. Realidad cósmica que explica el brote, la existencia de un genio como Vallejo. Sólo una tierra así ha podido dar un hombre de esa dimensión.


Luz, color, música... Eucaliptos de las huertas que pintan de verde la clara tela del ambiente. Más allá el candor de las campiñas y las gibas amarillas de los cerros y, más allá aún, las agujas de las montañas de la Cordillera Blanca...



El ejemplar que yo hojeaba de niño estaba dedicado con letra azul y rúbrica firme a mi padre, quien nos contaba que el autor llegó un día llegó de visita a su escuela, de paredes de barro, techos de teja y jardines de plantas humildes y silvestres, donde estudió el autor de Los heraldos negros. Habló con los maestros, se dirigió a los niños formados para la ocasión en el patio y mi padre lo invitó a almorzar a la casa. Fue allí donde él le dedicó el libro que llenó mi infancia de alucinaciones.


En la imagen que guardaba mi padre era un ser sonriente, fresco y vivaz. Vital, con muchos caminos bajo los pies, abierto a acoger todos los sueños en bien de la sociedad, quien tenía una cualidad para desplegar ese arte o esa sabiduría de la vida cual es la sencillez. Fue y se notaba en él ser un amigo fraterno.


Esta estampa coincide con lo que trasuntan sus textos y sus actos. Hizo de la amistad una religión y de la fraternidad una fe. Era afectuoso, protector, comprensivo; un viajero trashumante, quien conservaba una característica de los maestros antiguos cual era visitar lugares solos, con sus colegas o con sus alumnos.


En las fotos se transparenta un rostro dulce, de miel de chancaca. Sufrió cárcel por defender las causas del pueblo. Fue apresado en Chachapoyas y conducido a la colonia penal del Sepa, la más feroz del Perú. Nunca perdió su frescura e inocencia. Al contrario, se hizo más humano.


Vladimiro, su hijo médico, me cuenta que le gustaba pescar en los acantilados de La Perla, cerca de donde vivían. Que al principio los malhechores que rondan el lugar le arrebataron su reloj de plata. Pero luego la gente aprendió a respetarlo. Se hizo muy amigo y compadre de los ladrones y de toda persona requisitoriada. Un día le devolvieron su reloj, de lo cual ya se había olvidado. Cuando se demoraba en venir los mismos bandidos venían a dejarlo en su casa.



3. Filiación e identidad


Nació el 29 de agosto del año 1910 en Saposoa, pueblo a orillas del río Huallaga en la selva alta del Perú, en la provincia de Moyobamba, en el departamento de San Martín.

Mi patria es tan grande
y de belleza sin par,
la forman la selva, el ande
la costa y el mar.

Hay muchas facetas de su personalidad que merecerían ser destacadas. Sólo por mencionar una de ellas: su filiación explícita y declarada por el folclore, siendo el gestor para que se fundara y el animador para que funcionara la Oficina Nacional de Folclore del Ministerio de Educación, habiendo concretado desde allí la obra más vasta y orgánica de recolección de las tradiciones orales de nuestro país.


En su obra la naturaleza está presente en todo su esplendor, con sus tres reinos: mineral, vegetal y animal. La naturaleza no solo en el contexto sino que es tema y personaje principal de su obra, donde ella cobra vida, despierta o anima con determinadas características, cualidades o virtudes:



LAS ESTACIONES 

Por la verde pradera
una niña va con flores
¡PRIMAVERA!

Mucha luz hay en cielo y océano
El sol brilló ufano.
¡VERANO!

Las hojas caen de su troncos
Mi madre coge frutos en el huerto.
¡Otoño!

Lluvia y niebla oscurecen el pueblo,
Mi abuelo se peina el blanco cabello
¡INVIERNO!



Y la oralidad enfática, la musicalidad sonora de sus textos, primando en él la oreja, el oído, lo onomatopéyico, quizá favorecida por la actitud silenciosa del provinciano y el andino en la cual a veces se sumía, que le permiten oír el rumor del viento, del agua, en general de todo, como de lo sonoro y musical en el alma de la gente.


La literatura de Francisco Izquierdo Ríos es jocosa en atribuirle algunos mensajes a los animales, respecto a lo que ellos dicen con su sonido, entresacando significados ocultos de esos susurros, chillidos, piítos, graznidos o rugidos.


Este oír la naturaleza le aplica, jugando siempre con la onomatopeya, a los pájaros sino, por ejemplo, a los zancudos. Cuenta que cuando los zancudos llegaban detrás de los mosquiteros a rogarle pasar para chuparle a él o a sus compañeros la sangre le rogaban:

–Tiúuuuuuuu... tiúuuuuuuu

A lo que le respondía:

–Yo no soy tío de nadie... Váyanse a otra parte, condenados.

4. Querendón de su tierra y de su pueblo


Era una persona querendona de su pueblo y muy regionalista, amante de sus costumbres, de su comida, de sus tradiciones. De él se cuenta esta anécdota:


Caminando un día por Lima antigua divisó desde la calle y en una tienda de viejo un mapa inmenso del Perú. Al verlo tuvo la corazonada y le entró la curiosidad de ver si en él figuraba por si acaso el nombre de su pueblo, que nunca aparecía en ningún otro documento, por lo humilde de su comarca.


¡Grata sorpresa fue la suya! Figuraba el nombre de Saposoa, que significa, "lugar de sapos", estampado en letras mayúsculas aunque pequeñas, hecho que juzgó extraordinario.


Le brotaron las lágrimas. Al ver esa emoción el tendero le cobró una fortuna. No le importó. Pagó sin rebajar siquiera. Pidió que lo enrollaran y lo llevó directamente a su oficina, en la Casa de la Cultura situada cerca de la Iglesia de San Francisco. Consiguió clavos, martillo, prestó una escalera y él mismo colocó el inmenso y destartalado mapa detrás de su escritorio.


Para señalar dónde se ubicaba Saposoa, en la provincia de Moyobamba, del departamento de San Martín, situado en el extremo superior del Perú, consiguió una caña o carrizo que ocupaba un rincón de la oficina, y que antes de conversar traía siempre para tenerlo a mano.


Como en todo fabulador a cada amigo que llegaba le contaba historias de personajes, animales y plantas y señalaba ya sin voltear la arcadia donde todo eso acontecía.


– "Tal y cómo figura con letras mayúsculas en el mapa del Perú"–era su corolario o la frase de siempre con la cual rubricaba sus relatos.


Dos amigos que trabajaban con él, cuyos nombres reservo por ser ambos  destacados autores literarios, conversaron entre sí de este modo:


–Si borramos el nombre de su pueblo va a tener que sacar este mapa.
–Y botar ese carrizo que da mal aspecto a la oficina.


Una tarde que él salió arrimaron muebles y sillas, uno de ellos subió y con una navaja muy delicadamente raspó las letras donde decía SAPOSOA.


Se desengañaron porque él seguía siempre señalando el sitio automáticamente y sus oyentes no se preocupaban en leerlo desde abajo. Ya impacientes uno de ellos le dijo un día:


–Pero ¿dónde está Saposoa, don Francisco?
– Aquí. ¡No lo ves o eres ciego!
–La verdad que no lo veo.
–¡Aquí está, donde el mapa consigna!
–Yo no lo veo.
–Yo tampoco, dijo el de más allá.
–Tienen que medirse la vista o cambiar de lentes.
–¡Señáleme pues! A ver, ¿dónde está?


Y por más que buscó ya no figuraba Saposoa.


–¡Ah, zamarros! ¡Jijunas! –despotricó– ¡Me han borrado el nombre de mi pueblo en el mapa! ¡Desgraciados! –Y cogió una tabla persiguiéndolos.


Tuvieron que desaparecer de la oficina por unos días. Pero él a la mañana siguiente trajo una brocha, tinta y a todo lo ancho del mapa puso el nombre de Saposoa, reafirmando categóricamente con letras furiosas su identidad.


Hasta que un día le tocó ser directora de la institución a Martha Hildebrandt. Al entrar y ver el espectáculo de la oficina con el mapa tremebundo, y aún más con esas letras violentas, gritó:


–¡Qué significa este mamarracho! ¡Descuelguen esta cochinada y arrójenla a la basura! –ordenó a dos guachimanes que obedecieron presurosos dicha orden.


Se cuentan diversos finales de esta anécdota que obedecen al gusto e incluso a la ideología de cada grupo humano y hasta a cada corriente de pensamiento y opinión. Hay quienes dicen que don Pancho montó en cólera y le dijo a doña Martha lo que nadie hasta ahora ha sido capaz de decirle en su vida. Otros refieren que permaneció callado y sumiso y que al día siguiente presentó su renuncia definitiva.



5. Ser maestro


Hay cuentos de don Francisco Izquierdo Ríos que son clásicos de nuestra literatura, como "El Bagrecico", y dentro de ellos "Ladislao, el flautista" donde se pone el dedo en la llaga de la exclusión de la escuela y el contrapunto entre educación y cultura.


Hay quienes desestiman desde el campo del arte la relación de la literatura infantil con la educación en general. La obra de Francisco Izquierdo Ríos, y de los principales autores peruanos de este género, controvierte esta posición y al contrario: la reivindican, defienden y consagran.


Él fue maestro por antonomasia. Se desempeñó durante 40 años en el magisterio nacional. 20 anos como Director del Colegio Nocturno José Sabogal de Bellavista en el Callao y toda su obra está inspirada en la actitud de ser y sentirse maestro:

EL BAÑO



En una pequeña lagunita
que en la calle
dejó la lluvia
un gorrión se baña
en esta mañana.
Mete en el agua
la cabecita,
luego se sacude
abriendo las alitas.
¡Qué bien se baña
el gorrioncito!
Así parece
un alegre chico.

Al escribir él sobre el maestro Mateo Rojas, talla esta oración que se aplica perfectamente a lo que él hizo y realizó en la vida. Dice:

Me alegra, sin embargo, la esperanza de que la semilla que hemos arrojado a los surcos florecerá.
En medio de esta oscuridad y lluvia ya clarea el alba y están cantando los gallos del futuro en todas las huertas.

En Francisco Izquierdo Ríos se definen y concentran aquellas virtudes fundamentales en la vida y obra de todo escritor perteneciente al tiempo mágico y al espacio legendario del Perú profundo. Nos ha dejado bellas páginas, cuentos, relatos y poemas que constituyen una obra magistral, lamentablemente desperdigada que debemos rescatarla dando pasos en el camino de frecuentar más su obra e ir poco a poco integrándola a la noble tarea de identificarse con nuestro destino como país, glorioso en el pasado, desafío en el presente y henchida promesa en el porvenir.


Finalizo esta semblanza en su 96 aniversario, reproduciendo el poema que le dedicara el poeta y amauta Mario Florián:

A LA ETERNIDAD DE FRANCISCO IZQUIERDO RÍOS

 Después de tu silencio concluyente,
El mítico jaguar de la espesura,
Ha empezado con épica bravura,
a repetir tu voz de combatiente.

En el pasar del tiempo, como un ente
Razonable, con música de dura
Piedra, los Andes –vértigo de altura–
tu mensaje social harán presente.

En la costa, en la selva, en la montaña,
En la pluma, en el nido, en la cabaña,
En la figuración del educando,
Y en la masa peruana del presente
Y del alba, tu espíritu potente
Estará, Pancho Izquierdo, retumbando.

 Danilo Sánchez Lihón
Instituto del Libro y la Lectura del Perú






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GUILLERMO DELGADO CUELLO [17.645] Poeta de Perú

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Guillermo Delgado Cuello

Guillermo Delgado Cuello es un poeta, narrador y ensayista peruano. Nació en 1954 en Lima, Perú.

Ha realizado estudios en letras y psicología en la Pontificia Universidad Católica del Perú y en la Universidad Particular Inca Garcilaso de la Vega. Delgado ha incursionado con éxito en diferentes géneros literarios: poesía, cuento, leyenda, fábula, teatro, novela y ensayo. Su obra, producto de más de veinticinco años de fructífera labor, ha merecido comentarios de intelectuales peruanos y extranjeros como Luis Alberto Sánchez, Augusto Tamayo Vargas, Julio Ramón Ribeyro, Mario Florián, Francisco Bendezú, César Calvo, Alfredo Bryce Echenique, el argentino Manuel Ruano y los ecuatorianos Eliécer Cárdenas y Carlos Calderón Chico, el puertorriqueño José Manuel Solá. Parte de su obra creativa figura en antologías de países como Cuba, Puerto Rico, Ecuador, Chile, Costa Rica, España, Argentina, Bolivia, Colombia, México, Paraguay, Venezuela y Panamá. La Asociación de Estados Iberoamericanos para el Desarrollo de las Bibliotecas Nacionales de los Países de Iberoamérica ha difundido su poesía infantil en diversos países de habla castellana en América. En octubre de 1998, Delgado recibió el reconocimiento institucional por parte de la Biblioteca Nacional del Perú, "por dedicar su vida a forjar en los niños los valores necesarios para la vida a través del libro".

De 1990 a 1998 Guillermo Delgado ha sido Director del Centro de Investigación de la Asociación Profesional de Investigación en Ciencias Sociales (APICS). De 1984 a 1997 codirigió Gabrielle Editores. Actualmente es Presidente del Centro Peruano de Investigación y Capacitación del Educando (CEPICE), y codirige y edita las revistas culturales Cebollas y Cebollitas, La Palabra Perdurable y Hojas Sueltas. Parte de su obra poética ha sido traducida al francés, italiano, inglés, alemán, portugués y sueco por el políglota arequipeño Arturo Cornejo Barreda; al chino, por Claudia Sam y Mariluz Sotelo; al ruso por Yuri Flores y Linbov Alexandrovna; al árabe por Nabiv Issa Shemali y Ghadir Issa. Delgado tiene a su cargo las páginas de creación infantil de las revistas Maestra Peruana y Maestra Latina. Se ha desempeñado como profesor invitado en la Escuela Nacional de Bellas Artes, Universidad Nacional Federico Villarreal, Universidad Alas Peruanas, Universidad Particular Inca Garcilaso de la Vega, Universidad Peruana Cayetano Heredia, Universidad Nacional Mayor de San Marcos y en la Universidad de San Martín de Porres. En la actualidad dirige el taller teatral del Centro Cultural de la Universidad Nacional Mayor de San Marcos y es asesor y miembro de número de la Revista Internacional de Poesía Olandina y miembro del comité editorial de Espergesia Revista Cultural Peruana.

Obra

Cebollita
Fabulando refranes
Fábulas del mago
Fabulas del mago
El zorro Julito

Delgado ha publicado las siguientes obras:

Poemarios

Desde un palco a oscuras (1991)
Contracanto (1993)
Las malas conciencias (1998)

Ensayos

Resúmenes de obras famosas (14 volúmenes, 1985-2007) 

Dramaturgia

Mascarita (en coautoría, 1996) 

En coautoría

Publicó la colección Minilibros (en coautoría, 1992), que incluye 5 volúmenes:

Cuentos Peruanos

España en su literatura
Grandes maestros de la narrativa breve
Cuentos latinoamericanos
La palabra en el tiempo

Poesía

Canto al amor (2001).

Colecciones de cuentos:

Agua que no has de beber (1994) 
El gato Botines (1995) 
El área de Noe (1999]
El rey de las siete coronas (1999)
Papá Noel (1999)
Huevo mágico (1999) 
El zorro Julito (1999) 

Colecciones de fábulas:

Fábulas del mago (1999)
Fábulas de coral (1999)
Fabulando refranes (1997)

En coautoría ha publicado las siguientes antologías de cuentos para niños:

Corazón de niño (1993)
Fantasía matinal (1994)
Los hijos del zar
Ronda de ensueños (1995)



DARDOS Y EXTRAVÍOS


Para Alejandro Guerra
y Angélica Domínguez,
lluvia fresca
eternizada
en mi corazón.



MOMENTOS

Espero, espero, el corazón
un huevo en su momento, que se obstruye.
Vallejo.


PRIMER MOMENTO
Nací como nacen todos,
llorando.
Vine como todos
vinieron,
desnudo, desprovisto,
mamando el néctar
de un seno doliente,
mojando mis labios
en la leche caliente
de un mundo extraño.

Del agua a la tierra,
del confín sin aire
al verde que florece,
al azul que humedece
a la luz que ilumina,
vino el cuerpo llorante
a decir su palabra,
a sembrar sus raíces
en un mundo sin historia,
sin pasado, sin memoria.


SEGUNDO MOMENTO
De la casa quedan
solo restos.
Un jardín de espejismos
con sus geranios marchitos,
con sus dientes de león,
con su nisperal frondoso
que daba tantas sombras,
tantos frutos,
tantas vagas alegrías
y otras tantas.

Ya las calles tienen otros rostros,
otros hombres que caminan,
otras voces que se cuentan
sus andanzas y sus cuitas,
otros nombres que las nombran.

Ya no hay risas de niños
ni rodillas sucias;
no pegas ni escondidas
ni la lata chancada
cortando el aire
ni el palito que trisca.
El trompo ya no gira,
los hoyos sin canicas,
la cuerda que no salta,
los yaces que no brincan,
el tejo dormitando en la vereda
entre números perdidos
entre el tiempo y la memoria.


TERCER MOMENTO
Sueño soy de aquella
mujer que duerme
en ese lecho;
sueño fue también
ella en otro tiempo.

Sueños somos de
seres que se repiten
a sí mismos, en tiempos
diferentes, en lechos diferentes,
bajo lunas que se muestran
solo a tientas, entre
sombras temerosas
de amar y ser amadas.

De la vida que pasa
queda muy poco…
casi nada




SOMBRAS BAJO LOS ÁLAMOS


AUSENCIA

Para Susana Icaza


Si vieras como duele, Susana, tu tristeza,
gorrión aprisionado por una mano dura,
plumaje colorido que pierde su belleza
carente de cariño, ausente de ternura.

En un pañuelo rosa, dejaste tu perfume,
las ansias de tus manos, un beso de tu boca,
fragancia que en tu amor el tiempo se consume
en una soledad como una fuerte roca.

Y ahora que tú llanto se pierde en la distancia
recojo los despojos de un vino que no escancia
en una vieja copa que muere en un hotel.

Oh, triste pajarillo, no quieres canturrear,
parece que tu voz se ha cansado de cantar
sobre este añejo vino que yace en el mantel.



QUE LOS HECHOS DEL CORAZÓN...

Que los hechos del corazón
venidos e inesperados
tan vividos, tan sufridos
como llorados.


ANOCHE TUS MANOS...

Anoche tus manos/
mariposas fugitivas/
mi cuerpo con su  vuelo
desnudaron.

Mi boca/ una flor entre
tus dedos/ nuez de ballesta
piel de durazno
o lirio blanco.

Mi rostro se sonroja
entre tus manos/ hojuelas
de maicena o polvo blanco
que se hornea en su destello
de placer/ que amarar logra
en  mi cuerpo.

El don de la elección
busca su puerto
entre tus ojos/
cuando en la piel me dice
de ellos sus amores/
o cuando baña con tu llanto
sus secretos.



CANTO A LOS SENTIDOS

Yo crecí en la magia
de tus ojos/ y en
ellos me forjé
una gran ilusión.


Yo bebí de la fuente
de tu boca/ y mi
cuerpo se nutrió
del amor que allí
emergía.

Yo sembré en mi corazón 
tres rosales con tus manos
y mi sangre/ y en ellos

recogí el aroma de
tus besos/ con mis
manos y tu sangre.

Yo sentí tu lengua
entre mis labios/ y
me postre ante Dios
con la promesa
de adorarte.

Yo escuche tu voz
en el vientre de tu
madre/ y espere
paciente tu llegada.

Hoy, mudo, sordo
y ciego/ muerto a
lo dulce y a lo amargo/
mi corazón trata de
librar a mi alma
de un encierro.



SOMBRAS BAJO LOS ÁLAMOS


All pains the immortal spirit must endure,
all weakness which impairs, all grief´s which bow,
find their sole speech in that victorious brow.
“SHAKESPEARE”

Matthew Arnold


Cuanto más dure el alba
y reverberen las orillas de tus labios;
y tu boca sumisa de fuego
se entregue a las caricias de otros dedos...

Allí estaremos esperando la llegada de la tarde

Cuanto más florezcan los espinos,
y la hierba siempre verde
pierda su humedad y
disipe nuestras sombras...

Allí estaremos bajo el sol del mediodía

Cuanto más dulce y placentera
la nube soñadora que se lleva tu mirada
a mi boca sedienta de tu aliento
resista su partida...

Allí estaremos en el horizonte gualda
cuando de tiempo en tiempo
se esfume una esperanza.

¿Por qué ha de llegar siempre
la noche que nos turba;
filo curvo que nos priva del fuego
de estos cuerpos cubiertos de rocío?

Cuando haya sombra entre los álamos,
alba o mediodía, gualda o noche fría...

Allí estaremos siempre:
yo, hundido entre los brazos de la muerte;
 tú, perdida entre la triste soledad
de tus mentiras.


TU AMOR ES EL TRIGO QUE ALIMENTA

Para Cindy Verde

Yo me alimento del trigo
de tu boca/ y bebo cada
noche en la fuente de
tus muslos encendidos.

Cuando mis manos recogen
las mieses de tu vientre
tan pródigo  de fuego/
se disipa la penumbra.

de tu rostro sorprendido
en leves juegos lúdicos/
y tú aliento de gacela
en fuga escapa de tu

boca bañada en calicanto/
es tu voz/ viento que surca
los espacios como río
que alimenta bosques de
eucaliptos/ ahuyentando a las
pardelas malhadadas que se
orillan en mis celos. / Espinas
son las que se hunden en

las yemas de tus manos seductoras/
interminables en caricias verbales
hacia el pan que aroma el
fuego de tu boca/ como cada

noche o cada día en que mi
cuerpo rendido se inclina
 al lado tuyo
a esperar
su recompensa.




MARZO

Asomo, curiosa, y bella, entre
las calles nuevas y las otras...

¿De dónde venía? Mi corazón
la esperaba. Una canción
de amor calmo mi ardor,
un tambor de niño, albo y santo
como el amanecer.

Estaba libre. Al fin y al cabo
yo era un pájaro más de
aquellos que revolotean, paso
a paso entre la tierra y la hierba, como
en los cuentos de hadas, cantando,
volando libre como una piedra
que sube sabiendo que va a caer.



LLAMA ETERNA QUE DE AMOR SE QUEMA

Me persigue el recuerdo, estoy triste.
¿Eres tú que vuelves como siempre
en labios, dulce, sonriente?

Tu recuerdo, el que persiste,
el que no olvida lo vivido...
lo que se ama es lo sufrido.

Y el alma, la que sufre, resiste
los embates que en la mente, queda,
llama eterna que de amor se quema.


             

LAGO

Tus aguas, sumisas, sujetas
a los brazos de una voluntad
invisible, deleitan mis sentidos.

Duermes, placido, sin un rumor
que al espíritu perturbe. Mis
manos acarician el velo
que cubre, como una fina piel,
tu superficie azul de primavera.

Las horas pasan como el viento,
y todo es cielo, y todo es nube,
en la noche de luna o en la aurora primera.

Tus aguas, reposadas, quietas
como una roca endurecida,
velan la siesta de la tarde
en donde el alma reposa en su guarida.



RECUERDOS Y TRISTEZAS

Ayer volví, y aún estaba ahí la casa
de mi infancia; el nisperal de antaño
que renace en la memoria entre oscura
sombra.

A la tierra ha vuelto, el viejo amigo,
a ver el cielo en el que tantas veces
se mirara cual Narciso entristecido.

Cerré los ojos y me vino su recuerdo,
estaba triste, mudo, pálido,
con sus gajos resecos y sus hojas grises;
su tronco carcomido de fatigas y de penas
fulminaba su alma, como un cansado río
despidiendo a un viejo amigo.

También las voces de otros tiempos
se han marchado como suelen irse
todos de este mundo, sin prisa,
sin lamento, en un quejido mudo
de silencio.

El corazón se oprime en pensamiento
muerto, y el espíritu  encalado que
reina por las calles se llena con
las voces de mi madre; recuerdo
bienamado el de sus ojos garzos
constriñe mi solo pensamiento.

Busco una piedra de esperanza,
una rama, un árbol, un rostro
a quien confiarle mi tristeza
ennegrecida entre cenizas.

El todo se ha borrado con el tiempo:
los colores y las flores, el canto de
los pájaros, las voces de la gente
que me amaron.

Ya anochece en tiempo muerto el
nisperal de antaño y su tumba de cemento,
el silencio de aquellos que se fueron,
la casa gris en que nací...
ya debo regresar a rumiar mi vieja pena.



NOCHE DE SAN JUAN

Junto al arenal
postrada yace el alma
en otros tiempos.
¡ah!, la niñez florida
en que pace el espíritu
honda calma.

La brizna polvorienta
da en el rostro,
el pueril encanto de las flores;
las nubes lentas de la tarde
caen como cuentas de rosario,
sobre las voces perdidas
que al oído susurraron
alegrías y lamentos.

Quedo el corazón por la emoción
vivida, mira en lejanía
un tierno amor que ya se ha ido.
Regresa el tiempo a perturbar
su sueño; a renacer el árbol
se su ensueño. Hora de partir,
anuncia un cuervo inquieto,
dejar atrás los tiernos pensamientos,
la paz sincera de este alejamiento
donde el pasado yace
en flor de muerto.



LUZ, MADRE, LEJANÍA

¿Dónde la luz, Madre querida?
¿Dónde tus manos, tu lejana voz
que susurró en mi oído dulces cantos?

Ya te has ido, Mujer, con tus dolores
y tus penas, con tus oscuros insomnios
de crueles fantasmas.

Te busco, Madre, entre la santidad
de tus santos, en tus dulces oraciones,
en las noches de tus lágrimas heridas,
en el blanco de tus pechos palpitantes 
manando eternidades.

Otra vez, como otras veces,
la noche se ensombrece en pensamiento;
        ya no temo, Madre, ya no temo.




AÚN SIGUES SIENDO TÚ

Aún sigues siendo tú la gresca matutina,
la noche que detiene la luz de la mañana,
la tela que enmaraña el aire y lo
atrapa a través del día y la esperanza
de vivir en armonía.

Aún eres tú, sin estarlo, el hacer penas,
el hacer desdichas, el hacer frío sin invierno,
el hacer yedra sin pared que te detenga,
 el hacer gritos torturando el
silencio que es mi aire y mi lamento.

Aún tú en el fantasma
que atrapa mi sueño porque no te basta
la mañana de vigilia, la tarde de
sol, ni la noche silenciosa con estrellas.

Aún sigues siendo el Dios que castiga,
el duende que asusta, el diablo que
tienta, el ángel de la guarda disfrazado
de ternura y promesas sin cumplir.

Aún tú, siempre, como un cadáver
insepulto que guarda la memoria. 




SOY UNA PIEDRA EN TU CAMINO

Soy una piedra en tu camino,
la lluvia que rebota
en la acera desgastadas
del invierno;
el sobre que amarilla
en la gaveta,
el canto de un gallo
prisionero en las paginas
de un libro.

Soy el pez que huye
corriente arriba,
un grano de trigo
que el gorgojo roe mañanero;
la harina de la noria,
el rouge que en tu boca
se magenta en un atardecer
de fuego y de belleza.

Soy el frescor de tu aliento
que arriba en nubarrones,
tu cuerpo que se estira
al despertar, el agua
cristalina del arroyo
que humedece la tierra
en que durmieron
tus padres y los míos
soy el trineo en que tu ser
retumba como una vieja campana;
el rayo que despedazó
la luna con rencor.



ESA IMAGEN QUE VUELVE

Luz, milagro, rosa,
bajo el aire tibio
de una tarde gris
se ha ido silbando.

¡Que blancura que toma
la luz serena,
prendida de la tarde
en que los trinos aman
cuando el sol se asoma!

Luz, ya partida,
milagro que queda,
rosa que se muere
al fin de la vida.

Luz, milagro, rosa,
huracán de arena
que al corazón tu rozas,
abrasando en años
recuerdo y pena.




MEMORARE

El recuerdo, la niñez, la nostalgia,
el amor, mi madre, los libros,
la música, la soledad, los hijos…
todo se agolpa en mareas de vida
que asoman ligeras, turbias,
prendidas de lunas y de estrellas.

Vosotros que habéis tenido
lo que yo he perdido,
decidme si la alondra
os trae la paz
y en su trinar os dice:
Me ha tomado un ángel
con dulzura,
por su amor vuelo de noche,
por su amor duermo de día.



LIBRO CEBOLLITA



EL ENANITO

En un bosque
 muy cercano
 a la casa de mi abuelo,
 habitaba un enanito
rapa, rapa
 rapazuelo.

Pequeñito
 es mi meñique,
 chiquito es de verdad,
pero entre él
y el enanito,
gigantesco
el parentesco.

En un bosque
muy cercano
a la casa de mi abuelo,
 habitaba un enanito
rapa, rapa
 rapazuelo.




LA ORACIÓN

Soy un rayito de luna 
soy un rayito de sol,
 porque obedezco a mamita
me quiere el niño Jesús.

Soy un pequeño angelito
soy la creación del Señor,
 porque obedezco a papito
me quiere el niño Jesús.




EL TROMPO

Abrazando a mi trompo
va la cuerda,
y en la punta
va el acero
mi trompito carretero.

Mi trompito juguetón 
gira y gira
 el zumbador.

Run, run,
 cataplún,

bate, bate,
tus fulgores
   mi trompito de colores.

Ron, ron,
cataplón,

salta, salta
en la vereda
mi trompito carretón.




POLO, EL GRILLO

Cuando Polo, el Grillo,
solía cantar, las hormigas se quejaban
de verlo flojear.

Mas un día de otoño
en que Polo enfermó,
no escucharon su canto
no lo oyeron cantar.

Sólo así descubrieron
que su canto era el viento
y su ausencia el silencio:
 la fuerza impulsora
   para trabajar.

Pues fue una tarde de otoño
que un ángel pequeño
sus labios cerró
y su canto en el bosque una noche cesó.




LOS RATONES Y EL GATO

Soberbio estaba el gato
en la puerta de la casa,
 y en su mirada se leía:
<<Yo mato, y por aquí
ningún ratón me pasa>>.

Mas los ratones se rieron
de aquella mirada felina,
y subidos a una vitrina
todos un queso comieron.

Enterado el gato guardián
de aquella invasión ratonesca,
 tomó una actitud matonesca
y se fue tras ellos de prisa.

Y entonces cesó la risa,
 y los roedores comprendieron,
 que había que tomar en serio
aquella mirada fiera.

Cuando los ratoncitos huyeron
abandonando la vieja casa,
 el gato quedóse contento,
pues, había librado su feudo
de una segura amenaza.

Y así se cumplió el vaticinio
de aquella gatuna mirada,
 en cuyas pupilas se leía:
<<Yo mato, y por aquí
ningún ratón me pasa>>.




CHUPETITO

Es maguito, ángel de Dios,
tan pequeñito,
 que su padre cuando le decía:
¡No te chupes el dedito,
 Chupetito!

Y Maguito fue creciendo
día a día,
 y con él se fue alargando
su dedito,
 es por eso, que ahora
grande, le decimos
¡No te chupes el dedito,
 Chupetito!

Pero él, no hacía caso,
 y seguía con el dedo
en la boquita,
 es por eso, que ahora
grande, le decimos
de cariño y corazón
¡mi Chupetito!




ROMANZA DEL NIÑO MALCRIADO

Los niños jugaban
y las aves cantaban
al pie de la ventana
del niño malcriado.

- Si dejas de llorar
te traeré un petirrojo.

Me dijo que era flojo.

- ¿O quizá un mirlo?

No sé… habría que oírlo

- O mejor un gorrión que
fomenta la unión.

Contestó que no.

Me pidió una alondra;
 pero después desistió
porque quizá se esconda.

El sol caía
en la lejanía,
y el niño malcriado
llorando seguía.

Pensé en una golondrina
que con el llanto combina,
 pero me decidí por el ruiseñor
que canta mejor.

El dijo: ¿Un picaflor?
Ese canta peor.

Y el niño malcriado
tenía su horario,
 por eso pensé
traerle un canario.

Cuando traje el zorzal
y luego al cardenal,
me dijo que le daba igual.

Con el colibrí
dijo que sí.

Pero fue cuando traje al tordo
que me di con la sorpresa,
 que este niño majadero
no era malcriado sino sordo           




CEBOLLITA

Tomada de la mano de mi madre
Veo los caballos girar
Caballos blancos de madera
que no me canso de mirar

(globos rojos, globos verdes,
 son esferas de colores,
 de colores celestiales
de los niños sus amores)

Caballitos amorosos
caballitos de madera,
desde hoy seré cebollita
para que ustedes siempre
me quieran.

Tomada de la mano de mi madre
vueltas las niñas darán
Caballos que a su manera
por mis ojos han de pasar.

(globos que con los caballos
vueltas y vueltas se da,
 dando alegrías a las niñas
risas de amor llevarán)

Caballitos amorosos
caballitos de madera,
 desde hoy seré cebollita
 para que ustedes siempre
me quieran.

Tomada de la mano de mi madre
con mi vestidito rosa,
y rosa también el lazo
que ella puso en mis cabellos.

(bajo el toldo verde y rojo
lo carritos van rodando
y entre risas y entre llantos
los niños siguen girando)

Caballitos amorosos
caballitos de madera,
 desde hoy seré cebollita
para que ustedes siempre
me quieran.

Cogida de la mano de mi madre
me invade aquel recuerdo infantil.
Una risa, una alegría,
 un sollozo, una mirada,
y los caballos y los carros
van girando, van rodando,
y en el disco azul acero
sus pisadas y sus ruedas
los compases van marcando

(paleta de caramelo,
risas de niño pobre,
 niño que ríe y goza
subido en aquella rueda,
rueda, que rueda, rueda,
 musical y primorosa)

Caballitos amorosos
caballitos de madera,
desde hoy seré cebollita
para que ustedes siempre
me quieran.

Siempre de la mano de mi madre
caballitos de madera,
todos los recordaremos
cada cual a su manera.









JOSÉ DIEZ SALAZAR (Atawallpac) [17.646] Poeta de Perú

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JOSÉ DIEZ SALAZAR (Atawallpac)

José Miguel Diez Salazar con el seudónimo de «Atawallpac» nació en Chiclayo, Perú, el 16 de marzo de 1948.

Estudió bellas artes en su ciudad natal; y en los juegos florales de poesía obtuvo una mención honrosa en 1968, con su poemario: Extranjera mía. En el 70 participó en el movimiento Hora Zero de Lima al lado de Feliciano Mejía, J Pimentel, J Ramírez Ruiz, E Verástegui, Isaac Rupay, etc. Dio recitales en la Universidad Nacional Mayor de San Marcos, La Católica, Educación y en la biblioteca Nacional. Su poesía estuvo ambientada en los primeros años dentro de la temática social-humanista. Al salir hacia Europa encontró nuevas fuentes lingüísticas y temas para su creacionísmo; elaborando gamas diferentes de lenguaje y movimiento. Tiene escritos unos pequeños libros de poesía, como: Los Jardines de Iradios, La Máscara de tus Dioses, Brújula del Tiempo, Palabras en el Fuego, etc. Aparte de su trabajo literario, también es conocido como pintor y dibujante bajo el seudónimo de: Atawallpac, habiendo expuesto en diferentes galerías europeas; en Cefral-París, Instituto hispano Catalán-Barcelona, en Hilversum; Amsterdam, en la sala del Volkskrant, Holanda. Se le dio el primer premio y reconocimiento en Europa a su afiche sobre los derechos humanos del Perú y América latina.

Trayectoria literaria

1968 Juegos Florales en Lambayeque-mención honrosa con Extranjera Mía, jurado M. Florian, P. Guevara etc.
1970 Recitales: Universidad La Católica Lima Universidad La Cantuta y biblioteca nacional Universidad Pedro Ruiz Gallo Lima
1970-73 Miembro del movimiento HORA ZERO
1985 Paris: premio al mejor poster sobre los derechos humanos publicado en diarios Europeos.
1990 Libro de poesía: Homenaje 1990
1991 Participante en el concurso Loewe: Melodías del Éxodo; integrado por Octavio Paz- Madrid, España
1995 Poemas: Palabras en el Fuego
1998 Poemario: Los Jardines de Iradios,
2003 La Máscara de tus Dioses
2004 Las Musas de los Horrores.
2007 Iradios y los infiernos de la Humanidad.



LA VOZ PRESENTE

Ya sin golpes ya sin penas
el camino fue muy duro
olvidando por apuro
los dolores y condenas.

a Julio Carmona
a Martin Fierro


Estos versos que escuchas
es sobre una conquista
y las historias son muchas
y es muy poca la escrita.
Al norte de nuestra tierra
les hicieron reservados,
los postraron como fieras
quedando crucificados.
Rompieron toda su historia
forma de ser castigado,
pero nunca la memoria
se olvidará del pasado.
Tiene su débil mirada
infinitos horizontes.
Águila triste, callada
que vuela solo en el monte.
La tierra ya no resiste
la forma que es explotada,
pero el colono persiste
hasta que no quede nada.
Con esos ojos azules
que brillan como luceros
más parecen abedules
en la boca del infierno.
Solo sé que nada sé
y de esto nada saben
como usted bien lo ve
sólo maldad es la que traen.
La Luna fue conquistada
por naves tan poderosas
y con antenas llenadas
la inspiración luminosa.
Todo el mundo es importante
con un móvil en la mano,
es la histeria la causante
la tragedia del engaño.
El vivir tan agitado
sólo piensan con rapidez,
por eso van angustiados
mirando todo al revés.
Yo te alerto amigo mío
de cuidarse en lo mejor
las aguas que trae el rio
no es seguro ni el peor.
El amor es una mezcla
por la gran pigmentación.
Recuérdate de éstas letras
que escribo de corazón.


HADA AMOROSA

Déjame beber tus visiones
¡Oh hada maravilla!
Mis aventuras fueron vertiginosas,
abiertas para los templos de locura
y los templos de la dicha.
Estirado en las tardes
sobre la hierba seca,
el Sol del verano achicharraba
la piel, las comarcas ausentes.
Parecía un felino sediento
de mirada seductora,
las jóvenes morían
en la espesura
del tiempo.
No pude arrancar de ti
la imaginación extrema.
Se agolpaban los hombres.
La calle era un cordón de acero
en cuya lápida
estuvo escrita mi condena.
A donde iría sin ti
¡Oh hada maravilla!
Desconocido y triste
en un andar lejano.
La eternidad se evapora
en esta vida de nadie.
Sólo abundan los pozos
de la desolación.
No quiero ser poeta
soñando estrellas muertas,
ni quiero ser en tu alma
la última canción.

Fuente: El diario de un cabo




FIESTA, SABOR Y LOCURA

La fiesta capitalista se ha llenado de burbujas.
De orquestas populosas en las calles y en los puertos,
con el ruido metálico de sus portaaviones enterprise
de última generación.

Los parques están ausentes de pájaros cantores.
La flores ya no huelen con fragancia desde que tienen
muerto los perfume naturales.
 
Desde lejos todo se ve maravilloso.
Las casas, los edificios, la ciudad, la alegría, las luces.
Las muchachas se adormecen como un poderoso
barbitúrico, cuando les depositan el deseo solamente
salvaje.

¡Estalla! Y su felicidad es un longines tres estrellas.

O se arrebata y se arroja desde la fortaleza más alta
precipitándose a las profundidades del olvido.
Ante ese infinito de perturbación enloquece.

La fiesta capitalista se ha llenado de sorpresas
en el largo camino de la industria existencial.

Las ofertas son numerosas, la carnicería innumerable
y el canibalismo profesional en su historia.
Ellos son un misterio en las cuentas públicas
o en las finanzas de sus mercados, sobre todo,
cuando se infectan los presupuesto de las compañías
y se pudren.

Entonces, el rock suena toda la noche, el blue se convierte
en melodía infecto contagiosa languideciendo
entre escalofríos y estertores.
La fiesta sube de temperatura y las calles amanecen
machacadas de ron y coca cola.

Entonces, las vaginas son peculiares y carnívoras
que solicitan asilo humanitario a su desolación,
porque carecen de afectos sentimentales
y es carnada pública para el placer y el jolgorio,
sí señor.

En esas pomposas fiestas, los neutrones, esos bichos
microscópicos cómo pueden ser tan destructores.
En estado latente son inofensivos mientras
no sean manipulados.
Si los despiertan son temibles y peligrosos.

Por eso nació el pacifismo en el siglo pasado.
Pero las fiestas capitalistas se han llenado de protones
y ciclotrones, con helio 4 y nitrógeno 14.

Desde su uso en el '45, ha dado la vuelta al mundo
cargando su cruz electrónica en las cruzadas anglo-
sajonas contra los ejes del mal.

De esa primera caída, el intenso calor deforma
los cuerpos y las radiaciones perfeccionan
la inteligencia y la crueldad del conocimiento,
en las aventuras de la industria y la competición.
Cuando explotó el hongo nuclear se veía los rostros
dulces y emocionados de la guardia tocando
la radioactividad.

Por eso son macabros, por eso son enfermos.
Del coco lógicamente.
Tienen sentenciada a la justicia. A la razón amordazada.
Los valores divididos. La libertad martirizada. La utopía
en silla de ruedas y la democracia corrupta todos los días.

Hasta que todos no estén sometidos a las tiranías
de la voluntad industrial y al chip hedonista
de sus computadoras, no habrá paz.

Entonces nuestras vidas serán de plástico y el robot
nuestro jefe y consejero espiritual.

El corazón será una fiera domesticada durmiendo
en el hostal de las galaxias de mala muerte.
Será el amor capitalista controlando los salarios injustos
que nos corresponda.
Y ya no pensarás en la muerte, en la llegada del último
otoño ni en la caída misma de los propios salvajes.

 

ORGÍA CELESTIAL

El Mundo y siete mil millones de cerebros en estampida.

Los refugios atómicos resplandecen ante la salvación
divina y creadora, en los condados de york y nueva
Inglaterra.
 
Se disfruta por la supuesta victoria química de los átomos
contra los ángeles cibernéticos más allá de la ionosfera.
La basura comercial es el paradigma de lo eficaz
y macabro del asunto.

Dispone el infierno espacial de modernos ingredientes
con sus industrias electrotóxicas y te maquilla las neuronas
en los salones de belleza con toda la destreza artificial.
 
Las técnicas del negocio contaminan, estrangulan
y destrozan los sentimientos humanos, desde que este
infierno se hizo espiritualmente inhumano.

Los valores fueron procesados por la radio, los libros
y la televisión, y por los genios del habla con el discurso
de los homeros comerciales, predicando que ...las leyes
de la vida son las leyes del consumo.

Los pacientes del capitalismo esperan en la sala
de los psiquiátricos un salvo conducto para huir de los
paraísos oscuros de la esquizofrenia, y no me sorprende.
 
Reyes y reinas del colonialismo todavía piensan en una
salud de hierro, con una vida interminable de rentas
y de robos mundiales.
 
Querían condenar mi voluntad a la terrible guillotina
de la automatización.
Querían lograrlo cada año y cada año fracasaron.

La muerte del planeta será precisamente el refugio
que idealizaron los hidrópicos treponemas del pensamiento
ideológico.
 
Desde el Canadá hasta Australia el nuevo caos capitalista
es locura industrial ilimitada.
Estamos procesados en esta maquinaria estomacal
que los volcanes del crimen saltan por los aires.

Siete mil millones de cerebros y muchos más sobre
la inmensa parrilla de las ciudades bancarias, asando
las esperanzas de la humanidad bajo el nombre
alucinatorio de...los sueños del siglo XXI, el sueño
predominante de la actualidad.



EL AMOR

El amor sin garantía
camina sobre pantanos
donde se hunden las manos
y también la poesía.
Esa es la forma fría
cuando el alma se congela.
La mente turbia desvela
la crueldad de los sentidos
malsanos y pervertidos
en escritos de novela.

Son bestiales criaturas
para mostrar la carnada
y la maldad coronada
por beatos y por curas
donde expresan las locuras
de sus santas represiones.
Con la fuerza de leones
la lujuria es desatada
por la perversa manada
de sus alucinaciones.

El destino coherente
no es modelo de vida.
En este tiempo suicida
todo cruza de repente.
El acto impunemente
es la que marca la hora,
en el alma sólo aflora
esas turbias pesadillas
donde cae de rodillas
el que sufre y el que llora.


HOMENAJE A LOS SEDUCTORES 

Échame tu fanfarria compañero. 
También me quiero divertir con este siglo 
que lleva mil máscaras de acero. 

Quiero arder de hermosura y ver a dónde 
llega, cuál estancia de placer me corresponde. 

Necesito el talento de una diva silenciosa 
cuyos ojos vuelen como un pájaro 
divino, tocando el arcoiris de mis ansias. 



JOSÉ DIEZ, EL POETA ILUMINADO 
Por ALBERTO COLÁN

¨ LOS POETAS SUFRIMOS ARRESTOS/ DOMICILIARIOS/ POR TRABAJOS FORZADOS CON LA POESÍA.¨ (Detonador orbital).


¨Y entre un poeta imbécil y un indiferente/ Yo elijo al maldito. / No porque se corte las venas para que brote poesía sino para que fluya/ la rebeldía de todo lenguaje.¨ (El español en la práctica). 

El poeta y artista José Diez (Chiclayo, 1948), veterano miembro del movimiento Hora Zero, estuvo entre nosotros. Pasó algunos días intensos, en compañía de sus pares y amigos: los Poetas, Jorge Pimentel, Enrique Verástegui, Bernardo Álvarez, Armando Arteaga, y quien escribe estas líneas; con quienes, no se veía en mucho tiempo; desde su ya lejana partida a Europa, a mediados de los 70´s. De igual modo, departió con los miembros del GEP: Los escritores, Jorge Luis Roncal y José Zumayta.

Mucha agua y vida, intensa y febril, ha corrido bajo los puentes. Tanto, allá, en España, Francia, u Holanda, donde ha vivido y sufrido. Casi, tanto como nosotros, acá en nuestra atormentada patria. Nos quedó chico el tiempo, para resumir tanta vida en unas cuantas, demasiadas anécdotas, que serían motivo de una serie de libros; que llevarían el epígrafe: continuará. Pero, ¨ ¡Lo vivido y lo bailado, no nos lo quita nadie!¨.
Es bueno saber, que el poeta y dibujante ¨Pepe Diez¨, entre sus íntimos; es un reconocido chamán: Atawallpac, es su nombre de combate en las lides espirituales. Este chamán de la palabra, vino acompañado de su esposa. Una bruja blanca, que lo sacó de ¨la mala vida¨ de poeta y artista sudamericano. Es ella misma, quien parece inspirar, el motivo de estos versos.
¨Sobre la extrema felicidad de tus ojos/ saltan sobre el reino de las musas/ la chispa nuclear y ardiente de tus besos. // Eres el extremo feliz. / La piel donde se estremecen mis latidos y/ erosionan su sensualidad.// Toda la redondez simétrica que llevas/ cincelada por los autores de tu estirpe/ es el conocimiento visto/ en las ninfas de Sandro Botticelli.¨ (Amor nuclear).

Ya, desde los lejanos días (ayer nomás), de los 70´s; Pepe Diez, junto a Juan Ramírez, mostraba sus dotes de nigromante, hacedor de milagros, para poder sobrevivir. Por aquel entonces, vivíamos en una comuna del Jr. Huancavelica; alimentándonos del sol y el aire; como las plantas. Devorábamos libros y digeríamos poesía. Éramos, unos bichos ¨felices e indocumentados¨ (G. Márquez); porque, éramos jóvenes; bellos a nuestro modo. Y las chicas, nos amaban.

Pepe Diez: el chamán Atawallpac. Hace, todavía, verdaderos milagros: Vive en Amsterdam, hace ¡40 años!; que ya es decir mucho. Sin saber holandés (¡Que increíble!) Más, aun, es uno de los pocos latinoamericanos que pertenece al Sindicato de Artistas Holandeses. Y, por si fuera poco, recibe una pensión del Estado holandés, por el sólo hecho de ser poeta y artista (!!)

Algo inconcebible, en nuestro mezquino medio; considerado una herejía, por nuestras máximas autoridades; para quienes la lógica, es que el artista, primero, se muera de hambre; o baile con su pañuelo. Aquí, las principales autoridades, sólo acuden para la foto; cuando el artista hace noticia por haber recibido un galardón importante, o cuando estira la pata.
José Diez, ha invertido todo su capital en Europa: 40 años de lucha; que no es poca cosa. Le ha costado, mil y un sacrificios; luchando a puño limpio, para ser reconocido. Aguantando de pie los golpes de la vida; como los guapos; para ganar por cansancio.

Su regreso a Amsterdam, nos entristece; pero, sabemos que contamos con él. Y, auguramos que muy pronto contaremos con un Centro Cultural Peruano- Holandés y una revista, bajo su conducción. Nos deja a cambio, aparte de muchas anécdotas, recuerdos, nostalgias, y un par de libros de su reciente cosecha. El imperio del mundo, y Los jardines de iradios; prosa y poesía, respectivamente. Libros filudos, cortantes; como cuchillos.

En Los jardines de Iradios, ¨el verbo se hizo carne…¨ y las visiones apocalípticas, se suceden una a una; dejando poco espacio a la ternura amorosa.

¨No huirás de éstas palabras vertiginosas / impactadas de locura sobre una generación / enloquecida e indiferente.// No seré condenado por los autores de la / decadencia y de la destrucción que impusieron / en los hombres una vida improvisada / y sin fundamentos. / Los pueblos fueron arrojados a las fosas / de la desesperación y de la muerte para / satisfacer los caprichosos instintos / de la guerra. // Los cielos se van transformando en alas / gigantescas de guerreros nucleares / y devastadores que predicen el futuro camino / de la humanidad y del universo.¨ (Elegía póstuma).

¨Tú, me viste y no me viste. Tocaste mis manos / y los llenaste de olvido alucinando a bajas / temperaturas mis visiones predilectas. / Ahora te digo que soy el poeta que se amamanta / con el fuego del Apocalipsis…¨.

Para, más adelante, aclararnos acerca del extraño nombre que acompaña a uno de sus libros, y a la misión que compete al poeta, como demiurgo.
¨IRADIOS sabe que soy una receta mágica. / Él es la IRA DE DIOS / y yo soy el dios de Iradios¨ (Serenata del ermitaño).

En ambos libros, la épica campea. Se despacha a sus anchas, contra todos los males del mundo. Uniendo prosa y poesía. Ilustrándola con sus propios dibujos; diseña y retrata la realidad, en toda su angustiante crudeza. Vivimos en un mundo de locura y pesadilla; nos dice. Expresando su angustia, rabia y dolor, por todos los males del mundo causado por las trasnacionales del capitalismo salvaje que nos sojuzgan. Prosa alucinada, rebelde; poesía, de denuncia social. Subversiva, al modelo que no han impuesto.

¨ERES LA PERFECCIÓN INFECCIOSA / DE NUESTRO SIGLO. // Tu maquiavelismo está creando nidos militares / en el espacio contaminando / de escudos antimisiles la pureza del oxígeno / e hidrógeno, chip neurótico (…) Tienes la mala costumbre de inducir / naciones hacia el desarrollo / luego llevarlos a la trampa (…) Los designaste para ser los esclavos / del planeta y condenarlos a / los secuestros de explotación y miseria / por las transnacionales; que a su vez están / subordinadas a las monarquías imperialistas y autárquicas.¨ (Chip neurótico).

Poesía cruda, visceral; idónea para remecer la conciencia, de los nuevos tiempos.

Haciendo uso de una prosa libre, libre de retórica; de modos y trucos literarios; que por momentos nos trae reminiscencias de lecturas afines: el Aullido de Ginsberg; o, del Nova Express, de Borrougs. También de los Salmos, de Cardenal; y de Tromba de Agosto, de Jorge Pimentel. Con esas armas, que no son pocas; José Diez, Atawallpac, se lanza al ruedo; como los toreros: ¡A matar o morir!

¨Porque simbolizas a un águila desorbitada / y enferma mostrando los filudos misiles / de precisión que escondes en tus garras, Ok. / Porque son tus préstamos el manjar para endeudar / hasta la demencia PAÍSES que se queman / en el horno de tus grilles comerciales, Ok (…) Que eres autopista, ascensor, navío / cazabombardero Rambo del orden y marica / transformado de Edipo heterosexual en las lejanas / tierras de Indianápolis, Arkansas,/ Massachusetts o Nebraska // Te persigues. Hay destellos en tu mirada / -rayitos infrarrojos al estilo Superman-/ Porque tu estilo de vida se caerá igual que la / manzana de Newton y te harás trizas / con un vulgar Neutrón, Ok.¨ (Detonador orbital).

Haciendo uso de una técnica expresionista, hiperrealista por momentos. Y, una prosa exacerbada, adecuada para denunciar la impotencia de saberse víctima de un plan siniestro. Un plan de exterminio, dictado por las potencias imperialistas (los EE.UU., y el Reino Unido), para eliminarnos a los países pobres; y adueñarse del mundo, con todas sus riquezas naturales. El poeta, pregunta.

¨Hasta cuándo terminarán las ofertas / de tus crímenes, chip neurótico. / Tus sabotajes planificados en América Latina / inoculando esterilidad entre las razas / abandonadas de la AMAZONÍA.// Arpía devastadora, bicéfala y asesina. / Nos has condenado a tu repugnante estilo / Mc Donald. A las artes de educar traidores / en tus programas / Mc Namara del divisionismo. / A las nuevas enfermedades basadas en la alta / tecnología de rendimiento y exterminio como el Sida, Ébola, Hepatitis C y todas / las que vendrán en camino.¨
Y, él mismo se responde, a continuación.

¨Basta que un día los representantes de las / Naciones sepan darte la espalda / y tus oraciones maléficas / caerán una por una.¨ (Chip neurótico).

´Pero ya está llegando el tiempo para curar tus / pesadillas y romperte la cabeza / por Knock out, Ok.¨ (Detonador orbital).

Tal, es el mensaje de Los jardines de Iradios. Un mensaje optimista, a pesar de su aparente pesimismo. Libro que, es líbelo, panfleto y propaganda evangélico-político; que reúne himnos, cantos y plegarias místico-políticas. Visión apocalíptica, donde el poeta iluminado, José Diez ¨Atawallpac¨, nos anuncia el fin del mundo. El fin del mundo, de la violencia y la explotación, del más fuerte y poderoso. ¡Todo, es poesía!

ACG. 





ARNE JOHNSSON [17.647] Poeta de Suecia

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Arne Johnsson (Foto: Rolf Karlsson, Bildmakarna)


ARNE JOHNSSON

Arne Johnsson es un poeta y bibliotecario sueco, nació en 1950 y vive en Lindesberg. Ahora vive en Lindesberg en Örebro, donde se trasladó en 1977.

Johnsson hizo su debut como escritor en 1985 y ha publicado catorce libros de poesía.

Bibliografía

1985 – Förvandlingar (dikter)
1986 – Himmelsfärd (snart grönskar alla träd) (dikter)
1988 – Ett paradis, trängt (dikter)
1992 – Dess ande kysst (dikter)
1994 – Fåglarnas eldhuvuden (dikter)
1995 – Storm av samtidighet. Dikter 1985–1995
1998 – Marken lyste även i drömmen (dikter)
1999 – och som en drömmande är du (cd-skiva med dikter)
2000 – För länge sedan var vi vid en sjö (essäer)
2001 – Jag har sett (dikter, tillsammans med fotografen Jan-Peter Lahall)
2002 – Del av detta och avskild som alla (dikter)
2003 – elementens minne Allt bevaras förvaras (dikter med bilder av grafikern Eigil Thorell, och ett förord av Birgitta Lillpers )
2004 – Där med längtan spilld ut i larmet (dikter)
2007 – Bäras utan namn till natt till morgon (dikter)
2010 – Reidjz (dikter)
2012 – Minnena och ljuset (dikter, tillsammans med fotografen Jan-Peter Lahall)




De Cambios



BOCETO XXV

 El balde del aguatero está lleno,
él derrama su amor sobre 
el ganado, los cazadores y la gente. Ahora es
Agosto, el mes del depredador:
                                                 Agua, cenizas, tierra caliente,
el mes de fuego. Somos niños que por un tiempo
borran a la muerte. No puedo hacer más, me dices.
No te olvides del río, te digo con la lengua de un león. Es
Agosto, 
el aguatero derrama
su lluvia sobre nuestras
espaldas, nos levanta. Quiero que tú
me digas que no hay ninguna
muerte. Él baja su balde, lo llena
derrama nuestro edén terrestre sobre nosotros.
Nos convertimos una y otra vez
                           (muero de aquello que no me dices)

http://inutilesmisterios.blogspot.com.es/



Arne Johnsson: 
10 poemas de Fåglarnas eldhuvuden


sköljer inte i vatten inte i ljus eller
mörker sköljer du i mig; nej blicken är
inte mörker inte ljus men den lämnar fram
och åter ingenting är en varelse


*


så, att sår blir till, likt barn ur att
röra vid, skava, lapa kyssar från det
vätskande, växer du genom mig som jag
i dig du mig

sover älskande drömmer den andres kropp



*


rummen har av sig själva, ljus dörrar
utan väggar du, mellan dem den rörliga
flyktiga luften, dammet de hopar av ditt
det, gnagda skavda ditt, skenet är inte
av det


*


vimlet; med gyllena ockra, det sneda
ljuset emulgerat i luft, bestrykes de
mängder vid automater och pumpar, vid
väggarna bundna, vars tal och rop lyfter
mot himlen, de slammas att lysa som med
eget och var och en får av den andre



*


är nytt det, strömmar sig ut mot, rum
efter rum du ditt - var kväll hörs hunden
ropa från skogen på andra sidan sjön, det
rum det ansikte det som är kropp vi har
att se till dess, reglar beslag besitter
för en tid, makt



*


att du är här, det skifte som är att
det är du klädd, som i andras vätskor,
ja en annan stad i regn rum, med golv
vattrat det, är rent



*


överflödet som fanns, det gula och vita
samtidigt i alla rum, smältan: du vänder
dig mot mig; nu är en irrande rymd, vårt
hem löst



*



solen stiger över nockteglet, hundjäveln
skäller från markerna, avskrädet forslas
bort - de skiften, utväxlingar, blödningar
mellan kroppar: det jag haft är vänt från,
gräs växt nedåt, du som är med mig, var tyst

det är en vacker dag, årstidens guld hamrat
lufttunt, djuret väsnas tills solen gått
ned och det som är omkring oss blivit samma,
vältat bort



*



vinden som får fönstren att röra sig i
fästena, blåsor, repor, stråk i rutorna,
viskningar som tränger från gatan: rummet
kropp av skälvande ljus, ingenting, mörker
borttaget, den som nu talar har röst av
tingen, deras käkar


*



håll mig i din vård - du får guld, kött,
arbete; se, givandets former liknar det
vi fruktar mest; jag är sådan; ting av
trä, beläte, smycke: jag är din

skyn blånar, molnslöjor driver åt
öster i maklig vind, hösten drar andan,
frosten blänker på biltaken; emellan oss
är allt brutet på nytt, var natt bildar
nya fält för seendet, var morgon är ett
annat ljus

gå, jag vill se dig återvända









EVA RUNEFELT [17.648] Poeta de Suecia

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Foto: Caroline Andersson


EVA RUNEFELT

Eva Runefelt, nacida en 1953, es una de las poetas más destacadas de la generación que surgió en los años 70. Ella debutó con la novela, sin embargo, luego ha sido puramente poesía. 

OBRA:

I Svackan (1975) 
En kommande tid av livet (1975) 
Åldriga och barnsliga trakter (1978) 
Augusti (1981) 
Längs ett oavslutat ögonblick (1986) 
Hejdad tid (1994) 
Mjuka mörkret (1997) 
I djuret (2001) 
I ett förskingrat nu (2007) 
Minnesburen (2013) 
Ur mörkret (1983), tillsammans med Stina Strandberg 
De tretton stegen (1998) 




No se corre peligro 
estando dentro 
del cuerpo de otro

Eva Runefelt




¿Cuál es el menor peso de un sonido
antes de convertirse en silencio?

Eva Runefelt





CLAVEL

Un ramo
de relámpagos de verano,
destellos de rosado profundo

A través de los cristales de la ventana los grandes pájaros
de la humedad y la plata
dividen la montaña azul con facilidad: dentro
el brillo rojo sangre de la elusiva roca
mientras nuestras manos se mezclan
en tus negros guantes

La esfera del sol detrás de una sábana de ceniza
y caballos grises como surgidos de las chimeneas
Las cabezas soltándose de sus cuerpos
Entre el rincón derecho de mi boca
y mi mejilla izquierda
tú plantas una súbita media-luna
con el sabor de un clavel

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LA MIGRACIÓ DELS OCELLS

La migració dels ocells, una pau que se’n va
Se’n va amb el roure, que s’alça ben amunt
cap a un espai, obert i bell
cap a la nit

A través de la foscor que s’allarga, una espècie
que amb el seu moviment mil·lenari
els abraça a tots dos
Encara continuen els seus sons
com el creixement d’un arbre

Estan davant de la mirada, amb les estones
bressolant i despertant la seva família a l’alba
El senyal de la victòria de l’arbre alt i els ocells que cauen
dins nostre

La nit s’amagarà
dins la gran poma hivernal

Hi ha una melangia
que fa que s’encenguin les coses

Cap a la nit que s’allarga va l’albada
La nit es mor a les mans
la fi al voltant d’una poma
Nosaltres ens allarguem, portem l’albada
aquesta nit, portem la pregària càlida
de vida a l’espècie

El matí on es protegeixen els desigs és agredolç
així com els moviments bruscos del roure
quan ens enlairem amb els ocells

El matí, nu

El so que s’obre al lletreig
La espècie que es tira enrera, viatja en pau
Viatja amb les coses mortes
i amb allò no nat de la corona de l’arbre
L’arbre que corona el matí
fora de la nit, les persones fora de la foscor

http://www.bcn.cat/cultura/barcelonapoesia/2009/eva-runefelt.html
  

Polderland

Like hovering reflections
the short-statured horses graze
the green water of the light polders
The animals disappear and re-emerge
in the angled light, the brain-light
Weightless
It is after the re-emergence, april
The rest over years of the
huge fields
that has rooted in a new vegetation
Grass-warblers, avenues of windflowers
and the nights’ carmine light
as yet unfolded



*



Over your cheek-bone
the skin’s terracotta
and my tongue-tip’s
wet petal
The light pauses here
and quenches its thirst










ANN JÄDERLUND [17.649] Poeta de Suecia

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Ann Jäderlund

Ann Jäderlund (nacida en 1955) es una poeta y dramaturga sueca. Su debut literario fue en 1985 con el poemario Vimpelstaden. 
Fue galardonada con el Premio Dobloug en 2004. 

OBRA:

Vimpelstaden (1985), dikter
Ivans bok (1987), barnbok
Som en gång varit äng (1988), dikter
Snart går jag i sommaren ut (1990), dikter
Rundkyrka och sjukhuslängor vid vattnet (1992), dikter
Himlen är förgylld av solens sista strålar (1992), dikter
mörker mörka mörkt kristaller (1994), dikter
Kalender röd Levande av is (2000), dikter
Iris bok (Alfabeta, 2002), dikter/bilderbok
Blomman och människobenet (2003), dikter
I en cylinder i vattnet av vattengråt (2006), dikter
Vad hjälper det en människa om hon häller rent vatten över sig i alla sina dagar (2009), dikter





EL JARDÍN ABANDONADO

 Hoy sale un sol helado
 sobre el jardín
 Una mujer está muerta
 Sus pequeños huesos y posesiones
 yacen desparramados 
 en el pasto.

 Entonces se levanta viento
 Y su vestido
 se alza
 en la luz.



Un poema de Pronto el verano caminaré

Dentro de un campo el sol cayó en claros colores muertos.
Y la tierra también cayó a las lombrices. 
Llevaron un cisne al campo y lo enterraron en la tierra negra. 
Un picaflor de cuello negro. 
Un corazón de mantarraya con boca de paraíso. Famélico 
respiraba más y más hondo. Enterraron sus plumas en el
campo. Y cosieron al cisne con sus propias feas semillas. Olía
como los muertos. Pero resurgió como los amados. Un resto
de garganta con ojos hermosos. Sobre el radiante collar de la

tierra. Y formó una flor.

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Om ljuset var det som såg tillbaka
på mig? Om när jag såg ut.
Och det trängde sig upp
inom mig.
Flera olika världar? Om allt
det som var inom mig. Kunde
smälta eller lösas upp? 







Blomman och människobenet

Var är blomman och benet?
Där solen står som starkast och högst? Där kärleken är lika
hög och klar? Som vattnet i floden dansar kring benet?
Var är hans eller hennes? Det vita avskavda benet?
Många gånger vänder jag om. Och ser mot den mörka sanden.
Var är vännens hus? Och var är den
enkla handen?








Sexuellt fanns blusen i 
nylon i depåer volang
med en mans hud med
en mans tumme i själva
huden volang släta vita
ljud papiljotter depåer
vitrosa tunga ljud vem du
är vill du inte veta som
bråck i den trånga
själen
jag kan inte andas det
hörs inte det hörs som 







.

KJELL HJERN [17.650] Poeta de Suecia

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KJELL HJERN

(Suecia, nació el 23 abril 1916 en Göteborg, murió el 18 abril 1984 en Göteborg. Hizo su debut como escritor de poesía con Måspredikan en 1949. La colección se divide en tres partes, las dos primeras consisten en poemas más tradicionales, la tercera de cortos poemas de meditaciones en prosa. A Hjern le ha llamado mucho la inspiración en el archipiélago Bohuslän y escribir del mar y rocas, aves y algas, isleños y bañistas. Pero también hay poemas y meditaciones sobre el amor, la amistad y la familia, con títulos hermosos, Bokvänner emellan, Lugn i osällskapliga sinnen och Stabilitetens pris. 

En cuanto a la poesía, el formato corto invita a leer una y otra vez, y los poemas y reflexiones mejoran con cada lectura. 

Hjern escribió poesía y prosa, pero es probablemente más conocido por sus libros sobre Gotemburgo, así como libros de arte y teatro relacionados con la ciudad. Hjern fue el editor de la revista de arte Paletten durante algunos años en la década de 1940. 





SENTIDO PARA LA VIDA

Me siento solo y abandonado por Dios y por el hombre
y la desesperanza no está lejana. Entonces me acuerdo de
repente que tengo un par de zapatos que debo retirar 
del zapatero, por los cuales ha estado esperando más de un
mes que se los pague. Mi depresión ha desaparecido en un
fino aire y descubro que todavía queda algún sentido para
la vida.

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Tillit 

Drevos de samman av nöd 
- icke tarvas en klagan. 

Den dag alla 
vägar vidöppna låg 
bröto de upp, 
valde de väg att vandra; 
följdes de åt. 

Och båda voro glada 
för att den andre 
så väl visste 
vart vägen förde. 









.

LARS LUNDKVIST [17.651] Poeta de Suecia

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Lars Lundkvist

Lars Lundqvist, nacido en 1928 en Umeå, Suecia, murió el 7 de Agosto 2012 en Uppsala, era un escritor y poeta sueco.

Lundqvist nació en Umeå y fue influenciado por la cultura Sami. Lundqvist estudió en Uppsala y trabajó como maestro de escuela y más tarde como profesor en Uppsala hasta 1980. 

Paralelamente a la profesión docente, escribió un total de 21 colecciones de poesía. Fue conferido con el título de doctor honoris causa en la Universidad de Umeå en 2004.

Bibliografía:

1950 – Offertrumma (lyrik)
1953 – Njaka
1961 – Nåjd
1964 – Blå berg och en vit sol
1965 – Trollet Klums samlade sagor
1969 – Bilder i en silversked
1971 – Det gröna ägget
1974 – Förvåna mig
1976 – Saxen i snön
1977 – Koöga
1980 – Här
1982 – Tove Olga Aurora
1983 – Snö
1985 – Korn (lyrik)
1986 – Trollskott
1988 – Skrot (lyrik)
1991 – Tjuka
1994 – Tittskåp
1998 – Äril (lyrik)
2003 – Utvind
2008 – Gömslen




DOS VIDAS


                        Para David Wagoner

 Me acuerdo de él,
 el chico que se convirtió en un salmón

 y fue asesinado por su padre
 en la ignorancia y la confusión.

 Cuando el padre vio su sangre
 cavó un foso

 y se acostó en él
 sin Biblia ni libro de himnos, sin fe.

 La línea de pesca y el cuchillo de pesca
 se tragó.

 La fecha en la que esto sucedió
 no puede determinarse.

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There doesn't seem to be much info in English online about this Swedish poet, which is a damn shame. According to my copy of Modern Swedish Poetry in Translation, edited by Gunnar Harding and Anselm Hollo, he was born in 1928 and "grew up in northern Sweden, though south of Lapland proper. Visiting relatives who lived farther north, he acquired an early familiarity with Lapp culture, and his engagement with that nomadic way of life and myth dominate his early collections."

Indeed:




Man across the moor. Looked for his calf,
came to a burning stone,

heaven's stone,
fallen in the ptarmigan's nest.

Lay down there. Night came on,
one star in the North.

Goatherds found his frosty bones,
dug a hole.

Saw spider. Heard curlew.
Ate trout for supper.




And even better:




It was so dark in Sarvan Viste.
Even the dogs longed for the sun.

So they send the cowherdess, Sirka
to look for the sun.

Sirka hurried eastward. A long way she ran,
down to the east where the forest ended.

There she saw the sun: it lay in a wooden trough
and could not shine.

Sirka wanted to punch a hole in the trough,
let out the sun. She became a bird.

That bird is now black, and lives, in the winter,
in the fast white water.

Both these poems, translated by Harding and Hollo, are seemingly untitled.




.

MÄRTEN WESTÖ [17.652] Poeta de Suecia

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Fotograf: Irmeli Jung


MÄRTEN WESTÖ 

Marten Westö, poeta y escritor sueco, nació en 1967.


OBRA:

Verk (alla utgivna på Söderströms)

Lyrik:

Vid tröskeln, 1990
Som om det fanns, 1992
Nio dagar utan namn, 1998
Nedslag i hjärtats diktatur, 2008
11 finlandssvenska poeter (antologi), 1992

Övrigt:

Red. tillsammans med Henrika Ringbom och Peter Mickwitz: Varför finns Vetil? (efter Douglas Adams: The Meaning of Liff), 1999
Om hopplöshetens möjligheter. En samtalsbok med Christer Kihlman, 2000
En sorts värme. Noveller, 2005
Red. tillsammans med Philip Teir: Mandomsprov. Antologi, 2006
Eräänlaista lämpöä. Novelleja, Otava 2007



 OTOÑO

 Las grúas se han disuelto en el gran ojo verde
 que mira de lo bosques. Sólo la sombra
 de su arado aún se estremece como
 una señal del camino en el cielo. El viento
 del mar hace vibrar la porcelana
 en las abandonadas casas de campo. Y donde
 él cayó dormido las primeras nieves
 han construido nuevos paisajes, los castillos de arena
 del verano se han deshecho, como una
 respuesta a una de sus preguntas.

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Helsingfors

strax före insomnandet
har jag en egendomlig syn

det är som om en stor hand
försökte sträcka sig in i glipan
mellan sömn och vaka
medan du ligger i sängen och mumlande
försöker memorera dina repliker

i ögonvrån ser jag de gula tulpanerna
som en eld på byrån
och hur någonting flammar upp inom dig
strax innan du lägger undan manuskriptet
och somnar

och dina rynkor slätas ut och du står torr
medan regnet från framtiden faller
och träden vänder sina blad
mot ljuset

som långsamt fyller dig
som om en vind plötsligt
grep tag i oss i fel månad
och vi förflyttades över
till en annan årstid
mot löftet om att vi där

aldrig skall vika från vår plats

vara vittnen till allt som skall komma

och fastän ett oförklarligt
mörker skulle träs över oss
skall vi ihärdigt stå på vakt
bida vår tid, klamra oss fast
som två kardborrar
på tidens päls

(ur Nedslag i hjärtats diktatur, 2008)








CARMINA BURANA [17.653]

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Códex buranus (Cármina burana).


CARMINA BURANA
(Canciones de Beuern)

Cármina burana es una colección de cantos goliardos de los siglos XII y XIII reunidos en el manuscrito encontrado en Benediktbeuern (Alemania) en el siglo XIX.

Etimología y pronunciación

Cármina burana significa, en latín, Canciones de Beuern. Carmĕn es poema, canto o cántico y burana es el adjetivo gentilicio que indica la procedencia: de Bura (el nombre latino del pueblo alemán de Benediktbeuern).

Aunque generalmente se encuentra escrito Carmina (sin tilde, como en el original latín) se pronuncia /kármina/. Para evitar que un hispanohablante pronuncie la palabra erróneamente (lo cual sucede con mucha frecuencia entre músicos y locutores), la Real Academia Española1 sugiere que a las palabras latinas se les coloque la tilde (en casos como este en que la ortografía latina no coincide con la española).

El manuscrito

El original Cármina burana es una colección de cantos de los siglos XII y XIII, que se han conservado en un único códice encontrado en 1803 por Johann Christoph von Aretin en la abadía de Bura Sancti Benedicti (Benediktbeuern), en Baviera; en el transcurso de la secularización llegaron a la Biblioteca Estatal de Baviera en Múnich, donde se conservan (Signatura: clm 4660/4660a).

El códice recoge un total de 300 rimas, escritas en su mayoría en latín (aunque no con metro clásico), algunas partes en un dialecto del alto alemán medio, y del francés antiguo.

Fueron escritos hacia el año 1230, posiblemente en la abadía benedictina de Seckau o en el convento de Neustift, ambos en Austria.

Contenido

En estos poemas se hace gala del gozo por vivir y del interés por los placeres terrenales, por el amor carnal y por el goce de la naturaleza, y con su crítica satírica a los estamentos sociales y eclesiásticos, nos dan una visión contrapuesta a la que se desarrolló en los siglos XVIII y segunda parte del XIX acerca de la Edad Media como una «época oscura».


Ludus duodecim scriptorum, parecido al chaquete.

En los Cármina burana se satirizan y critican todas las clases sociales en general, especialmente a las personas que ostentaban el poder en la corona y sobre todo en el clero. Las composiciones más características son las Kontrafakturen que imitan con su ritmo las letanías del antiguo Evangelio para satirizar la decadencia de la curia romana, o para construir elogios al amor, al juego o, sobre todo, al vino, en la tradición de los carmina potoria. Por otra parte, narran hechos de las cruzadas, así como el rapto de doncellas por caballeros.


El bosque.

Asimismo se concentra constantemente en exaltar el destino y la suerte, junto con elementos naturales y cotidianos, incluyendo un poema largo con la descripción de varios animales. La importancia de esta serie de textos medievales es que sencillamente es la más grande y antigua colección de versos de carácter laico del medievo (puesto que lo acostumbrado era realizar únicamente obras literarias religiosas).

La colección se encuentra dividida en 6 partes:

Carmina ecclesiastica (canciones sobre temas religiosos).
Carmina moralia et satirica (cantos morales y satíricos).
Carmina amatoria (canciones de amor).
Carmina potoria (contiene obras sobre la bebida, y también parodias).
Ludi (representaciones religiosas).
Supplementum (versiones de todas las anteriores, con algunas variaciones).



I.- FORTUNA

EMPERATRIZ DEL MUNDO

1. Oh Fortuna

Oh Fortuna,
variable como la Luna
como ella
creces sin cesar
o desapareces.
¡Vida detestable!
Un día, jugando,
entristeces a los débiles sentidos,
para llenarles de satisfacción
al día siguiente.
La pobreza y el poder
se derriten como el hielo ante tu presencia.

Destino monstruoso
y vacío,
una rueda girando es lo que eres,
si está mal colocada
la salud es vana,
siempre puede ser disuelta,
eclipsada
y velada;
me atormentas también
en la mesa de juego;
mi desnudez regresa
me la trajo tu maldad.

El destino de la salud
y de la virtud
está en contra mía,
es atacado
y destruido
siempre en tu servicio.
En esta hora
sin demora
toquen las cuerdas del corazón;
el destino
derrumba al hombre fuerte
que llora conmigo por tu villanía.



2. Llanto por las ofensas de Fortuna

Lloro por las ofensas de Fortuna
con ojos rebosantes,
porque sus regalos para mí
ella rebeldemente se los lleva.
Verdad es, escrito está,
que la cabeza debe tener cabello
pero frecuentemente sigue
un tiempo de calvicie.

En el trono de Fortuna
yo acostumbraba a sentarme noblemente
con prosperidad
y con flores coronado;
evidentemente mucho prosperé
feliz y afortunado,
ahora me he desplomado de la cima
privado de la gloria.

La rueda de la Fortuna gira;
un hombre es humillado por su caída,
y otro elevado a las alturas.
Todos muy exaltados;
el rey se sienta en la cima,
permítanle evitar la rutina
ya que bajo la rueda leemos
que Hécuba es reina.



II.- PRIMAVERA

3. La cara jovial de la Primavera

La cara jovial de la primavera
está de frente al mundo;
la severidad del invierno
ahora huye derrotada
con variada vestimenta.
Flora reina,
y en el espeso bosque
es alabada con agradables himnos.

Postrado en el regazo de Flora,
Febo nuevamente
ríe con mas de una
flor a la que está unido.
Céfiro con dulce aliento
perfuma su camino.
Nos abandona raudo
para competir por el premio del amor.

Aves cantando,
dulce Filomena;
varias flores sonrientes
en prados apacibles;
una bandada de pájaros revolotea
por el bosque placentero,
y un coro de doncellas ofrece,
felicidad por millares.





4. El sol conforta a todos

Conforta a todos el sol
puro y fino;
está de nuevo radiante
la cara del mundo en abril;
hacia el amor se apresura
el corazón del hombre,
y sobre un pueblo feliz,
reina el dios de la juventud.

¡Cuántas novedades
en la celebración de la primavera!
Su autoridad
nos ordena estar contentos.
Nos ofrece caminos ya conocidos,
y en tu propia primavera,
es leal y correcto
poseer a tu amante.

Ámame fielmente,
piensa que confío en ti;
con todo mi corazón,
con toda mi voluntad
estoy contigo,
aun cuando yo esté muy lejos.
Quien ama como yo,
está girando en la rueda.



5. Ve complaciente

Ve complaciente
y anhelante
que la primavera renueva la alegría;
un resplandor de color
pues la pradera está florecida
y el sol ilumina todo.
¡Dejemos que la tristeza se vaya!
El verano regresa
y desaparece
la ferocidad del invierno.

Ya se derrite
y desvanece
el granizo, la nieve y todo;
se dispersa la bruma
y ahora se amamanta la primavera
de los pechos del verano.
El que bajo el reinado de la vida,
no disfrute de ella
ni la goce
es un alma miserable.

Ellos dan gloria
y están contentos
en la miel del placer.
Los que nos afanamos
por conquistar
el premio de cupido,
permítasenos,
por orden de Venus, la gloriosa,
que estemos contentos,
pues somos súbditos de París.



III.- EN EL JARDÍN

6. Danza

7. El noble bosque florece

El noble bosque florece
con flores y hojas.

¿Dónde esta mi
viejo amante?
Se ausentó de aquí...
¡ay! ¿quién me amara?

El bosque florece por doquier
y yo añoro a mi amante.
Si el bosque está verde por doquier,
¿por qué mi amante está tan lejos?
Él se ha ido de aquí,
¡ay! ¿quién me amará?

8. El tendero me da color

El tendero, me da el color
para ruborizar mis mejillas,
así puedo cazar a los muchachos,
gracias a ti, por cortejarme.
¡Miradme,
muchachos
y dejadme complaceros!

¡Haced el amor muchachos
y muchachas adorables!
El amor os hace intrépidos
y os permite ser muy honorables.
¡Miradme,
muchachos
y dejadme complaceros!

¡Bienvenido, mundo, tú que
estás tan lleno de alegrías!
Yo seré tu esclava,
siempre segura en tu amor.
¡Miradme,
muchachos
y dejadme complaceros!

9. Danza circular.

Ellas van de aquí para allá
todas son doncellas.
Ellas no han tenido un hombre
en todo este largo verano.

Ven, ven mi señora
te imploro lastimoso,
te imploro lastimoso,
ven, ven mi señora.

Dulce boca de color rosado,
ven y haz que me sienta bien,
ven y haz que me sienta bien,
dulce boca de color rosado.

Ellas van de aquí para allá
todas son doncellas,
ellas no han tenido un hombre
en todo este verano.


10. Si el mundo fuera mío

Si el mundo fuera mío,
desde el mar hasta el Rhin,
gustoso lo entregaría
porque la reina de Inglaterra
yaciera entre mis brazos.



IV.- EN LA TABERNA

11. Ardiendo interiormente

Ardiendo interiormente
con ira vehemente,
en mi amargura
hablo conmigo mismo.
De materia hecho,
mi elemento es la ceniza,
soy como una hoja
con la que los vientos juegan.

En vista de que es lo propio
para que un hombre sabio
pueda colocar sobre la roca
los cimientos de su morada,
soy indómito,
como un río impetuoso,
bajo cuyo curso
nada perdura.

Soy arrastrado violentamente
como una nave sin marinero,
igual que por los aires
vaga una ave extraviada.
Las cadenas no me atan,
una llave no me retiene;
Busco a aquellos que son como yo,
y me encuentro con la perversidad.

La languidez de mi corazón
parece un asunto grave;
bromear es agradable
y más dulce que los panales.
Todo lo que Venus pueda ordenar
es muy agradable,
ella nunca habita
en los corazones indolentes.

Sobre un escabroso camino voy,
como cualquier hombre joven,
sumergido en la depravación,
olvidando la virtud,
ávido de placer
más que de salud,
muerto en espíritu
yo cuido mi piel.


12. El cisne asado canta

En otro tiempo yo vivía en el lago,
en otro tiempo yo era hermoso,
cuando yo era un cisne.

¡Desdichado de mí!
¡Ahora negro
y churrascado!

El asador da vueltas y vueltas,
mi pira funeraria vorazmente me asa;
ya se acerca a mí el sirviente.

¡Desdichado de mí!
¡Ahora negro
y churrascado!

Ahora me encuentro en una bandeja
y no puedo volar lejos,
veo dientes impacientes.
¡Desdichado de mí!
¡Ahora negro
y churrascado!


13. Yo soy el abad de Cucaniensis

Yo soy el abad de Cucaniensis
y mi consejo es para los bebedores,
y mi voluntad es ser fiel a Decius,
y quien me busque temprano en la taberna,
para el atardecer saldrá desnudo,
y así despojado de sus ropas, llorará:

¡Wafna, Wafna!
Destino ruin, ¿qué has hecho?
¡Los placeres de nuestra vida,
todos, te los has llevado!


14. Cuando estamos en la taberna

Cuando estamos en la taberna,
no nos interesa donde sentarnos,
sino el apresurarnos al juego
que siempre nos hace sudar.
Lo que sucede en la taberna
es que el dinero se gasta;
más vale que preguntes antes,
si yo te lo digo, entonces escucha.

Algún juego, alguna bebida,
algo que disfruten unos y otros
de aquellos que se quedan a jugar.
Algunos están desnudos,
otros están vestidos,
y otros cubiertos con sacos.
Ninguno teme a la muerte,
y echan suertes en honor a Baco.

Una vez, por el tabernero
los hombres libres beben ansiosamente;
dos veces, beben por los cautivos;
luego, tres veces por la vida;
cuatro, por todos los cristianos;
cinco veces, por los mártires;
seis, por los hermanos enfermos;
siete, por los soldados en guerra.

Ocho veces, por los hermanos errantes;
nueve, por los monjes disgregados;
diez veces, por los navegantes;
once, por los desavenidos;
doce veces, por los penitentes;
trece veces, por los viajeros;
tanto por el Papa como por el rey
todos beben sin límite.

La señora bebe, el señor bebe,
el soldado bebe, el clérigo bebe,
el hombre bebe, la mujer bebe,
el esclavo bebe, la esclava bebe,
el hombre activo bebe, el indolente bebe,
el hombre blanco bebe, el negro bebe,
el perseverante bebe, el vago bebe,
el ignorante bebe, el sabio bebe.

El hombre pobre bebe y el invalido bebe,
el desterrado bebe, y el desconocido
bebe el muchacho, el anciano bebe,
el presidente bebe, el decano bebe,
la hermana bebe, el hermano bebe,
el viejo bebe, la madre bebe,
esta bebe, aquel bebe,
centenares beben, miles beben.

Seiscientas monedas son muy pocas
para que alcancen, cuandodesenfrenados
e incesantes, todos están bebiendo.
Déjenlos beber cuanto quieran,
la gente los inoportuna tanto
a pesar de ser tan pobres.
Dejen que se confundan los inoportunos
y en justicia no figuren entre los probos.



V.- LA CORTE DE AMOR

15. El amor vuela por todos lados

El amor vuela por todos lados
y es capturado por el deseo.
Jóvenes, hombres y mujeres,
copulad merecidamente.

La muchacha sin compañero
carece de placer,
y pasa las noches
sola e ínfima
con su corazón anhelante.
Es el destino mas amargo.

16. Día, noche y todas las cosas

El día, la noche y todas las cosas
están en contra mía.
La charla de las doncellas
me hace llorar.
Con frecuencia suspiro
y eso me hace temer más.

¡Oh amigos, jugad!
Y ustedes que saben, díganme;
compadezcanse de mí,
es mi tristeza grande en dolor;
al menos por gentileza,
aconséjenme.

Tu hermoso rostro
me hace llorar a raudales,
hielo es tu pecho.
Para curarme,
ahora mismo quisiera,
revivir por un beso.


17. Una muchacha se detuvo

Una muchacha se detuvo
con una túnica roja;
alguien la tocó
y la túnica se rompió.
¡ay!

Una muchacha se detuvo,
era como un botón de rosa,
su cara era radiante,
su boca una flor.
¡ay!


18. En mi pecho

En mi pecho
hay muchos suspiros
por tu hermosura
que me hieren cruelmente.

Manda liet
manda liet
mi amante,
no viene.

Tus ojos son brillantes
como los rayos del sol,
como el resplandor del relámpago
que da luz en la oscuridad.

Manda liet
manda liet
mi amante
no viene.

Podrá Dios, podrán los dioses
conceder los deseos de mi mente:
que sus virginales
lazos pueda yo romper.

Manda liet
manda liet
mi amante,
no viene.


19. Si un muchacho y una muchacha

Si un muchacho y una muchacha,
yacen en una pequeña habitación,
feliz su unión.
A medida que el amor aumenta,
y desde su intimidad,
el tedio es lanzado lejos,
y empieza un inefable juego
en sus miembros, sus brazos, sus labios.


20. Ven, ven, ven

Ven, ven, ven.
Ven, ven, ven,
no me hagas morir,
hyrca, hyrce, nazaza,
trillirivos ...

Tu hermoso rostro,
el brillo de tus ojos,
los rizos de tu cabello,
¡oh que gloriosa criatura!

Más roja que la rosa,
más blanca que el lirio,
más bella que todo,
¡siempre te glorificaré!


21. En la balanza

En la balanza incierta de mi razón
los adversarios vacilan,
entre el amor y el pudor,
pero yo elijo lo que veo,
ofrezco mi cuello al yugo:
me someto a tan dulce yugo.


22. Este es un tiempo alegre

Este es un tiempo alegre,
oh doncellas,
gozad ahora
muchachos.

Oh, oh, oh,
estoy rejuveneciendo.
Por el amor de una doncella,
me consumo totalmente;
un nuevo, un nuevo amor
es por lo que muero.

Me conformo
cuando prometo,
me deprimo, cuando rechazo.

Oh, oh, oh,
Estoy rejuveneciendo
por el amor de una doncella,
me consumo totalmente;
un nuevo, un nuevo amor
es por lo que muero.

En la temporada invernal
el hombre es paciente,
en las brisas primaverales
está anhelante.

Oh, oh, oh,
estoy rejuveneciendo
por el amor de una doncella,
me consumo totalmente;
un nuevo, un nuevo amor
es por lo que muero.

Juega con mi
virginidad,
estimula
mi simplicidad.

Oh, oh, oh,
estoy rejuveneciendo
por el amor de una doncella,
me consumo totalmente;
un nuevo, un nuevo amor
es por lo que muero.

Ven, mi señora,
con alegría,
ven, ven, mi preciosa,
ahora que estoy muriendo.

Oh, oh, oh,
estoy rejuveneciendo
por el amor de una doncella,
me consumo totalmente;
un nuevo, un nuevo amor
es por lo que muero.


23. Dulcísima

¡Dulcísima
me entrego por entero a ti!



VI.- BLANCAFLOR Y HELENA

24. Salve, hermosísima
Salve, hermosísima,
gema preciosa,
salve, gloria de las doncellas,
gloriosa doncella,
salve, luz del mundo,
salve, rosa del mundo,
Blancaflor y Helena,
¡Venus generosa!



VII.- FORTUNA
EMPERATRIZ DEL MUNDO

25. Oh Fortuna

Oh Fortuna,
variable como la Luna
como ella creces sin cesar
o desapareces.
¡Vida detestable!
Un día, jugando,
entristeces a los débiles sentidos,
para llenarles de satisfacción
al día siguiente.
La pobreza y el poder
se derriten como el hielo.
ante tu presencia.

Destino monstruoso
y vacío,
una rueda girando es lo que eres,
si estás mal colocada
la salud es vana,
siempre puede ser disuelta,
eclipsada
y velada;
me atormentas también
en la mesa de juego;
mi desnudez regresa
me la traigo a tu maldad.

El destino de la salud
y de la virtud
esta en contra mía,
es atacado
y destruido
siempre en tu servicio.
En esta hora
sin demora
toquen las cuerdas del corazón;
el destino
derrumba al hombre fuerte,
que llora conmigo por tu villanía.





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