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Channel: POETAS SIGLO XXI - ANTOLOGIA MUNDIAL + 20.000 POETAS: Editor: Fernando Sabido Sánchez #Poesía
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TRISTÁN SAUTIER [19.565]

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Tristán Sautier

Tristán Sautier nació el 21 de diciembre de 1966 en Lieja 
Sautier ahora vive en Arlon, después de una trayectoria existencial difícil que coincide con el reconocimiento e importancia cada vez mayor de su lectura y escritura.

Bibliografía seleccionada:

Ediciones Negro Grouse:

Ode pour rire à Charles Bukowski, 1995.

Otras publicaciones:

Attouchement d’une écartelée, L’arbre à paroles 1991.
D’une rive en feu, La Bartavelle 1992.
Des serments qu’on adresse à la nuit, L’arbre à paroles 1993.
Le temps interdit, Le Cormier, 1996.
Le piège du sacré, L’Arbre à Paroles, Amay, 1996.
Claire Venise, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
Lettres brûlées à l’amoureuse, poèmes, Vallongues, 2000.
L’avant-critique (notes et entretiens 1991-1996) suivi de Sur Salah Stétié, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
Cinq petites odes, poèmes, Le Taillis Pré, Châtelineau, 2003.
Reliefs (L’avant-critique 2), Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2006.
En terre étrangère, recueil de poèmes, en collaboration avec Marie-Claire Verdure, préface de Jacques Crickillon, Ed. L’Arbre à Paroles, Amay, 2007




A los pulpos acariciémoslos 

a los pulpos acariciémoslos detrás del vidrio sin olas sin palabras como nada se mueve detrás de las palabras cuando se las traza en el aire con un dedo silencioso de reivindicaciones alzadas contra las formas y por la forma de alzar un dedo orfebres en nuestras nieves de temporada de acuario orfebres de temporadas desnudas color crudo que conspiran con los pulpos la muerte impide los poemas se le cortan las venas en cuatro y se mira cortar cortarse el oro se contempla y todavía es barro se empieza a hablarle al aire se dice me diste tu barro y me harté de él al aire también se escribe que todo borra todo en el silencio hirsuto un poco uno se ahoga en el silencio en la muerte que no impiden los poemas los perros por supuesto no son nada que son todo es la perrada el ser felino por encima nos pasó




COMO ESOS CABALLOS SALVAJES

Como esos caballos salvajes que nadie
puede domar Norma demasiado hermosa
demasiado loca demasiado sola pechos podridos
por tu corazón dice el poeta
sabiendo que el corazón es como los caballos
salvajes arde de no poder más que huir
de lazos y codicias Ya no seas
Como esos caballos salvajes que nadie
puede domar salvo en la muerte
Estarás siempre demasiado desnuda

("onze muses")




MAGNIFICAT

No se ve se adivina
en algún rincón debe
estar el viejo L.F. Céline con
sus perros y su odio buscando
algún barco fantasma rengueando
en sus pieles Ahí más lejos también
profundamente viva la amante
de un Encuentro tiende su grupa
como si la bruma en toda su
extensión estuviera poblada por mis manos
Y luego en cada punto más blanco
vos podrías ser acurrucada como
lista para rajar parecida a todas
las bestias del pasado que guardan cautivo
el presente en sus ojos caducos. 

Seis poetas belgas jóvenes de lengua francesa 
(Por Laura Calabrese - Alejo Steimberg) 




puisque ma patrie est en terre
dit vrai Tristan
Mon os ira bien là tout seul
or suis aussi Tristan
et d'os qu'irrite l'air donc tôt ou tard
au terme de mon décharnement stupéfait là
nous nous rencontrerons dans la musique
des vents les plus profonds d'anonymat

Extrait de Os, 13, inédit.



Répétons oui trois fois
comme à chaque inspiration
chaque déperdition
comme trois fois à chaque fois
la putain la Mort l'inépuisable
Répétons qu'on la renie et l'abjecte
et maudit la respiration de son sexe
Elle répète que c'est en elle qu'on renie


Mais par l'inespéré du désespoir

il y a Cass d'amour perdue de beauté suicidée
et la Sirène baiseuse de la plage de Venice
la sirène la morte qui sera femme la seule
de Tony notoire quidam raté dans l'alcool
désormais racheté puis plus perdu qu'auparavant
lorsque s'éloigne portée par l'eau la Sirène
d'une nuit où tout l'espoir fut bu la grande tasse
S'il est trop tard dans le temps par l'inespéré
du désespoir il est encore temps
pour un chant comme de Sirène ténu
comme lorsque Dylan rencontre Sara
et que les épaves sur la plage de l'espace nul
portent la mer au-delà de sa morve
AVANT QUE L'ÉCUME NE REVIENNE
RUER DÉFINITIVEMENT DANS LES CARCASSES




En terre étrangère 
Parution : 2007
Auteur : Tristán Sautier/Marie-Claire Verdure
Collection : l'Arbre à paroles

EXTRAIT

Les esprits sains vont s’ébahir, s’indigner : ça, de la poésie ! et notre monde qui est si beau et si bienveillant, comment peut-on ! Esprits sains, sachez, féroces volailles, que vous ne savez rien, que vous ne voyez rien, que vous n’êtes pas. L’âme du poète se doit d’être percée d’épines ; il n’est désormais de poète que de révolte désenchantée. Tristan Sautier et Marie-Claire Verdure l’assument, ce non-pouvoir créatif, avec nostalgie et fureur désespérée. L’assument dans un amour malgré tout. L’assument dans la poésie, cette poésie qui est à la fois amour passionné et clairvoyance navrée. [Jacques Crickillon]



Les oiseaux des premiers nids
n’en mourront pas. Les collections
d’été resteront en vitrine. Ce n’est rien
rien que le temps qui passe
accrochant un jour
à l’autre.
La mort pas encore à l’affiche.





Ode pour rire à Charles Bukowski, 1995.

Tu as d’une femme à l’autre
baisé la mort déjà mort avant
qu’elle ne remporte sa victoire
tu as résisté seul avec le feu baveux
dans les mots et l’ivresse insoumise.


*



Car il y a les livres où l'on ne guérit pas
leurs heureuses manies de vocables
les livres qui occupent en adversaires l'espace
et pourtant le magnifient à l'abandon ou sollicités
les livres de Stefan qui crient plus fort
que les autres tout près d'Artaud Céline Guyotat
Joyce contre la chiennerie
inapaisés
Livres



Corps né sans (Tristan SAUTIER)


Extrait

pas né au sens
pas de mèche avec l’abattoir
pas avec l’anneau
tordu des grandes séparations de soi
pas du côté du verbe finalement
finalement pas du côté des faux nègres du verbe
mais du côté de la ronde enflammée
du vin du bruit du sang contraire
de la nuit fenêtre ouverte sur ses
propres ténèbres et les criant comme
on enfouit en soi l’Ophélie
d’une vie en forme de crachat
on est
c’est certain
du côté lame du couteau
et là
fixant la face de vie de l’ennui
on aiguise son os
on est né
sans





Titre : KILLED BY DEATH
Auteur : Tristan SAUTIER
Date de parution : mars 2013


Extrait 

quand il reste au comptoir d’un bar une femme
belle et pourtant seule qui fatiguée
regarde le jour naissant son maquillage
aussi fatigué elle se tourne se voit
dans la glace du bar désapprouve
le jour qui vient se regarde et ne
se voit pas allume une cigarette
et envoie la fumée au reflet
qui la dévisage sans rien voir
comme pour réellement briser la glace
ou son image propre

quand on est à trois tabourets de distance
et qu’on ne tente rien parce qu’à cette heure
intérieure ne se marquant sur aucune horloge
on sait que trois tabourets font
trois siècles de solitude ou trois
espaces d’indifférence et que des murs
se resserrent de toutes leurs pierres
derrière les visages





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KENTARO TANAKA [19.566]

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Kentaro Tanaka 

(Japón, 1963). Poeta. Miembro del Japan Poets Club y del PEN Japón. Sus libros de poesía publicados comprenden Mancho-ji (Marea alta) (1984), Hai-iro no Chichi (El gris más allá) (1991), Shinkai-Tansaku-Tei (Sumergible de aguas profundas) (2007), and Inu-Kugi (= Dentellada de perro) (2013). Se desempeña en la administración de la Universidad de Toyama y se ocupó de asuntos internacionales para la Agencia de Asuntos Culturales del gobierno japonés. Es tenor en coros líricos desde 1996 y un entusiasta de la pintura, el arte moderno y las artesanías de su país.



Bonsho: las campanas de un templo budista

El joven doctor le informa a un hombre:
“He abierto y cerrado su abdomen
sin que pudiera hacer nada”.
Es el paciente mismo el que al doctor responde:
“No se aflija”. Sonríe y le palmea la blanca espalda.

No contabilice los errores que haya hecho.
Arrojemos al cielo
nuestras inolvidables heridas,
cada vez que oigamos sonar una campana en la lejanía.

Se bañan de luz las hojas,
después de remontar un empinado camino de peregrinos
me aferro a un megalito en la falda de la montaña.

No voy a dejar nada sobre el mundo.
El mínimo caudal de vida que me sea concedido
me atreveré a cortarlo yo mismo,
como una pequeña venganza
por mi nacimiento en la tierra.

Suena una campana del templo en la montaña.
Si es una enfermedad incurable,
¡Acortemos la agonía!
Si es un dolor irremediable
¡Olvidémoslo por un momento!

Me despierta el sonido
de mi amada que cocina.
Si puedo vivir aunque sea un segundo más
tendré un futuro infinito.

Una campanada de oración hace eco en la montaña.

La traducción de este poema pertenece a Nora Isabel Delgado.





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JEAN SHINODA BOLEN [19.567]

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Jean Shinoda Bolen

Jean Shinoda Bolen (Nacida en 1936, en Estados Unidos) es doctora en medicina, psiquiatra, analista junguiana, así como escritora y conferenciante internacionalmente conocida que extrae fuentes de experiencia de la espiritualidad, el feminismo, la psicología analítica, la medicina y lo personal.

Es Distinguished Life Fellow de la American Psychiatric Association y antigua profesora de psiquiatría clínica en la Universidad de California en San Francisco, así como antiguo miembro de la junta de la Ms. Foundation for Women y de la International Transpersonal Association. Recibió el Pioneers in Art, Science, and the Soul of Healing Award del Institute for Health and Healings, y es diplomada por el American Board of Psychiatry and Neurology.

Apareció en dos aclamados documentales, la cinta de antiproliferación nuclear ganadora del premio de la academia Women—For America, For the World, y Goddess Remembered de la National Film Board of Canada.

Obra

The Tao of Psychology
Goddesses in Everywoman
Gods in Everyman
Ring of Power
Crossing to Avalon
Close to the Bone
The Millionth Circle
Goddesses in Older Women
Crones Don't Whine and Urgent Message from Mother



Fragmentos de "Viaje a Avalon"


Si  somos seres espirituales que seguimos un camino humano en lugar de seres humanos que seguimos un camino espiritual, lo cual intuitivamente creo que es cierto, entonces la vida no es sólo un viaje, sino también una búsqueda o peregrinación. 


El bosque, el laberinto, el otro mundo, el mundo subterráneo, el mar y las profundidades marinas son descripciones poéticas y simbólicas de la forma en que percibimos el reino del inconsciente. Es el lugar donde estamos cuando nos perdemos, y es el lugar donde necesitamos ir para encontrarnos a nosotros mismos. La individuación, la necesidad de vivir plenamente en armonía con nuestro interior, es un viaje que conduce al ego hasta el bosque.



Las cruces celtas, la abadía restaurada  y la capilla de piedra, donde leí el poema de T.S. Eliot “Burnt Norton”, perteneciente a su obra Four Quartets, constituyen unos testimonios  físicos de la historia y la tradición que proporcionan un carácter sagrado al lugar. Iona también es famosa por ser una fuente de misticismo, y por eso se dice que es un lugar donde el velo es más fino. El velo es una barrera entre este mundo y el otro mundo; la mística es capaz de atravesar ese velo.


¿Cuándo llega el momento de nuestra llamada?
Una persona sólo responderá a la llamada de la aventura o del amor, y a las lecciones que inevitablemente comportarán estas experiencias, cuando esté disponible. El dicho oriental «cuando el alumno esté preparado, vendrá el maestro» describe esta conexión sincrónica entre la disponibilidad interna y los acontecimientos externos.
La invitación de participar en la peregrinación llegó en uno de estos momentos. Yo estaba receptiva y abierta a lo que pudiera venir a continuación. Mis hijos adolescentes pasaban la mitad del tiempo con su padre y podrían quedarse con él mientras yo estuviera fuera. Sin dudarlo, decidí traspasar la puerta y convertirme en una peregrina.


Algunos paisajes o canciones nos afectan como los sueños. Nos sumergen en un reino arquetípico mucho más profundo, donde experimentamos las imágenes, sentimientos, intuiciones o sensaciones que no podríamos experimentar de otro modo. Avalon existe donde lo divino habita en la naturaleza y despierta el anhelo del peregrino. Donde existe divinidad femenina, existe el acceso a Avalon.


Jean Shinoda Bolen llama a todas las mujeres del mundo



Jean Shinoda Bolen y la portada de su libro El nuevo movimiento global de las mujeres

La doctora y activista Jean Shinoda Bolen propone que los círculos de mujeres con un centro sagrado conducirán a un cambio global en la dinámica del poder.

En un círculo, todos los miembros comparten el poder de forma igualitaria, que según Jean Shinoda Bolen es una estructura de poder cooperativa más natural para las mujeres. En el mundo patriarcal o masculino en el que vivimos, las estructuras jerárquicas tienen forma de pirámide o triángulo, y un solo individuo tiene el máximo poder. Este tipo de estructura favorece la competencia en lugar de la cooperación, y es la responsable de los conflictos entre las personas y los países. Cuando las mujeres se organizan en círculos se favorece el acceso a nuevos miembros, la comunicación y la conexión. Los círculos femeninos que promueve Shinoda Bolen cambian la forma en que las mujeres se relacionan entre sí y con sus familiares y amigos, y tienen un efecto multiplicador en sus comunidades y lugares de trabajo.

En su nuevo libro "El nuevo movimiento global de las mujeres", que acaba de publicar la editorial Kairós, describe, tal como dice Isabel Allende, “el modo en que las mujeres pueden encontrar apoyo en un círculo de amigas con un centro sagrado”.

Jean Shinoda Bolen inspira a mujeres y a individuos de toda condición a seguir su camino con alma, a asumir un compromiso personal que contribuya al cambio en el mundo. Los círculos, la estructura de organización esencialmente femenina, tienen el potencial de cambiar la forma de los individuos e incluso de las naciones, ya que contribuye a que se compartan recursos y se resuelvan los problemas que amenazan al planeta de forma global.

Bolen alterna el ensayo con el lenguaje poético y textos centrados dirigidos al hemisferio derecho del cerebro, el más intuitivo, como el que reproducimos a continuación:

Las relaciones de dos
son un círculo o una jerarquía.

Son un círculo
cuando el amor está en el centro de una relación
en la que se ha entrado voluntariamente,
y los sentimientos, las prioridades
y los valores de la persona
le importan al otro.

Cuando las confidencias se guardan
y no son pasto de las críticas,
y las vulnerabilidades no se explotan.



Bolen asegura que para resolver los conflictos internacionales, detener las guerras y la violencia, la destrucción del planeta y todos los males del siglo XXI, deberán ser las mujeres las que lideren el camino.

Describe cómo funcionan los círculos de mujeres basándose en la teoría del campo mórfico del biólogo Rupert Sheldrake. La teoría afirma que, cuando el comportamiento de una gran masa de individuos cambia, va a producirse un cambio de comportamiento de toda una especie.

Con motivo de la publicación de este libro, Jean Shinoda Bolen participó en las reuniones de la Comisión Jurídica y Social de la Mujer de la ONU, que se celebra cada primavera. Allí miles de activistas que trabajan para ayudar a mujeres y niñas de todo el mundo se reúnen para compartir información y hacer mesas redondas. Bolen aboga por que se organice una Conferencia Mundial de la Mujer que trabaje en la creación de nuevas leyes universales:

El Dalai Lama dijo
que la mujer occidental salvaría el mundo.

Si pensamos en la historia,
¿cómo podemos conseguir algo así?


El nuevo libro de Bolen es también una llamada a la acción y una reflexión sobre la perspectiva de las mujeres que, si se aprovechara, podría cambiar el mundo y la manera en que vivimos en él.

Jean Shinoda Bolen es doctora en medicina, analista junguiana, psiquiatra, conferenciante de renombre internacional y autora de una docena de libros sobre el poder de las mujeres, como "Mensaje a todas las mujeres", "Sabia como un árbol" o "Las diosas de cada mujer".



Jean Shinoda Bolen :
“Las Mujeres sabias no viven quejándose, generan cambios”




Para Jean Shinoda Bolen "Las mujeres pueden cambiar el mundo en las próximas décadas" y cree que la era patriarcal toca a su fin. En su libro “Millonésimo círculo. Cómo transformarnos a nosotras mismas y al mundo” nos plantea que formemos círculos de mujeres. “Un círculo digno de confianza tiene un centro espiritual, un respeto hacia los límites y una poderosa capacidad de transformar a las mujeres que lo constituyen.” Y estos círculos de mujeres, según ella, pueden acelerar el cambio de la humanidad.





“La espiritualidad une y las religiones dividen. Quejarse es perder el tiempo. Hay mucho que aprender, por eso a ella le interesan las mujeres maduras, con humor y activas. A partir de los 40 años-dice- empieza lo mejor si eres capaz de darte cuenta de la cantidad de cualidades potenciales que hay dentro de ti. Entonces te entran ganas de convertirte en bruja. Una bruja es una persona con poder personal. Las brujas sabias dicen la verdad con compasión, y no comulgan con lo que no les gusta, pero no tienen la rabia de las mujeres más jóvenes. Algunos hombres excepcionales pueden llegar a ser brujas, los que tienen compasión, sabiduría, humor y no están supeditados al poder”. 




“Las brujas sabias son capaces de mirar hacia atrás sin rencor ni dolor; son atrevidas, confían en los presentimientos, meditan a su manera, defienden con firmeza lo que más les importa, deciden su camino con el corazón, escuchan su cuerpo, improvisan, no imploran, ríen. Tienen ‘mano’ con las plantas. Y también con los animales. Primero aprenden a amar lo que hacen, luego alientan a otros al crecimiento. Saben reconocer lo frágil y lo que tiene valor, y también lo que debe ser podado”.





“Cuanta más edad, más camino aprendido. La observación compasiva de la vida de los demás te enseña mucho, y las mujeres sabias se pasan mucho tiempo observando. Hay casos, pocos, de sabias a partir de los 30 o 35, pero esas a los 60 son increíbles.  Las mujeres tienen la oportunidad de cambiar el mundo en las próximas décadas, pero  si no lo hacen ahora, probablemente ya no lo harán. Yo aliento a las mujeres a formar círculos que tengan un componente espiritual. Simplemente escuchando los problemas, anhelos y miedos de otras mujeres y contando los tuyos, adquieres fuerza”.




“Cuando uno/a está sentado en círculo y en silencio, se da cuenta de que hay una conexión espiritual con poder transformador .Yo pertenezco a uno desde hace 18 años: encendemos una vela, guardamos silencio, contamos lo que nos preocupa, debatimos, y juntamos nuestras energías con un propósito. La espiritualidad, la física cuántica y el budismo dicen lo mismo: Todo y todas estamos conectados y, por tanto, lo que cada uno/a haga influye en el mundo”.

“Si las mujeres estuvieran implicadas en los procesos de paz, todo sería más fácil, ¡pero si los que negocian son machos alfa...!. “
“Estamos llenas de recursos poderosísimos a los que no prestamos atención, como el conocimiento intuitivo. Poderes que se pueden desarrollar en los círculos”.

“Sé auténtica, sé consecuente con tu persona interior y averigua qué quieres hacer con tu preciosa vida”






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ILEANA MULET BATISTA [19.568]

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Ileana Mulet Batista

(Holguín, 1952). Poeta, diseñadora y artista de la plástica. Estudió Artes Plásticas en la Academia de San Alejandro. Graduada en Diseño de Interiores y de Vestuario, especialidades donde se desempeñó por muchos años. Ha realizado más de treinta exposiciones personales de pinturas, dibujo e instalaciones, combinando en algunas sus textos poéticos con su obra visual; además, tiene más de sesenta exposiciones colectivas, dentro y fuera de Cuba. Obtuvo en 1993 el Premio Caracol por su diseño del vestuario para la serie televisiva Shiralad. Se ha dado a conocer como poeta a través de sus exposiciones. Poemas y pinturas  fue su primer libro en que combinó ambas artes, publicado por la Oficina del Historiador y el Fondo Cubano de Bienes Culturales de La Habana en 1996. Autora del poemario Quién golpea las aguas (prólogo de Pablo Armando Fernández,  Ediciones Cubanas, Artex, La Habana, 2013. (Foto: “Autorretrato”, pintura de Ileana Mulet).



lanzaron huevos insultos golpes secos  violencia
no salgas que la calle hiere
go out  don’t  retorn

miedo  tiempo  huida  hambre
¿por qué?   honor puerta
babosa vieja  pintada 
reminiscencia  capital  proletariado

quiero cantar
pero no veo planear alas
pienso  renuncio
separaciones tragedias llantos
mi mente es una jaula
que no me deja bailar con quien amo
bailar con mi gemel  twitter  email
que lo componga
eso es también amor
amor lejano amor fragmentado
cocido con henequén con tiras de cuero
con sangre y mostaza
pero lo es y no te equivoques
no transfieras las esperas en el fin
nada es ya el fin
ni cuando la tierra se abra
debajo de tus pies es el fin
respiras  lo haces profundo
el fin será nada  nada
no no no
y tú  sí sí sí
porque han tocado
a la puerta con flores
venidas de allá
de allá venidas  con aplausos
la tv con escenas floridas aplausos retorno aplausos
extraños limpios de porte
premio nacional de todo lo que abandonaste
—a recogerlo— retorno aplausos retorno


mi mente es una jaula

que no me deja bailar con quien amo
voy a nombrarte guerra
pero no seré culpable
la poesía está en el fondo del jarro
tizne y hedor
la cubren





mar
bravío
has tu voluntad
así en la tierra
como en el cielo

abre los ojos al caimán
en forma de archipiélago
y perdónanos
nuestra lealtad 
amén



en el jardín hay un totí
que no canta pero trae noticias halagüeñas
el verso bosteza  como un elástico
vuelve a la sombra hasta que el tiempo
dicte su paso
es la cautela hermana
la semilla premonitoria
¿te enteras   lo adviertes?





soy un muñeco ruso
una katiuska morena
en el almacén de los nuevos ricos
cómprate una casa dos casas tres casas
cómprate los sueños regados por las plazas
el periódico la bandera   pero haz fortuna

el árbol caído es párvulo
que  se volvió mar negro
se alisa la lágrima con el codo sucio
cómprate un negocio
pero no trafiques 
ni publiques  —te amo—
donde la envidia aflore
y por si acaso no lo publiques  no



la paz  entierro
alma mía
esqueleto frío

fuego que inyecto
hoguera repentina  
paz  programada
quietud
aparente  frío





las penas son grajo
de ranas
en estanque
frías sin nombres
sin carné de identidad

son empresas  nacionales
out a las  esperanzas de retiro
ranas también out  son




en la puerta nace la baba de la hormiga
las hojas secas lágrimas locas

en la puerta  —no me abandones torcaza blanca—
el fin del mundo no llega
¿se reajusta el eje de la tierra?

he ahí la baba grabada en la losa
con la feromona perfumada
halando la pasión a las fronteras
hormiga roja  si  picas
—no me dejes marcas—







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YASMÍN SIERRA MONTES [19.569]

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Yasmín Sierra Montes

Yasmín Sierra Montes. Nacida el 19 de Julio de 1958 en San Nicolás, La Habana, Cuba.  Poeta e investigadora del municipio San Nicolás, que actualmente colabora como historiadora del municipio, miembro de la UNEAC y de la Unión Nacional de Historiadores de Cuba. Narradora e investigadora histórico- literaria. Licenciada en Pedagogía en la Especialidad de Literatura y Español por el Instituto Superior Pedagógico “Rubén Martínez Villena”. Ha realizado cursos de Psicoanálisis y publicado algunas Antologías de poesía Psicoanalizada. Laboró durante varios años como Especialista de Literatura para la Dirección de Cultura de su Municipio y también como Historiadora sitio donde redactó la “Historia del Municipio de San Nicolás” e investigó sobre otros temas socioculturales. Actualmente trabaja como Artista Independiente. Es miembro de la Sociedad Cultural “José Martí” y la Fundación “Nicolás Guillén” Pertenece a la Unión de Escritores y Artistas de Cuba (UNEAC) y de la Asociación de Historiadores de Cuba (AHC). Como investigadora sociocultural ha dedicado gran parte de su vida y de su labor profesional a investigar las tradiciones, mestizaje, sincretismo religioso y consecuencias de la introducción de la caña de azúcar en el repoblamiento, fundación y transformación de las localidades del Mayabeque, así como su cultura e idiosincrasia. Sus artículos han aparecido periódicamente en el periódico Habanero y Mayabeque. Acumula más de una década de trabajo profesional en el campo de las investigaciones socioculturales. Está incluida su obra en Revistas Digitales y sitios Web. Ha ofrecido diversos recitales literarios y conferencias sobre temas literarios en eventos culturales en Cuba, así como en Instituciones Culturales de Cuba, México, Estados Unidos y Costa Rica: Ferias Provinciales y Nacionales del Libro, en Casa Natal de Morelos, Michoacán, México. Museo de Morelia, México. En el encuentro de poesía femenina “La palabra nos une” celebrado en la Biblioteca Nacional Miguel Obregón Lizano, San José, Costa Rica y Participó en la Feria del Libro de San José Costa Rica con su “Libro de Safo” en 2013. Participó en 2014 en la “Galería Zu Project” de Miami con una lectura de poesía e inclusión en la resista digital Conexos. Ha sido jurado en innumerables ocasiones de premios provinciales y nacionales en los géneros de poesía y literatura para niños y jóvenes. Ha colaborado con tesis de diploma y de maestría que versan sobre su obra en Universidades cubanas Ha ofrecido conferencias sobre La poesía Femenina en Cuba y la poesía Femenina en la Provincia de la Habana, y presentado sus libros en la Feria Internacional del Libro de San Carlos de la Cabaña en 2000 representando a la Editorial Unicornio en 2014 y en 2014 con su novela “Los Cerezos de tu Vientre” por la Editorial Oriente, así como en otras ferias provinciales. Fue seleccionada por la Editorial española Opera Prima entre centenas de participantes de cuarenta y cuatro países de habla hispana para integrar su Selección “Aldea Poética, y participar en dicho evento. Ha participado en los Festivales Internacionales de poesía de la Habana, y fue seleccionada por la editora y poeta estadounidense Antonieta Villamil para integrar la Selección “Poesía Festival, 18 poetas Cuba 2012” lanzado con éxito en Beyond Baroque, Los Ángeles Estados Unidos. Fue premiada en el Concurso de “Presencia de las Culturas indígenas en Cuba”, por la Embajada de Guatemala en Cuba y cubanos en la Red por su novela histórica “Los Hijos del Infortunio”, fue seleccionada para integrar “La Catedral Sumergida” panorama de la poesía cubana escrita por mujeres, Ed. Letras Cubanas, 2013 entre otras dos mayabequenses, editada por Letras Cubanas. Y en La Isla de tus Ojos. Selección de poesía escrita por mujeres, México- Antología Digital.

Premios

”Lourdes Casal” Poesía, 1998
“Félix Pita Rodríguez”, Poesía l993
“Opera Prima”, l998, Madrid, España
“Regino Pedroso”, 1998 Cuba
“Ramiro Guerra” Mayabeque, 2013
“Bienal Internacional de Poesía”, mención, Valparaíso, Chile, 1999
“Concurso 13 de Marzo” mención Poesía 1993
“Abril” mención Universidad de la Habana, 1994
“Luís Rogelio Nogueras” 1993
“Presencia de las Culturas Indígenas en Cuba”. Investigación. Embajada de Guatemala en Cuba y cubanos en la Red. 2014.
Premio Concurso Internacional de Micro relatos “El Cuentero”, 2014. La piedra lunar. Villa Clara

Ha sido incluida, entre otras, en las siguientes antologías:

“Surtidor” 1998. Poetas Habaneros.
“EL SER Y LA NACIÓN”. Universidad Autónoma de Ciudad Juárez - 1995
“Sureste”, Poetas cubanos, Madrid, España 1998
“Tren a Palos II”, Antología de la nueva poesía cubana. España 1999.
“Antología de la Poesía Cósmica Cubana”, tomo II, México. 2000.
“Seminario de Estudios Hispánicos” University of Puerto Rico. - 2001
“Donde Termina el Cuerpo”, Poetisas Cubanas. La Habana 2001.
“Aldea Poética”. Selección de poetas de 44 países de habla hispana. Madrid, España, 2001.
“Mujer Adentro”. Poetisas Cubanas, editorial Oriente, 2005.
“Habiendo llegado el Tiempo”. Homenaje a Eliseo Diego (poemas dedicados a él y seleccionados de sus documentos oficiales) México, 2004.
“Antología de la Décima en la Habana”. México 2003.
“Antología de la Poesía en la Habana”, México, 2005.
“Se hace camino al amar”. Petas nicolareños, La Habana, 2005.
“La poesía Cósmica Femenina en Cuba”, México 2007.
“Mujeres en la Historia de Cuba” Colección Cuba y sus Jueces. Ediciones Universales. Michigan, EEUU. 2001.
“Poesía Festival”. Poetas Cubanos en Los Ángeles. USA Antología de Antonieta Villamil- 2014.
“La Isla de tus Ojos”. Selección de poesía escrita por mujeres, México-
Antología Digital. 2014.
“La Catedral Sumergida” Letras Cubanas. 2014
“Mil poemas a Miguel Hernández”, Chile. 2014
Distinciones o reconocimientos.
No posee distinciones o reconocimientos por instituciones culturales del Mayabeque ni de su pueblo natal.

Publicaciones

“El Libro de Ariadna”, Ediciones Jácara. La Habana, 1998
“Poemas en el Verano Triste”, Editorial La puerta de papel. La Habana, 1999.
“Poesía C. y L. de Yasmín Sierra Montes”, FAH: México, 2000.
“Antología de la Décima en La Habana”, FAH, México, 2003.
“Cantos de la Mujer sin nombre”, Editorial Unicornio, La Habana, 2004.
“Antología de la Poesía Cósmica en la Habana”, FAH, México 2005.
“La Memoria de los días” Editorial Unicornio, Cuentos, La Habana, 2007.
“Antología Cósmica de la Poesía Femenina en Cuba”, FAH, México, 2007.”
“El Libro perdido de Safo” México, 2012.
“Los Cerezos de tu Vientre” Novela, 2014 por el Editorial Oriente.




ESTANCIAS DEL SUEÑO.

El camino arriba y abajo
es uno y es el mismo
HERÁCLITO.

¿Dónde ocultar las frutas secas.
    Los libros desencuadernados.
      El sudor de las esteras gastadas por el uso?

  Va ganando la rutina mi oración.
Abro los dedos al ocio. Dedos que alguna vez
sudaron sangre  son hoy deshilachados guantes
  devorados por la tinta.

  El año camina por el borde de las encrucijadas
y se detiene  y sus meses nos desgastan  y se va…
se va saltando por mi pelo  y queda un mal sabor
un sedimento que lo empobrece todo.

  El año se va y su forma no se deja ver…

Mientras el campo doraba até mi agonía
a los cercados. La tormenta lo redujo todo:
  mi visión  la hierba  las praderas…
Solo el amarillo me condujo a la distancia
  pudiendo adivinar mis límites.

  ¿A dónde iremos?
     ¿Plantaremos este año?


En un pueblo de sembradores
la vida se planta y florece. Los muertos germinan
  entre la hierba recién cortada.

  Del campo regresan los hombres en sus yeguas cabizbajas.
Mientras el mundo esparce sus hijos amotinados
  mi ciudad transita por las estancias del sueño.

  ¡Traigan leche y miel para untar mis piernas!

  Hombres con ojos de vidrio
boquean a mi costado. Ojos que no duermen
cabecean tras las ventanas. Pendientes del deambular ajeno
  del asmático pulmón de las gacelas.

  Bronquios atascados por la sed y la rutina
beben de la placidez inerte de la tarde
que va deslizándose entre las paredes
  blanqueadas por el sol y la intemperie.

Casas que alguna vez fueron azules.
    Casas que alguna vez fueron retrato
       de la prisa de sus moradores…

Casas que hoy son todas iguales.
El tiempo en su pasar las empareja.

  La vida arrastra mis cantos.
Sus hilillos corren. Su cauce no se deja ver.
Busco un rostro en los acuosos ojos del silencio
  y la sombra corre a preguntar:


¿Dónde ocultar las frutas secas.
  Los libros desencuadernados.
   Donde el sueño en las entrañas del olvido?

¿A dónde esparce el mundo sus hijos amotinados?

    ¿A dónde iremos?

          RESPONDE

              ¿A dónde vamos?



SOLO ESPERO HABLAR CON DIOS UN DÍA (1).

Para Lorena Pérez.

AHORA:
Cuando la tarde me aísla en su quietud
y repaso el silencio componiendo poemas
  l e t r a p o r l e t r a
   sin una dádiva.
AHORA. Que regreso con los labios quebrados
        /de presagiar caminos
       (Trampa en que perdí mi voz
   relamiendo los pequeños incendios de un poema)
       Y no encuentro
       ni árbol  ni tranquilidad  ni casa….
AHORA.
Que me detengo al borde del tiempo y su cordura
y en círculos de encanto el demonio sobre mi planea
dejando tras de sí  un libro herido  y sin palabras.

En que a falta de un pliego he tatuado mi boca.
Harta de luchar contra los barcos y las resacas.

AHORA.    Escucho  las salvajes hordas  encabritar la memoria
       /y regresar sedientas con retintín de pasos no vencidos.
Pongo mis oídos sobre la tierra
para escuchar la plática de las semillas.
       (susurro noble que engrandece el día)

AHORA. Que tu cuerpo bendice mi sueño
y el mundo quiebra la esencia de sus hijos
  -infelices bestias que nadie ama-
He dado de nuevo un soplo a la débil ascua
que me devuelve a mi condición de fuego.

(1) Quien habla solo espera hablar con Dios un día. Antonio Machado.



CASANDRA

Yo amo a aquellos que no saben vivir
más que para desaparecer, porque ésos son los
que pasan al otro lado.
FRIEDRICH NIETZCHE


¿Por qué el Don de la palabra ambicioné?
¿Qué materia perpetúa las amarras
              /que nos atan a la vida?
Sola estoy  con esta inagotable carga
    indefensa al vértigo de la sombra.

No olvidaré ni una piedra
  ni un rostro  ni un grito…

De nada valdrá la confirmación de los hombres:
Poseo el Don.
      Prescindo del ritual.

Cerraré los ojos para guardar este terror ardiente.
Aunque nadie reclame el testimonio mío.

El hambre es apertura
y la fragancia de Dios burbujea en la boca.

        No sueño con el canto abierto al goce.
            Dondequiera que miro
          no hay juicio  no hay cetro.

¿Qué extraño augurio me sostiene aún?



"ESTANCIAS DEL SUEÑO" Y OTROS POEMAS

Para una muchacha sentada sobre el malecón mientras Joao le muestra un bajel llamado Manuela.

Los marinos asechan la ciudad desde el sopor de sus barcos, les acuna la gloria del aburrimiento. Cruzo el malecón y mi boca aspira el aire de la desconfianza.

Yo miro a San Cristóbal desde los arrecifes. Me duelo por el retorno de furias que no volvieron mientras los guijarros cavan orificios en mis piernas.

Los marinos me espían desde un barco llamado Manuela que por siempre dormita junto al muelle. Jamás saldrán al mar y envidio esa dicha de viajeros anclados, ellos fornican desde otra dimensión. Se elevan y aspiran un aire cargado con gotas de salitre. Sus narices revientan de nostalgia.

Voy cada tarde al malecón a ejercitar mis nervios.

San Cristóbal pudiera ser una ciudad cualquiera, una más perdida entre los enigmas de un atlas. Ella prefirió ser una perdurable mujer sin desflorar. Alguien tatuó su alma con la mácula de su atrevimiento como quien garrapatea un códice insondable y luego lo confina en un ánfora que echa a flotar.

Desde entonces llaman Habana a esta suerte de virgen a la espera.

La sangre de mis piernas se escurre por entre los arrecifes y sigo maldiciendo mi estirpe de viajera sin gloria que aspira un aire cargado con briznas de sal mientras los marineros cierran por fin sus bragas y me saludan a lo lejos.

Les contesto desde otra dimensión.

Cada tarde espero que algún viajero llegue de repente luego de esa modorra de viajero dichoso y abra las compuertas de mi Habana con el llavín de su atrevimiento.



ENTREGA 

me entregaste las mañanas salpicadas 
por la plenitud de la sangre. 
pero yo ansiaba el amor. 
me entregaste los desolados oráculos 
de la ternura: sus cuitas inmaculadas.
pero yo ansiaba la libertad. 
me entregaste las compuertas de la luz. 
-esa rara quimera del ser- 
pero yo ansiaba la llama. 
me entregaste el cotidiano bregar 
donde el tiempo y la palabra se transgreden. 
pero yo ansiaba el paraíso. 
me entregaste la energía vital para olvidar 
tu oscuro fantasma
pero preferí eternizarlo en el poema que engendro 
tras las errantes ascuas del atardecer.





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VERA WABEGIJIG [19.570]

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Vera Wabegijig

Vera Wabegijig. Poeta y artista aborigen de la Primera Nación de Mississauga y de la Reserva sin Contrate de Wikwemikong, Canadá. Su estilo de aprendizaje nómada le ha llevado a través de la tierra para fomentar el crecimiento como cuentacuentos contemporánea en el Centro En'owkin, la Universidad de Victoria y el Centro Banff para las Artes. Ha mostrado su poesía en muchos eventos literarios en Ottawa, Vancouver, Victoria y Penticton. Además de escribir, Vera es también artista de medios emergentes. Sus poemas visuales y otros trabajos han sido proyectados en el Festival de Cine y Video de ImageNations, el Festival de Cine ImagineNative y el Festival de Cine de Dawson City. Vera ha recibido el Premio Literario Louis Armstrong y becas del Consejo de las Artes de Canadá, el Consejo de Artes de Ontario, el BC Arts Council, la Fundación Nacional de Logros Aborígenes, la Ciudad de Ottawa y la Fundación Cultural First Peoples. Actualmente vive en Nepean, Ontario.





“Excavo profundo el agujero, me arrastro entre la madre tierra, hay quietud en este cálido vientre oscuro, envuelvo los brazos alrededor de las rodillas y las sostengo cerca de mi pecho, como en una cuna, como un trueno interno que espera, las lágrimas fluyen como fluye la lluvia, deslizándose por las montañas, la tierra tiembla y se convulsiona entre las contracciones de la creación”

Me Arrastro por una Tierra Nativa. Fragmento.



Cada 21 de Junio se celebra en Canadá el National Aboriginal Day, un día especial dedicado a homenajear a las diferentes culturas y a los 58 idiomas que conviven en plena armonía durante siglos en Norteamérica, pienso que es un día ideal para invitar a Vera Wabegijig a viajar con nosotros por las virtuales vías del Tren de la Poesía en Español.

Si tuviera que definir el espíritu de Vera Wabegijig lo haría dibujando el corazón de un oso cuaternario y posiblemente debido a esa cualidad todos sus textos rezuman sabiduría y entroncan con la naturaleza.

La obra de Vera Wabegijij está marcada por el compromiso, por la defensa de todas las mujeres y de forma especial, por la lucha y por los derechos de las mujeres aborígenes, la autora de forma clara y concisa en sus poemas y escritos describe mundos paralelos y realidades cotidianas que de una manera o de otra después de su lectura quedan arraigadas en algún rincón del corazón de los lectores.

La narrativa poética de Vera Wabegijig planea sobre las emociones del lector sobreviviendo en el tiempo y que emergiendo de la oscuridad coloca un toque de color en la salud y en el bienestar de todas las personas que recalan entre sus escritos.


¿Qué te Diría? 

Si tuviera que decirte un secreto 
¿podrías mantenerlo?

Si tuviera que decirte 
que el universo es vasto 
y que por ahí la vida es como aquí 
¿lo entenderías?

Si tuviera que decirte 
que tú eres yo y que yo soy tu 
¿tú lo aceptarías?

Si tuviera que decirte 
que debes de vivir la vida 
aceptar quien eres 
vivir sin miedo y asumir los riesgos 
¿lo entenderías?

Si tuviera que decirte 
que cuando sueñas 
realmente estás viviendo otra vida 
¿serías capaz de captarlo?

Si tuviera que explicarte 
el lenguaje del espíritu 
¿podrías escucharlo?

Si tuviera que decirte 
que eres un espíritu puro repleto de amor 
¿serías capaz de sentirlo?

Vera Wabegijig


The narrative poetry of Vera Wabegijig plans on the emotions of the reader in time and that emerging from the darkness puts a touch of colour on the health and welfare of all persons visiting between his writings.


Would You? 

If I were to tell you a secret
would you be able to keep it?

if i were to tell you
that the universe is vast
and life out there is in here
would you understand?

if i were to tell you
that you are me and i am you
would you accept it?

if i were to tell you
that you should live your life
accept who you are
live without fear and take risks
would you do it?

if i were to tell you
that when you dream
you are really living another life
would you be able to grasp it?

if i were to tell you
that spirits are talking
would you be able to hear?

if i were to tell you
that you are pure spirit and pure love
would you be able to live it?

Vera Wabegijig



Para Vera Wabegijig el juego de la vida es eterno, un juego en donde con cada error se aprende algo nuevo y nos ayuda siempre a progresar, el lenguaje de la autora en ese inglés mezclado con las lenguas milenarias de las tribus odawa, ojibwa y chippewa se hace mágico, místico y universal.

Por todo eso y también por muchas más cosas Vera Wabegijig merece un asiento de honor en el Tren de la Poesía en Español.





“Nunca pedí por la vida en este infierno de vergüenzas políticas, donde los espíritus tímidos se van quedando atrás, desde este lugar de depredadores protegidos de vampiros y de cazadores que aniquilan nuestras energías y se apoderan de los espíritus, en esta tierra natal, vasta y con recursos naturales, de esta tierra sagrada en donde nadie debería de pasar frío, caminar sin abrigo ni sufrir por hambre”

Me Arrastro por una Tierra Nativa. Fragmento.






Transcript: Aboriginal Poets, Vera Wabegijig
(Music)

-Aaniin, Vera Wabegijig ndizhnaakaa.. Mkwa dode.. Mississauga minwaa Wikwemikong ndoojibaa.

Vera Wabegijig

- My name is Vera Wabegijig. I'm from Wikwemikong and Mississauga. I live here in Ottawa with my family. What I do in Ottawa is that I'm a writer, and also an artist and I work as a cultural programmer at Minwaashin Lodge.

Which poem are you sharing today?

- It's called "Hunting". It has a lot to do with resilience and resistance and the reason why I wrote it was because I was thinking a lot about salmon how the salmon will teach, will give us teaching to help us, will give us insights or give us a way to overcome and to persevere, to live.

(Music)

- No matter what comes your way, no matter what the obstacles are, that you're still, the salmon will teach me to just overcome, and to keep on going no matter what the obstacles are and to also learn from those obstacles and to integrate them into my life and to just move forward.

Why did you become a poet?

- I started writing because I felt this urge inside of me and then the only time that I could satisfy that urge was when I sat down to actually put words on paper and then I felt a release, like something coming out of me so then I would just allow it to happen. After that I knew that that's what I … I don't want to say "should", but I felt like that was something that I needed to fulfill and to give back.



Hunting

A raven flies, wings with long blue-black feathers drifting on the wind
Currents under body and hovers in the air
Raven dives into the creek below that brims with sockeye.
A salmon leaps out of the water, with reds and silver arcs
Back fins wag and build a momentum, ascending further upstream
Bears with pigeon-pawed trot over with a swaying, heavy head, climb on top of rocks
Where the water flows and falls with mouth wide open
They bite the springing salmon, canine teeth pierce into the silver belly
Eagles swoop, massive wings slow the body down with talons wide open
Preying in the creek, rising with salmon in its golden grip
Yet the salmon move, push, and endure, through broken skin and hanging entrails
This gathering place is encoded in memory, bringing salmon home
This long journey that nothing can stop, not even eagles, ravens or bears









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RITA JOE [19.571]

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Rita Joe

Rita Joe (15 marzo 1932 a 20 marzo 2007) fue una Mi'kmaw poeta y compositora, a menudo conocida como la poeta laureadça del pueblo mi'kmaq.

Rita nació en Bernardo en Whycocomagh, isla del Cabo Bretón, Nueva Escocia, Canadá, y era la hija sobreviviente más joven de José (Josie) Gould Bernard y Annie (Googoo) Bernard. En 1942, quedó huérfana.

En 1978, se publicó su primer libro, Los poemas de Rita Joe. Durante su vida publicó otros seis libros, incluyendo la canción autobiográfica de Rita Joe, en el que la poeta describe algunas de sus experiencias en la Indian School Residencial Shubenacadie.

En 1989, a Rita Joe la nombraron miembro de la Orden de Canadá; en 1992, fue llamada al Consejo Privado de la Reina para Canadá, y es una de los pocos no-políticos designados.

Se casó con Frank Joe en 1954. Tuvieron ocho hijos y adoptaron a dos niños. En los años previos a su muerte, Joe sufría de la enfermedad de Parkinson.

Obras 

Poems of Rita Joe (1978)
Song of Eskasoni (1988)
Lnu And Indians We're Called (1991, ISBN 0-921556-22-5 )
Kelusultiek (1995)
Song of Rita Joe: Autobiography of a Mi'kmaq Poet (1996, ISBN 0-8032-7594-3)
The Mi'kmaq Anthology (1997)
We are the dreamers: recent and early poetry (1999, ISBN 978-1-895415-46-9)



PERDÍ EL HABLA

Perdí el habla
El habla que me quitaste
Cuando era aún niña
En la escuela Shubenacadie.

Me la arrebataste:
Hablo como tú
Pienso como tú
Hago las cosas como tú
La balada revuelta que es mi mundo.

Hablo de dos maneras
Y en ambas sé decir,
Tu manera es la que prevalece.

Suavemente extiendo mi mano y pido
Encontrar mi palabra
De manera que pueda enseñarte quien soy yo.


Traducción de Julio C. Palencia

Rita Joe, poeta y compositora de la primera nación canadiense Mi’kmaw. Rita Joe nació en Whycocomagh, Cape Breton Island, Nova Scotia.





"She wondered by the origin of evil, he was asking about the motivations of the insults, she felt, closed his eyes to the abject, cried, but when he walked with me down the garden, I just looked and remained silent"

Aboriginal soul.



La vida de Rita Joe está marcada desde su inicio por la incomprensión y por la tragedia, la imagen que el “mundo civilizado” daba de ella y de sus antepasados se le presentaba ante sus ojos repleta de insidia y de falsedad, debido a eso, Rita Joe comenzó a escribir, en un principio, por y para sus hijos, después para que todo el mundo supiera la verdad y para que se conociera la esencia benévola y pacifista de su raza.



The life of Rita Joe is marked from the start by lack of understanding and by the tragedy, the image that the "civilized world" gave her and their ancestors was presented before their eyes full of malice and falsehood, because of that, Rita Joe began to write, in the beginning, then for that everyone knew the truth, and to be the benevolent and pacifist essence of their race to emerge.





Ella hablaba del paraíso 
y de los huéspedes angelicales.

Ella hablaba de Niskam 
y del Espíritu Santo.

Ella hablaba de religiosidad 
y de la hermandad de los hombres.

Pero cuando se sentaba junto a mí, 
Ella estaba parada.

Hablaba del Paraíso. Rita Joe.



She spoke of paradise
And angel's guests.

She spoke of Niskam
And the Holy Spirit.

She spoke religiously 
Of man's true brotherhood.

Yet once when she must sit beside me,
She stood.

She Spoke of Paradise. Rita Joe.



La muerte de su madre, la soledad infantil y ese trasiego de familias de acogida definieron su personalidad, la autora se marchó el 20 de Marzo de 2007, pero su espíritu sigue aún vivo dentro de su obra y en donde encontramos composiciones tan contundentes como esta que cuelgo a continuación. Una composición que habla de ángeles, de una deidad rodeada de presencias, de ella, y también de ese paraíso en donde ella ahora se sienta esperando que alguien se siente junto a ella…

A esperar!


The death of his mother, childhood loneliness and and that racking of families of host defined his personality, the author went on 20 March 2007, but his spirit is still alive within his work and where we find compositions so strong like this hanging then. A composition which speaks of angels, a deity surrounded by presences, of it, and also of this paradise where she now sits waiting for that someone sitting next to her...

To wait!



Rita Joe al igual que esos afroamericanos de los años sesenta también tuvo un sueño, un sueño de justicia, un sueño de amor, de paz y de igualdad social entre todos los hombres y mujeres del planeta, por todo eso y por muchas cosas más Rita Joe se merece un asiento de honor en el tren virtual dedicado a la poesía.


Rita Joe as well as those Americans of the 1960s also had a dream, a dream of Justice, a dream of love, peace and social equality of all men and women of the planet, for all that and many things more Rita Joe deserve a seat of honor in the virtual train dedicated to poetry.


“Ella se preguntaba por el origen de la maldad, se preguntaba por las motivaciones de las injurias, ella sentía, cerraba los ojos ante lo abyecto, lloraba, pero cuando caminaba conmigo por el jardín, tan solo me miraba y permanecía en silencio”

Alma Aborigen.



Rita Joe, born Rita Bernard in 1932, was a poet, a writer, and a human rights activist.  Born in Whycocomagh, Nova Scotia, Canada, she was raised in foster homes after being orphaned in 1942.  She was educated at Shubenacadie Residential School where she learned English – and that experience was also the impetus for writing a good number of her poems.  (“I Lost My Talk” is about having her Mi’kmaq language denied at school.)  While identity-erasure was part of her Canadian upbringing, still she managed in her writing – and in her direct, in-person activism – to promote compassion and cooperation between Peoples.  Rita married Frank Joe in 1954 and together they raised ten children at their home in The Eskasoni First Nation, Cape Breton, Nova Scotia.  It was in her thirties, in the 1960s, that Joe began to write poetry so as to counteract the negative images of Native peoples found in the books that her children read.   The Poems of Rita Joe, from 1978, was the first published book of Mi’kmaq poetry by a Mi’kmaw author.   Rita Joe died in 2007, at the age of 75, after struggling with Parkinson’s Disease.  Her daughters found a revision of her last poem “October Song” on her typewriter.  The poem reads:  “On the day I am blue, I go again to the wood where the tree is swaying, arms touching you like a friend, and the sound of the wind so alone like I am;  whispers here,  whispers there,  come and just be my friend.”


A Mi’kmaw Cure-All for Ingrown Toenail

I have a comical story for ingrown toenail
I want to share with everybody.
The person I love and admire is a friend.
This is her cure-all for an elderly problem.
She bought rubber boots one size larger
And put salted water above the toe
Then wore the boots all day.
When evening came they cut easy,
The ingrown problem much better.
I laughed when I heard the story.
It is because I have the same tender distress
So might try the Mi’kmaw cure-all.
The boots are there, just add the salted water
And laugh away the pesky sore.
I’m even thinking of bottling for later use.



Street Names

In Eskasoni there were never any street names, just name areas.
There was Qam’sipuk (Across The River),
74th Street now, you guess why the name.
Apamuek, central part of Eskasoni, the home of Apamu.
New York Corner, never knew the reason for the name.
There is Gabriel Street, the church Gabriel Centre.
Espise’k, Very Deep Water.
Beach Road, naturally the beach road.
Mickey’s Lane. There must be a Mickey there.
Spencer’s Lane, Spencer lives there, why not Arlene? His wife.
Cremo’s Lane, the last name of many people.
Crane Cove Road, the location of Crane Cove Fisheries.
Pine Lane, a beautiful spot, like everywhere else in Eskasoni.
Silverwood Lane, the place of silverwood.
George Street, bet you can’t guess who lives there.
Denny’s Lane, the last name of many Dennys.
Paul’s Lane, there are many Pauls, Poqqatla’naq.
Johnson Place, many Johnsons.
Morris Lane, guess who?
Horseshoe Drive, considering no horses in Eskasoni.
Beacon Hill, elegant place name,
I used to work at Beacon Hill Hospital in Boston.
Mountain Road,
A’nslm Road, my son-in-law Tom Sylliboy, daughter,
three grandchildren live there,
and Lisa Marie, their poodle.
Apamuekewawti, near where I live, come visit.



Ankita’si (I think)

A thought is to catch an idea
Between two minds.
Swinging to and fro
From English to Native,
Which one will I create, fulfill
Which one to roll along until arriving
To settle, still.

I know, my mind says to me
I know, try Mi’kmaw…
Ankite’tm
Na kelu’lk we’jitu (I find beauty)
Ankite’tm
Me’ we’jitutes (I will find more)
Ankita’si me’ (I think some more)

We’jitu na!*

*We’jitu na! – I find!




Plawej and L’nui’site’w (Partridge and Indian-Speaking Priest)

Once there was an Indian-speaking priest
Who learned Mi’kmaw from his flock.
He spoke the language the best he knew how
But sometimes got stuck.
They called him L’nui’site’w out of respect to him
And loving the man, he meant a lot to them.
At specific times he heard their confessions
They followed the rules, walking to the little church.
A widow woman was strolling through the village
On her way there, when one hunter gave her a day-old plawej
She took the partridge, putting it inside her coat
Thanking the couple, going her way.
At confession, the priest asked, “What is the smell?”
In Mi’kmaw she said, “My plawej.”
He gave blessing and sent her on her way.
The next day he gave a long sermon, ending with the words
“Keep up the good lives you are leading,
but wash your plawejk.”
The women giggled, he never knew why.
To this day there is a saying, they laugh and cry.
Whatever you do, wherever you go,
Always wash your plawejk.




I Washed His Feet

In early morning she burst into my kitchen. “I got something to
tell you, I was disrespectful to him,” she said. “Who were you
disrespectful to?” I asked. “Se’sus*,” she said. I was overwhelmed
by her statement. Caroline is my second youngest.
How in the world can one be disrespectful to someone we
never see? It was in a dream, there were three knocks on the
door. I opened the door, “Oh my God you’re here.” He came in
but stood against the wall. “I do not want to track dirt on your
floor,” he said. I told him not to mind the floor but come in, that
tea and lu’sknikn (bannock) will be ready in a moment. He ate and
thanked me… But then he asked if I would wash his feet, he
looked kind and normal, but a bit tired. In the dream, she said, I
took an old t-shirt and wet it with warm water and washed his
feet, carefully cleaning them, especially between his toes. I
wiped them off and put his sandals back on. After I was finished
I put the TV on, he leaned forward looking at the television.
His hair fell forward, he pushed it away from his face. I
removed a tendril away from his eye. “I am tired of my hair,”
he said. “Why don’t you wear a ponytail or have it braided?”
He said all right but asked me to teach him how to braid. I
stood beside him and touched his soft hair and saw a tear in
his eye, using my pinky finger to wipe the tear away. He smiled
gently. I then showed him how to braid his hair, guiding his
hands on how it was done. He caught on real easy. He was
happy. He thanked me for everything. You are welcome any
time you want to visit. He smiled as he walked out. He is just
showing us he is around at any time, even in 1997.
I was honoured to hear the story firsthand.

* Se’sus – Jesus




Apiksiktuaqn (To forgive, be forgiven)

A friend of mine in Eskasoni Reservation
Entered the woods and fasted for eight days.
I awaited the eight days to see him
I wanted to know what he learned from the sune’wit.
To my mind this is the ultimate for a cause
Learning the ways, an open door, derive.
At the time he did it, it was for
The people, the oncoming pow-wow
The journey to know, rationalize, spiritual growth.
When he drew near, a feeling like a parent on me
He was my son, I wanted to listen.
He talked fast, at times with a rush of words
As if to relate all, but sadness took over.
I hugged him and said, “Don’t talk if it is too sad.”
The spell was broken, he could say no more.
The one thing I heard him say, “Apiksiktuaqn nuta’ykw”,
For months it stayed on my mind.
Now it may go away as I write
Because this is the past, the present, the future.

I wish this would happen to all of us
Unity then will be the world over
My friend carried a message
Let us listen.

sune’wit – to fast, abstain from food
Apiksiktuaqn nuta’ykw – To forgive, be forgiven.

All of the above poems – from Rita Joe’s 1999 collection We are the Dreamers,
(published by Breton Books, Wreck Cove, Nova Scotia)




The following is a selection from the 26 numbered poems of Poems of Rita Joe
(published in 1978 by Abanaki Press, Halifax, Nova Scotia)

6

Wen net ki’l?
Pipanimit nuji-kina’muet ta’n jipalk.
Netakei, aq i’-naqawey;
Koqoey?

Ktikik nuji-kina’masultite’wk kimelmultijik.
Na epas’si, taqawajitutm,
Aq elui’tmasi
Na na’kwek.

Espi-kjijiteketes,
Ma’jipajita’siw.
Espitutmikewey kina’matneweyiktuk eyk,
Aq kinua’tuates pa’ qlaiwaqnn ni’n nikmaq.

Who are you?
Question from a teacher feared.
Blushing, I stammered
What?

Other students tittered.
I sat down forlorn, dejected,
And made a vow
That day

To be great in all learnings,
No more uncertain.
My pride lives in my education,
And I will relate wonders to my people.



10

Ai! Mu knu’kwaqnn,
Mu nuji-wi’kikaqnn,
Mu weskitaqawikasinukul kisna
mikekni-napuikasinukul
Kekinua’tuenukul wlakue’l
pa’qalaiwaqnn.

Ta’n teluji-mtua’lukwi’tij nuji-
kina’mua’tijik a.

Ke’ kwilmi’tij,
Maqamikewe’l wisunn,
Apaqte’l wisunn,
Sipu’l;
Mukk kas’tu mikuite’tmaqnmk
Ula knu’kwaqnn.

Ki’ welaptimikl
Kmtne’l samqwann nisitk,
Kesikawitkl sipu’l.
Ula na kis-napui’kmu’kl
Mikuite’tmaqanminaq.
Nuji-kina’masultioq,
we’jitutoqsip ta’n kisite’tmekl
Wisunn aq ta’n pa’-qi-klu’lk,
Tepqatmi’tij L’nu weja’tekemk
weji-nsituita’timk.

Aye! no monuments,
No literature,
No scrolls or canvas-drawn pictures
Relate the wonders of our yesterday.

How frustrated the searchings
of the educators.

Let them find
Land names,
Titles of seas,
Rivers;
Wipe them not from memory.
These are our monuments.

Breathtaking views –
Waterfalls on a mountain,
Fast flowing rivers.
These are our sketches
Committed to our memory.
Scholars, you will find our art
In names and scenery,
Betrothed to the Indian
since time began.



14

Kiknu na ula maqmikew
Ta’n asoqmisk wju’sn kmtnji’jl
Aq wastewik maqmikew
Aq tekik wju’sn.

Kesatm na telite’tm L’nueymk,
Paqlite’tm, mu kelninukw koqoey;
Aq ankamkik kloqoejk
Wejkwakitmui’tij klusuaqn.
Nemitaq ekil na tepknuset tekik wsiskw
Elapekismatl wta’piml samqwan-iktuk.

Teli-ankamkuk
Nkutey nike’ kinu tepknuset
Wej-wskwijnuulti’kw,
Pawikuti’kw,
Tujiw keska’ykw, tujiw apaji-ne’ita’ykw
Kutey nike’ mu pessipketenukek
iapjiweyey.

Mimajuaqnminu siawiaq
Mi’soqo kikisu’a’ti’kw aq nestuo’lti’kw.
Na nuku’ kaqiaq.
Mu na nuku’eimukkw,
Pasik naqtimu’k
L’nu’ qamiksuti ta’n mu nepknukw.

Our home is in this country
Across the windswept hills
With snow on fields.
The cold air.

I like to think of our native life,
Curious, free;
And look at the stars
Sending icy messages.
My eyes see the cold face of the moon
Cast his net over the bay.

It seems
We are like the moon –
Born,
Grow slowly,
Then fade away, to reappear again
In a never-ending cycle.

Our lives go on
Until we are old and wise.
Then end.
We are no more,
Except we leave
A heritage that never dies.



19

Klusuaqnn mu nuku’ nuta’nukul
Tetpaqi-nsitasin.
Mimkwatasik koqoey wettaqne’wasik
L’nueyey iktuk ta’n keska’q
Mu a’tukwaqn eytnukw klusuaqney
panaknutk pewatmikewey
Ta’n teli-kjijituekip seyeimik

Espe’k L’nu’qamiksuti,
Kelo’tmuinamitt ajipjitasuti.
Apoqnmui kwilm nsituowey
Ewikasik ntinink,
Apoqnmui kaqma’si;
Pitoqsi aq melkiknay.

Mi’kmaw na ni’n;
Mukk skmatmu piluey koqoey wja’tuin.

Words no longer need
Clear meanings.
Hidden things proceed from a lost legacy.
No tale in words bares our desire, hunger,
The freedom we have known.

A heritage of honour
Sustains our hopes.
Help me search the meaning
Written in my life,
Help me stand again
Tall and mighty.

Mi’kmaw I am;
Expect nothing else from me.






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CARLOS CASTRO RINCÓN [19.572]

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Carlos Castro Rincón 

(Venezuela, 1984), es licenciado en Letras por la Universidad Central de Venezuela (UCV). Magíster en Escritura Creativa por la Universidad de Sevilla. En 2007 ganó el primer lugar en el IX Festival Literario de la UCV, mención Cuento Breve. Ganador del X Concurso de Autores Inéditos de Monte Ávila Editores Latinoamericana (2012), mención Narrativa, con el libro Objetos perdidos. Fue editor de textos periodísticos en el diario Correo del Orinoco (Venezuela), y actualmente colabora, freelance, para su suplemento LArtillería en la partes de Cine y Rock. Fue librero en la Librería Liberarte, en Los Chaguaramos (Caracas). Formó parte de la generación 2008-2009 del Taller de Narrativa impartido por Carlos Noguera en Monte Ávila, y en Sevilla participó en un curso de relatos en Taller de Palabras (2011). Fue auxiliar docente de Metodología de la Investigación Literaria en la Escuela de Letras de la UCV. Es voluntario del Programa Diver del Hospital Universitario Virgen Macarena de Sevilla (Pediatría), del Departamento de Participación Ciudadana. En 2012 impartió el I Curso de Verano “Escritura Creativa y Discapacidad”, coordinado por el Servicio de Asistencia a la Comunidad Universitaria (SACU) de la Universidad de Sevilla. Ha colaborado en las revistas Letralia, OJO Cultura universitaria y Las Malas Juntas. Es becario en rd editores.

En 2012 resultó ganador del Concurso para Obras de Autores Inéditos, auspiciado por Monte Ávila Editores Latinoamericana, con el libro Objetos perdidos. Imparte talleres de Narrativa, Poesía y Lectura en el espacio de formación cultural Casa Tomada (Sevilla). Paradero transparente resultó finalista del Premio Loewe a la Creación Joven (2014).




Del poemario Paradero transparente, palimpsesto 2.0, 2016.


Los charcos

Los charcos tienen la última palabra.
Reflejarán lo que quieran.
Nuestra mirada es lo de menos.
Aunque las pisemos y tiemblen las imágenes, se juntarán de nuevo.
Como si nunca hubiera existido la pisada.
Porque fuimos apenas una breve confusión en el agua sucia de la calle.



Si un hombre entiende un poema, tendrá dificultades.
Mark Strad

Poema: un objeto que es un evento.
Una lluvia invisible atravesada
por carreteras secundarias.
Y cientos de cielos emplumados que saludan
a una solitaria golondrina abovedada.
O
un frágil puente improvisado tendido sobre el vacío.

La noche no se involucra.
No destruye mi soledad.

La madrugada se arrastra en los espejos
como un autorretrato queriendo ser él mismo
sin mí.

Palabras claustrofóbicas atrapadas en la garganta
que son talones que muerden serpientes.



Trashumancia 

Suena una música granulada de cabeza rascándose
por, digamos, Ennio Morricone
El tiempo está aquí. El espacio es ahora.

A escribe unas palabras (que, por azar, se publicarán: en una obra inconclusa y sin conclusión) y luego desaparece. Una noche, también por azar, B lee el libro de A (acaso algunas de esas palabras le comunican algo inusitado, estremecedor) y después se le pierde, no se sabe muy bien cómo. Pasan unas horas (o unos días, o unos meses, qué importa ya) y lo que queda de esa lectura se desvanece completamente de la memoria de B, quien, al cabo
de unos años, se muere.

Eso es todo.

Fin de la música



Anatomía de una pizza

Todas esas voces que zumban en tu cabeza, poeta,
     no son ancestros
     ni musas.
Tampoco son las fuerzas secretas de la historia universal o de la condición humana
                         especialmente depositándose en ti.
Mucho menos son las demandas de la República mundial de las Letras a tu genio inmarcesible.
No 
           no 
                        no.
Son publicidades de la industria cultural.

O hambre.




Hoy de nuevo os hago una reseña de un libro que leí hace muy poquitos días. Su autor es un joven venezolano, de cuya trayectoria os hablé hace poco en otra de mis reseñas. “Objetos perdidos” Aquí os dejo el enlace, para aquellos que no lo llegasteis a leer http://pergaminodesuenos.blogspot.com.es/2016/02/objetos-perdidos.html

Pues bien, Carlos ataca de nuevo, y esta vez, con aun más arte si es que ello es posible. “Paradero transparente” es un compendio de poesía, relato, juego de palabras y retos dirigidos a la propia imaginación del  lector… 

La forma de expresar de Carlos Castro Rincón, es, como siempre, sincera. Es un autor capaz de narrar con la exquisitez máxima, y al mismo tiempo, emplear palabras cotidianas, e incluso a veces, vulgares o malsonantes, que forman parte de nuestro día a día, de nuestro habla coloquial, y que llenan nuestros espacios. 


Si tuviese que describir en pocas palabras la sensación que me produjo “Paradero transparente”, creo que lo más acertado sería “una locura inquietantemente maravillosa”

Su propio autor, sin embargo, utiliza otro tipo de palabras para definirlo. En su contraportada, él mismo nos desvela su propia opinión con respecto a ella...

"La literatura es un juego atroz. Por eso silbar una canción de Sly and the Family Stone sería más provechoso que leer este libro. Y no sólo eso, también seria más útil mirar la música del silencio lunar, acariciar el fuego, comerse una guayaba, destormentarse con una cerveza fría, conversas con Edward W.Said. Si este libro fuera una persona tendría el cabello largo como un eclipse de sol y todas las mañanas rezaría: "Santa Madre de los desastres literarios, pantallera, alucinada, presuntuosa, perezosa, ineficaz: jódete". Si este libro fuera una fotografía sería aquella de Rogelio Cuéllar en la que se capta el momento exacto en el que Borges mea mientras sostiene el báculo en su sobaco derecho". 

Después de esta presentación que el propio autor (aunque a él no le gusta que lo definan así), hace de su libro, ahora dejaré que sea el propio libro quien os hable a través de unos fragmentos cortitos; “Los charcos”, y dos pequeños trocitos de “La trampa”. Os animo a que busquéis vuestro propio paradero transparente de su mano. 


“Los charcos”

Los charcos tienen la última palabra. 
Reflejarán lo que quieran.
Nuestra mirada es lo de menos.
Aunque las pisemos y tiemblen las imágenes,
  se juntarán de nuevo, 
Como si nunca hubiera existido la pisada. 
Porque fuimos apenas una breve confusión en el agua
   sucia de la calle.


“La trampa”

“… Parece más bien una selva en llamas. Y si nos acercamos más podemos ver al Diablo cagar en la orilla de un río, escondido. (El infierno no era eso: es un idilio rural más bien triste.) Silva, desposeído y afónico. Da un poquito de lástima verlo pujar con tanta dificultad esas catedrales azucaradas. La última por fin se le desprende del culito y siente cierta paz en su interior. “Dónde estarán los demonios?”, pregunta, y se ve en el charco luminoso de su propia orina (numerosas zanjas de anhelos en sus ojos)…” 


“”Sácate el dedo de la nariz, niño”, murmura el maestro, con la típica voz malpagada. No hay más alumnos. Le dicta unos fragmentos de un libro titulado Paradero transparente, y escribe con pésima ortografía como sólo él sabe hacerlo en un cuaderno de arena…” 

(Fragmentos de “La Trampa”, de Carlos Castro Rincón)

[Margarita Hans Palmero.]
http://pergaminodesuenos.blogspot.com.es/2016/05/paradero-transparente.html#more






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ALICE FULTON [19.573]

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ALICE FULTON  

Nacida en 1952 en Troy, Nueva York, Alice Fulton asistió a escuelas católicas en su ciudad natal. Comenzó a escribir poesía durante los años setenta. En 1978, obtuvo una licenciatura en escritura creativa en el Empire State College de Albany, Nueva York y, en 1982, una maestría en artes plásticas de la Universidad de Cornell, donde estudió con AR Ammons. Se casó con el artista Hank De Leo en 1980.

En 1983, se convirtió en profesora asistente de Inglés en la Universidad de Michigan, donde permaneció hasta 2001. Fulton también ha sido profesor visitante de escritura creativa en Vermont College; La Universidad de California, Los Ángeles; Universidad del Estado de Ohio; Y la Universidad de Carolina del Norte, Wilmington. Durante la década de 1990, Fulton fue juez de muchos premios de poesía, incluyendo el Premio Nacional del Libro, la Selección de Poesía Lamont, el Premio de Poesía Akron y el Premio Walt Whitman. En 2002, se unió a la facultad de la Universidad de Cornell, convirtiéndose en la Ann S. Bowers Profesor de Inglés en 2004.

BIBLIOGRAFÍA.

POESÍA

Anchors of Light, Swamp Press (Oneonta, NY), 1979.
Dance Script with Electric Ballerina, University of Pennsylvania Press (Philadelphia), 1983.
Palladium, University of Illinois Press (Urbana), 1986.
Powers of Congress, David Godine (Boston), 1990; reissued by Sarabande Books (Louisville, KY), 2001.
Sensual Math, Norton (New York), 1995.
Felt: Poems, Norton, 2001.
Cascade Experiment: Selected Poems, Norton, 2004.
Barely Composed, Norton, 2015.

FICCIÓN

The Nightingales of Troy: Stories of One Family’s Century, Norton, 2008.


OTROS

Feeling as a Foreign Language: The Good Strangeness of Poetry, Graywolf Press (St. Paul, MN), 1999.
Contributor to magazines, including New Yorker, Poetry, and Georgia Review. Author of short stories, song lyrics, and critical essays.



Cúspide, de Alice Fulton [trad.]

«Yo», la cúspide erógena
de la mente y el mundo, ve la rosa
revistiendo el pico de un ave
y llama al amanecer azul eclesiástico.

       Pero Yo necesita lecciones de comportamiento.

Cómo, a las 3 de la mañana, hallar el silo
por su más denso cilindro en la oscuridad,
refracta la cáscara hasta que crece
en el contraste más profundo de la noche
y la noche se vuelve un positivo
junto al faro apagado.




“I,” the erogenous cusp
of mind and world, sees the rose
lining of a bird’s beak
and calls the dawn a churchly blue.

       But I need lessons in deportment.

How, at three a.m., to find the silo
by its denser cylinder on dark,
refract the husk until it grows
in deeper contrast to the night
and night becomes a positive
beside the lighthouse without light.

Alice Fulton, from “Cusp.”



After the Angelectomy 

And where my organ of veneration should be—
wormwood and gall. Grudge sliver.

Wailbone, iron, bitters. I mean to say the miniature
waterfalls have all dried up in this miniature

place where day is duty cubed, time is time on task
and every mind optimized for compliance.

Time to delint my black denim traveling stuff.
The flourescent major highlighter has dimmed

to minor. I'm so dying I wrote
when I meant to write so tired.

And when I sleep I dream only that
I'm sleeping. Please see my black stuff's

dusted off. Night has no dilution anxieties,
but only the infinites are happy:

Math. Time. Everything happy goes
to many decimal places

while flesh passes through
gradations of glory. I visualized it,

the nurse said of the bedsore. Everything exists
at the courtesy of everything else.

Please see that my grave is kept clean.
Beloveds, finite things

in which the infinite endangered itself,
excarnate to memory and the divine substance

has limited liability. You're kind,
I tell the infinite. Too kind.



Aunt Madelyn At The White Sale 

Here is the kingdom of irregulars, 
land of no-two-alike, 
I hunt furiously 
useful towels. Closets simmering with 
terry, linen, beach or tea 
can never be full 
enough to stop these sprees. 

Hoarding is relative 
to love or fear, but not to need. Mother stockpiled 
soap in step-on cans. 
When the lid snapped back, 
instead of grinds, grease, skins, it was good 
to get a whiff 
of the bars, neat and brightly wrapped as gifts. 

Waving us off on dates, she'd yell "Be back by twelve 
and don't come home 
if you get killed." But I wasn't killed, 
easy as that seemed. I hadn't figured on 
life's pigheadedness: 
how the breath and pulse are triggered by a hardwon 
inability to unexist. How death is 

tightfisted. I thought 
at first there'd been a car crash: my voice soared, brilliant 
and bubbling with drugs: oh, that that too too 
euphoric 
stutter should be mine! 
Then, with a coziness worse than constraint, they 
spoke of the cerebral pinch I'd been in, praised 

the luck that chucked me 
back to sanitized light. Where towels absorb their weight 
in chaos. Where I am serene. 
Like those damn orchids— 
vivid, blizzardy sprays Tom and I trucked 
out West that time, and, one by one, heat or dark 
got them: my brainwaves. 

The last was that dendrobium...or is 
that my medication? See? Last week I went 
and rang the wrong bell 
after twenty-odd years of visiting 
my beaming, well-meaning sister. 
I worry now 
about another sister who manages neither 

smiles nor meaning. Those years I coaxed her through 
treatments, hoping— 
if not for her thanks or love, then what? 
Nothing...but the nothing I've received 
has me shuddering. 
Rage makes my blood astringent as witch hazel. 
I'll pretend not to see them pretend not to 

see my infirmities: 
My restless hands. Idling. Pilling the spread. 
Of course, you can get killed at home and that's something 
Mother never mentioned. My mind drifts 
to my friend Miriam, that deadly fire—I see again 
her pleasant, stocky face. "Mada, we're sharp 
as ever," she said last time, 

but she was fooled. With luck she slept right through. 
Outside snowflakes lift, float sideways, and seem 
to say "ground has nothing 
to do with me!" But this is silly. 
Though I can't trace one among the calm bustle 
of shoppers, I tell myself 
they are falling, they do touch earth, and they 

never rise at all.




Because We Never Practiced With 
The Escape Chamber 

we had to read the instructions as we sank.
In a hand like carded lace. Not nuclear warheads
on the sea's floor nor the violet flow over the reactor
will outlive this sorrowful rhyme. Vain halo! My project
becalmed, I'll find I've built a monument
more passing than a breeze. It will cost us,
Pobrecito. We can't buy a prayer. Did you call
my name or was that the floorboard
wheezing? These memories won't get any bigger,
will they? I think something is coming that will
vastly improve our quietude. I'm growing
snow crystals from vapor in anticipation and praying
for the velvet-cushioned kneeler that I need to pray.
I made this little sound for you to wait in.



It befalls us. An exchanged glance, reflective spasm.

Is it a fantastically unlaminated question set in flesh
or valentine that wears the air as its apparel?
If you cut a heart from parchment, is it still
a heart? A nontrivial knot, where turns of every gradient
may kiss and tell. Does the vessel have edges?
Or is it all connectedness, an embedding to be stretched
or bent. Imagine being simultaneously alive,
bound in both directions with a bow! Is it diachronic,
a phenomenon that changes over time? Without ardor
theory suffers. That’s why I’m stuck on you with wanton glue, per-
severing, styling something blobbish and macabre
into something pointed, neat. Love is a gift
that springs from an unlit spot. Resin and rue.
Even when I’m in the dark I’m in the dark with you.

– Alice Fulton (from ‘Barely Composed')






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PAULA GIGLIO [19.574]

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Paula Giglio

Paula Giglio (Córdoba, Argentina, 1988)
Poeta. Estudió Filosofía en la UNC. Ha ganados premios en narrativa, cuento breve y Mención Especial en el VII Certamen Internacional de Poesía, organizado por el Club de Leones, Montevideo 2011. Fue seleccionada en la Antología de Poesía y Narrativa, Línea Abierta Editores (2003 y 2004), y en la revista anual de Filosofía “Lektón” de la UNC (2009). Participó del evento “Imagen, Poesía y Música” en la Galería de Arte del Paseo del Buen Pastor, en el área de Poesía (2012). 

Ha publicado los poemarios: 

Ella, naturaleza, Babel Editorial, 2012
En el cuerpo, Ediciones del Dock, 2016




de Ella, naturaleza, Babel Editorial, 2012


Me miro en el espejo de tu baño
cuando me siento muerta

Entonces, soy espíritu de clorofila
y de mis hombros cuelgan largos pétalos violáceos
Mis pupilas revientan de tanto polen
Huelo a recién nacida
a recién regada

Abro la puerta con mis manos de madera
y ahí estás:

Tirado sobre la cama
echando raíces
todo de corteza
prodigando semillas


*


Plantábamos semillas en el patio de casa
esperar meses era esperar años
Nuestra primera cosecha fue un pimiento verde

Del otro lado de la pared no había pimientos
no crecían
Ninguna mano metida en la tierra
Un piso ajeno con zapatos de otros
El sol desteñido
frágil

Del otro lado de la pared estaban todos

Comíamos mandarinas en el patio
Nuestro sol, henchido de luz
Mientras una tiraba las semillas en la tierra,
la otra les echaba agua con su regadera de plástico

Entendí que al salir de casa
había que cerrar la puerta.


*


Afuera, el agua tiene un destino y salpica
Ella siente las tormentas en su cuerpo
Quiere explotar como una estrella
ahogarse en su propio río

Ella llueve rojo por sus piernas


*


Yo en mujer.
Yo en otra vida
Yo en esta vida

Yo, conmigo
La peor de las revoluciones

Me acurruco con la semilla bajo tierra
crezco en tallo y nervaduras
tengo sangre de sol
ya estoy cansada de ser mía

Quizás alimente a las mariposas.





Quiero volver a mirar por la ventana sin que nadie se esté yendo, apresurado, mirando bien para no tropezarse con la noche y ensuciarse la camisa desabotonada. 

Me cuesta el beso porque me cuesta la comisura de los labios. Me cuesta el amor porque me cuesta la infancia. La piel es sólo del niño que juega con tierra.


*


Ella tiene historias sobre cruces y mujeres invertidas. Se olvida de regar las plantas y se olvida de algún colchón. Duerme con la cabeza de una muñeca que la mira y no la entiende. Cuando ama, hace chistes y ofrece un té. Cuando se pone seria, come empanadas para no romperse los dientes del odio.

Ella aprieta un botón cada vez que quiere tirar una bomba. Enfoca y dispara. Hay días en que se enoja porque no logra matar a nadie. Hay otros, donde recuerda que es verano y entonces sale al patio con una jarra llena de agua. 


*


Él me habla de libros, de bocas, de lluvias. Yo me estanco en las bocas. Cada vez que él habla de mujeres me sucede algo parecido a un desgarro, aunque más amargo, porque todas son rubias y tienen la boca roja. Yo no conozco el rojo más que en las flores y en alguna sangre.

“…dos o tres veces a la semana a tomar un café”. Enciendo un cigarrillo. El humo busca espantarlas, disolverlas, pulverizarlas, y que sus cenizas queden flotando en el café. Pero el tintineo de una cuchara que revuelve dentro de la taza les devuelve su sentido histérico. Están vivas otra vez. Las bocas son monstruosas. Se abren, dicen algo y el rojo se expande, va tiñendo la servilleta.
Ay, esta manía mía. Nunca mires a la luna y la apuntes con el dedo: puede morderte.


*

La heladera nos parecía un organismo vivo. Su canto monótono de chicharra, muy en el fondo, nos atormentaba. Era de madrugada. La cocina estaba a oscuras. No querías que prendiera la luz, a ver si el hechizo se rompe. Caminábamos en puntillas, con cuidado. Todo estaba como a punto de romperse.

El gato absoluto saltó sobre una silla. Nos paralizamos. 


*


Desaparecerse
Vivirse al revés

El tiempo también tiene rincones.




de En el cuerpo, Ediciones del Dock, 2016


El nudo

La cortina de tu casa
atada por el medio
con una cinta de raso. 
Del otro lado del vidrio, un árbol
henchido de limones.
Vos, cuando oscurece,
cerrás todo lo que estaba abierto:
tapás la yerba y me ofrecés un té,
desatás la cinta, la cortina cae,
y yo siento
que acabás de desprenderme algo.


Gravedad

Pareciera que respondemos 
a los vicios de la naturaleza.
Algo se cae y alguien lo levanta: 
es un instante.
De lo contrario, la gravedad se ensaña
con el vaso de vidrio, 
aunque después se arrepiente 
y nos deja pegar los zapatos al piso
también la escoba 
y todos los vidriecitos quietos 
a la espera de las leyes de movimiento.


Principio antrópico

Una palabra más 
y se rompe el equilibrio.
El agua líquida no es casual; 
tampoco la distancia 
entre el Sol y la Tierra:
un poco más acá, y seríamos vapor;
un poco más allá, y seríamos de hielo.



Metáfora del café

Ingerir 
el líquido caliente 
para que la boca lo quiera 
en taza con manija 
así la mano no se quema 
con una cucharada de miel 
para que ingrese la fructosa 
que se convertirá en glucosa 
de donde saldrá el oxígeno 
que viajará por la sangre 
si uno se olvida 
de respirar.



Puntos de vista

1

En este paisaje
las nubes van quedando abajo.
Aparece y desaparece
una vida en miniatura. 
Si me lo propongo, 
este espacio puede ser mi hogar.
La calidez no se pierde
a pesar de los roles.
Hasta podría cuidar una planta
de interior presurizado 
a diez mil metros de altura.
Viviría más tiempo
que las plantas de la tierra;
el viento le resultaría un monstruo.


2

Me traslado a lo que podría ser
una miga de pan en el mapa.
Viaje de un espacio a otro
pero viaje en el tiempo: todo es colonial.
El mar será el elemento uniforme,
una pizca de “soy siempre la misma”.
No se puede fumar con tanto sol.
Todo es verde y gotea, 
inunda los ojos que se agrandan 
con cada insecto que aparece.
Paseamos y te cuento
de la vez que alimenté cangrejos 
con galletitas Toddy. 
Terreno extremo, con altibajos 
y vegetación rarísima.
Por fuera de esta mole 
nos acecha el mar. 
Al pie de las olas se respira distinto:
he aquí el corazón, pero
¿cuál es la sangre de una isla?


3

A veces, una persona
es un cuerpo lleno de arena
que adquiere el gesto 
de la preocupación
y no logra salir de ahí.
¿Qué forma tomar, ahora 
que ya no tengo bronca?
No se distingue entre el nublado
y este color de cielo atardecido.
Se ha dicho: lo más difícil
de ser feliz es darse cuenta.
De a ratos, soy la carne 
que el mar sala a cachetazos.
El viento parece escupido
por la boca de un dragón.


4

Tender la ropa
como quien se alza políticamente.
Colgar las sábanas, plantar bandera.
Ser la nueva, la recién llegada,
asentarse; delimitar espacios 
con paredes blancas que mueve el viento.


5

Viene y enseguida se va
trayendo caracoles:  
huesos, en cierta forma.
Pienso en la última vez 
que me fui de viaje.
Cuando volví
todo estaba muerto y roto.
Al instante se cortó la luz:
las plantas, el escalón, tu sombra,
nada de eso existía.


6

Dos manos 
con un puñado de agua
se dicen dueñas del mar
en una forma minúscula
que también excede.


7

Nos permiten acampar 
en la zona inhabitada.
Cocino, preparo un hechizo 
y musitamos cosas.
Pero toda palabra 
relacionada con el fuego
se extingue. 
Una coma mal dicha
también deforma el sentido.
Será mejor no decir nada,
comer en penumbras,
aflojar la tierra con el dedo.


8

Me vuelvo con la sensación 
de haber dejado de creer.
No es único ni absoluto:
el mar se confunde con cualquier cosa
capaz de romper y expandirse.




.






JENNIFER FRANKLIN [19.575]

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Jennifer Franklin

Jennifer Franklin. Poeta, EE.UU., es autora de Looming (Elixir Press, 2015). Enseña en el Hudson Valley Writers ‘Center, es coeditora de Slapering Hol Press, y vive en la ciudad de Nueva York.

Jennifer Franklin concentrated in English and Creative Writing at Brown University (AB cum laude, 1994).  She attended Columbia University School of the Arts as a Harvey Baker Fellow (MFA, 1996). Her poems debuted in the Paris Review’s “Ten New Poets” issue in 1996. Her first full-length collection, Looming, won the 14th Annual Editor’s Prize from Elixir Press and was published in April 2015.

Franklin's poetry has appeared widely in literary magazines and journals such as Antioch Review, Gettysburg Review, Pequod, Southwest Review, Western Humanities Review, New England Review, The Nation, Salmagundi, Boston Review, Poetry Daily, and Guernica. Two poems from her new manuscript appeared on poets.org as part of the "poem-a-day series." Franklin's work has been translated into Romanian and Portuguese. A selection of her poetry is featured in Andrew Solomon’s award winning book, Far From the Tree. Her chapbook, Persephone’s Ransom (Finishing Line Press) was published in September 2011. Franklin is co-editor of Slapering Hol Press, the small press imprint of The Hudson Valley Writers’ Center. She teaches poetry workshops at The Hudson Valley Writers’ Center and lives in New York City.


EL FILÓSOFO NO DIJO

¿Qué secreto había descubierto Nietzsche
cuando caminaba las calles de Turín
antes de arrojar sus brazos alrededor
de un caballo que estaba siendo golpeado y colapsar
en un coma que duró una década?  Aferrándose
a la bestia marrón encogida de miedo, dijo
Madre, soy estúpido.  La cabellera salvaje y un traje
de tweed de tres piezas constreñían el cuerpo
que sostenía la mente que sabía demasiado.
¿Por qué estoy excavando respuestas de hombres muertos
cuando ellos estaban todos tan locos como yo?
El caballo, sus ojos huecos como los
del elefante birmano al que Orwell disparó
décadas más tarde, se parecía a toda
criatura traicionada. Quizás Nietzsche
vio el shock en los ojos del animal—
cómo todo humano contiene la capacidad
de infligir crueldad.  La mirada que se convierte
en reconocimiento, en resignación, en un ojo
que refleja un campo lleno de caballos caídos.

Traducción de Gabriela Adelstein


The Philosopher Did Not Say

What secret had Nietzsche discovered
when he walked the Turin streets
before he flung his arms around
a horse being beaten and collapsed
into a decade-long coma? Clinging
to the cowering brown beast, he said
Mother, I am stupid. Wild hair and a three-
piece tweed suit constrained the body
that held the mind that knew too much.
Why am I mining dead men for answers
when they were all as mad as I am?
The horse, his eyes hollow as those
of the Burmese elephant that Orwell shot
decades later, had the look of every
betrayed creature. Perhaps Nietzsche
saw the shock in the animal’s eyes—
how every human contains the capacity
to inflict cruelty. The look that turns
to recognition, to resignation, to an eye
reflecting a field full of fallen horses.


OTRA VEZ A LA ESPERA DE LOS RESULTADOS 
DE UNA BIOPSIA EN LA SALA DE EJERCICIOS 
DEL SEGUNDO PISO

Vislumbro los tulipanes cada dos segundos.
Han llegado tarde este año. Aquellos que planté

No debería haber pensado en los bulbos como          
aquellos que miraría desde aquí, rojos, como un conejo rosa.

Siete paraguas flotan; sólo uno
se invierte. El amoníaco entre las máquinas

hace este paseo a ninguna parte menos atractivo.
Un coche de policía patrulla en la siguiente ventana

¿Dónde queda aparcada una furgoneta blanca sucia? Lo
complicado es discernir si todavía

llueve. Dos puentes (no he cruzado ninguno)
Y el refugio para enfermos

mentales delincuentes través del estuario.
Una anciana oscurecida por una campana de ciruela

aparece para llamar a un taxi, pero después
de que uno se detenga, está claro que jalea a

los niños que se ríen mientras corren. Se gira
y sale de mi campo de visión. Intentaré comer

seis cosas verdes hoy y nada blanco. La
multitud danza rápido y es tan probable que

aparezcas. Mi pequeña botella de perfume
está casi vacía. Dispuesta sola una

muestra , en la bandeja de color rosa que compré
en el siglo pasado, en Florencia. No sé

si me voy a comprar una botella. Todavía incapaz
de encontrar a los cuarenta, el olor de para mí.

El cartero se desploma contra la fuente, su
cuerpo, la carga más pesada que tiene

qué llevar. ¿Cuánta lluvia haría falta para que
la fuente se desborde? Ojalá

no hubiera sido tan consciente al aprender
los fundamentos del tango argentino en

tres lecciones antes de la boda en
Salónica. Desde que leí a

Brönte, me niego a usar un paraguas..
Y me hago creer que estoy caminando los páramos incluso

en la ciudad en la que nunca
estoy. Si te dijera lo que yo

espero, no podría soportar tu pena. No haría
nada de esto sin música.

Esta sala es un trapo empapado de deseo,
incluso cuando es hueco. No es demasiado

tarde para aprender algo nuevo, incluso con esta
cicatriz de traqueotomía y tres cartas en el cajón de mi escritorio.

Nueve perros pasean después, oliendo la acera.
El tiempo no parece molestarles.

Es demasiado pronto para el presente oscuro.
No quiero salir del edificio ahora.

Traducción de Ana Gorría


Waiting Again for Biopsy Results from
the Second Floor Exercise Room

I glimpse the tulips every two seconds.
They arrived late this year. Those who planted

The bulbs must not have considered how they
Would look from here—red, paired with pink dogwood.

Seven umbrellas float by; only one
Inverts. Ammonia swathed on the machines

Makes this walk to nowhere less appealing.
A police car patrols the next window

Where a dingy white van remains parked. It
Is difficult to discern if it’s still

Raining. Two bridges (I have crossed neither)
And the asylum for the criminally

Insane loom across the estuary.
An old woman obscured by a plum cloche

Appears to hail a taxi but after
One stops, it’s clear that she is waving to

Children who laugh as they glide past. She turns
And exits my view. I will try to eat

Six green things today and nothing white. A
Flash dance mob and you are as likely to

Appear. My tiny bottle of perfume
Is almost empty. It sits alone, a

Deluxe sample, on the pink tray I bought
Last century in Florence. I don’t know

If I’ll buy a bottle—still unable
To find, at forty, my signature scent.

The postman slumps against the fountain, his
Body the heaviest load that he has

To carry. How much rain would it take for
The fountain to overflow? I wish I

Hadn’t been too self-conscious to learn the
Basics of the Argentine tango in

The three lessons before the wedding in
Thessaloniki. Ever since I read

Bronte, I refuse to use an umbrella
And pretend I’m walking the moors even

In the city. I am never where I
Am. If I told you what I look forward

To, I couldn’t bear your pity. I would
Not do any of this without music.

This room is a drenched rag of desire,
Even when it’s empty. It is not too

Late to learn something new, even with this
Trach scar and three letters in my desk drawer.

Nine dogs saunter past, smelling the sidewalk.
The weather does not seem to bother them.

It is too early to be this dark out.
I don’t want to leave the building today.


First Love

The boy beside me
is not you but he
is familiar in all

the important ways.
I pass through life
finding you over

and over again—
oppress you
with love. And every

surrogate?
Afflicted by my
kindness, they leave

me with my music.
I loved you before
I ever loved you.



My Daughter’s Body

If you saw her, you would think she was beautiful.
Strangers stop me on the street to say it.

If they talk to her they see that this beauty
Means nothing. Their sight shifts to pigeons

On the sidewalk. Their eye contact becomes
As poor as hers. They slip away slowly,

With varying degrees of grace. I never know
How much to say to explain the heartbreak.

Sometimes, I tell them. More often,
I remain silent. As her smile sears me, I hold

Her hand all the way home from the swings.
The florist hands her a dying rose and she holds it

Gently without ripping the petals like she does
To the tulips that stare at us with their insipid faces,

Pretending that they can hold my sorrow
In their outstretched cups because I knew them

Before I knew grief. They do not understand that
They are ruined for me now. I planted five hundred

Bulbs as she grew inside of me, her brain already
Formed by strands of our damaged DNA

Or something else the doctors don’t understand.
After her bath, she curls up on me for lullabies—

The only time during the day that her small body is still.
As I sing, I breathe in her shampooed hair and think

Of the skeletons in the Musée de Préhistoire
In Les Eyzies. The bones of the mother and baby

Lie in a glass case in the same position we are
In now. They were buried in that unusual pose,

Child curled up in the crook of the mother’s arm.
The archaeologists are puzzled by the position.

It doesn’t surprise me at all. It would be so easy
To die this way—both of us taking our last breaths

With nursery rhymes on our open lips
And the promise of peaceful sleep.


My Herculaneum

When I arrived, I thought I knew how to live.
I saw my future as clearly as new frescoes
On stone. What I didn’t have, I made do without—
Or invented: the trompe l’oeil mosaic in the summer
Triclinium for a real garden. The songs of birds
From the nymphaeum’s painted trees. Long expert

At knowing the world through the words of others,
I thought there would be time to live. Before her
Diagnosis, my feeling of fortune was as ostentatious

As patrician villas, tempting disaster. And like the other
Citizens of Vesuvian towns, I feared disaster would find us
But could not bring myself to pack and leave.

Solace comes seldom—it’s as rare as a preserved section
Of fresco, framed in rough wood by the archaeologists
To safeguard it still. That’s how my insides look now—

A ruined expanse of smooth stone, graffitied with residue
Of memory, caught under glass, visible if the light is right
And there’s no glare—fragmented, constant, red.






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LAIA NOGUERA I CLOFENT [19.576]

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LAIA NOGUERA I CLOFENT 

Laia Noguera y Clofent. Nació en Calella en 1983. 

LIBROS:

Poesia

– L’oscultor (premi Amadeu Oller 2002). Cabrera de mar: Galerada, 2002.
– Fuga evasió (premi Recvll 2003). Lleida: Pagès Editors, 2003.
– Incendi. Barcelona: Cafè Central, 2005.
– Tel·lúria (dins Bellesa ferotge, VII Premi Literari Joan Duch 2005). Juneda: Fonoll, 2006.
– No et puc dir res (premi Martí Dot 2006). Barcelona: Viena, 2007.
– Els llops (amb Esteve Plantada i Joan Duran). Santa Coloma de Gramenet: La Garúa, 2009.
– Triomf (premi Miquel de Palol 2009). Barcelona: Columna, 2009.
– L’U (amb fotografies de Fiona Morrison). Tarragona: Arola Editors, 2010.
– Parets. La Pobla Llarga: Edicions 96, 2011.
– Caure (premi Ausiàs March 2011). Barcelona: Edicions 62, 2011.
– Rius soterrats (amb gravats d’Adrià Martín, Ana Giménez, Andrea Alcalà, Dídac Miró, Jordi Pastells, Josep Clopés, Líria Morán, Loren Ramos, Lluís Vallmitjana i Núria Güell). Cardedeu: Petjades d’Art/edicions, Estudi d’Art Jordi Aligué · Anna Bellvehí, 2011.

Teatre

– Disputa de l’ase (amb Albert Mestres). Barcelona: ReMa 12, 2009.
– Ah! Barcelona: Edicions Poncianes, 2013.

TRADUCCIONS

– Mentrestant agafa’m la mà, de Kirmen Uribe (trad. Jon Elordi i Laia Noguera). Barcelona: Proa, 2010.

ANTOLOGIES

Poesia

– Singulars d’un plural. Girona: Festival de Poesia de Girona, 2004.
– Joves poetes catalans. València: Edicions Brosquil, 2004.
– Los versos de los acróbatas. Guadalajara (Mèxic): Fronteras Movedizas, 2005.
– Les vacants. Barcelona: March editor, 2005.
– Des de la terra. Poesia als parcs. Barcelona: Diputació de Barcelona, 2006.
– Solstici d’estiu, 9. Mallorca: Fundació A.C.A., 2006.
– I Trobada de Poetes per la Pau. Lleida: Institut d’Estudis Ilerdencs, 2008.
– Eròtiques i despentinades. Tarragona: Arola, 2008.
– De l’Atles a Formentor. Barcelona/Bgayet: Rema/Tira, 2008.
– Allò de dintre. Barcelona: Edicions Poncianes, 2009.
– Ferro. Barcelona: Labreu, 2009 (edició no venal).
– El poder del cuerpo. Madrid: Editorial Castalia, 2009.
– Dia Internacional de les Dones 2008 i 2009. Barcelona: Ara Llibres, 2010.

Narrativa

– Veus de la nova narrativa catalana. Barcelona: Empúries, 2010.
– Voces. Antología de narrativa catalana contemporánea. Barcelona: Anagrama, 2010.



Amo la vida pequeña, 
sentarse en la entrada 
para ver cómo pasa la gente, 
cómo se mueve un gorrión, 
cómo se inclina la tarde 
en las casas del cuerpo. 

Ya sé que moriré 
mucho antes de que hayan muerto 
los árboles que quiero. 

Pero no me preocupa nada, 
porque en el instante 
en que se me rompa el último hilo 
seré sólo aquella mujer 
que se sentaba en la entrada 
para mirar simplemente 
y ser hoja y raíz.

(Traducción del catalán de Joan de la  Vega y Ana Gorría)



Hablaría de ti como un triunfo.
Como una banda de música.
Pero hay grietas en las paredes.
Por eso te cojo la mano.
Éste es el regalo.

(Traducción del catalán de Jordi Virallonga)


És l’estrall XVIII de Triomf.
Parlaria de tu com un triomf.
Com una banda de música.
Però hi ha esquerdes a les parets.
És per això que t’agafo la mà.
És aquest el regal.

(Triomf, Barcelona, Columna, 2009)


Sentir tu peso
encima mío
Como una palabra de dios
Precipicio de garganta abierta.


*


Sentir el teu pes
a sobre meu
Com un mot de déu
Precipici de gola oberta




L’oscultor va ser publicat per Galerada el 2002 gràcies a un premi Amadeu Oller ex aequo.


El color és un presagi
que endevino per les fissures
de la figura que omple el pla infinit.
I a mi mateixa.

El color és un presagi
singular, únic, autònom,
que incita a engolar-se
zigzaguejant
per les escletxes del gran poema.

Els núvols es recreen
dansant amb les Torretes i el far.

*                

Una fulla besa
àvidament
l’interior de l’aigua amb
desig de nítida presó.

*                

El lent equilibri
del crepuscle
(ombres fines).

*                

Digue’m què hi ha,
digue’m què esvalota
el sepulcre dels mil dies
de l’estiu.




Fuga evasió
Fuga evasió va ser publicat el 2003 per Pagès Editors gràcies a haver rebut el premi Recvll.


És possible que l’atreviment i la manca de complexos sorprenguin. Però, als vint anys, no és el mínim que s’ha de demanar?
Jordi Rourera (al pròleg del llibre)


Com ella, la seva poesia sona a molt jove, una cosa que no és ni bona ni dolenta: és i prou. I tanmateix no es tracta pas d’allò tan tòpic d’una poesia que promet, sinó d’una lírica potent i incendiària que, jurant i perjurant (contra els tòpics), s’alçura per tal com té “tinta per sang / i a la mirada un teclat / que tot ho filtra”.

Carles Hac Mor



Definició

Cançó de pandero

a) La gaia ciència (bis) és una connexió neuronal deficient;
b) la inspiració (bis), una mala lectura d’un impuls nerviós,
c) i el goig estètic (bis), la paràlisi momentània de l’activitat cerebral.


Interpreto la interpenetració de cos i ment i no hi ha monadologia que em convenci

Ball pla en tres actes, en el millor dels mons possibles

II

Sóc un puny de matèria erosionada
per l’huracà de la ment,
sóc un liquen.

Sóc el marbre nu de la victòria,
pedra estrògena
a la intempèrie.


Encara sura el record d’aquell intent pansit de paraula1

Piano

Era una tarda mansa i fonda:
el sol trenava una veu pastosa
i els plataners remenaven l’aire amb un gust verd i sec;
les palmeres callaven, tenses;
la sorra, quiescent, estava expectant.

Mezzoforte

Llavors, un esgarip tou i humit va esqueixar l’aire:
una enorme boca morada
—llavis inflats, ulls venosos—
queixalà l’escena.
El sòl retrunyia espantat i perdut.

Forte

Vingueren passos uniformats i sense cap;
li pegaren amb porres i bales de goma,
l’emmordassaren, se l’endugueren a la presó.
La tarda respirà alleugerida, retrobat el fil de la vulgaritat.2

Pianissimo

Mai més fou el foll intent,
però a les tardes tenses encara batega
—al centre de la matèria—
el record elèctric d’aquell intent de paraula.

1. Cal interpretar-la carminaburanament.
2. Aquest vers, piano.


Excursió

Quan pastava fang,
tu em parlaves del castell de bastonets de les orelles.
Tot fregint espàrrecs,
me’n cantaves les excel·lències
i jo ja en notava l’olor de cotó
i em bullia la sang.
Ara que em recupero del part de la pantera
i m’he enfilat —exhausta— fins al merlet més enlairat,
m’he enganxat amb la cera inevitable
i he maleït mil vegades el teu nom,
esperança.

Cremeu la Fender




Incendi

Plaqueta publicada per Cafè Central l’any 2005.


«Afirmar-te en la mentida» ha escrit Laia Noguera en un poema en prosa, Incendi 1: caldre no, molt i molt bo, tan bo que tothom l’hauria de saber de memòria i cridar-lo de tant en tant.

Carles Hac Mor

Vet aquí una adaptació teatral del llibret, que ha romàs sense representar-se.


I

UNA BANDA: No cal pensar en res més que en ara. Assumir el caos com el propi nom, la nit com un temple, la meva veu contra el buit. Sóc una capsa de llumins: jo i els meus dimonis a la corda fluixa.

L’ALTRA BANDA: Tu i tu en la penombra de l’habitació i el meu cos nu contra la paret freda, contra la mitja llum, entranyes obertes en la crucifixió meva vostra fragmentada d’ara mateix.

UNA BANDA: Jo i els meus dimonis a la corda fluixa.

L’ALTRA BANDA: Tu i el meus dimonis.

UNA BANDA: Jo i els teus dimonis.

L’ALTRA BANDA: Tu i el meus dimonis.

UNA BANDA: Tu i el meus dimonis.

Silenci.

L’ALTRA BANDA: Et diré en silenci l’incendi al revolt de la pell, que no me’l prenguin les paraules.

UNA BANDA:

Era l’empresa folla d’estimar-te
si tu no saps ni redimir-te,
folla
la humil batalla que et donava en mi.

És en el riure cansat de la pedra
que hi ha el meu nom:
l’insult dels teus ullals.

Crepita el tronc amb el so verinós
de la fugida a l’extrem del dolor.


II

L’ALTRA BANDA: Dir, no dir, més enllà: tot és mots i mots en tot.

UNA BANDA: No és cap novetat.

L’ALTRA BANDA: No és cap novetat, però això és ple de fills de puta.

UNA BANDA: Jo no sóc i vosaltres ni heu estat ni sereu mai. (Silenci.) No em toquis el dir, que en tu les paraules neixen mortes.

L’ALTRA BANDA: Al cos hi tinc el teu insult de llop. Ets dolor de carn, saber l’odi. Envestir l’odi contra el mur i rebentar-li les entranyes.

UNA BANDA: Saber que era odi, puny de tenebra.

L’ALTRA BANDA: Saber que no. (Silenci.)

De nou m’encalça la mentida,
peta
la meva olor de carn podrint-se,
dius
la meva mort.
Que mai t’arribi el gust
de carn que crema en el teu incendi.

Vanagloria’t, si algú t’ha d’escoltar,
d’haver jagut amb la pols.

UNA BANDA: No és cap novetat.

L’ALTRA BANDA: L’instint de caça, el mot tirà, la llengua com un dard enverinat.

UNA BANDA: La teva palla a l’ull dels altres. (Silenci.) Tu i els seus dimonis a la corda fluixa.

L’ALTRA BANDA: En el crepitar del foc m’has dit el cos com un castell, com un planeta. Jo ara em dic a mi contra vosaltres.

UNA BANDA: Com dir entre el soroll de paraules, darrere el gest.


III

UNA BANDA: Com dir entre el soroll de paraules, darrere el gest. (Silenci.)

Per què parlar de mi?
Ja parlo de mi quan dic que la nit és dolça
i que no hi ha vent que agiti les branques.
Ja parlo prou de mi quan dic que els ulls del riu
brillen sota l’ombra intermitent de les algues.

Com dir-ho entre el soroll de paraules?

Ara que la nit és dolça
i respira lentament pels esvorancs de la tempesta
i una branca trencada no acaba de caure perquè ja no fa vent
i el riu és en repòs,
mostro el rostre il·luminat a l’aire estèril
i dic que sóc jo i parlo de mi
i dic que sóc jo perquè sóc immolada
i si no fos immolada no seria jo,
i dic que sóc jo i parlo de mi
i dic que sóc jo perquè sóc immolada
i si no fos immolada no seria jo.

L’ALTRA BANDA: S’ofereix nafra per ficar-hi el dit o la polla. Econòmic. Sang inclosa.


IV

UNA BANDA: Tot és mots i mots en tot. Mentida! Fa vertigen la memòria del punt de foscor.

L’ALTRA BANDA: Fa vertigen l’avís del no sentit.

UNA BANDA: Fa vertigen fer l’amor.

L’ALTRA BANDA: Fa l’amor fer vertigen.

Silenci.

UNA BANDA: És el buit que tinc a dintre: només puc sentir ecos.

L’ALTRA BANDA: Només ecos. Fa vertigen la memòria del punt de foscor.

UNA BANDA:

Ara em convé fugir de tu, destrossa
de carn petant a les brases, l’oblit,
que no tinc res, només l’insomni, el buit,
només paraules que ara callen,
tot
tan diferent de com ho deies tu.

L’ALTRA BANDA: Fer l’amor és un suïcidi.

UNA BANDA: Ara em convé fugir de tu, destrossa de carn…

L’ALTRA BANDA: La meva palla a l’ull…






Tel·lúria


“Tel·lúria” és un petit poemari publicat a Bellesa ferotge (Editorial Fonoll, 2005), que recull les obres guanyadores del 7è premi de poesia Joan Duch i del 4t premi Joan Duch d’àmbit comarcal. Els autors que apareixen al llibre són Israel Clarà, Roc Casagran, Mireia Companys, Laia Noguera, Sergio Roche i Jordi Masbernat.



TENIA L’AMIGA

Tenia l’amiga asseguda a la falda.
Li veia l’esquena brillar sota el sol.
L’aroma m’emmena a tastar-la, tan clara.
Sabia la festa que em dava el seu cos.

L’obria amb deler: s’esbadella, s’ofrena,
mostrant-me rojors d’amagat trencadís;
tenia la tendra escapçada de pètals,
espurnes lluents, a la punta dels dits.

L’amiga em mirava. Si em reia –brillava!–,
volia abraçar-la i saber-ne l’olor.
Que dolça, l’amiga, tan roja i tan blanca!
L’amor me l’ha feta per fer-li l’amor.



D’UNA HERMOSA DAMA DE CABELL NEGRE,
QUE SE PENTINAVA EN UN TERRAT
AB UNA PINTA DE MARFIL

                        A August Bover

Va ser la pinta, no pas jo,
perquè els embulls d’una beutat
de veritat –cabells, xarot…–
no es fan més grans amb la calor.

Hi havia sol. Sota el balcó
les orenetes despenjaven
xerrics estranys de primavera.
Sentia caure el temps enrere:
la tarda clara, els rínxols molls.

A les espatlles, la frisança.
A la barana del balcó.

La pinta veu un home sol
que mira enlaire, un home així
que acluca els ulls, reblert de llum.
Li semblo un arbre i una lluita
entre els cabells i la pell blanca.
Ell mira amunt i li permeto
que em vegi els dits besar-me el cap.

Prò em pentinava:
va ser la pinta, no pas jo.



No et puc dir res

No et puc dir res va ser publicat per l’editorial Viena el 2007 gràcies al Premi de Poesia Martí Dot.

Imatge de la coberta: Neus Grandia


Ara he llegit No et puc dir res (Premi de Poesia Martí Dot 2006 de Sant Feliu de Llobregat) i m’ha tornat a impressionar la veu despullada, la dicció tèbia, els mots com gongs menuts que casen els ressons en cerca de sentit.

Joan Calsapeu


A l’estil dels místics de tots els temps, en aquest llibre l’amor és alguna cosa més que amor, l’ordre dels sons al poema és la voluntat d’unir-se a un ordre superior, els accidents de la natura són l’instrument per copsar-ne la idea en majúscules.

Joan Duran (al pròleg del llibre)


COSES MÉS GREUS

Sempre hi ha alguna cosa més greu en què pensar.
Tu te n’escapes i bufes l’escuma
de la cervesa,
concentrat en les piruetes
de les esferes
diminutes, perfectes i suaus.

T’admira la bellesa del teu quadre.
Somrius com ho faria un déu
de l’ordre i el control,
la permanència.

Però de sobte te n’adones:
una galàxia que gira,
un centre mòbil,
les aspes en perill constant
de dissolució en el líquid.

El monstre, el monstre boig,
la boca oberta
en qualsevol moment.
La grua estavellada,
l’estufa de butà,
l’ordinador calent,
el pas de vianants,
el dia que et demanen
que passis pel despatx…

I tu t’hi veus,
un punt minúscul,
abstret
en trivialitats,
que cau entre els braços enormes
de l’espiral
i s’esberla en el buit.

Et queden pocs glops de cervesa.



FINS ON ARRIBA

Sabrien dir
les pedres llençades a l’aigua
les ones concèntriques que s’amaguen
en el seu si?

Tampoc sabem, nosaltres,
on tenim el llindar de l’ombra.

Construir què?, dirien.
Els còdols no pensem.
Ens hi deixem rebotre:
volem saber fins on arriba.

I si nosaltres…?

Què hi guanyen esbotzant
la tenebra que els crida?
Cauen al fons els còdols?
Després del salt, a l’aigua
hi traspua un corriol múltiple.

Seria més savi que la renúncia?

Explorem l’ombra
des del racó.
Sembla que vibri, que es capgiri,
que s’enfonyi i es repeteixi
en el líquid ignot.

Seria més savi que la renúncia?




Els llops

Escrit a sis mans per Esteve Plantada, Laia Noguera i Joan Duran, Els llops (La Garúa, 2009) és un poemari d’un sol traç. Vol ser un únic udol que eixordi individualitats, que les arraconi a l’anonimat per assemblar-se més al poema en abstracte i en majúscules.

Imatge de la coberta: Neus Grandia

Els llops no és senzillament una obra ambiciosa i reeixida; no és tan sols el tripudi d’uns poetes que triomfen des del llenguatge. És alguna cosa més: és la invocació al lector de poesia perquè ocupi una funció activa i és l’esforç titànic per seduir-lo amb la intel·ligència.

Francesco Ardolino


cap als mons que projecten l’estiu nou de les paraules.


10

Alçaràs ensenyes d’una divisa falsa,
fins que el mot sigui
l’única realitat
d’un altre món.


REALITAT

Tal volta un mot es fa real
com a símbol d’una altra cosa
que potser sí que no existeix.




Fuig colgant-te, gravita’t, embalsama’t


26

Enmig de l’empenta reposa
el teu cove, límpid endreç
de torre colgades. I corres,
però la mà de la nit no premsa,
et retorna el buit que neix
de la teva buidor feta fugida.


BÀLSAM

Fugir de les veus de la nit,
com si la carn
incorruptible, com si el buit.




Triomf (Premi Miquel de Palol, editat per l’editorial Columna el 2009) és la celebració de la vida i de la mort, de la fragilitat, del dolor, de la consciència. Conté seixanta poemes, en un joc simbòlic amb el nombre 3: tres triomfs, compostos de tres, tres i vint-i-un poemes, i trenta-tres estralls. Els tres triomfs han nascut de tres peces musicals: el Trio opus 50, A la memòria d’un gran artista, de Txaikosvki, interpretat pel trio Hyagnis; la Sonata núm. 21 opus 53, “Waldstein”, de Beethoven, interpretada per Roger Illa, i el Rèquiem de Mozart, arranjat per Peter Lichtental i interpretat pel Quartet Albada. Els estralls, en canvi, no tenen una relació explícita amb la música, tot i que viuen en l’atmosfera generada pels triomfs. En aquests poemes l’autora s’encara a la realitat de l’existència pouant en la seva pròpia saviesa innata, gràcies a la qual pot celebrar la mort, l’efímer i el dolor. Des d’aquest punt de vista, l’experiència de viure adquireix una bellesa i una força rutilants que amaren totes les portes que obre el llibre.


Tuba mirum

Festa quieta de fulles perennes.
Petites respiracions de la terra.
Ho veig des de dintre i noto un fil de tristesa.
Comissura de tristesa.
Tristesa una mica com jo.
La bèstia d’allò que he perdut.
Hores buscant-me.
Voldria dir un nom que no fos el meu.



Rex tremendae

És aquí que arrelaria.
De vegades em perdo.
Perdo sang.
Tu com ho fas.
Estic sola.
De vegades els ulls se m’omplen de sol i puc mirar-te.
Llavors em reconec.
Havia volgut recórrer totes les muntanyes.
Però admetre que no-res.



III

Els dos a la vegada.
Mirar la vall des de la torre, l’estesa de grisos, de vermells.
Hem parlat de silencis.
Respirar-ho, només, sense voler posar-li nom.
Camino per la teva geografia gravada de matolls i xaragalls.
Saber que tot és música.
No sé quina és la part de tu que adjudiques a les paraules.



X

Ara ja sé com es diu.
Te m’atanso a través d’aquesta cosa fosca.
M’abraces amb els cossos.
Sóc els ocells que giren el cap al cim de l’alzina.
Desert de l’hivern.
Al cor de la fusta les fulles reverberen.


Una breu ressenya de Joan Calsapeu:

Triomf és el poemari amb què la jove poeta Laia Noguera (Calella, 1983) ha guanyat el Premi Miquel de Palol de Poesia 2009. Es tracta de seixanta poemes d’intensa inspiració musical que celebren el triomf de l’existència sobre les ombres del fracàs, del dolor, de l’absurd i de la mort. La primera part consta de tres “triomfs” desiguals quant a extensió: el Primer triomf (tres poemes) neix del Trio opus 50 a la memòria d’un gran artista, de Txaikovsky; el Segon (tres poemes) neda sobre la Sonata núm. 21, opus 53, Bosc de pedres, de Beethoven, i el Tercer (vint-i-un poemes) ressegueix l’estructura del Rèquiem de Mozart. La segona part, Estralls, aplega trenta-tres poemes que caminen embolcallats en l’atmosfera musical de Chopin i Haydn. Laia Noguera, entén, amb Vinyoli, que la poesia és la música de les paraules, però a Triomf du aquesta idea més enllà, perquè les paraules són, aquí, solistes que naveguen dins la simfonia de la vida en cerca d’un jo gojós i serè, un jo reconciliat amb el món i meravellat davant el miracle d’existir.



Parets

Parets és una plaqueta publicada el gener del 2011 per Edicions 96.

Us el recomano molt sincerament. Laia Noguera demostra que és una excel·lent poeta, amb una trajectòria que l’avala, ja no és cap promesa.

Jordi Valls

Llegir Parets és com passar un rosari, les denes del qual diuen el color de les emocions i la textura dels sentiments, tradueixen els tràngols en imatges […]; i, al costat d’això, d’un plegat una dena destil·la de nou el cordial i eleva el discurs, sense abandonar mai la poderosa sensualitat que ho entranya tot.

Joan Calsapeu

No n’hi manca, d’intensitat, al text, com tampoc hi sobren paraules. La poeta utilitza les justes, selecciona les precises, no escriu les que cal intuir i ni tan sols pensa en les innecessàries.

Josep Maria Balbastre



M’assec en un banc
com viatjar sense mapa.
Compro la casa en ruïnes
del meu nom, per retornar-hi.

I, sí, m’he confós
i m’he perdut entre els arbres.
I m’he estimat més tornar
vora meu, per esperar-me.


*

Hem somiat que menjàvem
a la mateixa taula
i que el silenci era tou
i calent com el pa.
I m’he despertat partida
com les engrunes.




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HEDY HABRA [19.577]

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Hedy Habra

Escritora y poeta de origen libanés nacida en Egipto. Se doctoró en literatura hispanoamericana por la Western Michigan University, donde dicta cursos de literatura. Ha escrito un libro de crítica sobre la novelística vargasllosiana, Mundos alternos y artísticos en Vargas Llosa (Iberoamericana 2012). Es autora de dos poemarios, Tea in Heliopolis, ganador del 2014 USA Best Book Award y finalista del International Poetry Book Award, y Under Brushstrokes, finalista del USA Best Book Award y del International Poetry Book Award. Su libro de cuentos, Flying Carpets, fue finalista del 2014 Eric Hoffer Book Award y del USA Best Book Award, habiendo recibido Mención Honorable del Arab American National Book Award el año anterior. Ha sido ganadora del premio de poesía Nazim Hikmet y del premio Victoria Urbano de poesía y cuentos. Sus poemas en inglés y en español han aparecido en numerosas revistas, entre otras, Cimarron Review, Poet Lore, Gargoyle, Nimrod, Alba de América, Letras Femeninas, Explicación de Textos Literarios. Linden Lane Magazine, y Verse Daily. Su página web es HedyHabra.com


Poemas

Jacaranda

Voy a construir una ventana en medio 
de la calle para no sentirme solo.
Miguel Ángel Zapata

El poeta quiere construir una ventana en medio de la calle para no sentirse solo.
Yo también quiero construir una ventana en plena calle, plantar un jacaranda, y despertar con el trino de los pájaros que anidan en sus ramas. Tomaré mi café matutino sentada en el suelo tapizado de los pétalos purpúreos de mi infancia, y cada noche, sentiré las ramas estremecerse con el paso de la lejana brisa que sopla en Beirut a lo largo del malecón y que llega cargada de salpicaduras con perfume de recuerdos a través de las persianas entreabiertas. La noche se teje de murmullos de alas.


Ruidos en el desván

Un aleteo de alas envueltas en velos de gasa rutilante baila alrededor de tablas rotas, herida abierta en el piso de madera cubierto de plumón esparcido; las cartas de amor arrastradas por el viento caen en medio de pedazos de fotos rotas. Un suspiro rompe el ritmo de los pasos pesados; un árbol es arrancado, sus raíces sangran, sus venas vacían las raíces de mi corazón que tiembla, gorrión asustado en la palma de una mano. Luna hambrienta, no me atraigas hacia tu enloquecido círculo. ¿No ves que este vacío en mi pecho ya no marca el compás?


El canario y la máscara emplumada

Cuántos pájaros derramaron su sangre para que nacieras, mezcla horrenda de tocado azteca incrustado de oro veneciano, a menudo cómplice de Dios sabe cuántos designios infames ocultos bajo rasgos retorcidos. Ahora yaces vacío, inútil, en este estante abandonado, mientras te miro con desprecio, mero simulacro de plumas inertes. ¿Podrías acaso extender tus alas, volar, desdoblarte e hincharte mientras aleteas y hacer trinos a tu antojo? Toda esta sangre derramada, ofrecida a la lumbre hambrienta para dar forma a tu semblante, para afilar la punta del cincel cortante en este rostro petrificado. No cantaré para ti.



Tan sólo se baila el tango en pareja
                la canción de Europa

Es que no lo han entendido del todo: nadie escuchó mi punto de vista. Nunca le tuve miedo a su cercanía: lo invité a moverse al ritmo de una música fluida que más adelante se conoció como el tango, haciéndole frente, guié sus pasos, su peso reclinado sobre mi cuerpo arqueado, mi mano, un puño de hierro en un guante de terciopelo.
Déjenme cerrar los ojos para revivir cada instante, sí, ahora vuelvo a sentir los pies mojados en el azul tibio de Sidon, tan tibio como su aliento, y sí, le puse una guirnalda de flores alrededor del cuello, sí, y le susurré promesas al oído para que me llevara hasta las lejanas orillas que ahora llevan mi nombre, sí, y no se olviden de que no era blanco como el oscuro objeto del deseo de Pasífae.



Nocturno

Cada noche, mientras todos los pasajeros están dormidos, me quedo desvelado, reclinado sobre mi escritorio hasta que resuene desde la cabina de al lado la voz de la mujer que arrulla a su hijo. Atento a los altibajos de su melodía, mi lápiz recorre la página de manera sinuosa, hace eco a su tarareo, conjurando los cuentos que le contará al niño cuando crezca pero que lo mecen ahora a modo de partitura vacía llena de palabras inaudibles como notas trazadas con tinta invisible, tan sólo percibidas por mí que las estoy anotando fielmente, noche tras noche, ensartando palabras y ondas sonoras como si tejiera un collar en un idioma desconocido que ahogara los llantos y los temores nocturnos a través de arrecifes llenos de coral y de pez mariposa, cuyos labios carnosos despiden la tristeza con un beso, la añoranza del hogar que quedó atrás y las penas por venir.


First Bra

I remember when I turned eleven how my mother panicked: “Your cousin Coco is nine and has already lemon-sized breasts!” I didn’t think lemons were pretty sprouting on one’s chest but Coco’s lemons were her mother’s pride and my mother’s despair.

I can still see the shimmer of my first bra, whose sole purpose was to maintain hope for better days as an amulet in fertility rites or a conjurer of seasonal rains.

Its layers of sheer nylon made me shiver when I’d feel them sliver between my fingers. I’d wash it with great care using soft soap foam as though its airiness carried arcane messages yet to decipher while I wore it against my flesh.

In French, soutien-gorge means support for the chest, 
or throat. That must be why my voice became hoarse every time I slipped it underneath my clothes.


The Apple of Granada  

Some say Eve handed a pomegranate to Adam, and it makes sense to me. How can the flesh of an apple compare to the bejeweled juicy garnets, the color of passion, hidden under its elastic pink skin tight as an undersized glove, a fruit withholding the power to doom and exile since the dawn of time. For a few irresistible seeds, didn’t Persephone lose sight of the sun for months? I mean, think of the mystery hidden in its slippery gems, of the sweetness of the tongue sealing the union with the beloved in the Song of Songs. And I succumb, despite how messy it is to crack the fruits open, invade that hive, oblivious to the indelible droplets splattering the sink, reaching beyond the marble counter all over my arms and face, as my fingertips delicately remove its inner membranes, until the bowl is filled with shiny ruby red arils. I add a few drops of rose and orange blossom water, the way my mother did and my grandmother used to do and her mother before her.  


Sounds in the Attic

Fluttering wings wrapped in shimmering muslin veils dance 
around the broken planks, a gaping wound in the hardwood 
floor littered with scattered down, love letters flying away 
from torn photographs. A whisper breaks the rhythm of the 
footbeats: a tree is unearthed, its roots bleed, veins sapping 
roots of my heart, throbbing as a frightened sparrow held 
tightly in a palm. Hungry moon, do not lure me into your 
maddened circle. Don’t you see that hole in my chest no 
longer keeps a beat?



POETRY SUNDAY: ‘TEA AT CHEZ PAUL’S,’ BY HEDY HABRA


Tea at Chez Paul’s

We ate Schtengels at Chez Paul’s,
twisted breads sprinkled with coarse salt
               clinging to our lips.
We could see the sea enfolding us
through the tall bay windows
of the semi-circular Swiss teahouse.
You described a Phoenician Tale
just for me,
how the mountain slopes
reddened each spring
              with Adonis’ blood,
how this delicate flower,
truly and duly Lebanese
has come to be called a red poppy, an anemone,
with all its melodious variations,
                   alkhushkhash,
                          un amapola,
                                 un coquelicot,
                                        ed anche un papavero. . .

We walked through a field scattered
with red poppies bright as when Ishtar
sprinkled nectar
on her beloved’s blood.
           Time seemed elastic then,
                              space infinite.
I wished to bring home a handful of scarlet light,
to keep the softness of its wrinkled petals
alive a while longer.
The moment I cut Adonis’ flower,
hanging like a broken limb, its corolla fell over my hand,
head too heavy with dreams.
           No wonder blossoms tremble
                                   .on their fragile stems.

Sometimes love is only real when not uprooted.
           Isn’t there a geography of every emotion?
not a precious, intricate Carte du Tendre,
           but a trail of forgotten footsteps mapping
every heartbeat, every motion?
                         A stairwell, a car, a booth, a parking lot,
           a streetlight, a gateway,
an old-fashioned reverbère, 
           a Bus Stop or maybe a tree, a tree stump,
a moss-covered path, a pond,
           a small creek, a flat stone, 
                         a hill, a porch or even a wooden bench?

Take the poppy, for instance.  It will only breathe
and give joy at its birthplace.
           I can still feel the small flower melting
into liquid silk in my palm.
           I held the red petals to my cheek
like a morning kiss while you kept telling how Ishtar
           or as some may say Astarté, often mistaken for Isis,
                     was truly her Phoenician incarnation,
before she was ever called Aphrodite or Venus.
           I remember how you talked and talked
until we both stepped into Ishtar’s temple.


First published by Nimrod International Journal, as a finalist for the Pablo Neruda Prize and published in Tea in Heliopolis (Press 53, 2013). Reprinted with permission from Press 53 and available at press53.com..






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MANUEL JOSÉ DE LAVARDÉN [19.578]

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Manuel José de Lavardén

Manuel José de Lavardén (Buenos Aires, 1754 – Colonia del Sacramento, 1809), abogado, docente, dramaturgo y periodista rioplatense, destacado precursor de la Revolución de Mayo.

Su padre, Juan Manuel de Lavardén, era un abogado nacido en Charcas, jurisconsulto asesor de los virreyes Pedro de Ceballos y Juan José de Vértiz, además de ser uno de los responsables de la expulsión de los jesuitas.

Manuel José cursó estudios de leyes en las Universidades de Chuquisaca, Granada, Toledo y Alacalá de Henares. Sin embargo, nunca se recibió de doctor en leyes.

Regresó a Buenos Aires en 1778 y dictó cátedra de filosofía en el Real Colegio de San Carlos, donde era rector el canónigo Juan Baltasar Maciel, que lo admiraba como erudito, poeta y pensador. Fue miembro del Cabildo de Buenos Aires y de la Junta de Temporalidades, organización encargada de administrar los bienes de los expulsados jesuitas.

Su primer escrito notable fue una Sátira que ridiculizaba a los poetas limeños, en respuesta a uno de ellos, que había atacado a Buenos Aires. Pero lo consagró una tragedia en verso de 1786, Siripo, la primera obra de teatro no religiosa escrita en la actual Argentina, que cuenta la destrucción del fuerte Sancti Spíritu y la vida de la legendaria Lucía Miranda. La mayor parte de la obra se perdió más tarde, y sólo se conserva el segundo acto.

Ese mismo año se asoció a un capitalista para la administración de una estancia en la Banda Oriental, cerca de Colonia. Tras varios años en que intentó mejorar la ganadería de la zona, incluso traer ovejas merinas de España, se independizó de su socio y estableció un saladero. Un juicio por un sueldo atrasado lo llevó a la cárcel; se instaló nuevamente en Buenos Aires, donde se dedicó a trabajar como abogado y a escribir.

En 1792 anunció la presentación de otras dos obras, de contenido más clásico y europeo, pero el incendio del Teatro de la Ranchería impidió su representación y destruyó los originales. Por esa época escribió un poema, La Inclusa, que fue censurado por la Iglesia.

Su obra más conocida fue la Oda al Paraná, publicada en el primer número del Telégrafo Mercantil, periódico fundado por Francisco Cabello y Mesa en 1801, a instancias de Manuel Belgrano, y que fue el primer periódico de Buenos Aires. Era una composición netamente neoclásica.

Participó también de la fundación de una Sociedad Patriótica, que tenía por fin el estudio de las ciencias y su difusión entre los porteños ilustres de la época, además del sostenimiento ideológico y económico del Telégrafo Mercantil. Si bien la Sociedad murió poco después de fundada, continuó colaborando con el periódico; pero no como poeta, sino como periodista y divulgador de las ciencias y de conocimientos mercantiles y navales.

Durante la primera de las invasiones inglesas se unió al ejército que había reunido Santiago de Liniers en Montevideo como auditor de guerra. Se adelantó al desembarco de éste en Buenos Aires unos días, de modo que coordinó el ejército que venía de la Banda Oriental con los cuerpos de caballería de Cornelio Zelaya y Juan Martín de Pueyrredón. Tras la Reconquista, secundó en el Cabildo abierto del 14 de agosto de 1806 la gestión de Martín de Álzaga y Joaquín Campana en favor de la suspensión del virrey Rafael de Sobremonte.

No hay constancia de lo que haya hecho durante la segunda invasión. Tras la victoria, asesoró literariamente al nuevo poeta favorito de Buenos Aires, Vicente López y Planes, y prácticamente le dejó el lugar de privilegio que tenía en el gusto popular. No volvió a escribir, e intentó seguir con el saladero de Colonia; el mismo que más tarde pasaría a manos de Guillermo Brown.

Tuvo serios problemas económicos en sus campos orientales, tal vez derivados de las invasiones inglesas, y se sabe muy poco de su último lustro de vida. Posiblemente sufrió un infarto a fines de 1808, que lo alejó de la vida social.[cita requerida] De modo que se instaló definitivamente en Colonia. Allí falleció en noviembre de 1809, unos meses antes de la Revolución de Mayo, que en cierto sentido, al menos el cultural, había anticipado.


Oda al Paraná 
Manuel José de Lavardén (1754-1809)

Oda al Paraná

  Augusto Paraná, sagrado río
primogénito ilustre del océano,
que en el carro de nácar refulgente,
tirado de caimanes, recamados
de verde y  oro, vas de clima en clima,
de región en región, vertiendo franco,
suave verdor y pródiga abundancia,
tan grato al portugués como al hispano;
si el aspecto sañudo de Mavorte,
si de Albión los insultos temerarios
asombrando tu cándido carácter,
retroceder te hicieron, asustado, 
a la gruta distante, que decoran
perlas nevadas, ígneos topacios,
y en que tienes volcada la urna de oro,
De ondas de plata siempre rebosando;
Si las sencillas ninfas argentinas
Contigo temerosas profugaron
Y el peine de carey allí escondieron
Con que pulsan y sacan sones blandos
En liras de cristal, de cuerdas de oro,
Que os envidian las Deas del Parnaso;
Desciende ya dejando la corona
De juncos retorcidos, y dejando
La banda de silvestre camalote,
Pues que ya el ardimento provocado
Del heroico español, cambiando el oro
Por el bronce marcial, te allana el paso,
Y para el arduo, intrépido combate,
Carlos presta el valor, Jove los rayos.

 Cerquen tu augusta frente alegres lirios
Y coronen la popa de tu carro,
Las ninfas te acompañen adornadas
De guirnaldas, de aroma y amaranto,
Y altos himnos entonen, con que avisen
Tu tránsito  los Dioses tributarios.
El Paraguay, el Uruguay lo sepan, 
Y se apresuren próvidos y urbanos
A salirte al camino, y a porfía,
Te paren en distancia los caballos
Que del mar Patagónico trajeron;
Los que ya zambullendo, ya nadando,
Ostentan su vigor, que mientras llegan
Lindos Zéfiros tengan enfrenados.

 Baja con majestad, reconociendo
De tus playas los bosques y los antros.
Extiéndete anchuroso, y tus vertientes,
Dando socorro a sedientos campos
den idea cabal de tu grandeza.
No quede seno que a tu excelsa mano
Deudor no se confiese. Tú las sales
Derrites y tú eleva los extractos
De fecundos aceites; tú introduces
El humor nutritivo, y suavizando
El árido terrón, haces que admita
De calor y humedad fermentos caros.
Ceres de confesar no se desdeña
Que a tu grandeza debe sus ornatos.
No el ronco caracol, la cornucopia,
Sirviendo de clarín, venga anunciando
Tu llegada feliz. Acá tu hijos,
Hijos en que te gozas, y que a cargo
Pusiste de unos hijos tutelares
Que por divisa la bondad tomaron, 
Zéfiros halagüeños por honrarte,
Bullen y te preparan sin descanso
Perfumados altares, en que brilla
La industria popular, triunfales arcos
En que las artes liberales lucen,
Y enjambre vistosísimo de naos,
De incorruptible leño, que es don tuyo,
Con banderolas de colores varios
Aguardándote  está. Tú con pala
De plata, las arenas dispersando
Su curso facilita. La gran corte
En grande gala espera. <ya lo sabios, 
De tu dichoso arribo se prometen
Muchos conocimientos más exactos
De la admirable historia de tus reinos,
Y los laureados jóvenes, con cantos
Dulcísimos de pura poesía
Que tus melífluas ninfas enseñaron
Aspiran a grabar tu excelso nombre,
Para siempre, del Pindo en los peñascos,
Donde hoy más se cantan tus virtudes
Y no las iras del furioso Janto.

 Ven sacro río, para dar impulso
Al inspirador ardor; bajo tu amparo
Corran como tus aguas nuestros versos,
Llevarás guarnecidos de diamantes.
No quedarás sin premio  (premio santo!);
Y de rojos rubíes, dos retratos,
Dos rostros divinales, que conmueven;
Uno de Luisa es, otro de Carlos.
Ves ahí, que tan magnífico ornamento
Transformará en un templo tu palacio;
Ves ahí para las ninfas argentinas,

Y su dulce cantar, asuntos gratos.




SIRIPO. UN TRÁGICO AMOR

Por: Roberto Antonio Lizarazu

Desde siempre se supo que el amor tiene oscilaciones extremas, que es ilógico e irracional; y que su devenir puede derivar en la gloria más excelsa –según opinión del exquisito poeta romántico mexicano, Manuel María Flores: Es tocar los dinteles de la gloria- o en una tragedia griega. Platón dedicó varios de sus diálogos  al tema; y que otros autores, posteriormente, le pusieron letra.

En el caso abreviado de hoy no pretendemos meternos con los autores clásicos, Dios nos libre de esas alturas, sino comentar la tragedia que inmortalizara Ruy Díaz de Guzmán en su obra La Argentina,  respecto a las vicisitudes del jefe timbú Siripo, a Lucía Miranda, y a su esposo el capitán Sebastián Hurtado. Esta sería la parte histórica, o por lo menos la más aproximada que conocemos, de la historia de los hechos.

La parte teatral de estos sucesos, ya es otra cosa,  se lo debemos al primer dramaturgo argentino, nuestro Manuel José de Labardén, que escribe en 1786 la tragedia en versos, SIRIPO.  Nacido en Buenos Aires en 1754 y fallecido en la Colonia del Sacramento en 1809. (1)

Por otra parte este argumento, que hechó profundas raíces en la mitología guaraní,  dio pié para la realización, además de la obra de Labardén, de dos operas. La primera de ella del compositor Felipe Boero con libreto de Luis Bayón Herrera, y que fuera presentada el 8 de junio de 1937 en el Teatro Colón. Y la segunda es una obra lírica de Gilardo Gilardi  (25.05.1889-16.01.1963) con libreto de José Oliva Nogueira,  denominada La Leyenda del Urutaú.   El argumento de esta Leyenda del Urutaú, la de Oliva Nogueira, difiere sustancialmente   de la conocida  de manera tradicional, y que se atribuye originaria de raíces guaraníticas paraguayas. Es otra leyenda completamente diferente. 

Síntesis del argumento de la obra teatral de Labardén, 

Reiteramos, que este argumento de Labardén  está basado en la Historia Argentina del descubrimiento, población y conquista de las provincias del Río de la Plata, de Ruy Díaz de Guzmán, editado en   1612. En su Libro I,  Capítulo VII, De la muerte del capitán don Nuño de Lara, y su gente, y lo demás sucedido. Pero de ninguna manera, ni contando con la mejor buena voluntad, puede considerase una crónica histórica. 

Acto 1

Trata de uno de los primitivos dramas del Río de la Plata, y revive la época del Siglo XVI. La acción se desarrolla a orillas del Río Paraná, en el exterior del fuerte Sancti Spíritu, fundado por Gaboto c. 1500. Los españoles que han quedado de guarnición al mando de Nuño de Lara ven transcurrir los días monótonos y sin alternativas de ningún género, pues los indios timbúes se presentan mansos y obedientes a todas les exigencias de los conquistadores. 

Pero el odio al invasor germina en el seno de la tribu, azuzada por Siripo, hermano  del cacique Marangoré. Este en cambio se muestra irresoluto y dispuesto a claudicar, porque se halla perdidamente enamorado de Lucía Miranda, esposa de Sebastián Hurtado, a quien ha acompañado en la aventura y temeraria expedición. Siripo consigue decidir a Marangoré y resuelve atacar a los españoles por sorpresa, con la condición de apoderarse de Lucía sin causarle daño alguno.

Nuño de Lara, jefe del destacamento español, resuelve enviar, bajo el mando de Hurtado, una parte de sus tropas a bordo de un velero, para remontar el Paraná y conseguir víveres, que ya no se puede requerir a los timbúes, y ésta es la oportunidad que elige Siripo para penetrar en el fuerte con mentidas muestras de amistad y exterminar durante la noche a los españoles. Entre el fragor de la lucha y el incendio que provocan los timbúes, Marangoré muere y Siripo se apodera de Lucía, reclamando el exterminio de los conquistadores para vengar la muerte de su hermano. 

Acto 2

En el campamento de Siripo a orilla del Paraná, Siripo ha heredado de su hermano Mangoré, el cacicazgo, y así mismo, aumenta la pasión avasalladora por la mujer blanca, que fue la causa de la perdición del cacique timbú. Lucía y su padre, don Diego de Miranda, cautivos de Siripo, esperan todavía la liberación con la llegada de Hurtado y los españoles. Entretando, Yara, la india favorita de Siripo  ve con terror aproximarse el día de su repudio, (2) pues Lucía finge no ser indiferente a los requerimientos del cacique, y opone el reparo de la religión que los separa, para ganar tiempo.

Llega Hurtado, ocultando su nombre, como emisario de Nuño de Lara; viene a proponer la paz a cambio del sometimiento de la tribu, o la guerra y la venganza en caso contrario. Con gran asombro, Hurtado encuentra a Siripo dispuesto a someterse y hasta a abrazar la religión cristiana si los españoles perdonan a los timbúes su traición. Cuando Siripo le revela que el amor por Lucía, a quien Hurtado cría muerta en la destrucción del fuerte, es la causa de ese cambio tan inverosímil. Hurtado se niega a creerlo, pero luego, ante la seguridad de Siripo, se indigna y duda de su mujer. Quiere verla e interrogarla a solas. Aparece Lucía y todo se aclara en un tiernísimo diálogo que interrumpe Hurtado quien  se dispone a partir de inmediato para cumplir con su deber de emisario y volver luego a rescatar a Lucía por la fuerza; pero ya es tarde.              

Siripo sabe que Hurtado es el marido de Lucía,  y comprende que ha sido engañado. Ordena a Lambaré que alcance al fugitivo. Lucía, en un arranque de indomable fiereza, apostrofa al cacique, desafiándole a que la hiera en pleno pecho, pues allí encontrará con seguridad a su esposo, a quien no dejó de amar un solo instante. Siripo ciego de ira, va a herirla con su lanza, pero se detiene; su amor por la mujer blanca es más poderoso que su indignación y su dolor. 

Acto 3

En un claro en el monte, Lambaré, el hermano Yara,  ha muerto en la lucha sostenida con Hurtado y los suyos. Se encienden hogueras en el bosque, alrededor de las cuales danzas rituales de los timbúes, alejan al muerto los malos espíritus. Yara intenta atraer, con sus apasionados recuerdos, al cacique, cada vez más triste y enamorado de la mujer blanca. Hurtado  prisionero del cacique, será víctima de la venganza que Siripo prepara para castigar a Lucía, quien al ver el peligro que corre su esposo, promete nuevamente amar al salvaje, y no ver más a Hurtado, quien a su vez elegirá nueva mujer entre las más bellas de la tribu.                  

Hurtado comprende el terrible sacrificio de Lucía y queda anonadado cuando Siripo parte llevando a su esposa desvanecida, ante la desesperación de Yara y el asombro de los timbúes, que ven en tal actitud un presagio de grandes males para la tribu. Pero Cayumarí,  el timbú fiel a los españoles, desde el momento en que Lucía curó piadosamente sus heridas, vela atento. Cayumarí  hará que Lucía pueda escapar y llegar con Hurtado, por un oculto sendero hasta el barco español que vigila las costas del río. 

Escena final

Cuando ya suponía Hurtado que habían terminado tantas desventuras, la despechada Yara (2)  los descubre, y acuden los timbúes acribillando a flechazos la infeliz pareja. Siripo  al ver caer a Lucía, no puede contenerse y sollozando exclama “Matadme a mi también, Matadme a mi con ella”. Cae el telón. 

Observaciones                            


(1) Manuel José de Labardén o Lavardén como lo rebautizaron en 1947 los cuidadosos puristas de nuestro idioma.       

En relación a   las imprecisiones de los nombres y apellidos de nuestros notables, es todo un tema clásico que ya hemos visto en numerosos Apuntes. Pero el de Labardén o Lavardén, alcanzó niveles de preocupación de estado. Hasta 1940 era Labardén y punto. Los teatros que se erigieron en varios sitios de nuestro país, los institutos educativos, las calles en Buenos Aires (Parque Patricios) y de otras ciudades de nuestro país,  incluso la manera que el propio autor rubricara su apellido,  era Labardén.     

Ramón Castillo asumió la presidencia argentina en 1942 y fue derrocado por Pedro Pablo Ramírez el 4 de junio de 1943. Con Castillo ya asomaba la punta de ese elemento de corrección, de cuidado, de control de nuestro idioma. Al pretender controlar el idioma, alcanzaba los medios escritos, educativos, literarios, radiales, teatrales; y dentro de la palabra radial, las letras de lo que se cantaba.  Por supuesto lo que más se cantaba en ese momento eran tangos y canciones criollas. Mencionaremos  solamente dos paradigmáticos ejemplos de letras modificadas. 

El clásico Mano a Mano  de Esteban Celedonio Flores.   
Rechiflao en mi tristeza/ Hoy te evoco y veo que has sido/ en mi pobre vida paria/ solo una buena mujer.
Reemplazado por:
Te recuerdo en mi tristeza / y al final veo que has sido / en mi existencia azarosa / más que una buena mujer.

El tango De barro, de Piana y Manzi,      
Este tango fue editado por la Editorial Julio Korn el 9 de abril de 1943 y la portada registraba la obligatoria frase de Aprobación de Radiocomunicaciones para su libre difusión. Sin embargo finalmente no pudo ser emitido por radio porque en sus versos se incluía la palabra pucho. La cual los censores de turno interpretaban como un vocablo del bajo fondo. Pero hasta para ser censor hay que ser letrado. La palabra pucho es quechua y significa nada más que eso: El resto de un cigarro. 
Muchos más debieron modificar sus letras para adaptarse a la  Censura Radial.  Además de los ejemplos mencionados cayeron Cambalache, Mala Junta, Boedo, Los Mareados y otros.

Pero una de las retrógradas facetas más peligrosas del golpe militar de 1943, que pretendía resguardar nuestra pureza idiomática y enderezar las desviaciones filológicas lunfardistas y de mal gusto; y ni que decir de las malas palabras, fue una suerte de denominada Censura radial, al pretender modificar o corregir los apellidos de las personas, las que por diferentes motivos o costumbre habían adoptado.   Por supuesto sobre esta Censura Radial, los gobernantes que eran autocráticos pro fascistas pero no tontos,  no dejaron ni una coma escrita; y menos firmado algo  respecto de esta censura.                   

Pero se hace muy difícil mantener criterio propio cuando el sostenimiento de las academias son efectuadas por el gobierno de turno y para 1945 las más importantes de las academias ya habían sufrido ese estatal cambio de estado. 

Hasta que la mismísima Academia Argentina de Letras intervino en esta polémica, que hasta ese momento no lo era, en consonancia con la tara de purismo idiomático que el gobierno nacional impusiera prohibiendo entre otras cosas, el uso de palabras de uso común, en letras de canciones y varios tangos malhablados,  hasta que el apellido de nuestro primer dramaturgo cayera en el tumulto, dejando por escrito y firmado el dislate en cuestión. Había que cambiar  el plebeyo Labardén, por el distinguido y monárquico Lavardén.  Siempre se atribuyó que la familia Labardén eran descendientes de la casa francesa del Marqués de Lavardín, con i latina.                         

Similar dislate hubiese sido si la Academia Nacional de la Historia hubiese pretendido la modificación del apellido de Juan Manuel de Rosas por el de Juan Manuel de Rozas, que era el apellido de su familia, o el de Leandro N. Alem por el de Leandro N. Alen, por similar motivo. Los ejemplos podrían ser decenas.

Por medio de un Acuerdo acerca del idioma, que se registra en el volumen 1 de Actas de 1947, dictaminó que: Como se ha generalizado en el público el error de designar al poeta Manuel de Lavardén, precursor de las letras argentinas, con el nombre de Manuel José de Labardén, error que se ostenta, además, en las calles que llevan este nombre en la ciudad de Buenos Aires. Por todo ello, se declara que el verdadero nombre del mencionado poeta es el de Manuel de Lavardén, y se resuelve dirigir una nota al señor intendente municipal de Buenos Aires para su oportuna corrección. (Páginas 57 y 58 del acta mencionada)

Como es de rigor, cuando el estado pretende regir hasta los giros idiomáticos y precisar cuales son las buenas y las malas palabras, o como se deben escribir  los apellidos de las personas, todo dura un suspiro. En el país nada se modificó. Si hay que reconocer que en la ciudad de Buenos Aires, se cumplimentó la censura de 1947 y oficialmente, la calle en Parque Patricios se denomina  Lavardén, siendo la misma calle límite del Barrio con su nombre con v corta. Lo irónico es que ese mismo gobierno, de la misma ciudad dirige desde 1913, el Instituto Nacional de Arte Manuel José de Labardén, con b larga. Si alguien entiende del tema, ruego tenga la amabilidad de explicarme.

(2) Los guaraníes no tenían Divorcio, pero sí el expeditivo Repudio. Una de las  acepciones más comunes de Yara en tupí-guaraní es: Señora de la casa.



Bibliografía general

Historia Argentina del descubrimiento, población y conquista de las provincias del Río de la Plata, de Ruy Díaz de Guzmán, editado en   1612. En su Libro I,  Capítulo VII, De la muerte del capitán don Nuño de Lara, y su gente, y lo demás sucedido.  Se registra en la Colección Pedro de Angelis. Obras y Documentos Relativos a la Historia Antigua y Moderna de las Provincias del Río de la Plata. Tomo I. Editorial Plus Ultra, Buenos Aires, agosto 1969. 

Guillermo Furlong. Historia Social y Cultural del Río de la Plata. Tomo El Transplante Social. TEA, Buenos Aires, 1969. 

Sitio Oficial Teatro Colón. Bases de datos de todas las óperas representadas en el Teatro Colón de Buenos Aires, desde 1908.

Boletín del Instituto histórico de la ciudad de Buenos Aires. Municipalidad de la Ciudad de Buenos Aires. Nº 7 Buenos Aires, 1980. 




Poema Siripo (Escena XIII) Miranda- Lucía
de Manuel José Lavardén


Siripo (Escena XIII) Miranda- Lucía

MIRANDA: Basta, hija. Tú deliras, ¿quién te ha visto
descomponerte así?

LUCÍA: ¡Cielo Sagrado
¿Qué es lo que me sucede? ¡Ay infelice!
¿Hurtado es tan funesto desamparo
me abandona? ¿Podrán otros respetos
ser antes que mi amor? ¿Podré yo acaso
posponerle a mi vida? ¿Pues mi esposo
no está ligado con iguales pacto.
¿Para esto le seguí? ¿Y así me paga?...
Lo entiendo a mi pesar. Él se ha vengado.
Y ¿dónde iré yo sola, mujer débil?
¿Qué gruta será fúnebre reparo
a mi triste orfandad? ¿Los fieros tigres
socorro me darán? Sí, serán mansos
cuando un amante, un padre y un esposo
su fiereza les roban despiadados.
¿Pero de quién me quejo? ¿Su venganza
no he provocado yo? ¿No es justo pago
aqueste de mi crimen¿Yo no he sido
quien con ojos risueños ha mirado,
infiel, a un nuevo amante que tejía
con alevosas y sangrientas manos
la guirnalda nupcial, que coronase
mi crimen y mi boda? Es necesario
que la muerte le lave. Morir debo.
Yo de mí misma juez pronuncio el fallo.
El honor lo aconseja, amor lo manda.

MIRANDA:¿Tantas penas no bastan? ¿Mis quebrantos
quieres aumentar, hija? No apresures
los males que vendrán mal nuestro grado.








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CHARLOTTE DELBO [19.579]

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Charlotte Delbo

Charlotte Delbo, (*10 de agosto de 1913, Vigneux-sur-Seine, Essonne, Isla de Francia -† 1 de marzo de 1985, París), fue una escritora francesa principalmente conocida por su trilogía de memorias en Auschwitz, adonde fue enviada como miembro de la resistencia francesa.

Nacida cerca de París, uno de los cinco hijos del carpintero Charles Delbo y Erménie Morero. Estudiante de filosofía en La Sorbona, se interesó por el teatro y la política, se adhirió al Partido Comunista Francés en 1932. Se casó con George Dudach en 1934 y más tarde fue secretaria y asistente del famoso actor, director y productor Louis Jouvet encontrándose en gira teatral por Buenos Aires cuando la Wehrmacht ocupó Francia en 1940. Regresó a París diciendo a Jouvet Debo regresar, no puedo permanecer a salvo mientras otros son guillotinados, no podré mirar a nadie a la cara.

Su marido era miembro activo en la resistencia francesa como correo secreto del poeta Louis Aragon, ambos formaron parte del grupo de Georges Politzer. El 2 de marzo de 1942 fueron arrestados por fuerzas de la ocupación alemana de Francia.

El 23 de mayo Dudach fue fusilado y ella fue enviada a varios campos de tránsito en Francia hasta el 23 de enero de 1943 cuando fue deportada en tren junto a otras 229 mujeres hacia Auschwitz en uno de los pocos transportes de prisioneros no judíos ya que eran generalmente enviados al Campo de concentración de Mauthausen-Gusen. Sólo 49 sobrevivieron, fue el único vagón de prisioneros que entró al campo de concentración cantando La Marsellesa.3 ( Le convoi du 24 janvier). En ese mismo vagón se hallaba Marie-Claude Vaillant-Couturier, hija de Lucien Vogel que testificaria en los Juicios de Nuremberg; France Rondeaux, sobrina de André Gide; Vittoria "Viva" Daubeuf, hija de Pietro Nenni; Simone Sampaix, hija del editor de L'Humanité; Marie "Mai" Politzer, esposa de Georges Politzer; Adelaide "Heidi" Hautval, doctora que testificaría sobre las atrocidades médicas nazis; y Helene Solomon-Langevin, hija del físico Paul Langevin. Las mujeres fueron confinadas en Birkenau;, luego, en el campo satélite de Rajsko, antes de ser enviadas el 7 de enero de 1944 a Ravensbrück para en 1945 ser puestas a disposición de la Cruz Roja Internacional.

Al regreso escribió su trilogía Auschwitz y después, pero retuvo su publicación hasta 1965 para darle correcta perspectiva histórica; y los últimos dos volúmenes fueron publicados en 1970 y 1971.

La pieza teatral "Qui Rapportera Ces Paroles?" trata sobre su experiencia en Birkenau.

Influenciada por David Rousset y Jorge Semprún abandonó los ideales comunistas al conocer la existencia de otros campos de prisioneros. Durante la Guerra de Argelia publicó el manifiesto antibélico "Les belles lettres".

En la década del 60 trabajó para la ONU y con Henri Lefebvre. Murió de cáncer de pulmón en 1985.

Valoración[editar]
Si mundialmente su obra no ha tenido la difusión de los relatos de Anne Frank, Primo Levi y Elie Wiesel, como Tadeusz Borowski, en cambio influenció en Haft, Lamot, Lawrence L. Langer, Nicole Thatcher, Geoffrey Hartman, Marlene Heinemann, Robert Skloot, Kali Tal, Erin Mae Clark, Joan M. Ringelheim, Debarati Sanyal y otros.

Publicaciones


Les Belles Lettres, París, Minuit, 1961.
Le Convoi du 24 janvier,París, Minuit, 1965, 1978, 1995.
Auschwitz et après :
Aucun de nous ne reviendra, París, Gonthier, 1965; Minuit, 1970, 1979, 1995, 2014.
Une connaissance inutile, París, Minuit, 1970.
Mesure de nos jours, París, Minuit, 1971, 1994.
Spectres, mes compagnons, Lausana, Maurice Bridel, 1977; París, Berg, 1995.
La Mémoire et les Jours, París, Berg International, 1985, 1995.

Teatro:

La Théorie et la Pratique, París, Anthropos, 1969.
La Sentence, pièce en trois actes, París, P.-J. Oswald, 1972.
Qui rapportera ces paroles ?, París, P.-J. Oswald, 1974. HB, Aigues-vives, 2001.
Maria Lusitania, París, P.-J. Oswald, 1975.
La Ligne de démarcation y La Capitulation, París, P.-J. Oswald, 1977.
Les Hommes", inédita.





ORACIÓN A LOS VIVOS PARA PERDONARLES
QUE ESTÉN VIVOS

Vosotros que pasáis
bien vestidos con todos vuestros músculos
un vestido que os va bien
que os va mal
que os va regular
vosotros que pasáis
animados de vida tumultuosa en las arterias
y bien pegada al esqueleto
con paso alegre deportivo torpe
reidores enfurruñados, sois guapos
tan anónimos
tan anónimamente cualquiera
tan guapos por ser anónimos
tan diversos
con esa vida que os impide
notar vuestro tronco que sigue a la pierna
vuestra mano en el sombrero
vuestra mano sobre el corazón
la rótula girando suavemente en la rodilla
cómo perdonaros que estéis vivos...
Vosotros que pasáis
bien vestidos con todos vuestros músculos
cómo perdonaros
todos han muerto
Pasáis y bebéis en las terrazas
sois felices ella os quiere
mal humor problemas de dinero
cómo
perdonaros que estéis vivos
cómo
vais a haceros perdonar
por los que han muerto
para que paséis
bien vestidos con todos vuestros músculos
bebáis en las terrazas
seáis más jóvenes con cada primavera
Os lo suplico
haced algo
aprended un paso
una danza
algo que os justifique
que os dé derecho
a ir vestidos con vuestra piel con vuestro pelo
aprended a caminar y a reír
porque sería demasiado estúpido
al final
que tantos hubieran muerto
y vosotros vivierais
sin hacer nada con vuestra vida.



PRIERE AUX VIVANTS POUR LEUR PARDONNER 
D'ETRE VIVANTS

Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles 
un vêtement qui vous va bien
qui vous va mal
qui vous va à peu près
vous qui passez 
animés d'une vie tumultueuse aux artères
et bien collée au squelette
d'un pas alerte sportif lourdaud
rieurs renfrognés, vous êtes beaux
si quelconques
si quelconquement tout le monde
tellement beaux d'être quelconques
diversement
avec cette vie qui vous empêche
de sentir votre buste qui suit la jambe
votre main au chapeau
votre main sur le coeur
la rotule qui roule doucement au genou
comment vous pardonner d'être vivants...
Vous qui passez
bien habillés de tous vos muscles
comment vous pardonner
ils sont morts tous
Vous passez et vous buvez aux terrasses
vous êtes heureux elle vous aime
mauvaise humeur souci d'argent
comment comment
vous pardonner d'être vivants
comment comment
vous ferez-vous pardonner 
par ceux-là qui sont morts
pour que vous passiez
bien habillés de tous vos muscles
que vous buviez aux terrasses
que vous soyez plus jeunes chaque printemps
Je vous en supplie
faites quelque chose
apprenez un pas 
une danse
quelque chose qui vous justifie
qui vous donne le droit
d'être habillés de votre peau de votre poil
apprenez à marcher et à rire
parce que ce serait trop bête 
à la fin 
que tant soient morts
et que vous viviez 
sans rien faire de votre vie.

-1965-



PRAYER TO THE LIVING TO FORGIVE 
THEM FOR BEING ALIVE

You who are passing by
well dressed in all your muscles
clothing which suits you well
or badly
or just about
you who are passing by
full of tumultuous life within your arteries
glued to your skeleton
as you walk with a sprightly step athletic awkward
laughing sullenly, you are all so handsome
so commonplace
so commonplacely like everyone else
so handsome in your commonplaceness
diverse
with this excess of life which keeps you
from feeling your bust following your leg
your hand raised to your hat
your hand upon your heart
your kneecap rolling softly in your knee
how can we forgive you for being alive…
You who are passing by
well dressed in all your muscles
how can we forgive you
that all are dead
You are walking by and drinking in cafés
you are happy she loves you
or moody worried about money
how how
will you ever be forgiven
by those who died
so that you may walk by
dressed in all your muscles
so that you may drink in cafés
be younger every spring
I beg you
do something
learn a dance step
something that gives you the right
to be dressed in your skin in your body hair
learn to walk and to laugh
because it would be too senseless
after all
for so many to have died
while you live
doing nothing with your life.

de Auschwitz and After, Yale University Press, 1995


Vuelvo
de más allá del conocimiento
ahora hay que desaprender
tengo claro que de otro modo
no podría seguir viviendo. 

AAAAAAAAAAAAA+

Y después de todo
vale más no creer
en esas historias
de gente que vuelve
nunca más podréis dormir
si llegáis a creer
a esos espectros que vuelven
a esa gente que vuelve
que vuelve
sin poder siquiera
explicar cómo.

de Auschwitz y después  I Ninguno de nosotros volverá,
Editorial Turpial, Madrid, 2004 //Traducción de María Teresa de los Ríos










LEÓN VALLEJO OSORIO [19.580]

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León Vallejo Osorio

León Vallejo Osorio. Escritor colombiano. Educador, poeta, ensayista, cuentista.

Nació en Santiago de Cali, Valle del Cauca en 1947.

Trayectoria literaria

Radicado desde su juventud en Medellín. Ha ejercido el magisterio de tiempo completo en diferentes colegios e instituciones de Medellín. Se reveló muy joven como poeta combativo y ajeno a las modas literarias de su momento, lo cual le llevó a la exclusión y persecución oficial.

Su trabajo con la poesía le llevó a asumir posiciones de riesgo en la lucha por los derechos humanos, obreros, sociales. Sin embargo, la calidad de su lenguaje, la fuerza y la sinceridad de sus poemas le han salvado de caer también en el panfleto o el servilismo ideológico rampante. Ha sido colaborador de periódicos, revistas y medios culturales del país y aun del exterior. Y sobre todo, un formador consecuente de jóvenes escritores y lectores desde el aula. Muchos de sus libros de ensayo y poesía circulan casi clandestinamente por fuera del mercado editorial conocido, lo que limita el reconocimiento que merece su trabajo.

Codirige con su esposa, la poeta Beatriz Valencia, su propio sello editor en el que da a conocer los libros de nuevos valores de la literatura y la poesía.

Ha ganado algunos premios nacionales y departamentales de ensayo y poesía.

Obras:

Creciendo
Reja por reja
Saberlo
Sentado el hijo de cara hacia la guerra
Solo fantasmas capitales
Vox Populi
Tiempo de mirarnos
Bajo el nuevo país
Ensayos sobre la educación
Antología desde el aula


ciudad sitiada
(con miles de  antígonas)

poesía 
—cantata—

león vallejo osorio


(para chucho
con
las semillas y el aliento
de la tribu) 


Estas mis reglas son en el gobierno/ con que pretendo prosperar a Tebas;/(…): “Eteocles que ha muerto por la patria,/(…) tenga la gloria de un sepulcro(...) / Mas su hermano, Polinices digo, / (...) Para él ni exequias ni lamentos. Nadie/ le brinde sepultura, y que su cuerpo/ sea festín servido a las voraces/ aves y perros, y escarmiento a todos”

DECRETO DE CREONTE, EN ANTÍGONA DE SÓFOCLES 

“(…)en la Riga ocupada por los nazis [17 de septiembre de 1941](...) Habiendo sido sorprendida mientras trataba de esparcir tierra sobre el cuerpo públicamente expuesto de su hermano ejecutado, una joven, completamente apolítica en sus sentimientos, fue preguntada sobre la razón de su acto. La joven respondió: “Era mi hermano y para mí eso es suficiente”. En diciembre de 1943, los alemanes ocuparon la aldea de Kalavrita en el Peloponeso. Apresaron a todos los varones y les dieron muerte. Desobedeciendo las órdenes explícitas y con peligro de su vida, las mujeres de la aldea salieron de la escuela en que habían sido encarceladas y corrieron en masse a lamentar y dar sepultura a los muertos. Muchos años después, Charlotte Delbo conmemoró la acción de aquellas mujeres en un poema llamado justa e inevitablemente “Des Mille Antigones”

GEORGE STEINES. ANTÍGONAS

“...salimos esta mañana a coger el bus. Entre los muertos, en la calle, estaban todavía tres muchachos a quienes habían matado, con otros dos, hace  dos días. Como no se podía hacer el levantamiento legal [de los cadáveres], habían venido, unos parientes, a recogerlos, pero los que los mataron se lo prohibieron; habían dicho que a una señora y a otros dos muchachos los podían recoger pero que, a esos tres, no. Como ya se los estaban comiendo los gallinazos, y yo creo que porque ya  no se aguataba la perramenta encima, ni el olor, finalmente unas muchachas, con los amigos  de los muertos,  vinieron y los echaron en una carreta de esas que sirven para vender verduras en el barrio; se los entregaron a los familiares para que los  llevaran al Centro de Salud de San Javier donde dicen que  les hicieron el levantamiento ...recogieron también una cabeza de uno que habían matado junto a la escuela, más arriba. A ese, después de cortarle la cabeza, se la habían quemado, dejándosela colgada de una cerca...” 
TESTIMONIO DE UN HABITANTE DE LA COMUNA TRECE DE MEDELLÍN COLOMBIA:  OCTUBRE DE 2002 

“Escribir poesía después de Auschwitz es un acto de barbarie (...) escribir poesía es imposible hoy”
T.W. ADORNO, 1956.


para una guía de (lectores) perplejos
(Textos de Antígona de Sófocles)

Creonte: (...): Ya que en rebelión  la he sorprendido/ a ella tan sola en la ciudad entera,/en rebeldía franca, (...) yo la mato./(...).  La anarquía/ es el supremo mal. Ella destruye/ Ciudades, y familias desconcierta./ (...) indispensable/ es, pues, salvar el orden ante todo”
Coro: “Muchas cosas hay portentosas, pero ninguna tan portentosa como el hombre”
Ismene: “...yo no quiero hacer nada deshonroso, pero de natural me faltan fuerzas”
Antígona: “De todos modos. ¿ cómo podía alcanzar más gloriosa gloria que enterrando a mí hermano? Todos éstos te dirían que mi acción les agrada si el miedo no les tuviera cerrada la boca”
Hemón:  “Yo no podría ni sabría explicar por qué tus razones no son del todo rectas; sin embargo(…)Tú no has podido constatar lo que por Tebas se dice; lo que se hace o se reprocha. (..)  A mí, en cambio, me es posible oírlas en la sombra” 
Tiresias: “Me obligarás a decir lo que ni el pensamiento debe mover”
Mensajero: “Yo estuve allí, señora, y te diré la verdad sin omitir palabra (...) la verdad es siempre el camino más recto”
Eurídice: “ Me ha venido al oído el rumor de un mal para mi casa”



uno: bajo la mancha

(tiresias)
1.memoriosos 
(aquí)
todos cierran ventanas
negando esta demencia: 

sólo 
la enorme 
cicatriz
de las páginas en blanco
rompe —ahora— la línea 
vertical 
que viene de la amnesia
repitiendo la ciudad 
contra mis ojos

(del coro)

2.desplazados
huyendo
deambulando
(de la vereda 
al pavimento) escrutando 
en la ubre insana
de la loba 
los vocablos y las manos
ausentes

nada…
...nada queda 
confinado en el comienzo
...nada permanece en la inocencia

mnemófagos asaltan  los pliegues
de 
la infancia

...todo
(ahora) marca 
el designio
de los ojos 
y el fuego 
del espanto

(mensajero)

3.palmario y simple 
ya nadie
levanta una bandera
blanca:
ha terminado la pesquisa
de todo 
entendimiento

ahora
todos hacen cargos
a sus íntimos besos:
al odio señalado
bajo el vasto
(y —sin embargo— común o comunal)
 desasosiego

...cada quien responde
por su encono
entre las claves de su propia condición 
y de su afecto

todos fabrican
—cada cual 
a contramano— abominación 
terneza
y sobresalto 
... nadie 
responde 
por el delirio
de nadie
(palmario
 y simple
...el dolor es el mismo)

(etéocles)

4.mayoristas
los mercaderes de la infamia
(con presteza) dan curso 
al miedo 
que nos aturde y calla

los mayoristas
de oprobios
 y vilezas
vienen
ampliando su comercio...

(del coro)
5.omisión  
...las avenidas olvidaron 
el camino de los cerros

(mientras) el campo
de batalla
derriba cortafuegos
cansancios
y azoteas
bajo el mudo relumbrón 
de los crepúsculos

(al redoble 
del viejo intento 
de los mismos silencios
tutelares
ya nadie 
busca
..ya nada
espera)

 (mensajero)
6.vienen  
vienen 
ya 
bajando
estas 
colinas

han devorado sueños
...han reventado 
colosales abriles 
sus paisajes inciertos  

 ...las bestias 
(esas que habitan 
los espantos) vienen 
llegando

(tiresias)

7.todavía
 (...) despiadado 
(sin embargo) el verdugo
ignora
—en medio de las ráfagas 
de espanto— de qué modo 
y manera
más temprano 
que tarde
caerán
su estatura
y sus dominios 

bajo el fuego implacable
del amor 
el rencor —todavía—  cala 
nuestros
huesos

(polinices)
8.permanencia
ahora
todo
(y
nada)
salva 
(y 
devora) 
nuestros 
muertos

(ismene)
9.más allá de las pupilas
son nuestros
los ojos que inventan
países más allá de las pupilas
...nos pertenecen
los sueños y los días 
que en la lucha 
han derogado todos los espantos
 ...nuestros 
son los paisajes
que el olvido no pudo
tragarse
 ...tan nuestros son 
como los miedos 
innombrables... 
tanto como todos 
estos muertos 
que amanecen 
ya sin ojos 
zigzagueando el silencio 
entre la primera cuneta
y el paréntesis del miedo 
que llena las gargantas
y —sin embargo— …ahora nos define
 el mejor de los  intentos

(etéocles)
10.fusileros de la cólera
el silencio que han dejado
los fusileros de la cólera 
se ha tomado la ciudad
insomne
preñada de caminos
tropel
y desconciertos

ya no duermen 
las barriadas     (... por estos días
de vigilias y corazas
el sueño vive 
con los ojos abiertos)

(hemón)
11.paréntesis
...continuamos
tercos 
sectarios
reclamando 
los
abrazos

(mientras...
la 
muerte
impaciente 
va 
cerrando
—aquí—
su 
lazo)


(mensajero)
12.sobrevivientes 

los sobrevivientes 
del penúltimo insomnio
quedaron 
a la espera 
...aún 
acechan 
los cómplices 
de la extraviada
ciudad 
del sobresalto

(eurídice)
13.manos como zarpas
afuera de este amor
(tan sólo afuera) la ciudad
engulle sus desastres 
y regurgita sus fronteras
sus caminos
 mis abrazos
y mis muertos 

(entre tanto) las manos 
(como zarpas) que escribieron 
cada verso 
sobreviven a toda 
pesadilla

su artera condición
de garras (o gargantas) 
permanece
como si —huérfanas 
del cuerpo— amputadas
desplazaran cada golpe 

sobreviene esta sangre 
fuera de este amor
que preña y mueve caminos 
fronteras y desastres

(tiresias)
14.consecuencia
...la canción 
se levanta
sobre la misma piel
inexorable 
por cada  
puesta de sol       por cada 
      naufragio    por cada
funeral     por cada
 despedida
(creonte)
15.herramienta
aquí 
sobre la sal y la sed
bajo el hilo precoz 
que deja abiertos
insomnios y mentiras
el cuchillo más urgente 
recobra su filo denegado
(su rugido tumultuoso)

(del coro)
16.titulares
...ahora
las 
calles 
invaden 
las 
primeras 
planas
las 
últimas 
          demencias

(hemón)
17.treta
los que sabían deslizarse
en el asfalto
almacenaron espejismos

como equilibristas 
de pánico
y  boatos
—innombrables— ahora
—en medio de este cúmulo
de golpes— aconsejan
huir
hacia la noche

(no les creas
—amor—
es una treta infame)

(mensajero)
18.informe 
presa 
de 
un 
aire 
deplorable
enmudece
aguarda 
en 
cada 
esquina
el 
penúltimo 
cadáver... 

(antígonas)
19.otras
..otras aves
de rapiña
—en silencio—  esperan
alistan  
—predisponen— el paso
el
peso 
del
novísimo 
festín 
de 
los 
rufianes...

(creonte)
20.orden
todos somos ahora deudos 
de la madrugada        
...la muerte
no ha dejado 
lugar para el balance:

el carnicero ha trastocado
el orden misterioso de sus mataderos
usurpado 
el lugar de nuestros ritos   

todo queda insepulto: 
volúmenes
certezas
arterias
restos
y canciones

(mientras) la ciudad 
se confabula con la noche
y desmantela los cuerpos 

(del coro)
21.mancha
“de cara a la pared estoy mirando esa pequeña /mancha
que apenas entorpece el blanco de la cal. Un calor /manso
retiene todavía esas blandas maneras
que nos anclan al mundo sin fondo de los sueños” 
piedad bonett
 “fueron veintidós dice la crónica.
Diecisiete varones, tres mujeres, 
dos niños de miradas aleladas,
sesenta y tres disparos, cuatro credos,
tres maldiciones hondas, apagadas,
cuarenta y cuatro pies con sus zapatos,
cuarenta y cuatro manos desarmadas, 
un solo miedo, un odio que crepita,
y un millar de silencios extendiendo
sus vendas sobre el alma mutilada”
piedad bonett
la mancha
que me atrapa en las comunas
está en cada 
pared y en cada 
esquina  ...se esparce afuera del dolor 
con el sordo
rumor
de los morteros
con el ronco clamor
de los fusiles
y la sórdida canción 
de las bombardas…

la mancha obedece 
—en estos días— a la obscena 
mirada que se quema 
ante el ritmo voraz 
de las tanquetas    ...ella cae
como un golpe de horror
bajo la bronca atroz 
del helicóptero

me quedo (nos quedamos) de pronto
sin fronteras cuando sólo 
es posible leer 
sobre la mancha que se traga 
al país...
cuando no son ya los veintidós
de la crónica que cito
(diecisiete varones —dice— tres
mujeres
dos niños de miradas aleladas)
y no son sólo sesenta y tres disparos
en cada madrugada

...los credos ya van siendo 
más de cuatro         las maldiciones 
—ahora— son más
hondas y más 
definitivas 

¿qué haremos 
—aquí— con los poemas 
si el horror paró ya de contar 
los pies con sus zapatos 
luego de las pesadillas
fronterizas del agobio
—justo antes del odio— y al lado mismo 
de todos los cortejos?

...las cuarenta y cuatro 
manos 
desarmadas
que constatan las palabras 
puestas sobre la blanda carne 
de un poema 
ya van siendo todas 
las manos levantadas      todos 
los puños apretados    todos 
los  silencios extendiendo
—como dice allí 
tan bellamente 
y con franqueza— sus vendas
sobre las almas mutiladas

por eso digo —a la poeta—: ésta 
que aquí veo
sobre el país hecho de luces
puñales y ceniza
seguramente 
es otra mancha  ...es otra mancha

...es otra mancha
(es otra 
—y 
otra—  ...otra mancha)


dos: ciudad sitiada


(creonte)
22.rupturas
ya no hay listas ni espera 
ni galas
ni zafras en la entraña 
ni fúnebres  fanfarrias     
,..tan sólo
queda 
—va quedando— el inventario
del verdugo: 

su faena continúa
—metódica—
hasta romper el día
(en mil pedazos)

(eurídice)
23.vigías
ronda 
la 
muerte
y  
atesta 
tus 
huesos
un 
dolor
de 
arenque 
ciego...


(hemón)
24.planos
he aquí esta ciudad que se repite
inútilmente 
apalabrada
en cada centímetro
del laberinto que se tiende 
bajo nuestros pasos

por asfaltos
cañadas
terraplenes
hondonadas
—ahogada 
en muertes— es (ahora) coto 
de caza (defecto
lejanía)
inicio del penúltimo
sendero
que pierde peatones
entre memorias 
y corazas


(eurídice)
25.lebrel
el dolor
transita la mostrenca alegría 
de los necios

ahora
todo lo precario 
(el sueño
y lo soñado) libra
la mejor de sus batallas 
contra el tiempo

 el miedo
que rumia
en el vacío 
revoca pasiones 
apuestas y porfías 

todo 
contamina:
...insomnios 
y delirios
desafían —aún— bajo 
esta niebla el lebrel
proscrito
que vela nuestros sueños

(creonte)
26.evasiva
... el abrazo 
merodea 
el exquisito
delirio 
del regreso
mientras 
un experto 
aguijoneo
del olvido
surca 
la febril
 evasiva 
o la lúcida
huida de las víctimas...

(del coro)
27.panorama
he aquí por estos días
la ciudad
—esta ciudad— que continúa 
más 
adentro   más 
profunda
entre la queja

he aquí cada suburbio
que multiplica
esta pública orgía de las sangres
este cortar de las raíces
sobre el río que fluye 
muerto 
entre cansancios
ausencias 
y mentiras

(tiresias)
28.otros fantasmas
hay una extraña sinapsis 
en los muros del suburbio
—aún—  invicto: entrañas 
adentro 
la vetusta ciudad
—por estos días— invoca 
sus propias 
negaciones       su más urgente 
dolor
sus linajes 
y sus castas      ...su vieja condición
de parturienta 
de afrentas
desvergüenzas
                 y nostalgias

(del coro)
29.interregno
(entre tanto) cada cual 
conoce su memoria: 
en ella habita
—y con ella
reconstruye— cada prójimo 
adjunto
sus espantos más simples...


(ismene)
30.síntesis
¿quiénes 
—ahora— 
se 
redimen 
sí 
mismos
en 
medio 
de 
estas muertes?



(eurídice)
31.témporas
reconozco este paisaje 
lleno 
de ausencias 
y reclamos:

antes era la nostalgia
fronteriza del asco 

…ahora 
se pierde 
en cada 
sílaba rota   ...en cada 
duro
ejercicio del silencio

(los techos
enmudecen 
y enmudecen 
—en ellos— los graznidos 
de los cuervos)


(del coro)
32.inútiles
...no puede
 el alfabeto
con su arrope 
borrar la cicatriz
del alfarero

los primeros 
semblantes
aturdidos
permanecen
aún de cuando los muertos
—nuestros muertos— eran (todavía)  para todos
sólo cuerpos 
(cadáveres inútiles
insólitas momias 
...simples interfectos)


(mensajero)
33.informe
la 
lluvia 
no 
ha 
borrado 
en 
la 
memoria
el 
caligrama 
del 
sueño
ni 
los 
quicios 
del espanto

(tiresias)
34.inventario
la ciudad va siendo
un laberinto de ausencias
en tanto
mis poemas vienen
o regresan a las calles

intacto aún 
debo saberlo: superpuesto 
a este espanto
nada puede el poeta
sin su prójimo exacto
...nada la canción
sin la memoria


(hemón)
35.agenda
(sin embargo)
mientras esta ciudad 
siembra sus muertos
jóvenes exactos corren  
por sus dudas 
sobre las avenidas emergentes 
pendientes 
de un octubre que les deje
sudores repentinos
senos entreabiertos
tormentas en la piel
delirios
 y  tormentos...

(guardianes)
36.colina abajo

no es la mano 
en la mano
no es el ojo en el ojo
ni la oscura libélula 
del miedo
esto que ahoga
el rojo
...esto
que va fluyendo
de las casas
colina abajo
...colina 
abajo..

(ismene)
37.otros saldos
...sobre
los
restos 
de
 sueños 
concluyentes
(ahora) 
 otros 
saldos 
de
 sol
y
sal
habitan 
nuestros 
ojos...


(antígonas)
38.saldos
queda 
una cuantía de sangres grises
por lavar 

nos va deshabitando
 el cadáver de una canción
 tan simplemente como las primeras 
contiendas o los últimos
 espantos

(ismene)
39.rastro 
aturdidos 
todos  estos pájaros del miedo
tras los contados 
pasos de la historia
que —hoy— vivimos
han dejado un velado 
tropel en la memoria 
y —entre 
los dedos— un rastro 
indubitable 
     y manifiesto...
   

(polinices)
40.antídotos
contra 
los 
legatarios 
del 
espanto
hemos 
sido
lázaros 
borrando 
pesadillas

(creonte)
41.tarea
los buitres hacen la tarea... 

en 
cada 
callejón 
en 
cada 
pasadizo
de 
la 
ciudad 
infame
se 
repite 
este 
desastre

(tiresias)
42.espejismo
...pero el espejismo del odio 
ha hecho crisis
y esa será nuestra victoria:
inexpugnables exorcismos
se corrompen

(ahora dejan los cuerpos sometidos
a la infamia de otras muertes)

(antígonas)
43.alarmas
aves de carroña
hacen —bajo el sol 
y sobre el miedo— cumplida diligencia:
solidarias se tragan los pavores
diluyendo cada fragmento
de la muerte 

cada vuelta de tuerca
que se ha dado
acrecienta un motín de gatillos
en las calles: 
...hemos prendido 
ya 
todas las alarmas...

(polinices)
44.black hawk(s)
arriba:
el gallinazo planea 
ávido sobre la ciudad 
envuelta en la bruma 
gris
que va dejando el grito
procaz
del helicóptero

abajo:
¿dónde escondernos 
de la muerte?

(del coro)
45.ciudad sitiada
ahora escribo
enumero
digo
nombro
y la ciudad se va quedando
en líneas diluidas
bajo el golpe de los ojos
aturdidos

escribo y la mano sobre el muro
en el papel
en el teclado
se deja caer sobre las calles
...(y) la realidad ahí
acometida
pide tinta
cansada de tinglados
vacía
entre chequeras 
domos 
criptas y vigilias

ahora escribo
y el poema exige
nombres
adjetivos
palabras
golpes de piel
sordinas que agoten sus fantasmas

siento vergüenza
—aquí— de mis palabras
...digo
grito
escribo esto que he visto
esto que oigo y otros callan
esto que el viento trae
a la epidermis       pero también 
este dolor
y este amargo
de días malos y de prójimos exactos
guardas de un pueblo 
que se vuelve
y ya no lee pensamientos
sino palomas sangrientas
y cuervos solidarios
a la hora del pan
hecho vinagre

las palabras sólo nombran:
no es la palabra “muerte”
quien fulmina en cada noche
al más prójimo de todos
mis hermanos 
ni la palabra “sangre”
la materia viscosa que inunda
cada madrugada     ... no es la palabra
“angustia” quien lacera
los ojos abiertos de los niños
a plena luz del sol desvergonzado

por eso digo “calle” o “beso”
o “noche”
o simplemente “pan”
y nada
digo

tengo vergüenza y miedo de mí
de mis palabras
...mis sílabas se agrietan
se agitan
se quedan gravitando
para que el olvido
no cope la terneza
para que la muerte
no decapite
la promesa y no decapite
también a mis palabras

por eso cuando digo 
“caricia” y cuando digo
“calle”
las dos se insubordinan y me gritan
para que pueda
entender que son ellas
iras que corren en cuclillas
aguantando cataclismos
y cuando digo “mañana”
usted que lee
tranquilo 
relajado
en este inalterable vergel
en esta sobria alcoba
en este tranquilo salón de fastos
en esta biblioteca libertina
más allá de este libro
y esta página
debe leer
—dentro muy adentro— “resplandor
de martillos”
“sordo rumor de espantos”

por eso cuando hablo
o cuando escribo
es esta ciudad quien aquí nombra
enumera
dice o calla sus propios delirios
sus más profundos extravíos

así
la palabra
—mi palabra—  estos poemas 
—hechos de sal
y lumbre—  hacen parte
de la ciudad que nombra
—de la ciudad sitiada—     y son
apenas el eco 
de otro eco
que aquí grito
nombro
digo
enumero desnudo 
y pleno  ...escribo


tres:  cuerpos breves

(eurídice)
46.fantohe
(ahora) 
la 
ciudad
—dentro 
fuera— 
es 
el 
fantoche 
que 
nos 
rompe 
los  
huesos... 

(antígonas)
47.signo
a cada tranco un vacío:
un signo contrapuesto
contrario y contrahecho
consume 
insaciable nuestros sueños
y condena al silencio 
nuestros muertos


(ismenie)
48.a voces
(afuera) bajo el fuego cruzado
todo se niega a las pupilas
y el miedo
deja beber su leche
de calles arrasadas

las manos que buscan 
bajo 
el inútil 
doblez una cartilla 
ciudadana
nada encuentran

¿dónde y cómo  acallar el golpe
de la bestia?

es un secreto a voces:
...los buitres ya bordean 
las esquinas

(guardianes)
49.rastro
guerreros 
que redimen
precarios 
equilibrios
—peligrosos registros
de agujas 
cotidianas  en todas
las miradas—  sobre
un remedo 
de arcaicas inocencias 
van dejando
un acre dolor 
de pájaros inciertos


(polinices)
50.ruta
al pie de la ciudad 
la muerte fue (otra vez) primera
confidente
...el grito una señal    ...el dolor 
un acicate

el fuego que devastó la madrugada 
ha sido tea 
(y fue antorcha) en el camino

el balbuceo de las manos
como lumbre fecunda
atiza 
para que la sonámbula
noche nunca olvide 
el camino 
de la madrugada

  (hemón)
51.inquilinato
la ciudad  no deja en estos días 
piedra sobre piedra:

perdida
anclada
confundida y putrefacta
como el río 
(¡ciudad al fin!) acuchilla 
a sus amantes
reduce
esta noche a dura
y simple noche...   

(tiresias)
52.mi río
el río mismo es la ciudad como una
charca 
en un relato herido por nostalgias

sobre los muros surgen
los fantasmas 
que dicen la memoria 
de tantos hombres y mujeres 
que la urbe fue perdiendo 
al filo de la piel
(tragados en asfalto)

el río es la ciudad 
(aquí) 
como una charca...

(creonte)
53.certeza
la 
agonía
que
corre
corroe
estas
esquinas
ya 
va 
siendo 
un 
instante 
caduco 
(arrasado
...permanente) 

(ismene)
54.pájaros
me reconozco en estas calles y estas
pintas... se acumulan 
en mis dedos todos estos muros 
todas estas iras 
todas estas charcas

...sin embargo —también— bajo estos
puentes 
agarro del canto la ternura 
llena de atisbos y de atajos 
en busca de otro cántaro imposible 
que nos diga cómo cazar 
los pájaros 
del miedo 
que planean sombríos sobre 
el viento 
escapando indolentes al silencio...

(eurídice)
55.tras los excesos
cierran caminos
mientras la escala 
del odio desanda la terneza

 el acero cifrado 
escruta 
las distancias

tras los excesos 
nadie
—en esta hora— anuncia
su llegada 
 ...todos ocultan 
los regresos

(tiresias)
56.permanencia
creciendo en la raíz de mi camisa
—y a duermevela— entre neones
extraños rituales 
se levantan contra mi ciudad 
que ignora
mata y acaricia

(a mi lado 
fatuos fuegos siguen juntando 
ausencias  
fastidios y fatigas)

(creonte)
57.argumento
la realidad 
es una y es diversa: en las comunas
—golpeando el dintel de nuestras
casas— bajo el pánico azul
—prendiendo fuego— la muerte 
parda
viene bajando
de los cerros...

 (hemón)
58.(adentro)
 (y) 
la ciudad (adentro)
perdida en el camino de la sangre  
se ha hecho de mutismos... 

oculta a los perfiles 
paga cotidiana 
la obscura factura
de los diarios

(creonte)
59.esquinas
 un engendro gris 
en las esquinas llena su hornacina 
con el peso 
de toda una ciudad que continúa
buscándose 
en 
la 
sombra

(antígonas)
60.nada creas 
nada creas 
a esta ciudad cuando te diga
de la herida mortal de sus pasiones
...no la creas
pero guárdate del frío
cuando bajes 
el peldaño de la fiebre
que me arropa 
y prende 
entre mis huesos 
cada uno de mis días

(antígonas)
61.aclaración
es
esta 
mi 
canción 
para 
vos
(y es tu costado)

(creonte)
62.antífonas
...el 
asesino 
ha 
extraviado 
ya 
sus
cotidianos
abalorios:
...(ahora)
las 
cárdenas 
carnes 
doloridas
de 
las 
víctimas
han 
quedado 
la 
espera 
del pico solidario de los cuervos

(del coro)
63.treno por los cuerpos breves
imagino
los pasos ligeros de estos niños
en la batalla de una ciudad 
que sólo sabe de canciones 
lentas
levantadas 
a orillas de la sangre

sospecho de los susurros
que el río se ha llevado con sus aguas
putrefactas

los pienso —así— desmantelando 
tantos cepos 
que estas calles
levantan 
contra sus cuerpos breves
y sobre sus aún más largas 
lealtades

luchan contra el río 
que aquí muere —en la ciudad— y sin embargo 
fluye
preso de exilios
dudas —deserciones— bajo el peso 
de su propio caudal —de arteria siempre 
ausente— que —ahora— sólo 
tasa todas estas 
momias de almas 
todos estos cadáveres de hombres 
y de cosas

impugnan —estos
niños— la ciudad que va dejando
la vana promesa 
de tragarse entre los muros
reventados
todo el lodo 
todo el odio y todos los olvidos 

sé —sabemos— que imaginan 
el juego de luz de las luciérnagas
cuando el fuego baja
brotando del siniestro
rugido 
de las mortíferas libélulas 
del cielo           cuando el incendio 
sube por las calles desde  la insaciable 
ciudad hacia sus ojos    cuando la hoguera 
que hacen sus pupilas
revienta entre su pecho
ese nido de púas 
estiércol  
mentiras y cenizas

presumo —entonces— la enorme 
mancha de pus
que baja desde el firmamento
consumando un callejón 
sin salida en la memoria
donde los buitres han copado 
amarga la trinchera
de sus pesadillas 

...imagino 
hueso a hueso y cara
a cara desgarrada
cada niño
—cada muchacho 
de la dura
barriada levantada— y no logro 
aceptar
que estas  muertes
puedan alcanzar las fronteras
de sus sueños


cuatro: contra los proxenetas del olvido


(tiresias)
64.maestros
constructores de un país
imaginado
estamos ahora —aquí— sordos
simples 
(o alelados)

sobrevivientes de un arca
construida
con el mismo acento de los sueños
¿maestros de qué saber?
¿ausentes de cuál luz?

¿constructores de cuál país
no imaginado
vamos siendo dato y rumor
caldo del penúltimo cultivo
sobrevivientes del ruido
del miedo y la migraña?

oímos todavía
en tono de reclamo
cómo el mapa ya no alcanza 
para el fuego

maestros de olvidos
por llegar
aquí sentados
vamos inventariando
sueños
quejas 
cansancios y motivos

sobrevivientes de un país
donde sólo sobreviven 
las sospechas
vamos... 
…vamos sin embargo
con los años a cuestas
y las ganas completas
—el sueño intacto— con las manos 
y otras manos
—con la sangre  
de otras sangres— mutiladas

(guardianes)
65.planos
esta ciudad se repite
inútilmente 
apalabrada
en cada centímetro
del laberinto que se tiende 
bajo nuestros pasos
por asfaltos
cañadas
terraplenes
hondonadas
   
ahogado en muertes
el país va siendo (ahora) coto 
de caza (defecto
lejanía)
inicio del penúltimo
sendero
que pierde caminantes
peatones
travesías
entre memorias 
corazas
y porfías

(hemón)
66.bajo el desahucio 
contra las páginas en blanco
nada es superfluo a la memoria

bajo el desahucio reptan 
nuestros  pasos
en cada callejón
en cada 
esquina hecha trinchera

(mensajero)
67.saldo
son éstos: la ciudad 
(la noche)     los hemisferios
medulares       los temores
(la artera presencia 
de la amnesia del humo)

he aquí
que ésta es la pasión que niega 
—siempre negó— la edad 
del extravío

(tiresias)
68.certidumbre
ya no tengo la edad 
del extravío

por eso 
de vivir como he vivido
confirmo en cada golpe posible 
y necesario: no sólo
es el naufragio

la tormenta que nunca leímos 
en los mapas y jamás 
bosquejamos
a orillas del afán y los enconos 
siempre hizo parte  
de todos los caminos

(antígonas)
69.márgenes
tampoco 
hemos temido 
la edad del desvarío 
    
                por eso 
jamás 
pudimos instalarnos 
en la caricia 
de la amante
o en la zarpa del miedo 
transitando
la ruta de un olvido

no hemos caído en la trampa
voraz del extravío      ... no hemos 
anclado
en el puerto fatal 
de las perplejidades
y sin embargo:
éste 
es el día     ésta 
la noche     y éste 
que vemos 
(ése que parece inalcanzable)
sigue siendo el camino 

(tiresias)
70.misión 
(también) hemos
 hecho 
posible 
la 
luz
hemos 
cruzado
los caminos 
hemos 
salvado el paso
(a pesar de los
fantasmas)

hemos
abierto
el 
paso
a
los
mejores
espectros y a los últimos
olvidos

(ismene)
71.nada es superfluo
nada es superfluo en la memoria
nada
ni 
la tarántula del miedo     ni 
la ponzoña gris del desamparo    ni 
el eterno felino que en nosotros
juega con la muerte
paso a paso

(polinices)
72.programa
ésta
sigue 
siendo 
completa 
firme 
la 
misma 
edad 
la
misma 
flecha
la 
misma 
obsesión
el
mismo
deterioro
el
exacto
designio 
que 
todo
restituye 
y todo lo proscribe

(antígonas)
73.apostrofar
dudas y desastres
círculos
y manos
cuerpos
y cepos
...libertades
nada
nada es superfluo 
nada
nada es redundante
nimio 
o excesivo

no el espanto
ni el coraje
...no la herencia que nos pesa
ni las dejaciones
...nada

...nada es redundante
nimio 
         ...excesivo 
  

(ismene)
74.vínculos
nada es excesivo
para el demonio atroz
de la memoria

nada:
ni 
a sombra que hacen las palabras
ni el fardo 
que en nosotros construye 
las canciones 
ni las paredes de la primera ciudad 
que habitaron 
nuestras 
pesadillas

(polinices)
75.paisaje vulnerable
los fantasmas
que ahora nos devoran
nunca han hecho el paisaje vulnerable:

otras manos y otros ojos 
otras 
edades 
ante nosotros 
mismos —de la raíz 
a las semillas— doblarán 
la tarántula del miedo  ...harán acopio 
de tantos desvaríos

el pan escaso será multiplicado
el fogonazo de cada verdad 
será multiplicado
...devastado será 
el secreto oculto en la evidencia


(tiresias)
76.definitivamente 
definitivamente...
cada aventura 
fabrica un inédito luzbel
a contramano

lo sabes y lo sé:
nunca nadie pudo 
seducir sus propios 
ángeles     sus propios 
duendes 
... sus fantasmas más íntimos:
el íncubo 
que tasa
 sus razones 

...definitivamente

 (polinices)
77.fracasos
los que pusieron 
peajes a los sueños
no pudieron borrarnos el asombro
ni 
arrancar los poemas de las calles   ni 
averiar el fabuloso tronar  de nuestras quenas    ni 
corromper el ardoroso rumor
de nuestras flautas

(nada
nada pudieron...) 

(tiresias)
78.pupilas
ahora
 lo 
sabemos:
sólo 
existe 
el 
ojo 
para 
la 
pupila 
más 
despierta 

(polinices)
79.hemos hecho el camino
nadie
nadie en nuestra edad
ha cabalgado insolentes inocencias: 
batallas
combates
guerras y rebatos
mordieron nuestros años

el desamparo y el tedio
el asco y el vicio
la ferocidad cifrada 
en la alegría descompuesta
diseñaron la primeras contiendas
y los penúltimos hastíos
  
..no hemos 
vivido en vano:
hemos hecho el camino

(eurídice)
80.precedente 
en mis arterias
todo este gris 
va  devorando
la ciudad 
amotinada 
sobre 
mis  
páginas 
en 
blanco


(polinices)
81.no es inocua la canción 
no es inocua la canción que nadie
escucha (accede)     ni es inútil la jornada
perdida
en la batalla

nada
que tu digas o yo diga
—nada que hagamos—  dará 
cuenta de la terrible cicatriz
...de la coraza
que todo escarnio va tejiendo
contra todo escarnio
entre las manos

sin embargo
no toda canción existe por canción
ni toda batalla por batalla
(aunque la canción y la batalla
sean ellas mismas necesarias)

(antígonas)
82.no sólo la memoria
esta endecha de hoy
(estas jornadas) tiene no sólo la memoria
no únicamente la emoción
ni tan sólo las mismas 
dudas y las mismas
certezas de otros días

estas batallas
esta fuerza comunera que nos crece 
de garganta a garganta
ahora nos inunda y se levanta
no sólo entre las manos

(digo
cómo crece
en tu mano
y mi mano
en nuestras manos)

(hemón)
83.porque esta voz
porque esta voz —la voz hecha
de todos los puños y todos
los abrazos— es apenas
la ruta
es el camino de las manos
más próximas
que siempre son y siempre han sido
las mismas viejas manos
combatientes
                        ( solidarias
altaneras....)


polinices
84.los mismos puños
los mismos puños
y nudos 
hechos con la misma cal
y la misma levadura
que fermenta
viejos odres
estarán en los días por llegar
junto a los labios 
que merecen 
los besos más exactos
y los abrazos 
verdaderos

los mismos puños
los mismos dientes
la misma levadura
hará del pan el pan de la tribu solidaria
y del vino y el agua
el agua y el vino que —hoy— guarda 
esta memoria

(ismene)
85.marcas
transitando la vereda
y deambulando
el pavimento
hemos buscado 
 en la ubre insana de esta loba 
los vocablos y las manos
que rehagan
o traigan los ausentes

nada queda sobre estas calles 
confinado en el comienzo
...todo 
marca el designio
el fuego 
y el espanto

(antígonas)
86.otra agenda
testimonio 
hecho de todos 
nuestros huesos todos 
los espantos y todos 
los hastíos:
hoy combate
nota a nota
—puños a beso— esta memoria
hasta entonar 
la más alta 
de todas las canciones
la más dulce todas las porfías

damos 
(demos) en cada entre tanto 
 —en la batalla— un sitio 
a la alegría 
...caminamos (caminemos) la comarca 
que es ya nuestra o debe
serlo desde el fondo de la quena 
y de las flautas
...levantemos 
(levantamos)
esta inapelable 
memoria de la tribu 

(del coro)
87.contra los proxenetas del olvido
no se hizo nuestra edad en borradores

nada de lo vivido es oquedad
intervalo perdido: toda la senda
todo lo ido y lo avanzado 
—incluidos el invierno
y el hastío— ha sido
 parte esencial
de este deseo
(del rojo galope de mi pecho
...del mapa de precoces 
presupuestos
denegados)

extrañas mediciones 
y perplejas 
—inciertas— irrevocables
realidades
admiten —afirman— contra 
los mismos 
fantasmas 
los viejos y altaneros
propósitos nunca 
derrotados

 ...he trazado 
sobre el afán de mis botas
abriendo los caminos
el esbozo sutil de la esperanza
que dio paso 
al  obstinado zarpazo
del intento y el olvido

nada… 
…nada en nuestra edad 
se hizo en borradores:
todos fuimos propósito
de octubres
sueño de mejores eneros
delirios desandando
infamias y rencores

sobre la fábula del vino
unos y otros levantaron mortales
salamandras contra la voz
y alzaron los gatillos
frente a oscuros 
oráculos al miedo
sobre duros 
presagios del recuerdo

...nada 
nada en mi edad 
se hizo en borradores:
el miedo no pudo filtrarse 
entre las sombras … ...ningún 
exorcismo fue propicio
a nuestra sed 
de constructores     

… hemos hecho 
posible 
la luz
aunque la luz transite 
—ahora— sus caminos 
más fríos 

ya 
hemos cruzado 
la calzada más alta y hemos salvado 
el paso
y —a pesar de los fantasmas—
a contravía de los sueños 
aterrados 
hemos sorteado abracadabras
lidiado desvencijados espantos
que sitian —todavía— los sueños 
de los hombres
despiertos con fuerzas milenarias

hemos abatido a enloquecidos 
cangrejos de resignación 
y desamparo: ninguno de nosotros 
—lo sabemos— pudo inventarse 
la guerra  ...y sin embargo 
ninguno 
trajo en su equipaje
el horror de alguna paz 
inmerecida

tal vez por eso 
ahora 
rompemos nuestras lanzas
contra los proxenetas 
del olvido





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DAVINA PAZOS [19.581]

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Davina Pazos

Ecuador, 1973. Radicada en Madrid.

Obras publicadas:

-Monográfico “Hasta la muerte…¡Carajo!” como anexo de la revista Manxa, 2006.
-“Lo que más me duele es tu nombre” Premio Ernestina de Champourcín  Vitoria-Instituto Foral de Álava - diciembre 2006.
-Voces (Madrid, Vitruvio, 2014)
-Cadáver para un libro, (Lastura, 2016).


Manxa verano-Otoño 2011

A HENRI

A Henri Beyle. Stendhal

Quién te dice que no era yo
para ti y tú mi prometido,
que no estuvieron mis dientes
para defensa de tu risa
y que mi voz no fuera
con sangre de los lagos de Saltzburgo
cristalizada
y luego rota de dolor
y otra vez cristalizada
en la informe presencia
de un nosotros.
Toda la sal es ahora
agolpada en los estantes de los ojos
porque estos ojos nuestros, Henri,
que no se conocieron
se conocen este día, con este sol,
con estas nubes de espanto;
y estos labios
que nunca se besaron se desean
detrás de los rumores
de esta brisa que tiembla.

Para que nos besemos
hace falta un cataclismo,
tal vez mañana
donde ya no queden rastros
del que habita tu espejo
y mi alma sea la forma de tu alma,
la forma grande de tu alma que se quema
y padece si no arde.

Los perros nos destrozan, Henri,
como si nos tuvieran miedo,
salgamos, pues, ocultos
tras una máscara de oro
con ribetes de sombras
y déjalos que muerdan ilusiones.

Voy a fingir que soy una reina
venida de un país lejano
para unirme a tu espera,
lejos del ruido, las luces,
las presencias que rompen lo sublime.
Si nos quedamos,
no te extrañe que un día de éstos
nos quieran  desnudar
y no les guste lo que encuentren.
Tranquilo, Henri,
será que es demasiado Amor
para los perros.


MIS MANOS EN TU CARA

He puesto mis manos en tu cara,
te he cerrado los ojos sin que estuvieras muerto,
tan sólo para que pudieras verme
en toda mi desolación y mi alegría.
Para que estuvieras conmigo.

Los labios te he tocado,
desde todas las terminaciones
nerviosas de mis dedos;
puse sombra en tu boca
para que desde tu voz sombría me llamaras;
toqué tus labios como buscando a tientas
una copa de vino para que conozcas
a qué sabe cada línea de mis manos,
cada hendidura de mí, cada suspiro.

Hoy he puesto mis manos en tu cara,
te he cerrado los ojos,
te he besado los labios.


UN CUENTO QUE HABLA DE TI
                                
                                   Je t'offrirai

Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière.
Jacques Brel

Te voy a dar un soplo de viento
de alas de pájaros que existen
donde no existen los pájaros
y podrás ver que en sus alas taciturnas
está grabado tu nombre.
Te voy a dar el nombre que tienen
los peñones al amanecer con musgo
y con rocío; y un amanecer de orilla
mirando a su otra orilla que se aleja
mientras canta la canción del río;
te voy a hacer reír como las luces
de una ciudad que se quedó en tinieblas
y se enciende casa a casa,
puerta a puerta, voz a voz;
tendrás en mi voz un cuento que habla de ti,
serás el que tocó la estatua de barro y la hizo de oro
y el que tocó una mano de oro
para hacer esa otra mano que se toca
cuando se está llorando.
No voy a llorar, no voy a llorar cuando te vayas
con las alas de los pájaros del país
que se quedó sin pájaros,
te voy a hacer reír para que te vayas alegre
y cuando se apaguen las luces,
cuando todo esté a oscuras
como en esa ciudad que se quedó en tinieblas,
me llames, te animes a llamarme
con esa voz que te di cuando te contaba un cuento.

                                 
NUESTRAS MANOS

Dame tu mano
desaparece conmigo entre los árboles,
fundámonos con la savia
para que nadie nos encuentre.
Son vulgares las preguntas;
el silencio amarrándonos las manos
tiene una elegancia de luz
a medias, de media noche
paseándose en tu pelo.

En las líneas de tu mano está mi nombre,
lee también los surcos de las mías
son tu retrato
de tanto oír tu cara acariciándola,
de tanto de tu boca
arrancar a pellizcos
unos besos.

Permite que se junten, nuestras manos,
que hablen,
que se cuenten la historia
de cuando estaban solas,
es nuestra obligación salvarlas.

Si no nos damos las manos
se nos caerán las dos
dedo por dedo.

Publicados en la Revista Manxa del Grupo Literario Guadiana



LO QUE MÁS ME DUELE ES TU NOMBRE

I

Un hijo muerto
es una madre muerta que camina.

Un hijo muerto
es un cuchillo que vive en las costillas,

Un hijo muerto
es un espasmo permanente de la sangre.

Un hijo muerto
es una aberración y el desconsuelo.

Un hijo muerto
se lleva todas las palabras.

Un hijo muerto
tiene el nombre de todas las soledades.

Un hijo muerto
es una madre apenas viva.




VIII

Desde que no estás la casa está distinta,
deambulo perdida, tratando de encontrarte,
espero que aparezcas,
te rías de mi terror
y al ver que lloro me abraces,
me digas que todo era mentira,
que estás aquí,
que no te has ido,
que soy tonta,
que no debí asustarme de tu ausencia.

Desconozco la cocina,
está callada,
triste.
Te echa de menos tu plato favorito,
las frutas están viejas,
me preguntan por ti,
no sé que responderles
¿Qué les digo?
los cuchillos no cortan mas que tu partida,
en vano les pido que me ayuden,
me castigan,
no me quieren morder,
me obligan a que grite tu nombre,
siempre tuve la voz a la que acudes,
¡Obedéceme ahora!

Dónde estás
aliño de mis horas,
pan de mis días,
socorro de mi soledad
que tiene anemia,
necesito que me amases con tu risa,
que me untes la cara con tus besos,
que me exprimas de Amor cada mañana.




XVII

De modo que el infierno existe,
que un eclipse no es un fenómeno
sólo del firmamento,
que se puede uno morir por partes,
como quien dice a trozos,
a sílabas de un nombre impronunciable.

De modo que así se aprende
el oficio de suicida
y se desgranan los huesos
en el pozo del recuerdo.
De modo que se murió mi casa.

Desde ahora soy huérfana de hijo,
desde ahora me picarán todos los alacranes,
cambiará mi apellido,
dirán por la calle:
ahí va la “fulanita”,
la del hijo muerto,
yo doblaré la espina,
emitiré un ladrido
y me caeré deshecha
sobre tu propia tierra.

De modo que el invierno
puede un día decidir quedarse,
el invierno es un perro rabioso
que come la maternidad que me adornaba.
Estoy contaminada de tristeza,
tengo espasmos de vivir,
temblores, alaridos,
y golpes y desmayos,
desespero y grito:
¡Muérame ya!
muéranme las manos,
los ojos, las palabras,
muéranme las islas
de este Amor que me derrama.

Hace frío,
tengo mucha sangre atrapada en la garganta,
se me coaguló tu nombre al pronunciarlo,
me duele tu presencia transparente,
me duele la leche que tomabas,
duele todo,
lo que mas me duele es tu nombre,
pronunciado como un credo
que rompe el pecho,
martilla la cabeza,
un nombre que era hermoso
y ahora es sinónimo de miedo.
Me tiritan las alas de acunarte,
me tiemblas el espacio en que te pienso,
me vuelven los espasmos,
temblores, alaridos,
golpes y desmayos,
desespero otra vez y grito:
¡Socorro Dios!
Me estoy muriendo de frío.



XX

No es ese mi hijo
acompañado de bruma,
no es ese marcado
de quietud infinita,
no es el impávido
que no ríe por nada,
no es el que sueña
silencioso en la cama.

Mi hijo no es ese
de pálido gesto.
de manos inmóviles,
figura de estampa.

Mi hijo no es ese
que amontona flores,
que se queda quieto,
calladito y bueno.

Mi hijo es alegre,
mi hijo es risueño,
es travieso, es loco,
mentiroso y terco.

Mi hijo es verano
que nunca decae,
es arena inquieta,
es silbido suave,
mi hijo es un pájaro
de incansables alas,
mi hijo es alegre,
mi hijo es risueño,
¡Mi hijo está vivo…!






VOCES: por Davina Pazos (Madrid, 2014)


I

Abandono la muerte
para verte dormida,
amanecer contigo,
y tocarte las puntas de los dedos
cuando a tientas me buscas
en mi lugar de siempre,
en tu costado,
el punto donde existo
con este traje nuevo,
y este nuevo sentido que adivina
cuando estás más sin ti
que ayer,
que nunca.

Estabas como nunca,
me acuerdo de ese día,
el llanto te quedaba
igual que unos brillantes
erguidos en el rostro.
Me enterrabas llorando,
te miraba y decía
es mi mujer,
la que ha venido iluminada
de tristeza,
la que dice mi nombre y no consigue
abrir los labios.
La que duerme el horror de sepultarme.


XXV

Recuerda,
no sólo yo estoy muerto,
sino todo conmigo,
esta ciudad, el cine,
los paseos, tu mano
pequeña
al fondo de la mía,
y pese a todo
yo aquí,
pendiente de tu sombra,
alerta ante tus ojos,
tu perro, hasta tu almohada,
el dedo que te muerdes
para que nadie sepa
cuando me ves y lloras,
y es precisamente
lo que quiero,
que llores,
qué otra cosa de ti
por saber que me Amas.
Y que me llores mucho
como el nombre que llevas
colgado de tus ojos
y que quema en los míos;
que guardes mis zapatos
debajo de la cama;
mis besos y mis labios
adentro de tus labios,
porque ahora soy eterno
y no te olvido,
y este hielo que empuño
no deja que te olvide,
es mi lápiz azul
de dibujarte peces
de selva que te cantan,
es el canto de lluvia sobre el cielo
que transformó mi voz en un ladrido
rodeando la humildad de tu cintura;
y en esa tarde, Amada,
en esa noche en la que te diluyes,
en la voz de tus ojos
te esperaré abatido,
y triste todavía,
como quedan los huesos
del cadáver de un niño enamorado.       





Reseña de: Davina Pazos: Cadáver para un libro (Ocaña: Lastura, 2016, Alcalima n° 6) por Carlos García (Hamburg)

La poeta Davina Pazos, nacida en Ecuador y radicada en Madrid, ha vuelto a las andadas.

En todos sus libros hay una voz personal y un tema rector, alrededor del cual se enrollan y desenvuelven los poemas.

Si en Lo que más me duele es tu nombre (Premio “Ernestina de Champourcin”. Diputación Foral de Álava, 2007) la voz cantaba la letanía de una madre que per­dió a su hijo, en Voces (Madrid, Vitruvio, 2014) decía un esposo el amor y el deseo por su mujer desde el más allá de la muerte.

Como se ve ya por esa mera e incompleta enunciación, Pazos no escoge el án­gulo de visión más cómodo para ella, sino el que le permite definir mejor a su actor principal, ya que todos sus libros son monólogos de poseídos: por el do­lor, por el amor, por el odio o por la nostal­gia de la muerte, propia o ajena.

En este caso, la voz es la de un asesino orgulloso de su oficio, pero no uno que mata por ma­tar, o por vil encargo, sino como hacedor de belleza, moral y física.
Mediante su avieso arte, el asesino rescata a sus víctimas del anonimato, del desinterés:


No les puse el olvido,
no los cubrí de un pálido
color indiferencia,
sino de la exquisita
bandera del asombro.


La fascinación por el tema y la tentación de estetizarlo surgen paralelamente en el siglo XIX y dan aún sus frutos en el nuestro.

Sólo men­cionaré tres ejemplos, asaz diferentes entre sí: Del ase­sinato con­si­derado como una de las bellas artes, del inefable De Quincey, los Crí­me­nes ejem­plares, de Max Aub, y la saga de Hannibal, desde los libros, pa­sando por las pe­lículas y hasta la serie televisiva.

Creo discernir que la autora conoce esos antecedentes, pero ella va un decisivo paso más allá. Hasta donde alcanzo a ver, el motivo no ha sido hasta hoy tra­ta­do en verso, ni en primera persona.

¿Puede un asesino hacer poemas? Este, sí. No son muchos, no son largos, pero sí muy den­sos, tanto psicológicamente como en lo literario.

A Pazos se le da con increíble solvencia adoptar la dicción y la mirada de las fi­guras que elige, de los seres cuya personalidad asu­me.

Imagina el atento lector que esa metamorfosis no tiene lugar rápida o fácil­men­te. Pero una vez comenzado el proceso, es irreversible, y Pa­zos no juega apenas a que se convierte en esa otra persona, sino que lo es, siquiera por el tiempo que ocupa la escritura. (Resuena aquí, indirectamente, la imagen del poeta como enajenado, que se desper­sonaliza y se ajena.)

Eso, en tanto concierne a la coherente disposición psicológica de la voz poética. Pero hay más en este enorme manojo de poemas.

Si bien llevan cifras romanas como títulos (de I a XXXVI), no parecen contar una historia, cuando menos no una narrada convencionalmente. Las escanciones son más bien como destellos, miradas o declaraciones del asesino.

Dos obsesiones lo acucian: la de matar bien a quienes lo merezcan, pero tam­bién la de ser com­prendido. De ahí sus reclamos:


Hielo no, porque mi nombre es fiebre,
ardores de esta cólera maldita,
que sufro de mí y es quemadura
por la que sale un asesino
que a mí también me mata cuando mata
y me redime.
Y un pájaro de angustia me recorre
de vez a vez y callo,
le doy refugio en mí, lo oculto al fondo
de lágrimas o gritos
o entre las líneas tristes de un poema.
No hay aquí humor negro: todo es serio y peligroso.


Hay en este libro infamado de sangre momentos de gran lirismo. El poema XXII, por ejemplo, comienza así:


Todo instante es propicio a la belleza.
Se desmaya la luz sobre la carne.
En la rama de un árbol
tiembla una hoja
y grita el corazón
un silencio de muerte.

Entra en la carne el filo
hambriento de una pena.
Quiere el aire tocar
la pintura más bella de un artista.
Y cuando uno ya cree que la poeta ha perdido de vista su tema, surge como lla­ma­rada la evidencia contraria:
A veces un paisaje y a lo lejos
el cadáver de una mujer hermosa
que ha llorado sus últimas tristezas.
[...]
Todo cuerpo es propicio a la belleza,
en un cadáver luce una congoja
y un artista suspira.


Eso es lo de Pazos: el ramalazo, el hacha que rompe el hielo, el relámpago que inquieta, el golpe brutal de tenue poesía.

No es este poemario el primero de Davina Pazos que recomiendo (ya lo hice con Vo­ces). Presiento que no será el último.

(Hamburg, 1-XI-2016)







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PABLO ROMERO [19.582]

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PABLO ROMERO


Pablo Romero (Prov. de Tucumán, Argentina, 1999) es un joven poeta –si cabe esta denominación– con una calidad y solidez deslumbrantes. Con sus dieciséis años, su voz poética se levanta por encima de las nuevas promociones, siendo la voz más interesante de la nueva poesía argentina.

Autor de Días de Babel (Stillnes & Blood Press, México, 2015; reedición Editorial Buena Vista, Córdoba, 2016) e Introducción al fuego (inédito). En 2014 dirigió la revista digital por qué tiemblan (http://porquetiemblan.blogspot.com.ar)  y lleva a cabo el proyecto Poesía F5 o la arquitectura del cómo (http://poesiaf5.blogspot.com.ar). Compiló junto a Rosa Berbel, la antología Orillas –una muestra de poesía joven argentino-española–.

Sus poemas aparecen en numerosas revistas digitales e impresas, de Argentina y del exterior y lleva adelante su propio blog llamado Retrato incendiario, http://retratoincendiario.blogspot.com.ar/p/sobre-mi.html



ROMPER UN VASO

Estaba al borde. Lo juro. Casi imperceptible,
atento a la ruina como a punto de darse muerte
como sabiendo el lugar exacto dónde hacer fuga.

Estaba al borde.

Tuve un amor alguna vez. Era como vivir de la sed,
darse contra el mar hasta romper el cuerpo.

Pero no era mi cuerpo lo que se fragmentaba
en la caída,
no esta vez. El vaso caía por el peso de su nombre,
dije vidrio y no necesité más para cortarme.

La poesía hace estas cosas. 



APARTADO SOBRE LA ATROCIDAD 

a Lucas

El niño dice tiempo y le sangra la boca

grita como queriendo arrancar de golpe
el gesto muerto de un dolor
demasiado inútil
la columna torcida de sostener    
el peso de otros años
unas manos donde nadie espera
para la terrible ceremonia de mirarlo caer

no debería el miedo caminar descalzo
un paso y otro a la intemperie,

descenso transversal al agujero de los días.

el niño dice tiempo y le sangra la boca

un romperse contra toda luna

contra toda intensidad



QUE EL ÚLTIMO APAGUE LA LUZ

Oh, ser un capitán de quince años
Pere Gimferrer

Sin fuerzas de pertenecer un poco al mundo
cuando es la vida me dejo caer:
acá empieza mi nombre y termina mi sombra
hallarse de pronto con el cuerpo tendido
tu nombre en el lugar de la conciencia
contar uno a uno los años en el pecho,
de golpe, sin pedir permiso a la muerte.
Esto es la clemencia. Escribo porque
me ahogo y ya no sé quién soy
porque soy el mismo, todavía.
¿Qué se sentirá escribir una victoria,
tener las manos llenas?
Digamos que me voy.
Este es el exilio que hace de mi cuerpo
una luz enorme donde enceguecer la vida
una tumba azul para velar
lo que fue arrancado, a tientas,
de la tierra

(De Los días de Babel, Stillness & Blood Press. México 2015)



Poema

Escribir es deplorable, Cuerpo.
Pretendemos encontrar haciendo pérdida.
Inútiles.  Adoramos la poesía porque no es.
Nos odiamos porque somos. Escribir
es un parto porque siempre hay un hijo
y siempre uno es padre aunque nunca se sabe:
querido hijo dos puntos. Acá tienes el mundo.
Es la hiedra que calo entre tus huesos.



Niño y luna

«Había un lugar hermoso porque era mío».
CRISTINA RIVERA GARZA

Están sentados. Uno al lado del otro, corazón adentro.
El amor arde porque está vivo y el cuerpo es el martirio
de un cáncer insufrible, precioso. No hay fuerza para mí
en las palabras incapaces de condenarnos
a la pérdida o al olvido.
Están sentados.
El niño dirá una palabra para temblar la noche: su nombre.
Va a escribirlo en una piedra.
Con el tiempo a eso va  a llamarle perdurar, sin percatarse
de que todo se borra, incluso este recuerdo.
Sin entender que crecemos
en la medida en que aprendemos a no morir
y que ninguna palabra basta para plantarnos de cuajo
en la memoria.
Un día están sentados.
Al siguiente nunca más.






LA MEMORIA

Alcanzo a atrapar fragmentos de la historia que tu cuerpo va dejándome,
intermitencias feroces como piedras. Cuando el viento es bueno las palabras
se escriben solas. Cuando el viento es bueno sabe arrancarte: desconocimiento
después, no saber dónde se está, cómo colocar las manos.
De repente estamos lejos y camino es una palabra que no sé transitar,
hay que arrancarse los ojos para ver aquello que el filo esconde
detrás de las cosas.

Y sin embargo escribe como si la escritura pudiera devolverte a ese lugar.
Como si arrancar bastara.




Niño y dialectica


a Claudia Masin

Me arranco vivo en el gesto de permanecer. Yo quedé pensando
que quedarse no es persistir, que la historia de la casa comienza
cuando se vacía, que el primer recuerdo es siempre después.
No escribo esto como quien se va sino como quien nunca supo irse.
Como quien descubre, por las malas, que la belleza lastima
casi tanto como la sed.
¿Construir una casa nos hubiera salvado de nosotros?  Ni vos ni yo
quisimos nunca una casa pero la escribimos, escribimos
hasta hacer una casa el llanto y hasta pareciera que correr la herida basta
para no morir demasiado.

Los niños sentimos cuando llega el olvido. Sabemos el momento exacto
en que la niebla comienza a partirnos. Esto es también la inocencia,
decir la palabra incorrecta en el momento adecuado:

el niño murió de escribir el fuego que lo hizo trizas.

La luz recuerda el dolor que ocupamos.






-

SONIA CHOCRÓN [19.583]

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Sonia Chocrón

Sonia Chocrón (Caracas, Venezuela, 17 de marzo de 1961) es una poeta, narradora y guionista de cine y televisión de origen judío. Está emparentada con el dramaturgo venezolano Isaac Chocrón.

Nacida en una familia judía española y criolla, es Licenciada en Comunicación Social de la Universidad Católica Andrés Bello. En 1982 ingresa al Taller de Poesía del Centro de Estudios Latinoamericanos Rómulo Gallegos (CELARG). En 1988 participa -por concurso- en el Taller "El Argumento de Ficción" de Gabriel García Márquez en la Escuela de Cine de San Antonio de los Baños, Cuba. De allí, viaja a México invitada por el Premio Nóbel para fundar el Escritorio Cinematográfico Gabriel García Márquez. Su trabajo literario, así como sus guiones para cine y televisión, le han merecido diversos premios y reconocimientos a nivel local e internacional.

Algunas publicaciones

Su creación literaria aparece publicada en diversos ensayos y antologías en España, México, Estados Unidos, entre otros.

Muela/Molar. (2015). Cuento 
Mary Poppins y otros poemas (2015). Poesía
La Dama Oscura (2014). Novela
Sábanas Negras (2013). Novela
Las Mujeres de Houdini (2012). Novela 
Poesía Re-unida (2010). Poesía
La virgen del baño turco y otros cuentos falaces (2008). Cuento
Falsas apariencias (2004). Cuento
La buena hora (2002). Poesía
Púrpura (1998). Poesía 
Toledana (1992). Poesía

Guiones para cine y TV

Guión Original para el largometraje Cinematográfico "Oro Diablo". 2000.
Co-escritora para el largometraje "The Lost Key". 2014. 

Guiones para teatro

Ni un Pelo de Tontas. 2015 
La Reina y yo. 2015 

Premios recibidos

Mención Concurso de Cuentos del diario El Nacional.
Primera finalista, Premio Fundarte de Poesía, 1991.
Primera finalista, Premio Internacional de Poesía José Antonio Pérez Bonalde, 1996.15
Mención de Honor por el poemario La Buena Hora, Bienal Literaria José Rafael Pocaterra, 1996.
Ganadora, Concurso Anual de Cuentos del diario El Nacional por el relato La Señora Hyde, 2000.




LABERINTO DE FAUNOS

Hay luz
agua
y un lecho cálido

pero no hay salida



CANCIÓN

Jardín de cielo
jardin de sol

Cuánto fulgor

Lirios de Marzo
lirios de estero

Cuánto sosiego

Nardos de muerte
nardos de plata

Cuánta nostalgia




SIETE EN PUNTO

Siete caballitos van por la vereda
ay  si yo pudiera  si yo pudiera

Siete  riachuelos  ganaron la vera  
ay  si yo pudiera  si yo pudiera

Siete nubes vagas aguaron sus penas
ay  si yo pudiera  si yo pudiera

Siete flores rojas vaciaron sus venas  
ay  si yo pudiera  si yo pudiera




DE LECHE Y MIEL

Venga mi marido  
derroche su alma
en mi vientre presto  
almohada de calma  

Duerma sus afanes 
en el sueño triste
hagamos un niño  
madúrese el cisne

Que se hinchen las velas 
que se abra la mar
la espuma y la luna 
se abracen en par

Ame  mi marido 
muy largo y extenso
al cuerpo que abraza 
y le colma el aliento

Apláudase el trance 
con mil reverencias
se ha hecho la rima  
el santuario  la esencia    

de la criatura de leche y de miel




LA MARGARITA

Ahora  ahora
anúdense los dos
eclipsen el eclipse
fúndese la hora
únanse en la forma
penétrense los dos
hágase la mezcla
fundarse fundirse
sorberse  fingirse
comerse besarse
la margarita nueva
y el moscardón




MAGDALENA

Esas ropas que adornan tu tristeza
largos linos  alambres monacales
no apaciguan tus duelos ancestrales
ni cambian las pasiones por nobleza

Quien condena tus hábitos profanos 
destejiendo por paños lo sagrado 
no sabe que el estambre del pecado 
por ser menos divino es más humano  




NODRIZA

No abandono en el deseo
de ser reina del milagro
de ser nodriza de nardos  
de ser vientre atiborrado
la gran teta  lo manado
ser boquita leche y llanto
diminuto corazón
ser yo misma siendo otra
matarilerilerón.




POR MIS SUEÑOS

Por mis sueños cabalga un  potrillo
un alazán
en la cresta azul lleva un secreto  
de mazapán
del sueño viene con sus relinchos
a cabalgar
dice en el trote la buena nueva
de germinar
un niño verde de azúcar blanca
primaveral

Por mis sueños cabalga un potrillo
del sueño viene
y al sueño va




ORDEN 
   
Hay que hacer orden en la casa
lavar la losa  vestir la cama
hay que hacer orden en la casa
plantar las flores  de calabaza
borrar el rastro de la melaza
buscar la música de las cosas
haciendo orden  haciendo casa
con las palabras para formarlas  
poner el orden
formar la casa
con un ejército de  palabras
que nadie sepa que nadie vea
que las glorietas se están cayendo
hay que hacer orden en la casa
para que el ave de la tristeza
se vaya al parque o a la avenida
para poner el orden dentro de casa
y que no crezca la angustia ciega
que crece en ella cuando es de día
bañar de azúcar y sangre impía
todo resquicio de las esquinas
que Dios la ampare y la favorezca
de la  traidora melancolía
del mal de ojo y la villanía
que hay que hacer orden
quitar la trasa barrer el polvo
todos los días
limpiar la casa poner el orden
que si nos vence  nos vencería
la muerte eterna la pena en vida
matar el orden  cegar la herida

De Púrpura. Editorial La Liebre Libre. Maracay, 1.998.



REY LEÓN

Trato de explicarle
a mi niña
que el mundo de las bestias es
de veras atroz
sanguinario
implacable
encarnizado
aunque no oculta nunca sus malas
intenciones
como el nuestro






LA MAMÁ DE WOODY

No sabe qué hacer cuando el hijo no bebe
el jugo de naranjas de amor 
que mana de sus pechos

No le mira a los ojos
cuando recuerda la melancolía del tiempo 
para no
inocular su tristeza dentro de esas córneas
turbias y pequeñas

Esconde el pavor dentro del closet y lo asfixia
bajo las ruedas de la bicicleta

Su corazón resbala balón abajo
se escurre entre las olas y las piedras de mar
por las lágrimas fuera de horario

Todo es imposible
La mamá de Woddy sabe muy bien lo que significa 
ser madre judía:
vencer o morir



LAURA BROWN

Hay algunos días
en los que deviene otra mujer que camina
por la casa     
ella toma el teléfono
recoge los calcetines y el polvo de los días
arrulla niños que tienen pesadillas
triangulares
y hornea suspiros blancos
azucarados y perfectos como
criaturas de leche
Será tal vez que la mujer auténtica 
que no cumple su deber 
que no siente y no padece
la magia de las servilletas bordadas
ni el canto de la flor del jarrón azul
fuego  
ni el aroma a caramelo del hogar repleto
abrumada por tanto exceso de vida
es la única
que sabe que una página
una sola página  escrita
es un mundo
a salvo

De Mary Poppins y otros poemas.







.

DIONNE BRAND [19.584]

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Dionne Brand

Dionne Brand nació en Trinidad en 1953 y se graduó de la Universidad de Toronto en 1975. Ella es negra, lesbiana y feminista - tres cosas poderosas.

Renombrada poeta, novelista y ensayista del Caribe. Su escritos son notables por la belleza en el uso del lenguaje, y su compromiso intenso con temas de justicia social, así como temas de género y raza. Consigue capturar, como pocas veces en la poesía escrita en ingles, la historia a través de los elementos simples de la vida cotidiana. Dionne habla de sí misma y de la lucha de su gente tanto en Canadá como el Caribe.

Dionne Brand nació en Guayguayare, Trinidad. Luego de terminar la secundaria en Trinidad en 1970, se mudó a Toronto, donde vive desde entonces. Estudió en la Universidad de Toronto, donde obtuvo una licenciatura en literatura y filosofía, y un Master en filosofía de la educación.

Dionne Brand ha publicado dieciocho libros, ha contribuido en diecisiete antologías, ha escrito docenas de artículos, y ha hecho cuatro documentales para el National Film Board.

También ha enseñado literatura y ha dado clases de creación literaria en British Columbia y Ontario. Llevó a cabo estudios sobre la mujer en la Universidad de Simon Fraser. Vive en Toronto y en la actualidad trabaja como profesora en la Universidad de Guelph.

Como poeta y escritora afro-caribeña canadiense, Dionne es una tipo de mujer exiliada particular, que ha asimilado su experiencia para infundirle gran fuerza en lo personal y profesional. De descendencia africana, su historia ligüística y cultural fue truncada por el desplazamiento forzado de sus ancestros al nuevo mundo. Su vida en el caribe se vio afectada por el impacto inevitable del colonialismo, temas de los que habla a menudo en su poesía. En Canadá, a pesar de encontrar el racismo y el rechazo, logró emerger como una poeta y escritora multicultural y multifacética que ha dejado una huella imborrable en el mosaico cultural canadiense.

Dionne se destacó al ganar como poeta el galardón literario Governor General con su libro Land to Light On, y la nominación por sus libros No Language Is Neutral e Inventory. También obtuvo el premio Pat Lowther de poesía y su libro thirsty fue nominado para el premio Griffin de poesía. Alcanzó gran prestigio y variados elogios por su trabajo en prosa y cine. Sus libros de ficción incluyen la novela In Another Place, Not Here (galardonado en 1998), y At the Full and Change of the Moon (galardonado en 1999). Su novela aclamada y ganadora del premio Toronto Book Award, What We All Long For, cuenta la historia de cuatro jóvenes en Toronto. Al igual que thirsty, un libro de poemas reciente, la novela ofrece un retrato imborrable de esta ciudad multicultural. Sus trabajo ensayísticos incluyen Bread Out Of Stone, y A Map to the Door of No Return, una meditación sobre la condición del negro en la diáspora.  

Ha escrito para numerosas revistas sobre temas que abordan los principios de la distribución igualitaria de la riqueza y la erradicación de la explotación laborar de la mayoría de los pueblos del mundo; ha trabajado para varias organizaciones relacionadas a la liberación de la mujer de situaciones de violencia doméstica, temas de inmigración y transformación, identidad nacional y opresión colonialista. Su expresión es un acto de liberación, al romper el silencio y darle una voz a los silenciados y marginados del mundo.
“Sentía que la experiencia de la gente negra era tan importante y valiosa que tuve que leer sobre ella y escribir. Por eso comencé a escribir. Cuando me mudé a Canadá en 1970 me incorporé en movimientos de derechos civiles, feministas y sociales. Tenía apenas diecisiete años, pero ya sabía que para vivir en libertad en el mundo como mujer negra, tendría que involucrarme en movimientos políticos y escribir”.  



“Hard against the soul”, de Dionne Brand

Traducción:   Tatiana Nascimento dos Santos 
                       Priscila Francisco Pascoal 



duro contra a alma


I

essa garota é você, essa estrada que sobe
até Blanchicheuse, essa curva, cada uma um pedaço
de azul e terra se desenrolando, batendo, rocha e
oceano esse esgarçar, amaciando as entranhas
pérola de concha e coral

essa garota é você, essa é você todos lados de mim
serra estrada e declive pelo coqueiral em Manzanilla
essa floresta de areia e palma magra em forma de maresia
esse querendo cair, dependurando, esverdeando
saciando a estrada

essa garota é você, mesmo que você nunca veja
a queda antes de Timberline, aquela mancha de mar
negro brilhoso em terra de arbusto-fumaça, aquele pulsar do peito
que se estica até Maracas, a baía de La Fillete nunca te conheceu
mas você faz ela se lavar das rochas

essa garota é você, o pedaço de lagoa, aligátor
há muito abandonado, essa pedra da minha juvenil
hesitação em andar certo, entrando na estrada Schoener
entrando em egunzinho e espírito, ao paredão e mar
quebrando duro contra coisas, entrando em estação de fogo

essa garota é você, esse é o poema que mulher nenhuma
jamais escreve pra uma mulher porque tá com medo de tocar
esse rio fervendo como uma mulher no dormir dela
aquele cheiro de coxas frescas e suor morno
lençóis dela como o mitan se adentrando no Atlântico

essa garota é você, algo nunca esvaído nem esquecido
algo duro contra a alma
essa é onde você faz sentido, onde a vista fica
terna, humano o ar da noite, o silêncio besta conversa
solta, vulcões cessam, e estar desperta é
mais adorável que sonhos 




hard against the soul

I

this is you girl, this cut of road up
to Blanchicheuse, this every turn a piece
of blue and earth carrying on, beating, rock and
ocean this wearing away, smoothing the insides
pearl of shell and coral

this is you girl, this is you all sides of me
hill road and dip through the coconut at Manzanilla
this sea breeze shaped forest of sand and lanky palm
this wanting to fall, hanging, greening
quenching the road


this is you girl, even though you never see it
the drop before Timberline, that daub of black shine
sea on bush smoke land, that pulse of the heart
that stretches up to Maracas, La Fillete bay never know
you but you make it wash up from the rocks

this is you girl, that bit of lagoon, alligator
long abandoned, this stone of my youngness
hesitating to walk right, turning to Schoener’s road
turning to duenne and spirit, to the sea wall and sea
breaking hard against things, turning to burning season

this is you girl, this is the poem no woman
ever write for a woman because she ’fraid to touch
this river boiling like a woman in she sleep
that smell of fresh thighs and warm sweat
sheets of her like the mitan rolling into the Atlantic

this is you girl, something never waning or forgetting
something hard against the soul
this is where you make sense, that the sight becomes
tender, the night air human, the dull silence full
chattering, volcanoes cease, and to be awake is
more lovely than dreams



II

eu quero te envolver toda de mim aqui nessa linha pra
você saber de uma coisa, não só que eu tô morrendo
de algum jeito mas que tive meus motivos. Essa
graça, veja bem, vem como uma surpresa e nada até
agora sacode meu crânio afiado, então, essas sílabas
aguadas mornas, é tão cultura uma língua de mulher,
escavando até pedras nem ainda formadas em carne,
linguagem nem ainda feita... eu quero te beijar fundo,
cheirar, provar a água morna da sua boca tão morna quanto
suas mãos. eu dou sorte é da graça me juntar e
perdoa minha reteza.


II

I want to wrap myself around you here in this line so
that you will know something, not just that I am dying
in some way but that I did this for some reason. This
grace, you see, come as a surprise and nothing till
now knock on my teeming skull, then, these warm
watery syllables, a woman’s tongue so like a culture,
plunging toward stones not yet formed into flesh,
language not yet made… I want to kiss you deeply,
smell, taste the warm water of your mouth as warm as
your hands. I lucky is grace that gather me up and
forgive my plainness. 



III


Ela era uma mulher cujos olhos vinham frescos, dizendo, eu
confio em você, você não vai ser a mulher que vai embora
pelo Atlântico em Santa Maria e nunca retorna.
Você não pode sonhar esse oceano turquesa te envolvendo
na mercê de seu murmúrio, suas mãos não vão se deter
no meio da mirada, você não vai acontecer numa
ideia fácil como essa num quarto de hotel em Guanabo, não
numa manhã enquanto assiste sozinha dessa praia, o
sol escorrendo laranja, ou sentando num banco de mármore na
Havana Velha, alheia. Você não vai olhar pro seu relógio
numa noite no começo de junho e achar esse mar gentil tão
bom quanto outro pra uma caminhada além dos reflexos de sua
carne.



III

She was a woman whose eyes came fresh, saying, I
trust you, you will not be the woman who walks out
into the Atlantic at Santa Maria and never returns.
You cannot dream this turquoise ocean enveloping
you in its murmuring thrall, your hands will not arrest
in the middle of gazing, you will not happen on an
easy thought like this in a hotel room in Guanabo, not
on a morning as you watch alone from this beach, the
sun dripping orange, or sitting on a marble bench in
Old Havana, vacantly. You will not look at your watch
on a night in early June and think this gentle sea as
good as any for a walk beyond the reflexes of your
flesh.




IV

você mal ouve minha voz agora, mulher,
mas eu ouvi você no meu ouvido por muitos anos vindeiros
a língua rosa de uma concha grande murmurando e
bocejando, chá sussurrante, toco, pão, ela, azul,
golpeando esses nomes simples do hábito, mais doce
e tão comum quanto noite esfarelando flocos negros
de conversação em um sono, repetitivo como meios-dias
e neve lá no norte, a rouquidão e pigarro, eu te disse,
sem leite, limpar...

você mal ouve minha voz mas eu ouvi você
no meu sono vasta como ondas recitando suas preces
tão pontuais que seu real significado dá no peito,
dizendo, temos que fazer sentido pra viver aqui,
essa aliança é como unha e carne mas ancestrálica,
e olha, amor, não tem poemas para isso, só
triângulos, retalhos, prisões de tecido púrpura,
tempo começa com esses gestos, esse
silêncio súbito precisa de palavras ao invés de sussurros.

você mal pode ouvir minha voz agora mas mulher
eu senti seu respiro no meu rosto em anos vindeiros
como se perdendo minha vista na pausa negra da noite, eu traço
a pérola do seu suor pra manhã, virando se você
vira, peito a peito prosa muda nós giramos em círculo,
e nada mais pode ter passado aqui exceto
também o mapa de voltar pra casa, a geografia dura
de trincheiras, querelas, plaqueiros, barricadas.



IV

you can hardly hear my voice now, woman,
but I heard you in my ear for many years to come
the pink tongue of a great shell murmuring and
yawning, muttering tea, wood, bread, she, blue,
stroking these simple names of habit, sweeter
and as common as night crumbling black flakes
of conversation to a sleep, repetitious as noons
and snow up north, the hoarse and throaty, I told you,
no milk, clean up…

you can hardly hear my voice but I heard you
in my sleep big as waves reciting their prayers
so hourly the heart rocks to its real meaning,
saying, we must make a sense here to living,
this allegiance is as flesh to bone but older
and look, love, there are no poems to this, only
triangles, scraps, prisons of purpled cloth,
time begins with these gestures, this
sudden silence needs words instead of whispering.

you can hardly hear my voice by now but woman
I felt your breath against my cheek in years to come
as losing my sight in night’s black pause, I trace
the pearl of your sweat to morning, turning as you
turn, breasts to breasts mute prose we arc a leaping,
and no more may have passed here except
also the map to coming home, the tough geography
of trenches, quarrels, placards, barricades.




V

Não é suficiente aqui marcar a água ou dobra da pele,
macia a costa, secreta a nuca, roxeados os lábios. Ela
bem me estalou noite passada. Eu ouvi ela cantando e
não pude dançar. Eu ouvi ela navegar o solo denso de
quem nós somos. Sua infinita ser negra soerguendo,
doçurando.

para faith



V

It is not sufficient here to mark the skin’s water or fold,
the back soft, the neck secret, the lips purpled. She
startled me just last night. I heard her singing and
could not dance. I heard her navigate the thick soil of
who we are. Her boundless black self rising,
honeying.

for faith





VI

escuta, só porque eu passei esses
poucos versos tateando esse registro do coração,
aplaudindo vida, como uma mulher numa praia ruidosa,
chamando sangue pra veias secas como areia,
não pense que coisas me escapam,
essa pele esgarçada da fome estrepidando como um arco,
esse calafrio apitando na cara branca do capital, uma
sombra vagueando, veiada de gelo e sem sangue pelos
becos de luz úmida da cidade, a bala da polícia cintilando
pela espinha de uma mulher negra em novembro, contra
poças vermelhas de democracia estourando as costuras do
hemisfério, o coração afunda, e afunda como uma lua.



VI

listen, just because I’ve spent these
few verses fingering this register of the heart,
clapping life, as a woman on a noisy beach,
calling blood into veins dry as sand,
do not think that things escape me,
this drawn skin of hunger twanging as a bow,
this shiver whistling into the white face of capital, a
shadow traipsing, icy veined and bloodless through
city alleys of wet light, the police bullet glistening
through a black woman’s spine in November, against
red pools of democracy bursting the hemisphere’s
seams, the heart sinks, and sinks like a moon.





VII

ainda assim eu devo dizer alguma coisa aqui
alguma coisa que caminhe esse verso até o futuro,
não aonde vou divagando em meu sono,
não onde os olhos brilham a cada vez em quando
em escores velhos, agora eu devo pisar alegre. Eu insonhe.



VII

still I must say something here
something that drives this verse into the future,
not where I go loitering in my sleep,
not where the eyes brighten every now and again
on old scores, now I must step sprightly. I dreamless




VIII

mas aqui, nesse ponto, tudo que eu vejo é o passado
no museu da revolução na Havana velha quando eu
deveria estar olhando o buraco de bala no colete de
Fidel ou a saia que Haydee Santamaria usou na
prisão, eu vejo o libambo assim que me viro, já quase saindo,
rumo à esquerda, rumo ao futuro, a mulher sentada na
porta negra e histórica dizendo a si mesma isso é
só história branca, o libambo, brilhando ainda depois desse longo
tempo, novo como dia sob meus olhos. Eu volteio naquela sala,
minha voz fez minha nossa, como se eu só tivesse derramado água, meu
deus, como se minha pele tivesse apenas roçado esse ferro prateado com
suor.



VIII

but here, at this spot, all I see is the past
at the museum of revolution in old Havana when I
should be looking at the bullet hole in Fidel’s
camisole or the skirt that Haydee Santamaria wore in
prison, I see a coffle just as I turn, about to leave,
toward my left, toward the future, the woman sitting at
the door black and historic saying to herself this is
only white history, a coffle, shining still after this long
time, new as day under my eyes. I spun in that room,
my voice said oh dear, as if I’d only spilt water, oh
god, as if my skin had just rubbed this iron silvery with
sweat.




IX

olha, eu sei que você esteve na praia procurando
pelo meu corpo noite passada e talvez você vá achá-lo
lá, um dia, mas agora vou te dizer, vai ser nessa
praia, ou numa praia como essa onde fizeram uma
revolução, e vai ser perto daquela duna onde você
untou sua pele escuramente contra o sol e vai ser
porque eu não sou boa o bastante, não a mulher pra viver
no mundo em que estamos lutando pra construir e vai ser num
dia como aquele quando você comprou rum pra Marta
Beatriz porque ela disse que amava mulheres e você
queria acreditar nela, vai ser como quando nós andamos
de Marazul a Boca Ciega subindo a areia
cobrindo a estrada e depois que eu passei três dias
te mostrando mimosa e você finalmente viu.



IX

look, I know you went searching on the beach
for my body last night and maybe you will find it
there, one day, but I’ll tell you now, it will be on this
beach, or a beach such as this where they made a
revolution, and it will be near that dune where you
oiled your skin darkly against the sun and it will be
because I am not good enough, not the woman to live
in the world we are fighting to make and it will be on a
day like the one when you bought rum for Marta
Beatriz because she said she loved women and you
wanted to believe her, it will be like how we walked
from Marazul to Boca Ciega climbing over the sand
covering the road and after I spent three days
showing you mimosa and you finally see it.





X

Então é simples assim. Eu senti o desordinário romance de
mulheres que amam mulheres pela primeira vez. Ele explodiu na
minha boca. Alguém disse essa é sua primeira amante, você
nunca vai querer deixá-la. Eu tinha na mente que eu
seria uma mulher velha contigo. Mas talvez eu
sempre tenha tido na mente apenas ser uma mulher velha,
escurecendo, em algum lugar com outra mulher velha,
então, eu decidi que era você quando você me achou naquele
apartamento tomando whisky de café da manhã. Quando eu vim
de volta de Granada e fiquei louca por dois anos, aquela
vez quando eu podia ouvir qualquer coisa e minha pele
ardia como um nervo e os muros eram como papel
e meus olhos não podiam fechar. Eu de repente senti você
no final do meu quarto esperando. Eu vi suas costas curvadas
contra essa cidade que habitamos como guerillas, eu esfreguei minha
mão, consciente, contra sua barriga macia, despertando.

Uma vez eu vi essa mulher num outro poema, sentada,
jogando água na cabeça dela na pele de uma praia
afastada enquanto ela se ia até seu centenário. Vendo ela
nenhuma parte de mim ficou confortável consigo mesma. Eu a invejei,
tão velha e assentada, um certo hábito lavado de seus
olhos. Eu devo tê-la reconhecido. Eu sei que eu assisti a
ela ao longo da beira das ondas prometendo a mim mesma, uma mulher
velha está livre. Nos meus nervos algo como
desembaraçando, e ela era um lugar para ir, creia-me,
contra rajadas de masculinidade mas naquele então, ela era
masculina, mulher velha, pássaro velho de soslaio na
asa da água sobre a cabeça dela, jurando sobre a respiração
dela. Eu tinha ideia de que ela seria graciosa em mim
e ela poderia ter sido se eu não tivesse ouvido você
rindo em outro tempo e levantado minha cabeça do charme
seco dela.

Você talhou o mundo aberto para mim. Alguém disse essa
é sua primeira amante você nunca vai querer deixá-la. Meus
lábios não podem mais dizer mulher velha escurecendo, ela
é a paz de uma outra vida que não aconteceu e
não poderia acontecer em minha carne e não era paz mas
voo adentro mulher velha, prece, aos santos de minha
ancestria, as mulheres que levando cuia e balde
batiam seus peitos em pedra descamando prole e
sorriso. Eu sei desde aquilo que uma mulher velha, escurecendo,
se arranca de limbo a limbo, se drena branca,
correndo, pele rota e crua como uma bola de luz brilhante,
voando, até mulher velha. Eu só agora sei que meu
anseio por essa mulher velha era anseio para deixar a
mirada aprisionada dos homens.
É verdade, você passa os anos depois dos trinta questionando
a sugestão de que você tem sido uma imbecil,
ouvindo finalmente todas as palavras que te atravessavam como ar,
como diversão, ou todas as palavras que devem ter
existido enquanto você estava ouvindo outras. O que
eu ia querer com essa frase que você diz deixando-a
de lado... e de novo às vezes você era enganada,
poemas postos deliberadamente no seu caminho. Às onze, a
estrofe de um vestido amarelo me sentou de pernas cruzadas no meu
sexo. Era a festa de aniversário abrupta de um menino. Um vestido
amarelo pra uma tomboy, a punhalada ritual da feminilidade pega
na cintura. Ela tá que nem um menino de vestido, minha irmã
maior diz, uma correção lírica e feminina de uma
tia atenta, não diga isso, ela está ótima e linda.
Ótima e linda, arrumado pra estilhaçar você, pra que nunca,
até que seja quase tão tarde pra não importar você engula
uma parte, algo faltante como uma asa, algum
fragmento do seu eu real.

Mulher velha, aquele era o fragmento que eu peguei no
seu olho, aquele era o olhar por que me apaixonei, o pedaço
de você que você guardou, o seu pedaço deixado, a lésbica,
a inviolável, sentada numa praia em um tempo que não
ouviu seu nome ou então teria te afogado dentro do
mar, ou você, ouviria aquele nome e você mesma andaria
voluntariamente para o azul emudecedor. Em vez disso você sentou e eu
vi seu olhar e persegui um olho até ele chegar ao
final de si mesmo e então eu vi o outro,
o fragmento ardente.

Alguém disse essa é sua primeira amante, você nunca vai
querer deixá-la. Há santos dessa ancestria
também que eles mesmos riem como periguetes no
prazer de suas pernas e carinham seus sexos em espelhos.
Eu me tornei eu mesma. Uma mulher que olha
para uma mulher e diz, aqui, eu achei você,
nisso, eu estou enegrecendo do meu jeito. Você talhou o
mundo cru. Foi como se uma outra vida explodisse na minha
cara, brilhando, tão fácil a frente de uma asa
tocando a beira, tão fácil eu vi meu próprio corpo, ou
seja, meus olhos me seguiram até mim mesma, me tocaram
como um lugar, uma outra vida, terra. Dizem que esse lugar
não existe, então, minha língua é mítica. Eu estava aqui
antes.




X

Then it is this simple. I felt the unordinary romance of
women who love women for the first time. It burst in
my mouth. Someone said this is your first lover, you
will never want to leave her. I had it in mind that I
would be an old woman with you. But perhaps I
always had it in mind simply to be an old woman,
darkening, somewhere with another old woman,
then, I decided it was you when you found me in that
apartment drinking whisky for breakfast. When I came
back from Grenada and went crazy for two years, that
time when I could hear anything and my skin was
flaming like a nerve and the walls were like paper
and my eyes could not close. I suddenly sensed you
at the end of my room waiting. I saw your back arched
against this city we inhabit like guerillas, I brushed my
hand, conscious, against your soft belly, waking up.

I saw this woman once in another poem, sitting,
throwing water over her head on the rind of a country
beach as she turned toward her century. Seeing her
no part of me was comfortable with itself. I envied her,
so old and set aside, a certain habit washed from her
eyes. I must have recognized her. I know I watched
her along the rim of the surf promising myself, an old
woman is free. In my nerves something there
unravelling, and she was a place to go, believe me,
against gales of masculinity but in that then, she was
masculine, old woman, old bird squinting at the
water’s wing above her head, swearing under her
breath. I had a mind that she would be graceful in me
and she might have been if I had not heard you
laughing in another tense and lifted my head from her
dry charm.

You ripped the world open for me. Someone said this
is your first lover you will never want to leave her. My
lips cannot say old woman darkening anymore, she
is the peace of another life that didn’t happen and
couldn’t happen in my flesh and wasn’t peace but
flight into old woman, prayer, to the saints of my
ancestry, the gourd and bucket carrying women who
stroke their breasts into stone shedding offspring and
smile. I know since that an old woman, darkening,
cuts herself away limb from limb, sucks herself white,
running, skin torn and raw like a ball of bright light,
flying, into old woman. I only know now that my
longing for this old woman was longing to leave the
prisoned gaze of men.

It’s true, you spend the years after thirty turning over
the suggestion that you have been an imbecile,
hearing finally all the words that passed you like air,
like so much fun, or all the words that must have
existed while you were listening to others. What
would I want with this sentence you say flinging it
aside… and then again sometimes you were duped,
poems placed deliberately in your way. At eleven, the
strophe of a yellow dress sat me crosslegged in my
sex. It was a boy’s abrupt birthday party. A yellow
dress for a tomboy, the ritual stab of womanly gathers
at the waist. She look like a boy in a dress, my big
sister say, a lyric and feminine correction from a
watchful aunt, don’t say that, she look nice and pretty.
Nice and pretty, laid out to splinter you, so that never,
until it is almost so late as not to matter do you grasp
some part, something missing like a wing, some
fragment of your real self.

Old woman, that was the fragment that I caught in
your eye, that was the look I fell in love with, the piece
of you that you kept, the piece of you left, the lesbian,
the inviolable, sitting on a beach in a time that did not
hear your name or else it would have thrown you into
the sea, or you, hear that name yourself and walked
willingly into the muting blue. Instead you sat and I
saw your look and pursued one eye until it came to
the end of itself and then I saw the other,
the blazing fragment.

Someone said this is your first lover, you will never
want to leave her. There are saints of this ancestry
too who laugh themselves like jamettes in the
pleasure of their legs and caress their sex in mirrors.
I have become myself. A woman who looks
at a woman and says, here, I have found you,
in this, I am blackening in my way. You ripped the
world raw. It was as if another life exploded in my
face, brightening, so easily the brow of a wing
touching the surf, so easily I saw my own body, that
is, my eyes followed me to myself, touched myself
as a place, another life, terra. They say this place
does not exist, then, my tongue is mythic. I was here
before.


Referência bibliográfica

BRAND, Dionne. “hard against the soul”. In: BRAND, Dionne. No Language is Neutral.
Toronto: McClelland & Stewart, 1998. pp. 3-4; 33-50.







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