Benoît Casas
Nació en 1969 en Caen, Francia donde vive. Poeta, escritor, editor y fotógrafo.
Bibliografía:
L'Amant de Sophie, Prétexte, 2003.
Diagonale, Nous, 2007.
Il était temps suivi de Cap, co-édition wharf / Nous, 2010.
Envoi (avec Luc Bénazet), Héros-Limite, 2012.
L’ordre du jour, Seuil, 2013
ALARMA. DIARIO DE STÉPHANE.
DÍA 51
Benoît Casas. 04 de abril 2015
Muestra de un
año de poesía
el ascetismo en arredro
es propicio para la escritura
el intenso reloj
en estas páginas
se impone con evidencia
se muestra indispensable
los contemporáneos
saben leer.
DÍA 50
Benoît Casas. 03 de abril 2015
Obstinación
que se llama lealtad
todo lo que hubo
de posible
él lo intentó
hoyo por ellos cavado
la existencia deslizándose
entre sus dedos
abriendo un mundo
de muerte.
DÍA 49
Benoît Casas. 02 de abril 2015
Tema de los ojos cerrados
trastorno cardíaco
retorno de sus olas
secreto rencor
este demacrado rostro
virus liberado
en la mirada
como una prohibición
espectro de las primeras
esperanzas.
DÍA 48
Benoît Casas. 01 de abril 2015
Él sabe sin saber
beberá para recuperar
un fingimiento de existencia
relegado al margen
disecciona los motivos
primera ruptura
sin duda inevitable
descenso ficticio del futuro
has sucumbido ante
el acto que separa
privado de todo medio.
Traducción de Gustavo Osorio de Ita
Il était temps suivi de Cap de Benoît Casas
Co-édition NOUS / wharf (Centre d’art contemporain de Basse-Normandie)
Fidèle à sa méthode d’écriture par blanchiment de prélèvements dans le corpus de ses lectures (où figurent presque exclusivement des livres de littérature et de philosophie), Benoît Casas poursuit ici son cycle D i.e., il était temps (sonate pour mégaphone) et Cap étant extraits de la cinquième séquence-livre.
Le premier ensemble est une version réduite, pour la scène [1], de cette séquence, adaptation qui est peut-être à l’origine des répétitions qui y figurent. Il compte trois parties où, à partir d’un ou plusieurs mots en capitales d’imprimerie, un texte se déploie en suivant la diagonale [2] de chaque double page :
Le titre de la première partie, Spectral, semble correspondre à la fois à une écriture qui exposerait à travers la langue les « subdivisions prismatiques de l’Idée » [3] et à la présence d’un sujet dont la parole est aussi diffractée qu’affirmée, souvent à la première personne. Du coup, on peut légitimement y voir une forme de lyrisme mais qui, contrairement à d’autres prétendument critiques (ou peut-être à prendre au énième degré), sait éviter toute grandiloquence en se décalant vers l’infrasoi :
La seconde partie, intitulée Nova en référence explicite à Dante, comporte par conséquent une dimension amoureuse plus marquée où l’écriture elle-même revendique clairement sa part d’érotisme :
Quant à la troisième, Futur, elle est plutôt centrée sur l’instant éprouvé dans sa perte inévitable. Du coup, à condition d’y être sensible, cette dépossession même (due non seulement au passage du temps mais aussi à l’absence apparente de tracé préalable, de sens – unique – de la vie, comme on dit) pourrait constituer un gain existentiel :
Enfin, l’autre ensemble, Cap (après-coup manifeste), n’est pas d’une facture différente, même si la disposition s’y trouve modifiée (en 11 paires de textes brefs centrés sur la page) et si le propos général relève davantage de ce qui fonde la démarche de l’auteur, en autant de balises qu’il tenterait de suivre, d’axes privilégiés : DIRE / TOUT / ÉTRANGER / HOPKINS / LA VOIE / ITALIE / CRÉER / etc. :
UNE ORGIE
de lecture
il faut avoir tout lu
et puis
de tous ces mots
écrire
un livre
qui n’existe pas
Ce qui a donc été fait.
Bruno Fern
2 mai 2010
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